Épithélioma spinocellulaire : une tumeur “abordable” chez les bovins - Le Point Vétérinaire expert rural n° 374 du 01/04/2017
Le Point Vétérinaire expert rural n° 374 du 01/04/2017

CANCÉROLOGIE CUTANÉE ET MOTIFS DE RÉFORME

Article de synthèse

Auteur(s) : Béatrice Lamblin

Fonctions : Cabinet vétérinaire d’Alésia,
16 bis, avenue Jean-Jaurès
21150 Venarey-Les-Laumes
beatrice.lamblin@outlook.fr

Les ultraviolets sont un facteur étiologique important de cette maladie. Cependant, la composante génétique est encore peu investiguée, ni même l’implication suspectée de virus.

Chez les bovins, 8 à 34 % des tumeurs concernent la peau, selon les études, ce qui en fait l’un des principaux organes touchés. L’incidence semble maximale chez les animaux âgés de 8 ans [24]. Il existe une grande diversité de néoplasmes cutanés rapportés dans cette espèce, mais leur prévalence reste généralement faible, sauf pour le carcinome épidermoïde [35]. Il s’agit alors d’une transformation maligne des cellules épidermiques, ou kératinocytes, qui présentent différents degrés de différenciation [11]. La fréquence et l’impact économique de cette maladie restent modérés chez les bovins, animaux réformés relativement jeunes en production. Il existe toutefois des données relativement récentes pour la France, grâce à une étude rétrospective sur la cancérologie des bovins réalisée à l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT). Les bovins autopsiés entre novembre 2001 et mars 2008, ainsi que les pièces d’exérèse chirurgicale envoyées par des vétérinaires praticiens, dont un examen histologique a confirmé la nature tumorale, ont été inclus (n = 78 cas) [20]. Malgré quelques biais, certains grands traits ressortent des différentes publications sur le carcinome épidermoïde chez les bovins en France.

DEUX LOCALISATIONS PRÉFÉRENTIELLES EN FRANCE

Le carcinome épidermoïde est également appelé épithélioma spinocellulaire (squamous cell carcinoma dans les données publiées anglo-saxonnes). Il est parfois simplement baptisé “tumeur” ou “cancer” de l’œil en pratique courante, malgré la possibilité d’autres localisations de ce type tumoral. L’œil et ses annexes sont la principale structure concernée (photo 1). La vulve et le périnée peuvent aussi être affectés, ainsi que les cornes d’après les publications.

La localisation oculaire est de loin la mieux documentée. Comparée aux autres tumeurs des bovins, elle serait la plus fréquente et à l’origine des pertes économiques les plus importantes au niveau mondial, par saisie de carcasses aux abattoirs et réforme anticipée [4, 14].

La localisation vulvaire est décrite partout dans le monde, mais son incidence est plus faible et elle est moins étudiée. Selon une revue de 2004, le carcinome épidermoïde affecterait essentiellement des vaches européennes élevées en Afrique, alors que Hartnagel rapporte, en France, 2 cas chez des montbéliardes dont 1 présentait conjointement une lésion au niveau de l’œil [13, 24].

Toujours selon Monod, le carcinome épidermoïde des cornes sévirait essentiellement en Inde et dans l’est de l’Asie. Il est rapporté chez des bovins âgés de race indienne à robe claire selon Radostits [30].

Comme pour beaucoup d’autres affections en élevage bovin, l’écart entre la prévalence réelle et celle rapportée dans les études pourrait être considérable pour ce type d’affection, au vu du faible nombre de publications sur le sujet et de leur ancienneté.

IMBRICATIONS ÉTIOLOGIQUES

Bien que l’origine exacte de l’affection soit toujours incertaine, l’influence de différents facteurs a été reconnue dans la carcinogenèse : l’exposition aux rayons ultraviolets (UV) et l’absence de pigmentation épidermique (péri-oculaire, périvulvaire, etc.). Une implication virale a aussi été fortement suspectée.

