Évaluation du bien-être des vaches laitières avec l’outil européen Welfare Quality® - Le Point Vétérinaire expert rural n° 348 du 01/09/2014
Le Point Vétérinaire expert rural n° 348 du 01/09/2014

RECHERCHE, CERTIFICATION ET CONSEIL

Article de synthèse

Auteur(s) : Maud Coignard*, Raphaël Guatteo**, Isabelle Veissier***, Alice de Boyer des Roches****, Nathalie Bareille*****

Fonctions :
*Inra, UMR 1300, Biologie,
épidémiologie et analyse de risque
en santé animale, BP 40706, 44307 Nantes
**Lunam Université, Oniris, École nationale
vétérinaire, agroalimentaire et de l’alimentation,
Nantes-Atlantique, UMR BioEpAR, 44307 Nantes
***Inra, UMR 1300, Biologie,
épidémiologie et analyse de risque
en santé animale, BP 40706, 44307 Nantes
****Lunam Université, Oniris, École nationale
vétérinaire, agroalimentaire et de l’alimentation,
Nantes-Atlantique, UMR BioEpAR, 44307 Nantes
*****Université de Lyon, VetAgro Sup,
UMR 1213 Herbivores, 69280 Marcy-L’Étoile
******Inra, UMR 1213 Herbivores,
63122 Saint-Genès-Champanelle
*******Université de Lyon, VetAgro Sup,
UMR 1213 Herbivores, 69280 Marcy-L’Étoile
********Inra, UMR 1213 Herbivores,
63122 Saint-Genès-Champanelle
*********Inra, UMR 1300, Biologie,
épidémiologie et analyse de risque
en santé animale, BP 40706, 44307 Nantes
**********Lunam Université, Oniris, École nationale
vétérinaire, agroalimentaire et de l’alimentation,
Nantes-Atlantique, UMR BioEpAR, 44307 Nantes

Le “scoring” entre doucement dans les mœurs des praticiens en France. Pour évaluer objectivement le bien-être, en particulier des vaches laitières, le choix peut se porter sur l’outil européen Welfare Quality®.

Cet article positionne un outil bien particulier d’évaluation du bien-être parmi tous ceux disponibles dans ce domaine.

Le bien-être des animaux d’élevage constitue une préoccupation sociétale croissante ces dernières années. Les consommateurs expriment davantage aujourd’hui le souhait de “consommer éthique”. Très souvent perçu comme un gage de qualité des produits par les consommateurs, le bien-être des animaux d’élevage est devenu un argument de vente à disposition des industries agroalimentaires, qui lui accordent désormais une importance croissante [21]. Les modifications comportementales et l’apparition des maladies de production chez les animaux d’élevage témoignent que ces derniers peinent à s’adapter à l’intensification des systèmes [3, 12].

Pour les éleveurs, le travail consiste paradoxalement à mettre en œuvre des pratiques respectant le bien-être de leurs animaux tout en suivant les procédures de travail imposées par ces systèmes intensifiés [19]. La majorité d’entre eux témoigne d’un profond désir d’offrir un réel bien-être à leurs animaux et serait favorable à la prise en compte de davantage d’exigences dans ce domaine à condition qu’ils y trouvent leur compte, par une meilleure valorisation de leur travail via la qualité de leurs produits, une rétribution financière avantageuse ou encore une reconnaissance de leurs efforts par la société [1]. Au regard des questionnements sociétaux autour du bien-être des animaux d’élevage, des informations doivent être fournies, d’une part, aux producteurs pour identifier les points forts à conforter et ceux à améliorer au sein de leur troupeau, et, d’autre part, aux consommateurs pour répondre à leurs interrogations et enrichir ainsi leurs connaissances sur les conditions de vie des bêtes dont ils consomment les produits.

FONDEMENT D’UN OUTIL D’ÉVALUATION DU BIEN-ÊTRE : LE MULTICRITÈRE

L’état de bien-être d’un animal de production est actuellement défini par le respect d’une liste de besoins physiologiques, sanitaires, comportementaux, environnementaux et psychologiques [11] :

– l’absence de faim et de soif ;

– l’absence d’inconfort physique ;

– l’absence de douleur, de blessure et de maladie ;

– l’absence de peur et de détresse ;

– la possibilité d’exprimer les comportements propres à l’espèce.

Le caractère multidimensionnel de la notion de bien-être animal implique donc que son évaluation tienne compte d’emblée de l’ensemble de ses composantes. Il est fondamental de disposer d’un outil d’évaluation complet, accepté par les différents acteurs (des producteurs et des évaluateurs jusqu’aux consommateurs), qui permettrait notamment d’orienter les éleveurs vers des pratiques d’élevage respectant le bien-être de leurs animaux et de tendre vers la situation attendue par les citoyens.

