Influence du taux d’AGNE avant vêlage sur la réussite en première insémination - Le Point Vétérinaire expert rural n° 350 du 01/11/2014
Le Point Vétérinaire expert rural n° 350 du 01/11/2014

MÉTABOLISME ÉNERGÉTIQUE DE LA VACHE LAITIÈRE

Étude

Auteur(s) : Gilles Le Sobre*, Élodie Bois-Truchet**

Fonctions :
*Unité clinique rurale de l’Arbresle,
Groupe de médecine des populations
de VetAgro Sup, 69210 L’Arbresle
**Lycée agricole de Cibeins,
01300 Misérieux

L’augmentation du taux d’acides gras non estérifiés avant le vêlage apparaît comme un indicateur précoce d’une dégradation annoncée des paramètres de reproduction.

Un taux élevé d’acides gras non estérifiés (AGNE) avant vêlage a déjà été présenté comme un indicateur de futures cétoses subcliniques [1, 7, 8, 12, 19]. Il est clairement prouvé qu’il existe une relation entre le taux d’AGNE et les performances de reproduction [4, 5, 10, 20]. Plusieurs études ont montré qu’une augmentation de la concentration sanguine en AGNE une semaine avant le vêlage entraîne un risque de détérioration des paramètres de production (déplacement de caillette) ou de reproduction (rétention placentaire, métrite, etc.) [6, 16]. En effet, une forte concentration en AGNE peut favoriser la baisse de l’immunité en péripartum ou plutôt exacerber la réponse inflammatoire [2]. Il a également été démontré que des concentrations d’AGNE élevées sont toxiques pour l’ovocyte et le follicule, favorisant l’infertilité chez les vaches laitières [15, 20]. Ce taux est-il aussi corrélé au taux de réussite en première insémination ?

OBJECTIF

La dégradation de la première insémination artificielle (IA1) peut se mesurer soit par un échec, soit par un retard (non souhaité). Cette étude a pour objectif de déterminer si le taux d’AGNE avant vêlage peut être corrélé à la réussite ou à l’échec en première insémination, et avoir une influence sur l’intervalle vêlage-première insémination.

MATÉRIEL ET MÉTHODE

1. Prélèvements

Pour analyser et évaluer l’intérêt de la mesure des AGNE avant vêlage, les données du centre d’insémination et les résultats des dosages sanguins de Β-hydroxybutyrate (BHB) et d’AGNE, effectués au cours des visites mensuelles de suivi de troupeaux de l’unité clinique rurale de l’Arbresle (Ucra), ont été utilisés. Ces données proviennent de onze élevages adhérents au Contrôle laitier du Rhône. Les exploitations ont été recrutées au sein des élevages en suivi global de l’Ucra afin de pouvoir surveiller l’évolution des différents paramètres étudiés. Elles ont été choisies en ne prenant en compte aucune autre caractéristique particulière : race, types d’alimentation, de stabulation, etc. Cette étude est fondée sur le volontariat des éleveurs. Les exploitations concernées sont de taille variable, de 40 à 60 vaches laitières avec une production annuelle moyenne au Contrôle laitier de 5 900 à 9 200 kg de lait. Dans tous ces élevages, les vêlages s’étalent tout au long de l’année.

Les prises de sang ont été réalisées sur tube sec à la veine caudale entre novembre 2012 et juillet 2013, chez environ 90 vaches de races principalement montbéliarde (58 %) et prim’holstein (34 %) entre la première et la sixième lactation. Un dosage des BHB a été effectué immédiatement après prélèvement. Les prélèvements sanguins ont ensuite été centrifugés (5 000 tours/min pendant 10 minutes) dans les 24 heures suivant leur réalisation et congelés immédiatement à - 18 °C. Ces conditions correspondent à celles d’un praticien de terrain. Les prélèvements ont ensuite été décongelés fin avril 2014 pour mesurer les AGNE dans les 24 heures suivantes avec le lecteur DVM-Nefa afin d’optimiser les coûts d’analyse (tests par 50) et le temps d’analyse (30 min pour 50 tests environ au lieu de 30 min par test en individuel) (encadré complémentaire sur www.lepointveterinaire.fr, photo). Ce test a été validé par comparaison à la méthode officielle. Il repose sur le calcul de la concentration en AGNE d’un échantillon à partir d’une concentration connue dans une solution témoin (1 mmol/l), par mesure des absorbances des témoins et des échantillons avec un spectrophotomètre.