Les divers éléments pourraient agir de concert [14]. En France, les deux cas rapportés en 2002 par Hartnagel ont été observés en altitude (les UV y sont moins filtrés par l’atmosphère) chez des montbéliardes (races dépourvues de pigmentation péri-oculaire, à berceau génétique étroit). Le même type de lésion était présent chez la mère de ces 2 vaches (sœurs), mais aussi chez d’autres animaux du troupeau. Pareille observation est compatible avec les trois facteurs étiologiques avancés vis-à-vis du carcinome épidermoïde (pigmentation, composante génétique, implication virale), sans qu’aucun n’ait été confirmé dans ce cas particulier (photo 2).

→ L’exposition prolongée aux UV serait le facteur de risque majeur. Les radiations actiniques et notamment les UVB ont un effet carcinogène par diminution de la réponse immune et par activation virale. Ils entraînent des mutations d’oncogènes et de gènes suppresseurs de tumeurs, ainsi que des mutations spécifiques de la protéine p53 induisant une prolifération cellulaire incontrôlée. Des facteurs génétiques sont également mis en cause (impliqués dans 17 à 40 % des cas) dans le développement de ce cancer [4, 14].

→ La pigmentation cutanée a une héritabilité moyenne. Ce facteur entre en jeu même s’il semblerait ne pas être la seule composante de la prédisposition génétique, selon des données anciennes. Dans l’œil, l’incidence tumorale est inversement corrélée au degré de pigmentation péri-oculaire, surtout au niveau des paupières. La mélanine joue un rôle photoprotecteur pour l’épiderme et les muqueuses. Ainsi, 17,6 % des bovins adultes sans pigmentation palpébrale ont développé des lésions tumorales, selon une étude bibliographique britannique publiée au Canada. Les vaches atteintes présentent un épithélium péri-oculaire peu pigmenté. Dans le monde, des cas de carcinome épidermoïde oculaire sont rapportés chez des bovins de races hereford, ayrshire, holstein, guernsey, jersey, normande, montbéliarde et simmental [4, 14, 15].

→ Une implication virale a été fortement suspectée, à la faveur d’observations collectées principalement dans les années 1980. La présence de papillomavirus a été détectée dans les lésions précancéreuses [10]. Deux types d’herpèsvirus bovin, le BHV-1 (Bovine Herpesvirus 1, agent de la rhinotrachéite infectieuse bovine [IBR]) et des antigènes du BHV-5 (DN-599), ont été retrouvés dans les cellules cancéreuses. Un taux important de séropositivité pour le BHV-1 a été observé chez les vaches atteintes de carcinome épidermoïde.

Un haut niveau de nutrition semble augmenter non seulement l’incidence, mais aussi le nombre de sites touchés [14]. Des facteurs physiques ont été mis en cause, comme le marquage au fer rouge pour les races à viande et chez les moutons ou au nitrogène liquide pour les races laitières [36]. La brûlure provoquée entraîne des kératomes chez moins de 1 % des bovins (jusqu’à 8 %), lesquels peuvent évoluer en carcinomes épidermoïdes [28].

DIAGNOSTIC LÉSIONNEL

1. Localisation et pathogénie des lésions

Les sites préférentiels “oculaires” de développement sont la jonction cornéo-sclérale et la paupière inférieure (jonction cutanéo-muqueuse). Dans l’étude ENVT récente, la localisation est palpébrale chez 9 bovins, soit 82 % des cas de carcinome épidermoïde.

Des lésions précancéreuses apparaissent d’abord, sous les formes de plaques hyperplasiques puis de papillomes. Bénignes, elles peuvent soit persister, soit régresser spontanément, soit évoluer en carcinome épidermoïde. Une régression a été observée dans environ un tiers de cas. Chez de jeunes bovins, la moitié des cas régresseraient.

La lésion n’affecte le plus souvent qu’un seul œil. Une localisation bilatérale a été rapportée dans environ un quart des cas [14, 26, 31].

La malignité est essentiellement locale. Les métastases sont tardives et touchent les nœuds lymphatiques (NL) de la tête et du cou, notamment parotidiens [4, 14]. Plus rarement, des viscères comme le cœur, les poumons, le foie ou les reins peuvent être affectés [24].

Les lésions vulvaires apparaissent à la jonction cutanéo-muqueuse et s’étendent parfois aux régions périnéale et périanale [23]. Un carcinome épidermoïde dans cette localisation a été décrit chez un taureau âgé [25].