Différentes démarches sont utilisées à travers le monde pour évaluer, contrôler et améliorer le bien-être des animaux d’élevage aux différents stades de leur vie (en élevage, lors du transport et de l’abattage). Elles concernent les porcs, les poulets de chair et les poules pondeuses, les bovins adultes et les veaux, et, enfin, les petits ruminants [17]. Les outils développés peuvent être utilisés pour la prévention (identifier les facteurs de risque de dégradation du niveau de bien-être), l’évaluation (apprécier le niveau de bien-être des animaux à l’aide d’indicateurs pertinents) et l’identification des secteurs à améliorer. Concernant les outils d’évaluation réalisés au cours d’une visite ponctuelle comme Welfare Quality®, la répétition de l’évaluation à intervalles de temps réguliers est nécessaire pour pouvoir mettre en évidence un lien de cause à effet entre les plans d’actions correctifs mis en œuvre et l’amélioration du niveau de bien-être des troupeaux. De plus, ces outils réalisés au cours d’une visite ponctuelle ne permettent pas d’estimer l’antériorité des troubles de bien-être observés (exemple des boiteries [8]), ce qui tend à limiter la qualité du conseil apporté à l’éleveur pour améliorer la situation (choix d’une orientation majoritaire vers des mesures préventives et/ou curatives).

VERS UN OUTIL MULTICATÉGORIE

Chez les bovins, les outils actuellement disponibles pour évaluer le bien-être des vaches laitières peuvent être regroupés en trois catégories selon les objectifs de l’évaluation (tableau 1). Welfare Quality® pourrait, en principe, appartenir aux trois (encadré 1).

1. Outils de contrôle et de certification

→ Les outils de contrôle et de certification sont destinés aux producteurs et aux consommateurs. Leur objectif est de garantir le respect d’un certain nombre de normes et de critères de qualité des produits en s’assurant périodiquement de la conformité des élevages avec la réglementation en vigueur. Ces outils réglementaires sont encore en nombre limité chez la vache laitière. Dans ces systèmes, le bien-être ne représente qu’une partie parfois restreinte de l’évaluation.

→ En France, les éleveurs laitiers sont tous concernés par la grille d’éco-conditionnalité des aides attribuées par la politique agricole commune (PAC). Dans le contexte économique actuel de l’agriculture, les producteurs sont contraints de se soumettre aux normes du bien-être animal pour percevoir ces aides européennes souvent indispensables à la survie de leur exploitation.

→ Les élevages agrobiologiques sont tous concernés par le cahier des charges de l’agriculture biologique.

→ Globalement, en France, les systèmes de certification restent encore peu nombreux en matière de bien-être animal. Aux États-Unis, certains de ces outils sont à l’initiative d’entreprises qui veulent se positionner en s’inscrivant dans une stratégie de marque qui respecte le bien-être des animaux. À titre d’exemple, le National Dairy Farm Program est un plan d’adhésion volontaire payant sur 3 ans créé en 2009 par la Fédération nationale des producteurs de lait (National Milk Producers Federation). Ce programme complet repose sur une évaluation régulière des pratiques de l’éleveur concernant le respect d’un cahier des charges bien défini.

2. Outils d’intervention-conseil et de qualification

Ces outils les plus fréquents sont destinés aux producteurs sur la base du volontariat. Ils sont utilisés pour informer les professionnels et les accompagner dans l’amélioration de leurs pratiques.

La démarche est fondée sur une évaluation (mesures en fermes) qui peut déboucher sur un apport de conseils. En France, nombreux sont les éleveurs de bovins qui ont fait le choix d’adhérer à la charte des bonnes pratiques d’élevage : 70 % en 2011 [17]. Ils sont dès lors associés à un socle de bonnes pratiques professionnelles répondant à la réglementation et aux attentes de la société et de la filière.

3. Outils destinés à la recherche

Dans cette catégorie, aucune évaluation globale du troupeau n’est nécessaire. Selon l’objet de la recherche, seules quelques composantes du bien-être peuvent être considérées afin de prédire le niveau de bien-être des animaux en fonction de leur environnement d’élevage.

