ÉTAPE 1 : Les plateaux techniques en ophtalmologie - Le Point Vétérinaire n° 352 du 01/01/2015
Le Point Vétérinaire n° 352 du 01/01/2015

EN 10 ÉTAPES

Auteur(s) : Guillaume Payen

Fonctions : CHV Frégis
43, avenue Aristide-Briand
94110 Arcueil

Un examen ophtalmologique de qualité nécessite un matériel spécifique. Certains éléments de bases sont indispensables tandis que d’autres, plus onéreux, sont réservés à des spécialistes.

Un prérequis indispensable à la réalisation d’un examen de bonne qualité consiste en la possibilité pour le clinicien de plonger la salle d’examen dans une quasi-obscurité. L’équipement de base nécessaire au diagnostic d’une affection inclut différents éléments, pour un budget de 500 à 1 000 € (hors appareil de tonométrie, lampe à fente et ophtalmoscopie indirecte).

SOURCE DE LUMIÈRE FOCALISÉE PUISSANTE

1. Matériel

Une source de lumière focalisée puissante est indispensable pour un examen ophtalmologique de bonne qualité. Celle-ci peut correspondre à un transilluminateur de Finoff® qui se place sur un manche d’otoscope/ophtalmoscope direct (photo 1). Une solution alternative, plus onéreuse, et pas toujours plus efficace, consiste en l’installation d’un scialytique au-dessus de la table d’examen.

Ainsi cette source de lumière, focalisée et puissante, est l’outil diagnostique probablement le plus indispensable et le moins répandu dans les salles de consultation. L’apprentissage de l’ophtalmologie vétérinaire montre que cette source de lumière représente au moins 80 % du diagnostic lésionnel en rapport avec le motif de consultation [2].

2. Objectifs

Cette source de lumière est fondamentale au cours de l’examen neuro-ophtalmologique pour l’obtention des réflexes photomoteurs (interprétables notamment chez le chat stressé) d’une part, et de clignement à l’éclair lumineux d’autre part (ou Dazzle reflex).

Elle permet aussi d’apprécier d’autres éléments :

– la symétrie de l’ouverture pupillaire pour détecter une éventuelle anisocorie ;

– le reflet du fond d’œil afin d’apprécier la transparence des milieux oculaires.

Plus précisément, l’obtention des images de Purkinje-Sanson participe au diagnostic différentiel d’une simple sclérose nucléaire d’un cristallin âgé et d’une cataracte opacifiant complètement les milieux oculaires. Ces images correspondent à la réflexion de la source lumineuse (transilluminateur de Finoff® de préférence) sur la cornée (spot très brillant), puis sur la capsule antérieure du cristallin (spot plus terne), et enfin sur la capsule postérieure du cristallin (spot également assez terne). En cas de cataracte, l’identification des deux derniers spots est impossible tandis que dans le cas d’une simple sclérose, les trois images demeurent identifiables. Pour obtenir ces images, il convient d’examiner l’œil “de côté”.

Enfin, cette source de lumière permet d’évaluer approximativement la profondeur d’un ulcère de cornée, tout du moins de confirmer une atteinte du stroma. Le transilluminateur de Finoff® assure également un examen satisfaisant de la chambre antérieure.

3. Utilisation

Le transilluminateur s’utilise en braquant la lumière directement dans l’axe optique de l’œil lors de l’examen neuro-ophtalmologique. En revanche, pour la cornée ou la chambre antérieure, il est préférable de braquer la source lumineuse de manière oblique de façon à moins gêner l’animal et à faciliter l’examen. Cela permet aussi de mieux examiner les structures intraoculaires, notamment lorsque la cornée manque de transparence.

LOUPES BINOCULAIRES

Les lunettes loupes permettent un examen plus détaillé de la partie antérieure du globe et des annexes (photo 2). Pour cela, un modèle simple faiblement grossissant (x 2 à x 2,5) peut être choisi et allié au transilluminateur de Finoff®.

Les loupes ont plusieurs qualités : une mise en évidence de malimplantations ciliaires, une aide à la précision de certaines lésions de cornée, une meilleure évaluation des lésions ou des anomalies présentes dans la chambre antérieure. Ainsi, il est possible de se placer plus ou moins dans des conditions de l’examen au biomicroscope (lampe à fente) en éclairage diffus.

