Les vaches laitières tempèrent le surpeuplement - Le Point Vétérinaire expert rural n° 351 du 01/12/2014
Le Point Vétérinaire expert rural n° 351 du 01/12/2014

CONDUITE D’ÉLEVAGE BOVIN

Article de synthèse

Auteur(s) : Béatrice Bouquet

Fonctions : 8, rue des Déportés
80220 Gamaches

Après les écrans, la “HD” gagne les bâtiments et les pâtures des vaches laitières. La production et la santé ne se dégraderaient pas lors de “haute densité” ?

Dans bien des domaines, la tendance est à tenter d’avérer scientifiquement (factuellement) des intuitions qui circulent de longue date. Globalement, rien de nouveau ne ressort bien souvent dans les conclusions de ce type de travaux. Cependant, quelques paradoxes, ou “surprises”, en découlent parfois. Ils encouragent à la prudence dans tout discours technique. Il est toutefois possible de faire dire à une étude scientifique ce que l’on souhaite, en jouant sur les conditions de l’expérimentation.

Le sujet de l’effet de différentes densités de peuplement des lieux d’élevage de vaches laitières (bâtiment, mais aussi pâture) est d’actualité. Avec la disparition des quotas à l’horizon 2015 et la baisse sensible du prix du lait, il est tentant de “tasser” les vaches. Pour quels risques ?

Différents résultats d’essais scientifiques et constats ont été publiés récemment, qui peuvent moduler nos intuitions vétérinaires au quotidien. Comme toujours, les études doivent être examinées avec prudence et remises dans leur contexte.

Un peu “exotiques”, les études examinées dans cet article peuvent toutefois faire réfléchir le vétérinaire tenté par l’intransigeance.

L’ESPACE AUTORISE À RESTER COUCHÉ

Une étude canadienne a testé l’idée selon laquelle réduire la densité permet de compenser les effets du regroupement d’animaux : situation fréquente à l’entrée des génisses dans les lots en production ou lors de retour des taries [9].

La taille des lots a été modulée (de 6 à 12), ainsi que celle de la stabulation (12 à 24 stalles en disponibilité). Il s’agissait de comparer trois densités de troupeau : 25, 50 et 100 %. Quatre groupes de vaches de race holstein ont ainsi été réallotées chaque semaine pendant 4 semaines pour modifier la densité de différentes manières : baisse ou augmentation d’un facteur quatre, baisse ou augmentation de moitié (de 100 à 50, de 50 à 25, et inversement) ou aucun changement. Le nombre de déplacements vers la table d’alimentation, et les temps d’ingestion et de couchage ont été observés et compilés sous forme de scores. Les moyennes de scores obtenus un jour avant et après le réallotement ont servi de base à l’analyse.

Au final et en toute logique éthologique, le nombre de déplacements vers la table d’alimentation et les temps de couchage augmentent quand la densité décroît.

Les auteurs en concluent que réduire la densité permet d’atténuer l’effet néfaste des comportements de compétition, qui s’accompagnent d’une réduction du temps de couchage (donc de rumination ? de repos des onglons ?). Ils ne vont pas plus loin en termes d’impact sanitaire ou sur la production.

SERRÉES, LES VACHES SE (RE) COUCHENT PLUS SOUVENT

Dans le même registre, Charlton et coll. utilisent la possibilité offerte par les dispositifs nommés accéléromètres pour objectiver les temps de couchage [2]. Ils travaillent sur la base de 40 vaches équipées dans chacune des 111 stabulations libres incluses dans l’étude. En moyenne, une vache passe 10,6 heures couchée par 24 heures. Elle peut tout de même être qualifiée de grande agitée puisqu’elle se couche (donc se relève)… 10,5 fois par jour. Elle ne reste ainsi que 1,2 heure couchée en moyenne à chaque fois.

Dans cette étude, les densités comparées ne sont pas le fruit d’une manipulation expérimentale intra-élevage artificielle : la comparaison s’effectue entre élevages constatés avec telle ou telle densité. Le biais lié à d’autres variables différenciant chaque troupeau n’est pas vraiment discuté, ni étudié (pas d’étude multivariée).

Les variations de densités constatées sont énormes : de 52,2 % à 160 % selon les élevages. La densité est ici calculée sur la base du seul couchage au travers du nombre de stalles disponibles par vache. Seules quelques fermes dans cette étude (7 %) ont une densité “extrême” (supérieure à 120 %).