2. Données

Les données récoltées ou calculées pour l’étude sont :

– la date du prélèvement sanguin, celle du vêlage (qui permet de calculer l’intervalle entre la prise de sang et le vêlage), ainsi que l’intervalle entre le vêlage et la première insémination [IVIA1] ;

– la date de la première insémination, et sa réussite ou son échec ;

– l’IVIA1 ;

– le taux de BHB mesuré avec l’appareil Optium Xceed le jour de la prise de sang (avant le vêlage), qui est comparé à celui des AGNE, dont le calcul est réalisé ultérieurement ;

– le taux de BHB après la mise bas (BHB dans les 30 jours postvêlage), qui permet d’évaluer les cétoses subcliniques (mais cette analyse n’a pas été effectuée systématiquement) ;

– l’absorbance des sérums mesurée grâce au DVM-Nefa et la valeur nette des AGNE calculée à partir de l’absorbance des sérums et des échantillons témoins négatifs et positifs.

Seuls les sérums prélevés au maximum 3 semaines avant vêlage ont été conservés : cette période représente le début du péripartum.

Le DVM-Nefa surestime les valeurs d’AGNE d’environ deux fois par rapport aux méthodes de laboratoire de référence. Il semble donc qu’un seuil d’AGNE de 0,7 mmol/l (plutôt que 0,4 mmol/l) soit plus pertinent pour déterminer un déficit énergétique [9, 11].

Après avoir collecté ces données dans un tableur Excel, une relation a été recherchée entre les taux d’AGNE élevés et la précocité de la mise à la reproduction (IVIA1), ainsi que la réussite de celle-ci (IA1 = IAF).

RÉSULTATS

1. Relation entre les taux de BHB et d’AGNE

Bien que cela ne soit pas l’objectif de l’étude, ce que Forgeat avait précédemment montré a été confirmé : avant le vêlage, il n’existe aucune relation entre les taux de BHB et d’AGNE (ce qui aurait été intéressant afin de pouvoir travailler immédiatement au chevet de la vache et à faible coût) [9].

2. Évaluation de l’effet d’un taux élevé d’AGNE sur la réussite en IA1 et l’IVIA1

Un IVIA1 élevé n’est pas systématiquement corrélé à un fort taux d’AGNE, mais une valeur seuil d’AGNE est notée, d’environ 0,6 mmol/l, au-delà de laquelle l’IA1 est en général non fécondante (9 vaches sur 13, soit 69,2 %) (figure 1).

3. Effet de la race

Chez les prim’holsteins, lorsque le taux d’AGNE tend à augmenter, la réussite à l’IA1 est limitée. En effet, 4 vaches sur 5 (80 %) sont en échec à l’IA1 lorsque les AGNE sont supérieurs à 0,7 mmol/ (figure 2).

Pour les montbéliardes, un taux d’AGNE élevé (supérieur à 0,7 mmol/l) n’entraîne pas d’augmentation de l’IVIA1. Il provoque quelques échecs à l’IA1, mais pas de façon significative (trois échecs, c’est-à-dire 60 %, contre deux réussites) (figure 3).

4. Effet du nombre de lactations

Plus le numéro de lactation augmente, plus le pourcentage de vaches présentant un taux d’AGNE supérieur à 0,30 mmol/l est élevé et plus l’IVIA1 s’allonge (figure 4).

DISCUSSION

1. Conditions d’étude

Dans cette étude, une augmentation du taux d’AGNE avant vêlage ne semble pas allonger l’IVIA1 ou dégrader la réussite en IA1, bien qu’une valeur seuil semble apparaître (seulement 13 résultats supérieurs à 0,6 mmol/l).

Cela paraît surprenant et ce résultat peut être dû à :

– un échantillonnage trop faible (91 sérums dont 83 utilisés après tri). Ces résultats doivent donc être interprétés avec prudence. D’autres études ont pris en compte un nombre plus grand d’échantillons (350) ou parfois plus petit (15 environ) [11, 13]. Les prélèvements de cette étude correspondent à onze élevages en suivi mensuel dont les vêlages sont étalés. Dans des élevages de 40 à 60 vaches, cela représente environ quatre vêlages par mois, soit trois ou quatre prélevements au maximum par mois (réalisés dans les 3 semaines avant le vêlage). Cela n’est pas possible dans l’activité courante d’un vétérinaire de terrain et, en moyenne, moins d’un prélèvement par mois reste utilisable dans ces cheptels de taille moyenne. La solution pourrait passer par la réalisation des prélèvements par les éleveurs, mais la centrifugation et la congélation rapides des sérums restent nécessaires ;