OPHTALMOSCOPE DIRECT OU INDIRECT DE TYPE MONOCULAIRE

L’ophtalmoscopie correspond à l’examen du fond d’œil de l’animal (rétine et choroïde). Elle est rendue possible grâce à un ophtalmoscope direct classique, indirect monoculaire (Panoptic®) ou indirecte binoculaire. Avec l’ophtalmoscopie directe, l’image observée est droite (non renversée). Le champ d’observation est relativement étroit (encadré).

L’ophtalmoscope monoculaire indirect offre un excellent compromis à l’investissement dans un ophtalmoscope indirect (plus onéreux et d’utilisation plus complexe). Son prix est plus élevé que celui d’un ophtalmoscope direct classique, mais la qualité des optiques ainsi qu’un champ d’observation plus large apportent beaucoup d’agrément à son utilisation.

De plus, tous ces modèles d’ophtalmoscope direct disposent d’un filtre bleu cobalt permettant d’exciter les pics de fluorescence de la fluorescéine et ainsi d’être plus précis dans le diagnostic des ulcères de cornée.

Néanmoins, il est nécessaire pour le clinicien, lorsqu’il réalise l’examen du fond d’œil, de placer sa tête très proche de celle de l’animal, ce qui peut, dans certains cas, se révéler dangereux.

TEST DE SCHIRMER

Le test de Schirmer est réalisé grâce à du papier buvard gradué. Il évalue quantitativement la production de la partie aqueuse du film lacrymal (la plus importante) et indique une valeur correspondant à la production basale et réflexe. La bandelette doit être positionnée dans le cul-de-sac conjonctival inférieur, en regard du milieu de la paupière inférieure ou de son tiers temporal. Les valeurs de référence chez le chien sont comprises entre 12 à 25 mm/min [1]. Pour des valeurs lues entre 10 et 12 mm/min, la clinique doit permettre de conclure à une éventuelle insuffisance lacrymale quantitative ou à un syndrome d’œil sec.

TEST À LA FLUORESCÉINE

La fluorescéine est un colorant existant sous forme de gouttes présentées en unidoses, ou de bandelettes imprégnées à placer dans le cul-de-sac conjonctival inférieur comme un test de Schirmer. Comme l’épithélium cornéen est hydrophobe et que le colorant est une solution aqueuse, ce test permet de révéler des ulcères cornéens (fixation au stroma cornéen) (photo 3). Après instillation, il est préférable de rincer les surfaces oculaires avec du sérum physiologique avant de vérifier le résultat du test (risque de résultats faussement positifs).

De plus, ce test permet de vérifier avec une excellente valeur pronostique positive la perméabilité de la voie homolatérale de drainage lacrymo-nasale (test de Jones) : la fluorescéine est détectée sous la narine ipsilatérale à l’œil en regard duquel le colorant a été instillé. Néanmoins, il est fréquent que le canal lacrymo-nasal s’abouche dans la cavité buccale : certains tests peuvent donc être faussement négatifs. Dans de tels cas, il est nécessaire de recourir à un cathétérisme des voies de drainage lacrymo-nasales.

ANESTHÉSIE TOPIQUE

Pour l’anesthésie topique, deux molécules sont accessibles : la tétracaïne (Tétracaïne collyre®) et l’oxybuprocaïne (Cébésine collyre®) en collyre. Leur utilisation est uniquement diagnostique et en rien thérapeutique (notamment en cas d’ulcère cornéen). Une goutte est ainsi instillée sur les surfaces oculaires (sans contre-indication, sauf pour le test de Schirmer ou l’examen bactériologique), et l’effet maximal est obtenu en 1 à 2 minutes. L’anesthésie topique obtenue permet de faciliter certaines manipulations : réalisation d’un frottis conjonctival, mesure de la pression intraoculaire, éversion de la membrane nictitante, examen d’un œil douloureux. Elle aide également dans le diagnostic différentiel d’un œil douloureux, entre une douleur oculaire superficielle (cornée superficielle et conjonctive) et une douleur oculaire profonde (atteinte profonde du stroma cornéen, uvéite, glaucome, épisclérite et sclérite). En effet, dans ce second cas, la douleur est en grande partie médiée par le spasme douloureux du muscle ciliaire (corps ciliaire), contre lequel l’anesthésie topique n’agit pas.