WELFARE QUALITY® : 33 MESURES, 12 CRITÈRES, 4 PRINCIPES ET UNE NOTE GLOBALE

→ Le caractère multidimensionnel de la notion de bien-être animal implique que son évaluation tienne compte de la complémentarité d’un large ensemble de données. Sont ainsi à distinguer des données liées à des états permanents (par exemple la peur de l’homme), durables (par exemple la boiterie) ou ponctuels (par exemple la fièvre de lait). Afin de les prendre en compte dans leur totalité au cours d’une évaluation du bien-être, qui, en pratique, se réalise très souvent de manière ponctuelle, les observations doivent porter à la fois :

– sur les animaux pour relever les états durables tels que la boiterie ;

– sur leur environnement pour relever également les états durables, mais ne pouvant pas être détectés chez l’animal (par exemple la soif) ;

– et sur les documents d’élevage pour relever les états ponctuels, tels que les dystocies ou les fièvres de lait, qu’une observation à un instant T ne pourrait que sous-estimer.

→ Divers outils permettent la considération de l’ensemble de ces données au cours d’une évaluation du bien-être. Leur capacité à couvrir concomitamment tous les aspects du bien-être peut être comparée.

→ Pour produire une évaluation globale, Welfare Quality® propose de prendre en compte, au cours d’une seule visite, trente-trois mesures et douze critères de bien-être regroupés au sein de quatre grands principes. Ceux-ci sont supposés représenter une liste exhaustive des exigences à respecter pour aboutir à un bon niveau de bien-être d’un troupeau donné selon l’avis d’un groupe de treize experts scientifiques européens composé de vétérinaires, d’éthologues et de chercheurs en sciences biologiques et sociales [22].

→ À la différence des outils d’évaluation existants, une des forces de Welfare Quality® est que sa construction repose non seulement sur l’opinion des scientifiques, mais également sur celle de consommateurs et d’éleveurs européens.

→ Ces derniers ont été consultés par les chercheurs en sciences sociales afin qu’ils puissent exprimer leur avis au sujet de la sélection réalisée par les experts concernant les mesures, les critères et les principes de bien-être à prendre en considération, ainsi que le degré d’importance à leur accorder au cours d’une évaluation exhaustive du niveau de bien-être d’un troupeau [16].

→ La conformité du troupeau vis-à-vis de chacun des douze critères est appréciée en comparaison à des seuils fixés par les experts. Cette vérification est fondée sur trente-trois mesures directement relevées chez les animaux et dans l’environnement, ou en questionnant l’éleveur sur ses pratiques liées à la manipulation et à la gestion de son troupeau (photo 1).

→ En comparaison des autres outils existants pour évaluer le bien-être d’un troupeau, une grande proportion des mesures sont observées directement chez les animaux dans ce protocole. Les mesures sur l’environnement sont utilisées uniquement lorsque celles chez les animaux ne sont pas possibles ou jugées peu fiables. Ainsi, une évaluation globale du bien-être animal en élevage est fournie, élaborée au plus près des animaux.

Si les mesures sur l’environnement sont souvent préférées car elles sont plus simples à récolter, celles qui concernent les animaux eux-mêmes sont généralement considérées comme plus étroitement liées à leur bien-être [4, 24].

→ Les données collectées à partir des mesures effectuées sont ensuite agrégées pour calculer des scores de douze critères allant de 0 : très mauvais, à 100 : parfait (tableau 2, figure). Par exemple, les observations de vaches avec des lésions sur la peau et de vaches boiteuses sont comptabilisées pour calculer le score du critère “Absence de blessures” (photo 2). De même, le relevé du nombre de vaches qui présentent des zones corporelles souillées est utilisé pour calculer le score du critère “Confort de couchage” (photo 3). Pour le critère “État émotionnel positif du troupeau”, l’observateur réalise une appréciation qualitative subjective du comportement des animaux, permettant ainsi de renseigner leur niveau d’épanouissement au sein de leur environnement [23]. Puis les scores de critères sont regroupés de la même manière pour aboutir à ceux de quatre grands principes (alimentation adaptée, logement correct, bonne santé, comportement approprié). Enfin, les scores de ces derniers sont agrégés afin d’obtenir une évaluation globale du bien-être du troupeau. Au cours de l’élaboration du protocole Welfare Quality®, les mesures à collecter ont été sélectionnées par les experts à partir d’un examen approfondi de la littérature et en tenant compte de leur répétabilité, de leur reproductibilité et de leur pertinence pour évaluer le bien-être dans toutes ses composantes [14].

UN OUTIL UTILISABLE CAR SIMPLIFIÉ

→ Une autre condition présidant à l’acceptation d’une méthode est sa faisabilité en conditions réelles.

→ Lors de la conception du protocole Welfare Quality®, les experts ont fait le choix de simplifier la notation de certaines mesures sanitaires en comparaison aux outils existants.