Sur les cornes, la tumeur se situe d’abord sur la muqueuse du sinus frontal, puis elle envahit le tissu vif interne [30]. L’atteinte est généralement unilatérale [9]. Le carcinome peut s’étendre au sinus frontal puis à la cavité nasale, voire aux os du crâne. Des cas concernant l’intérieur du crâne, et non la corne, sont par ailleurs décrits [37].

Les métastases sont rares et généralement locales, affectant les nœuds lymphatiques de la tête et du cou [24].

2. Cornée ou paupière : des variantes lésionnelles

L’aspect de la lésion dépend du stade d’évolution mais aussi du site. L’histologie est rarement requise en pratique, mais elle permet de grader le carcinome épidermoïde, donc d’anticiper une récidive.

Selon les données, les plaques précancéreuses sont généralement épaissies et indurées. Les papillomes ont un aspect verruqueux ou granuleux et sont pédiculés [14]. Lors de carcinome épidermoïde stricto sensu (forme maligne), la lésion est granuleuse, hémorragique ou ulcérée. Au niveau de la cornée, elle est plutôt blanche et ronde, d’aspect verruqueux. L’atteinte des paupières est plus diffuse et infiltrante. Un aspect ulcéreux inflammatoire est possible, avec des caillots sanguins, des tissus nécrosés et du pus (photos 3a et 3b). Une conjonctivite purulente est souvent associée au carcinome épidermoïde oculaire [24]. Les métastases à distance sont possibles mais rares.

À l’examen histopathologique, dans l’étude ENVT, le carcinome épidermoïde est bien différencié dans quatre cas (soit 44 %), moyennement différencié dans deux cas (22 %), et peu différencié à haut grade de malignité dans un cas.

Une hyperplasie de l’épiderme sévère avec une hyper­kératose ou une parakératose est à rechercher [34]. L’observation de globes cornés formés de strates concentriques de kératine est caractéristique [24].

3. Vulve mais aussi corne… et onglon

Sur la vulve, il s’agit généralement d’une masse unique qui grossit et s’ulcère, pouvant gêner l’insémination [14]. Des zones de nécrose et de suppuration apparaissent lors d’une infection secondaire [23].

À l’ENVT, 18 % des carcinomes épidermoïdes étaient périvulvaires. La lésion était bien différenciée dans ces deux cas. Le seul bovin étudié post-mortem, et non via une pièce d’exérèse réceptionnée au laboratoire, présentait une masse ano-vulvaire de 30 cm de diamètre, adhérente, ulcérée et abcédée.

L’atteinte de la corne est moins connue en France (aucun cas à Toulouse). Une épistaxis ipsilatérale ou un saignement à la base de la corne touchée sont observés dans ce cas. L’animal porte la tête basse et penchée. L’étui corné finit par tomber, laissant la tumeur exposée à l’infection et aux myiases [30].

L’atteinte d’un onglon est aussi décrite hors de nos frontières, évoquant les localisations à la griffe observées chez les carnivores domestiques (encadré) [4].

4. Des localisations internes

Dans l’étude ENVT qui portait sur les tumeurs de bovins en général, 3 animaux étaient atteints d’un carcinome épidermoïde à localisation ruminale (60 %) : l’un d’entre eux présentait cliniquement un syndrome de Hoflund ; un deuxième, une cachexie importante (ces bovins n’ont pas été comptabilisés dans les statistiques “cutanées” dans l’étude ENVT).

Des carcinomes épidermoïdes peuvent aussi se développer dans la sphère oropharyngée des bovins, sur la langue, dans l’œsophage, le pharynx, la cavité nasale et également sur le col de l’utérus [11]. Dans le tractus digestif supérieur (œsophage, préestomacs, etc.), ce cancer a été mis en relation avec une infection par un papillomavirus, en présence de cofacteurs.

TRAITEMENTS ET PRÉVENTION DES FORMES CUTANÉES

Le carcinome épidermoïde fait l’objet de consultations du vétérinaire. Des surinfections locales sont à gérer. Le dépérissement clinique, voire la mort (en raison de métastases à distance) restent très rares. La lésion est concrètement une source de réforme anticipée (sachant en plus qu’un bovin “malade” ne relève plus de l’abattoir, etc.), ainsi que de saisies régulières de carcasses.

Les travaux récents sur l’importance de la hiérarchie sociale dans le troupeau sont susceptibles de sensibiliser encore davantage les éleveurs à ce type de lésion. Les vaches aveugles d’un œil peuvent être pénibles à gérer dans le quotidien de la traite (refus d’entrer d’un côté) ou de l’alimentation (difficulté à “gagner” sa place à l’auge). Leur place en production peut poser question à l’éleveur.

La cécité d’un œil peut également être un facteur de stress pour la vache atteinte. En plus de la compétition hiérarchique pour l’accès à l’alimentation ou à l’abreuvement, l’animal est souvent plus peureux car il est surpris du côté aveugle. Cela peut engendrer une perte d’état et de production, ainsi qu’un bovin plus vif, voire dangereux, avec pour résultats d’éventuels accidents en plus d’une carrière moins bonne ou même écourtée.

1. Intervention chirurgicale

Une exérèse chirurgicale est fréquemment pratiquée, en particulier dans les localisations oculaires du carcinome épidermoïde. Elle est conseillée lors de croissance tumorale importante et lorsque la lésion n’a pas envahi les tissus adjacents, ni métastasé [15]. Il convient de ménager une marge d’exérèse suffisante, afin de limiter les récidives (photo 4). Le retrait chirurgical permettrait d’obtenir jusqu’à 80 % de rémission [17].

La cryochirurgie et l’hyperthermie par radiofréquence semblent plus performantes (jusqu’à 90 % de rémission) [23].

En particulier, la cryochirurgie (en dessous de - 25 °C) serait plus efficace que l’exérèse chirurgicale dans la phase précoce, pour la localisation vulvaire [27]. Des stylos à cryochirurgie munis d’une mini-ampoule d’azote liquide, qui facilitent cette approche en étable, sont désormais couramment disponibles.

La lésion peut aussi être traitée en appliquant une température supérieure à 42 °C via des ultrasons (dispositif couramment utilisé en France par les kinésithérapeutes en médecine humaine), la radiofréquence ou des micro-ondes [7]. Ce traitement conviendrait tout particulièrement aux masses de petite taille [15].

2. Traitements immunitaires

L’immunothérapie a été employée récemment.

Des injections péritumorales quotidiennes d’interleukine 2 (IL-2) ont été réalisées expérimentalement pendant 10 jours. Une régression de 50 à 69 % des lésions a été constatée à 20 mois, contre 14 % sans traitement [32].

Plus anciennement, un vaccin thérapeutique à partir d’une souche de Mycobacterium bovis a été testé. L’injection intratumorale du vaccin BCG (bacille de Calmette et Guérin) a permis une régression ou un arrêt de la progression de la tumeur dans 71 % des cas, contre une aggravation chez tous les témoins [16]. Dans le même registre, Hartnagel a utilisé en 2002 des extraits de M. chelonae par voie parentérale (spécialité vétérinaire MCH(r) disparue de la pharmacopée européenne) pour les deux cas de carcinome épidermoïde chez des montbéliardes, en association avec des soins locaux. L’évolution des tumeurs a été enrayée, permettant de conserver les 2 animaux jusqu’au terme de leur gestation. Ces thérapies (MCH(r), BCG, etc.) sont immunostimulantes à différents niveaux “cellulaires” [5, 13].

Depuis peu, un médicament immunostimulant est disponible sur le marché en pratique bovine (Imrestor(r)). Il est commercialisé pour une utilisation lors de mammites, exerçant une action de stimulation des neutrophiles [6]. Il n’a pas été expérimenté dans l’indication de carcinome épidermoïde, selon les données publiées.

3. Prévention

Le carcinome épidermoïde est étroitement lié à l’absence de pigmentation épithéliale. Ce facteur est héritable pour la paupière et corrélé à la pigmentation cornéo-sclérale. Une sélection visant à augmenter la pigmentation péri-oculaire des animaux du troupeau, donc la résistance au cancer de l’œil, est envisageable [1]. Une autre composante de la prédisposition génétique semble exister, indépendante de l’héritabilité de la pigmentation oculaire, et pour laquelle une sélection pourrait aussi être envisagée [14].

Au vu de l’implication probable du papillomavirus bovin (BPV) dans le développement du carcinome épidermoïde, une piste vaccinale semble également intéressante pour la prévention de cette tumeur. Des vaccins contre le BPV-2 et le BPV-4 ont notamment été mis au point [3, 26].