Ainsi, l’anesthésie topique présente un intérêt pratique, dans le déroulement de la consultation, et sémiologique.

TROPICAMIDE

Le tropicamide (Mydriaticum®) est un collyre mydriatique d’action rapide (20 à 30 minutes), dont le mécanisme d’action est de bloquer le tonus parasympathique, innervant le muscle constricteur de la pupille, aboutissant à une mydriase (photo 4). Son utilisation est importante, voire indispensable pour l’examen du cristallin, du segment postérieur/vitré et du fond d’œil (ophtalmoscopie). Son instillation est néanmoins contre­indiquée chez le chien, en cas d’hypertension oculaire ou de risque avéré de glaucome ou de cristallin très instable.

PHÉNYLÉPHRINE

La phényléphrine (Néosynéphrine collyre®) est une molécule (ortho) sympathomimétique, qui possède des propriétés vasoconstrictrices en collyre.

D’un point de vue sémiologique, son utilisation est intéressante en cas d’hyperhémie conjonctivale diffuse pour différencier une inflammation superficielle (origine conjonctivale ou cornéenne superficielle) d’une hyperhémie profonde (origine ciliaire et/ou épisclérale associée à une uvéite, à un glaucome, à une épisclérite ou à une sclérite). Dans le cas d’une hyperhémie conjonctivale (superficielle), un blanchiment quasi complet de la conjonctive doit survenir après instillation de Néosynéphrine collyre® (photo 5). Son effet mydriatique (stimulation du muscle dilatateur de l’iris) est très limité, voire nul sur un œil sain.

L’utilisation du collyre à la phényléphrine est également indiquée dans le cadre de l’exploration d’un syndrome de Claude-Bernard-Horner (déficit de l’orthosympathique innervant l’œil et ses annexes), notamment pour le confirmer.

PILOCARPINE

La pilocarpine est un collyre myotique (action parasympathomimétique) ayant pour effet de stimuler le muscle sphincter de l’iris (en collyre 1 ou 2 %). Il est relativement irritant pour les surfaces oculaires. Ce collyre est employé dans l’exploration d’une mydriase aréflexique sans déficit visuel pour l’œil concerné (photo 6).

PINCE ATRAUMATIQUE

Les pinces atraumatiques (de type Graeffe) à bords mousses sont très utiles pour la préhension de la membrane nictitante lors de l’examen de sa face interne (conjonctivite folliculaire) et l’exploration des culs-de-sac conjonctivaux en cas de suspicion de corps étranger. Il est nécessaire d’instiller une goutte d’anesthésique topique au préalable, bien que l’effet sur la conjonctive et la membrane nictitante, en particulier, soit limité.

CYTOBROSSES STÉRILES

Les cytobrosses stériles correspondent à l’outil le plus efficace pour la réalisation de frottis conjonctivaux de qualité, en vue de la réalisation de différents examens : cytologique après étalement sur lame, bactériologique, fongique ou de dépistage par polymerase chain reaction [PCR] d’agents infectieux, de nature virale ou bactérienne (photos 7a et 7b).

Après instillation d’un collyre anesthésique, la cytobrosse est “roulée” dans le cul-de-sac conjonctival inférieur ou supérieur, en ayant soin de ne pas être vulnérant pour la cornée.

CATHÉTÉRISME DES VOIES DE DRAINAGE LACRYMO-NASALES

Lorsque le test de perméabilité des voies de drainage lacrymo-nasales à la fluorescéine (test de Jones) est négatif, il est important de réaliser un cathétérisme des voies de drainage lacrymo-nasales en raison du risque élevé de test de Jones faussement négatif. L’examen est effectué à l’aide d’une canule atraumatique introduite dans le point lacrymal supérieur. L’intégrité des voies de drainage est ensuite vérifiée à l’aide de sérum physiologique : soit le liquide introduit sort par la narine ipsilatérale, soit un réflexe de déglutition est déclenché lorsque la terminaison du canal lacrymo-nasal aboutit dans la cavité buccale (il convient aussi de vérifier la sortie par le point).