Aucun élevage avec une densité supérieure à 100 % n’est parvenu à l’objectif du temps de couchage quotidien de 12 heures (qui correspond à la recommandation en vigueur au Canada, pays de l’étude), tandis que tous les troupeaux dont la densité est en deçà ou juste à 100 % y parviennent.

Aucune corrélation n’a pu être trouvée entre la surface disponible par vache et le comportement de couchage.

Indépendamment de l’espace disponible par vache, la densité de population dans la stabulation est corrélée avec la fréquence journalière et la durée des épisodes de couchage (photo 1).

Plus le nombre de vaches s’accroît, plus cette fréquence augmente (coefficient de corrélation de 0,24) et plus cette durée décroît (- 0,3). En plus de la place disponible, le temps passé en dehors de la stabulation pour la traite affecte aussi les résultats (difficulté à obtenir un temps de couchage suffisant si la traite est trop longue).

PAS D’EFFET SUR LA PRODUCTIVITÉ ET LA SANTÉ

Étudier le comportement sans objectiver les présomptions faites en conclusion sur ses effets néfastes en production paraît bien insuffisant pour condamner le surpeuplement en élevage laitier.

Des variations de densité de faible durée ont été étudiées récemment aux États-Unis dans leurs conséquences sur le couchage et le comportement des animaux, mais aussi dans leurs effets sur la productivité et la santé [5].

La densité relevait là non seulement du nombre de logettes disponibles, mais aussi du nombre de places au cornadis, la densité 100 correspondant à une logette et à un cornadis par vache. Les auteurs ont étudié des “déviances” de densité raisonnables (113 %, 131 %), mais aussi une situation plus extrême (142 %). Pour atténuer les effets des caractéristiques de différents élevages, un seul cheptel a été étudié et la densité variait sur des périodes courtes de 14 jours. Le troupeau disposait de quatre stabulations de 34 vaches chacune, appariées au regard de la parité, de la production et du stade de production (92 multipares et 34 primipares). L’étude de comportement était fondée sur des observations directes pendant des intervalles donnés, sur seulement une partie des vaches de chaque lot. Les données issues de dispositifs électroniques ont permis de mesurer objectivement les temps de couchage et des prises de sang, les taux de cortisol.

Dans cette étude, l’effet des hausses de densité reste modéré. Les temps de couchage sont impactés, mais pas la fréquence des décubitus. Les hausses importantes diminuent le nombre d’épisodes de couchage et le temps à ruminer, mais augmentent le nombre de déplacements alimentaires. Les taux de cortisol (stress), la santé mammaire et les résultats de production (quantité, composition du lait) ne sont pas significativement différents entre les lots de différentes densités. Les temps disponibles pour les activités alimentaires sont réduits, mais leur fréquence est accrue aux fortes densités, d’où la modération des conséquences biologiques. Les vaches laitières s’adapteraient donc à la surpopulation caractérisée, dans cette étude, par sa courte durée (14 jours). Un regard sur les comportements de compétition dans ces situations et sur l’hétérogénéité des résultats de production et de santé mériterait de compléter ce type d’étude.

EFFETS MITIGÉS DE LA SURPOPULATION AVANT VÊLAGE

Pour optimiser la production et la santé d’une vache laitière, favoriser l’ingestion en ante-partum est déterminant. Les éleveurs ont encore souvent tendance à stocker les génisses et les taries au hasard des possibilités, réservant les surfaces aux animaux en production. Or la vache tarie ou la génisse prête à vêler doit augmenter son ingestion, malgré un encombrement abdominal maximal par le fœtus, et préparer sa flore ruminale (voire ses papilles ruminales) à exploiter des rations post-partum plus riches en concentrés.

Les effets de la densité d’animaux avant vêlage (à partir de 254 +/- 3 jours) ont aussi été étudiés au Minnesota (États-Unis) sur les résultats de production et de santé après vêlage [8].

Il s’agissait de vaches de race jersey réparties entre huit unités. La densité était fondée sur le nombre de cornadis par vache (densité alimentaire en quelque sorte). L’étude comparait une densité dite “a priori 80 %” (c’est-à-dire 38 animaux pour 48 cornadis, total de 154 nullipares et de 184 multipares dans ce cas de figure) à une autre dite “100 %” (48/48, total de 186 nullipares et de 234 multipares étudiées). Les densités changeaient pour un même lot par périodes d’étude. Au final, la densité réellement constatée a été calculée pendant l’étude dans les lots de densité 80 et ceux de densité 100, exprimée en cornadis par vache (de l’ordre de 74 % versus 94 %, mais avec un intervalle de confiance), mais aussi en nombre de logettes (de l’ordre de 81 % versus 103 %, même remarque).