– une centrifugation réalisée parfois plus de 12 heures après prélèvement (délai maximal conseillé). Dans les conditions de terrain, la centrifugation n’est parfois effectuée que 24 heures après prélèvement (pas de centrifugeuse dans le véhicule, délai d’envoi au laboratoire, etc.) ;

– une congélation trop longue. Aucune étude n’a été réalisée au-delà de 1 mois, qui permettrait de valider les mesures obtenues après 1 an de congélation. Cette condition est liée au nombre d’analyses à réaliser avec le DVM-Nefa (50 tests à péremption courte). Dans la clientèle de l’Ucra, seulement 81 sérums ont pu être récoltés sur 10 mois (au minimum 3 par élevage) ;

– un délai entre la distribution des concentrés aux vaches et la prise de sang pas toujours identique dans les conditions de terrain, même si nos suivis de troupeaux ont presque toujours lieu le matin et qu’ils débutent vers 9 heures [7, 18].

Les cheptels dans lesquels ces prélèvements ont été réalisés ont volontairement été choisis au hasard, sans paramètres d’élevage prédéfinis (types de ration, de stabulation, race, numéro de lactation, etc.), et les critères d’analyses ne sont pas standardisés comme dans une expérimentation menée en laboratoire.

De plus, ces élevages ne décalent pas volontairement les vêlages : l’augmentation de l’intervalle vêlage-IA1 est en général subie (anœstrus) ou conseillée par le vétérinaire (taux protéique trop faible).

Le type de préparation à la lactation (type de ration, durée, etc.) a pu modifier les résultats, mais en aucun cas les animaux n’ont reçu de traitement curatif ou préventif (du type Kexxtone(r)) pouvant influencer les paramètres étudiés. Les taux d’AGNE et de BHB sont plus élevés sur des sérums prélevés entre 10 et 21 jours avant vêlage que sur ceux qui le sont entre 0 et 10 jours. Cela peut sans doute s’expliquer par les effets de la préparation à la lactation préconisée sur 21 jours par les vétérinaires de l’Ucra, mais qui est réalisée en général sur seulement 15 jours par les éleveurs. Celle-ci pourrait diminuer les valeurs d’AGNE dès 5 jours après le début de la ration de transition, donc un moindre recours aux graisses de réserve.

2. Intérêt

Bien que les résultats de cette étude ne soient pas ceux qui étaient attendus, c’est-à-dire une dégradation des résultats de reproduction lorsque le taux d’AGNE est élevé avant le vêlage, ils correspondent parfaitement aux conclusions de Jean-Blain : « La modification des paramètres clés en matière de cétose ne constitue pas un critère suffisant pour assurer le pronostic et juger de la gravité de la perturbation. Ces critères ne sont que des indicateurs des états nutritionnels de l’organisme utiles pour la conduite de la prévention mais dont les variations doivent être interprétées avec prudence » [14].

Pourtant, le dosage des AGNE est intéressant. En effet, nous avons travaillé dans des élevages en suivi mensuel qui bénéficient d’une bonne prévention des risques de dégradation des paramètres technico-économiques. Dans des troupeaux dont le suivi serait moindre, ou pas mensuel, nous aurions certainement trouvé un lien, comme l’ont montré plusieurs études précédemment citées. En revanche, le dosage des AGNE pourrait être conduit de façon différente : réalisation des prélèvements par les éleveurs (au minimum douze prises de sang par élevage pour tirer des conclusions au niveau du troupeau, en vue de la mise en place d’une approche préventive), congélation des tubes secs avec du gel séparateur et, éventuellement, utilisation d’un analyseur au chevet de l’animal (Nefa test d’Elanco en cours de commercialisation) [17].

Le suivi mensuel des animaux se révèle donc très important pour éviter la dégradation des résultats de l’élevage et même pour rattraper une situation en cours de détérioration. L’étude tend à montrer qu’une bonne préparation à la lactation (ration et durée adaptées) améliore les indicateurs de carence énergétique étudiés (AGNE plus faibles à 7 jours qu’à 21 jours avec une préparation classique de 15 jours).

Conclusion

Le dosage des AGNE apparaît comme un indicateur intéressant car très précoce d’une dégradation annoncée des paramètres de production et, éventuellement, de reproduction, qu’il sera alors possible de corriger par un suivi global mensuel de troupeau [3].