Chez le chien, l’examen peut souvent être effectué vigile. Chez le chat, la tension du bord libre de la paupière, de même que la taille des points lacrymaux, doit faire envisager l’examen sous anesthésie.

TONOMÉTRIE

Deux systèmes permettant d’obtenir des mesures fiables et reproductibles de tonométrie sont disponibles : la tonométrie par aplanissement (Tonopen®) et la tonométrie par rebond (Tonovet®) (photos 8a et 8b). Chez le chien, les valeurs de référence de tension oculaire sont inférieures à 20 mmHg, et 25 mmHg chez le chat. Une différence supérieure ou égale à 5 mmHg entre les deux yeux est anormale, et doit conduire le clinicien à suspecter une uvéite (hypotonie) ou une hypertension oculaire. La tonométrie par rebond ne nécessite pas d’instillation préalable d’anesthésique topique, à la différence de la tonométrie par aplanissement [4].

Ce matériel est sophistiqué, fragile et onéreux (son coût avoisine 3 000 €). Son apprentissage est relativement rapide. Un tonomètre représente probablement le premier investissement conséquent à envisager pour compléter le plateau technique décrit ci-avant.

BIOMICROSCOPE (OU LAMPE À FENTE)

Le biomicroscope est un système grossissant, combiné à une source lumineuse, et muni de filtres (lumière blanche ou filtre bleu cobalt, lumière diffuse ou en fentes de différentes largeurs) (photo 9). Cet appareil permet un examen minutieux des annexes (points lacrymaux notamment), de l’ensemble de la surface oculaire et de l’iris en éclairage diffus. L’éclairage en fente permet d’apprécier la profondeur des lésions ulcératives dans la cornée, la profondeur d’une lésion, d’une opacité ou de vaisseaux dans la cornée, de même que la localisation d’une lésion à la chambre antérieure, au cristallin ou au vitré antérieur.

Ce type d’éclairage permet de préciser la localisation d’une anomalie dans la profondeur du globe oculaire : l’examen en fente consiste ainsi à examiner une “tranche” ou coupe d’une structure oculaire comme la cornée ou le cristallin notamment. En fente, l’axe de la source lumineuse et celui de l’œil de l’examinateur se croisent en regard de la structure à considérer [3].

Le biomicroscope est un appareil généralement onéreux (3 500 € environ) et son apprentissage, relativement long, requiert une certaine assiduité. Son acquisition doit être envisagée après celle d’un tonomètre (3 000 € environ).

OPHTALMOSCOPIE­INDIRECTE

L’ophtalmoscopie indirecte nécessite tout d’abord des lentilles biconvexes ou plans convexes de 20 à 30 dioptries chez les carnivores domestiques. Associé à un casque d’ophtalmoscopie indirecte, cet appareillage permet un examen du fond d’œil d’excellente qualité, dont un champ d’observation plus large qu’en ophtalmoscopie directe. L’examen binoculaire apporte également la stéréoscopie (vision en relief de certaines lésions du fond d’œil).

Il est également possible de combiner l’utilisation d’une lentille à une source de lumière focalisée (transilluminateur de Finoff® ou la lumière d’un otoscope) sans casque d’ophtalmoscopie.

L’ophtalmoscopie indirecte nécessite un apprentissage relativement long, car il requiert notamment d’aligner parfaitement l’axe optique de la lentille avec celui de l’œil examiné et celui de l’examinateur. De plus, l’image est inversée. Enfin, le casque d’ophtalmoscopie représente un investissement onéreux (1 200 € environ).

LENTILLES DE GONIOSCOPIE

L’angle irido-cornéen (en périphérie de la chambre antérieure de l’œil) est inaccessible à un examen direct en raison des lois de l’optique : la différence d’indice de réfraction entre l’air et l’humeur aqueuse, de même que la puissance optique (en tant que lentille) de la cornée rendent impossible l’examen direct de l’angle.

Pour réaliser cet examen, il est nécessaire d’apposer directement sur la cornée une lentille de gonioscopie après instillation d’anesthésique topique et application d’un gel ou d’une solution physiologique de contact (photo 10). Les principales lentilles utilisées sont celles de Barkan, de Koeppe ou encore le verre de Goldman.