Conclusion

En définitive, à l’ère de la médecine factuelle, l’appréhension du carcinome épidermoïde, à l’échelle d’un individu et du troupeau, voire à celle de la planète, n’est pas si aisée par manque de données. Les données de prévalence restent soumises à caution(1). Les connaissances cliniques et chirurgicales sont globalement empiriques (quelle évolution avec ou sans exérèse ?). Les données génétiques restent parcellaires et sont déjà anciennes (susceptibilité raciale ?). L’impact économique n’a pas non plus été réellement calculé, mais une perturbation de la production est indéniable. Un traitement mérite donc d’être envisagé, après un bilan d’extension clinique, qui permet d’avancer aussi un pronostic. Quant à la mise en place d’une prophylaxie (sélection des génisses de renouvellement), elle serait théoriquement précieuse, mais ne repose pas vraiment sur une base objective. La génomique ne s’est pas encore penchée sur le sujet…

  • (1) Voir la fiche “Données épidémiologiques sur le carcinome épidermoïde” du même auteur, dans ce numéro.

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Conflit d’intérêts

Aucun.

Points forts

→ Les ultraviolets B (UVB), notamment, ont un effet carcinogène par diminution de la réponse immunitaire et par activation virale (papillomavirus bovin [BPV], herpèsvirus bovin [BHV], agent de la rhinotrachéite infectieuse bovine [IBR]).

→ La pigmentation cutanée entre en jeu, mais il semble y avoir une autre composante génétique.

→ L’immunothérapie peut permettre d’obtenir des rémissions.

ENCADRÉ
Comparaison avec d’autres espèces

→ De nombreuses espèces animales, ainsi que l’homme sont susceptibles de développer un carcinome épidermoïde cutané à la suite d’une exposition aux ultraviolets (UV) [14]. Chez le chat ou le chien, les localisations préférentielles sont l’oreille et le nez, mais une atteinte de la base de la griffe est par exemple possible. Chez le cheval, le pénis et la vulve sont concernés par ce type tumoral. Des mécanismes similaires, comme une faible pigmentation de la peau et une surexpression de la protéine p53, semblent entrer en jeu [33].

→ Le cas du mouton évoque celui du chat : le carcinome épidermoïde est la tumeur principale de l’oreille [30]. La localisation auriculaire représente 76 % des cas de carcinome épidermoïde dans une étude menée en Australie sur près de 8 000 moutons de race mérinos, qui rapporte une incidence totale de 1,6 %. La prévalence augmente avec l’âge, pour atteindre 12 % à 12 ans. D’autres zones glabres peuvent être affectées, comme le museau et la vulve. Les lésions commencent sur le bord libre, par un épaississement et une induration cutanés, puis envahissent totalement l’oreille. Dans cette espèce, une ulcération est fréquente, suivie d’une suppuration et d’une myiase. Des métastases sont détectées dans 12 % des cas dans les nœuds lymphatiques régionaux et exceptionnellement dans les poumons. Le traitement consiste en une exérèse chirurgicale totale de l’oreille. Le carcinome épidermoïde ne semble se développer au niveau de la vulve que chez des brebis qui ont subi une intervention périnéale ayant pour objectif de limiter les myiases, ce qui a pour conséquence d’exposer les commissures vulvaires. En plus de l’exposition aux rayons UV, d’autres facteurs entrent en jeu. Ainsi, 39 % des carcinomes épidermoïdes auriculaires sont associés à des tatouages ou à des boucles d’identification. L’accès à des agents photosensibilisants au pâturage semble augmenter l’incidence de la tumeur [18, 19]. Comme chez les bovins, des papillomavirus ont été détectés dans de nombreuses lésions précancéreuses, ce qui suggère leur implication.

→ Chez la chèvre, le carcinome épidermoïde est fréquemment localisé au périnée. Le pis, les oreilles et les cornes peuvent également être affectés [30].

REMERCIEMENTS

À Paul Cabanié et à François Schelcher de l’ENV Toulouse.

Aux enseignants et aux techniciens en anatomo-pathologie de l’ENV Toulouse pour l’étude de cancérologie bovine de 2001 à 2008.

À Olivier Hartnagel et à Jean Heynderickx pour le prêt de photos complémentaires.

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