Références

  • 1. Aubadie-Ladrix M. La cétose des vaches laitières. Bull. GTV. 2011;59:79-88.
  • 2. Chastant S. Stress métabolique, déséquilibre énergétique et maladies inflammatoires chez la vache. Proceedings JNGTV. 2014:633-637.
  • 3. Commun L. Structurer sa visite en médecine des populations : le trépied d’observation. Point Vét. 2011;321:55.
  • 4. Cook NB, Ward WR, Dobson H. Concentrations of ketones in milk in early lactation and reproductive performances of dairy cows. Vet. Rec. 2001;148(25):769-772.
  • 5. De Vries MJ, Van der Beek S, Kaal-Lansbergen LM et coll. Modeling of energy balance in early lactation and the effect of energy deficits in early lactation on first detected estrus postpartum in dairy cows. J. Dairy Sci. 1999;82(9):1927-1934.
  • 6. Dohoo IR, Martin SW. Subclinical ketosis: Prevalence and association with production and disease. Can. J. Comp. Med. 1984;48(1):1-5.
  • 7. Duffield TF, Lissemore KD, McBride BW et coll. Impact of hyperketonemia in early lactation dairy cows. J. Dairy Sci. 2009;92(2):571-580.
  • 8. Enjalbert, F. Alimentation et reproduction chez la vache laitière. SNDF. 1998.
  • 9. Forgeat G. Déficit énergétique avant et après vêlage chez la vache laitière. Thèse de doctorat vétérinaire, École vétérinaire de Lyon. 2013:118p.
  • 10. Fournier A. Déficit énergétique et fertilité font mauvais ménage. Bull. Agriculteurs. Octobre 2006:43-46.
  • 11. Gaal T, Ribiczey P. Evaluation of three laboratory methods measuring NEFA in cow’s blood. Hungarian Vet. J. 2008;130:7.
  • 12. Gillund P, Reksen O, Gröhn YT et coll. Body condition related to ketosis and reproduction performance in Norwegian dairy cows. J. Dairy Sci. 2001;84(6):1390-1396.
  • 13. Gooijer L Leslie K, LeBlanc S et coll. Evaluation of a rapid test for NEFA in bovine serum. Production diseases in farm animals. 2006:44.
  • 14. Jean-Blain C. Introduction à la nutrition des animaux domestiques. Éd. Tec & Doc Lavoisier. 2002:424p.
  • 15. Monget P, Froment P, Moreau C et coll. Les interactions métabolisme-reproduction chez les bovins. Influence de la balance énergétique sur la fonction ovarienne. Proceedings Congrès mondial de Buiatrie, Québec, Canada. 2004.
  • 16. Senosy WS, Izaike Y, Osawa T. Influences of metabolic traits on subclinical endometritis at different interval postpartum in high milking cows. Reprod. Domest. Anim. 2012;47(4):666-674.
  • 17. Spieser F. Les examens complémentaires réalisables à la ferme et au cabinet en médecine des populations. Thèse de doctorat vétérinaire, École vétérinaire de Lyon. 2012:268p.
  • 18. Stokol T, Nydam DV. Effect of anticoagulant and storage conditions on bovine nonesterified fatty acid and Beta-hydroxybutyrate concentration in blood. J. Dairy Sci. 2005;88(9):3139-3144.
  • 19. Verriele M. Biochimie en production laitière : le rôle du vétérinaire praticien. Bull. GTV. 1994;n°spéc.:157-162.
  • 20. Walsh RB, Walton JS, Kelton DF et coll. The effect of subclinical ketosis in early lactation on reproductive performance of post partum dairy cows. J. Dairy Sci. 2007;90(6):2788-2796.

Conflit d’intérêts

Aucun.

Points forts

→ Avant le vêlage, il n’existe aucun rapport entre les taux de Β-hydroxybutyrate et d’acides gras non estérifiés (AGNE).

→ Le taux d’AGNE et l’intervalle vêlage-première insémination augmentent avec le numéro de lactation, sans qu’un rapport soit clairement établi entre eux.

→ Les paramètres de reproduction semblent altérés au-dessus d’une valeur seuil d’AGNE avant vêlage de 0,6 mmol/l, mais l’effectif réduit ne permet pas de conclure à un effet significatif.

→ Ces bons résultats seraient liés au suivi optimal des élevages de l’étude et pourraient ne pas être retrouvés dans d’autres troupeaux, ce qui montre l’intérêt de la prévention des risques de dégradation des paramètres technico-économiques.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter

Découvrez en avant-première chaque mois le sommaire du Point Vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné au Point Vétérinaire, retrouvez votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr