Amputation d’onglon “fermée” chez les bovins

→ Une amputation d’onglon avec fermeture cutanée autorise une guérison en 15 jours. La technique est plus complexe qu’un simple sciage d’onglon, donc plus longue à réaliser, mais la phase postopératoire est simplifiée et raccourcie.

Le recours à cette technique répond à la demande des éleveurs d’actes vétérinaires plus élaborés, et aussi à une montée des sensibilités de la filière et des consommateurs au bien-être animal.

Il est nécessaire de prévoir plus de 1 heure. Cet acte peut être facturé 130 € HT en sus des médicaments, du déplacement et de l’anesthésie.

La technique est adaptée au traitement des arthrites interphalangiennes distales (P2-P3), voire proximales (P1-P2), chez la vache comme chez le taureau. Elle a déjà été pratiquée chez un reproducteur pesant plus de 1 tonne (1 200 kg estimés).

Selon notre expérience, le choix d’une technique fermée participe à la revalorisation de l’image du vétérinaire : de technicien, celui-ci peut s’élever, en termes de réputation auprès de ses clients, au véritable rang de chirurgien.

→ Parmi les complications pouvant survenir entre-temps, une abcédation est possible sur l’hématome engendré dans la cavité de la plaie. Grâce à un trou de drainage pratiqué pendant l’intervention, celui-ci se résorbe spontanément et rapidement. Cette complication ne pénalise pas une cicatrisation par première intention d’une grande partie de la plaie. De même, la rupture précoce de quelques points est sans conséquence.

→ L’amputation avec fermeture cutanée est couramment pratiquée sur vache couchée en décubitus latéral. Elle est théoriquement envisageable sur vache debout en cage de parage sous sédation (butorphanol).

Pour l’anesthésie (générale), une première injection de xylazine 2 % à la dose de 0,5 à 1 ml par 100 kg par voie intraveineuse (IV) dans le sinus veineux de la queue est pratiquée. Elle peut, dès cette phase, être complétée par l’injection de butorphanol (0,5 ml/100 kg), soit 3 à 6 ml de xylazine 2 % et de 3 ml de butorphanol à 10 mg/ml pour une vache de 600 kg. Après 5 minutes, la kétamine est injectée à la dose de 1 à 2 ml/100 kg, additionnée de diazépam (0,2 ml pour 100 kg) par voie IV dans la queue ou via un cathéter jugulaire (6 à 12 ml de kétamine et 1,2 ml de diazépam par vache). L’anesthésie peut être prolongée via l’injection de kétamine (demi-dose par rapport à la dose initiale). Pour cela et dans le cas d’un praticien qui intervient seul, il est intéressant de mettre en place un cathéter dans une veine jugulaire.

• (1) Voir l’article “Anesthésie péridurale caudale chez la vache : comment adapter sa pratique à l’utilisation de la procaïne” de G.Touzot Jourde, dans ce numéro.