L’examen de l’angle irido-cornéen est indiqué, sur un œil sain, pour évaluer le risque de glaucome dans une race prédisposée, ou encore pour tester l’hypothèse d’un glaucome primaire lorsque l’œil controlatéral présente une hypertension oculaire ou un glaucome évolué.

ÉCHOGRAPHIE OCULAIRE

L’échographie oculaire est réalisée avec les sondes linéaires utilisant des fréquences de 7,5 à 15 MHz, classiquement utilisées dans d’autres indications. Elle permet l’examen du cristallin (localisation, opacification), du segment postérieur et de la région rétrobulbaire, sur animal vigile (photo 11). Cet examen est indiqué lorsque la cornée, la chambre antérieure ou le cristallin sont opaques et rendent inaccessibles le reste de l’examen ophtalmologique. Il permet notamment de diagnostiquer des décollements de rétine. L’examen est effectué après instillation d’un anesthésique topique. Un gel échographique de couplage est appliqué sur la cornée, puis la sonde est appliquée directement sur la cornée, ou en regard du ligament orbitaire pour l’examen du segment postérieur puisque la partie temporale de l’orbite n’est pas osseuse chez les carnivores domestiques.

Des sondes de 25 à 50 MHz sont maintenant commercialisées en ophtalmologie vétérinaire. Elles permettent l’exploration (généralement sous anesthésie générale) du segment antérieur (cornée, angle irido-cornéen, iris et corps ciliaire). Le coût de ces sondes est très important.

ÉLECTRORÉTINOGRAPHIE

L’électrorétinographie (ERG) est un examen très spécialisé, correspondant à un test d’évaluation fonctionnelle d’une partie de la neurorétine. Ses indications incluent l’exploration d’une amaurose (généralement brutale), le diagnostic précoce d’une rétinopathie héréditaire (à partir de 18 mois pour toutes les formes de dégénérescence héréditaire de la rétine) et la réalisation d’un bilan préopératoire en vue d’une chirurgie de la cataracte afin de préciser l’indication de l’intervention, au motif d’améliorer durablement et significativement la vision, en vérifiant l’intégrité du fonctionnement de la rétine.

L’examen doit être effectué sous anesthésie générale, et l’utilisation de stimuli d’intensités lumineuses et de fréquences variables permet d’explorer conjointement ou séparément les réponses dirigées par les bâtonnets et celles dirigées par les cônes.

PARACENTÈSE DE LA CHAMBRE ANTÉRIEURE

La paracentèse de la chambre antérieure correspond à une ponction d’humeur aqueuse à des fins diagnostiques habituellement : examen cytologique (diagnostic d’une uvéite lymphomateuse notamment), recherche d’agents pathogènes (PCR, sérologie, bactériologie, mycologie). Plus rarement, la paracentèse peut également être envisagée pour injecter des médicaments dans la chambre antérieure, notamment des agents fibrinolytiques comme l’activateur tissulaire du plasminogène pour dissoudre un caillot de fibrine.

La paracentèse est effectuée, dans la majorité des cas, sous anesthésie générale, et elle requiert l’utilisation d’une aiguille 27 G introduite de manière oblique en région périlimbique dans la cornée.

Conclusion

S’il est possible de se placer dans des conditions d’examen adéquates, et en particulier de plonger la salle d’examen en semi-pénombre, un examen ophtalmologique de bonne qualité peut être envisagé à l’aide d’un plateau technique dont le coût est inclus entre 800 et 1 000 €. Une source de lumière forte et bien focalisée, comme celle d’un transilluminateur de Finoff®, apparaît indispensable pour la réalisation d’un examen satisfaisant.

Références

  • 1. Gelatt KN et coll. Evaluation of tear formation in the dog, using a modification of the Schirmer tear test. J. Am. Vet. Med. Assoc. 1975;166:368-370.
  • 2. Maggs DJ. Basic diagnostic techniques. In: Slatter’s Fundamentals of Veterinary Ophthalmology. Ed. Maggs DJ, Miller PE, Ofri R. 4th ed. Saunders, Elsevier, St Louis, MO. 2008:81-160.
  • 3. Martin CL. Slit lamp examination of the normal canine anterior ocular segment. I. Introduction and technique. J. Small Anim. Pract. 1969;10:143-149.
  • 4. Miller PE et coll. Evaluation of two applanation tonometers in cats. Am. J. Vet. Res. 1991;52:1917-1921.