Les résultats pour les marqueurs de cétose après vêlage et le déficit énergétique autour de la mise bas (respectivement β-hydroxybutyrate et acides gras non estérifiés [AGNE]) ne sont pas significativement différents entre les lots. De même, aucune dégradation du taux de réforme (étudiée sous la forme d’un retrait du troupeau en milieu ou en fin de lactation), ni de la reproduction (% de vaches pleines en première ou en deuxième insémination artificielle [IA], métrites) n’a été observée. La production n’est pas non plus significativement différente entre les lots de différentes densités. Selon ces auteurs, la densité optimale le jour du déplacement vers un lot en production est de 100 % (exprimée en cornadis par vache) dans des élevages avec des entrées et des sorties hebdomadaires ou bihebdomadaires du troupeau et la séparation nullipares/multipares.

Une seconde étude dans ce registre de l’ante-partum porte seulement sur les vaches taries (pas de nullipares) [4]. Des résultats objectifs sont disponibles sur les taux de cortisol et le métabolisme énergétique. Quatre groupes de 10 vaches sont étudiés, avec des rotations de lots sur des périodes de 14 jours. La surpopulation est ici définie comme la mise à disposition de seulement une logette pour 2 vaches et 0,34 mètre de table d’alimentation par vache, contre le double “normalement”. Comme précédemment, les auteurs observent paradoxalement des ingestions augmentées lors des périodes de surpopulation (photo 2). Le métabolisme est perturbé (AGNE, courbes de glucose, d’insuline, de cortisol), mais les résultats de l’étude n’établissent pas de relation entre le stress et cette perturbation.

VERS LA HAUTE DENSITÉ À L’HERBE ?

Ainsi, diverses études récentes tendent à encourager des densités “raisonnables” en bâtiment, tout en soulignant que quelques écarts temporaires ne sont pas nuisibles. La tendance est plus extrême au pâturage.

L’“ultra-haute densité animale en pâturage” (mob grazing pour pâturage de foule) vient des États-Unis [3]. Ce phénomène d’“UHD” est également présent en Europe du Nord. En France, il est examiné dans le cadre du projet Autograssmilk qui étudie l’association d’un pâturage de précision et de la traite robotisée(1).

Dans le mob grazing à l’américaine, les paddocks sont petits en surface, l’herbe est mise à disposition à complète maturité, sur de courtes périodes, avec de longues phases de repos entre les rotations (90 à 180 jours)(2). Les éleveurs recherchent, via cette conduite d’élevage, à « augmenter leurs bénéfices, avec des performances animales améliorées, une diversité herbagère plus grande et une qualité de sol améliorée ». Le temps long de repos herbager permet la décomposition des déchets organiques, le respect de l’action microbienne dans le sol et une rétention hydrique dans les nappes phréatiques.

La pratique est née en production de viande en zone semi-aride, avec des densités de 934 vaches de 600 kg pour 1 ha. Sa transposition en élevage laitier de zone tempérée était loin d’être évidente. D’après une enquête récente dans quatre élevages de Pennsylvanie et de l’État de New York (États-Unis), le mob grazing en système laitier a été moins poussé que celui initialement imaginé en système allaitant : deux à dix fois moins d’animaux sont présents pour une même surface (mais un peu moins de 100 à plus de 500 vaches par hectare en convertissant les observations américaines dans nos unités et pour 600 kg de vaches). Les rotations sont aussi un peu plus rapides que dans le mob grazing allaitant initial (repos herbager d’un mois et demi). L’herbe est broutée un peu plus haute (tendance au top grazing).

Si les Américains en vantent l’intérêt sur Internet, en revanche, des études sur l’impact sanitaire du mob grazing ne sont pas encore disponibles (en particulier au sujet du parasitisme). Comme en bâtiment, ces hautes densités réserveront-elles quelques surprises et autres paradoxes ? Les vaches serrées à l’herbe perdent-elles moins de temps à regarder les trains passer, tout comme celles qui, serrées en bâtiment, sont forcées de se lever pour aller ingérer ?

Les modèles à l’européenne dits “intensifs” répondent surtout à l’objectif de faire pâturer une herbe “équivalent concentré” afin de diminuer les intrants protéiques coûteux pour les exploitations (photo 3). La densité animale arrive au second plan. Il s’agit, par exemple, d’une option de choix en Suisse, qui dispose de surfaces herbagères abondantes [6].

PAS DE RATTRAPAGE MÉTABOLIQUE

Pour le vétérinaire, d’autres études vont dans le sens de son intuition selon laquelle une vache qui n’a pas de place (au quotidien, sur de longues périodes) n’aura pas de bons résultats (métaboliques, sanitaires, en production).

Lors de la session de formation des techniciens de l’alimentation animale à Paris, en novembre dernier, Stephen LeBlanc, référence mondiale sur les maladies métaboliques, reprend divers résultats en ce sens : une vache dans un troupeau qui n’a pas assez de cornadis ou qui est serrée dans son accès à l’auge ne “rattrapera” pas ce manque de place en allant ingérer à un autre moment [6]. La vache reste un animal grégaire dans son comportement alimentaire.

Le risque accru de maladies métaboliques à la suite de la cétose (déplacement de caillette, métrite) et la production laitière ne se rattraperont pas non plus.

De plus, Stephen LeBlanc rappelle l’importance de prendre en compte la durée d’habituation d’une vache à son nouveau lot : plusieurs semaines, soit bien davantage que les changements rapides expérimentés dans les études citées ici (14 jours, etc.).

Conclusion

Ainsi, les Américains parviennent à défendre scientifiquement des conduites d’élevage parfois extrêmes qu’ils constatent sur le terrain. De petits, voire de grands écarts de densité animale s’avèrent tolérables dans certaines conditions expérimentales. Le rythme des changements de lot (rythme, fréquence) est sans doute aussi à prendre en compte, ainsi que d’autres paramètres (analyse multivariée).

En Europe, les problématiques du bien-être animal et du respect de l’environnement étant bien plus prégnantes, ces modèles “HD”, voire “UHD”, devront encore faire quelques preuves.

Références

1. Chambre d’agriculture de l’Iowa (USDA). Mob Grazing Produces Healthy Soil and Livestock. http://www.nrcs.usda.gov/wps/portal/nrcs/detail/ia/home/?cid=stelprdb1186272 2. Charlton GL, Haley DB, Rushen J et coll. Stocking density, milking duration, and lying times of lactating cows on Canadian freestall dairy farms. J. Dairy Sci. 2014;97 (5):2694-2700. doi: 10.3168/jds.2013-6923. Epub 2014 Feb 26. 3. Hafla AN, Soder KJ, Hautau M et coll. Case study: Dairies using self-described ultra-high stocking density grazing in Pennsylvania and New York. Prof. Anim. Scient. 2014;30:366-374. 4. Huzzey JM, Nydam DV, Grant RJ et coll. The effects of overstocking Holstein dairy cattle during the dry period on cortisol secretion and energy metabolism. J. Dairy Sci. 2012;95 (8):4421-4433. 5. Krawczel PD, Klaiber LB, Butzler RE et coll. Short-term increases in stocking density affect the lying and social behavior, but not the productivity, of lactating Holstein dairy cows. J. Dairy Sci. 2012;95 (8):4298-4308. 6. LeBlanc S. Métabolisme et fonctionnement immunitaire dans la période de transition. Conférence 6e journée Ferenc Semptey session Vaches laitières, Paris, 20 novembre 2014. www.aftaa.org. 7. Schori F. Pâturage intensif des vaches laitières. Conférence 6e journée Ferenc Semptey session Vaches laitières, Paris, 20 novembre 2014. www.aftaa.org. 8. Silva PR, Dresch AR, Machado KS et coll. Prepartum stocking density: effects on metabolic, health, reproductive, and productive responses. J. Dairy Sci. 2014;97 (9):5521-5532. 9. Talebi A, Von Keryserlingk MAG, Telezhenko E et coll. Reduced stocking density mitigates the negative effects of regrouping in dairy cattle. J. Dairy Sci. 2014;97 (3):1358-1363.

Conflit d’intérêts

Aucun.

Points forts

→ Les changements de comportement évidents observés ne présument pas des effets sur l’ingestion.

→ Dans les études récentes, la densité est souvent exprimée en nombre de places au cornadis et/ou en nombre de logettes par vache, plutôt qu’en mètres carrés de stabulation par vache.

→ Le “mob grazing” tel que pratiqué aux États-Unis correspond à plusieurs centaines de vaches par hectare, sur de petits paddocks avec un long “vide sanitaire”. Le pâturage intensif à l’européenne correspond à d’autres modèles.

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