Conflit d’intérêts

Aucun.

ENCADRÉ
Définition de l’ophtalmoscopie et différences entre l’ophtalmoscopie directe et l’ophtalmoscopie indirecte

L’ophtalmoscopie consiste en l’observation du fond d’œil éclairé par un faisceau lumineux, après dilatation pupillaire (tropicamide 0,5 à 1 %, atropine 1 %, rat) : les iris très pigmentés nécessitent davantage d’instillations, se pratique dans une salle calme, en semi-obscurité.

Ophtalmoscopie directe :

→ Fort grossissement (17 à 19 fois chiens et chats, 8 fois chevaux), mais faible champ d’observation (deux diamètres papillaires).

→ Vision monoculaire.

→ Fond d’œil net à - 2 ou 0 dioptrie, Mn/dioptrie : 0,2 à 0,3 (chiens et chats), 1,33 (chevaux).

→ Cristallin : + 8 à + 12 D, cornée : + 15 à + 20 D.

→ Image droite du fond d’œil.

→ Examen très rapproché : 2 à 3 cm.

→ Filtre bleu cobalt : fibres nerveuses (papille).

→ Filtre rouge (anérythre) : mise en évidence d’hémorragies (noires) par rapport aux pigments (bruns).

→ Rétroillumination possible pour détecter des opacités sur l’axe optique.

→ Difficulté d’examiner la partie périphérique du fond d’œil.

→ Grande distorsion de la lumière lorsque l’axe optique manque de transparence.

Ophtalmoscopie indirecte :

→ Lentille convergente de 20 ou 30 dioptries, à 2 à 4 cm de l’œil examiné :

– grossissement latéral : 20 D : 1,7 à 2 (chiens et chats) ;

– grossissement latéral : 30 D : 1,1 à 1,3 (chiens et chats) ;

– grossissement latéral : 20 D : 0,8 (chevaux) ;

– grossissement latéral : 14 D : 1,18 (chevaux) ;

– grossissement axial : 20 D : 4 à 5 (chiens et chats) ;

– grossissement axial : 30 D : 1,6 à 2,1 (chiens et chats) ;

– grossissement axial : 20 D : 0,8 (chevaux) ;

– grossissement axial : 14 D : 1,8 (chevaux).

• Grossissement plus faible mais champ d’observation plus large.

• Vision monoculaire ou binoculaire (casque).

• Image du fond d’œil inversée.

• Ophtalmoscopie indirecte monoculaire (sans grossissement).

• Examen restreint au fond d’œil.

Points forts

→ Le premier investissement conséquent pour progresser en consultation d’ophtalmologie passe par l’acquisition d’un appareil fiable de tonométrie (applanation ou par rebond). L’apport de cet appareillage est significatif pour l’acquisition ou la confirmation d’un diagnostic lésionnel, et son apprentissage nécessite peu de temps et, généralement, peu d’assistance pédagogique.

→ En ce qui concerne l’examen du fond d’œil, l’ophtalmoscope indirect monoculaire offre une qualité d’examen nettement supérieure à l’ophtalmoscopie directe et représente une solution alternative intéressante à l’ophtalmoscopie indirecte, nettement plus onéreuse et dont l’apprentissage est plus complexe.

→ Selon la motivation du clinicien, les investissements se tournent vers l’acquisition d’un biomicroscope, puis d’un appareillage d’ophtalmoscopie indirecte. Ce matériel est coûteux, et son apprentissage peut nécessiter une certaine assistance au démarrage, en raison d’une courbe de progression plus lente.

→ Un échographe “généraliste” disposant de sondes linéaires de 7,5 à 15 MHz permet, sur animal vigile, le diagnostic de certaines affections du cristallin, du segment postérieur (décollement de rétine par exemple) ou de la région rétrobulbaire en cas d’opacité localisée au segment antérieur de l’œil. L’acquisition d’images interprétables est relativement accessible.

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