→ À titre d’exemple, le score de locomotion est gradé selon trois niveaux au sein de ce protocole : absence de boiterie, boiterie modérée, boiterie sévère, alors que la plupart des outils de mesure existants graduent la sévérité de la boiterie en cinq classes. Néanmoins, de nombreuses publications se fondant sur le système en cinq classes regroupent comme boiteuses les vaches avec un score supérieur ou égal à 3. L’information souhaitée étant la prévalence de vaches boiteuses, la précision obtenue en termes de niveau est suffisante.

→ Les méthodes de notation sont volontairement extrêmisées dans ce protocole pour évaluer l’atteinte au bien-être des vaches laitières. À titre d’exemple, un seuil de 400 000 cellules/ml a été retenu dans ce protocole pour estimer la prévalence de mammites subcliniques, alors que celui de référence utilisé à l’international est de 200 000 cellules/ml [10]. Ce choix d’un seuil plus élevé augmente par construction la spécificité de la mesure, de même qu’il permet de considérer plus sûrement des mammites très inflammatoires, ou qui le sont davantage, donc plus douloureuses [13]. Un autre exemple est celui de la notation de l’état corporel utilisée dans ce protocole. Une maigreur telle qu’elle est définie par le protocole Welfare Quality® (note d’état corporel moyenne de 1) équivaut, dans la grille de référence française, à une note inférieure ou égale à 2 sur une échelle allant de 0 à 5.

→ Les évaluations qui ont d’ores et déjà été menées avec ce protocole ont confirmé sa faisabilité [14].

→ La durée totale de l’évaluation, parfois considérée comme longue (de quatre heures et demie à sept heures et demie, selon la taille du troupeau), est compensée par le caractère unique de la visite. La réalisation d’un tel diagnostic au cours d’une visite ponctuelle en élevage offre des avantages économiques et logistiques. La méthode est mieux acceptée par les éleveurs. En pratique, cet outil d’évaluation du bien-être Welfare Quality® a été testé sur un panel de fermes européennes et utilisé dans plusieurs études scientifiques [6-9]. À ce jour, un emploi en routine n’existe pas encore réellement. Les mesures peuvent être collectées par tout intervenant (éleveur en autocontrôle régulier, technicien, vétérinaire) qui a suivi une formation à la méthode.

→ À titre d’exemple, l’évaluation du comportement social, qui consiste à comptabiliser le nombre d’interactions agressives au sein du troupeau au cours d’une période donnée, est un élément facilement collectable par l’éleveur dans la journée. Ces échanges agressifs dans le cheptel étant négativement associés à la production laitière des vaches, la connaissance de leur fréquence est une information importante pour les éleveurs [7].

→ Principale limite au système : de mauvais scores peuvent être observés pour certains critères, sans réelle signification, car dus à la réglementation nationale (encadré 2).

Conclusion

Welfare Quality® a été développé afin de pointer les points forts et les points à améliorer au sein des troupeaux, et de communiquer sur le bien-être d’une manière harmonisée entre les différents pays [17]. Grâce à sa conception par un groupe d’experts européens de diverses origines, au choix de privilégier des données facilement collectables en élevage et au développement novateur d’un processus d’intégration des données brutes en scores de bien-être, il peut être utilisé non seulement pour la recherche, mais aussi dans le cadre d’une certification ou du conseil en élevage. L’approche globale de la notation est une approche originale et cet outil offre la possibilité au vétérinaire praticien de ne considérer qu’une ou plusieurs composantes de bien-être (la santé par exemple) dans sa pratique au quotidien.

Références

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  • 2. Botreau R. Évaluation multicritère du bien-être animal. Exemples des vaches laitières en ferme. Mémoire de thèse universitaire. Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement. Agro Paris Tech. 2008:436p.
  • 3. Bigras-Poulin M, Meek AH, Martin SW. Interrelationships among health problems and milk production from consecutive lactations in selected Ontario Holstein cows. Prev. Vet. Med. 1990;8:15-24.
  • 4. Capdeville J, Veissier I. A method of assessing welfare in loose housed dairy cows at farm level, focusing on animal observations. Acta Agr. Scand. Section A – Anim. Sci. 2001;30:62-68.
  • 5. Chemineau P. Douleurs animales en élevages. Éd. Quae. 2013:129p.
  • 6. Coignard M, Guatteo R, Veissier I et coll. Description and factors of variation of the overall health score in French dairy cattle herds using the Welfare Quality® assessment protocol. Prev. Vet. Med. 2013;112: 296-308.
  • 7. Coignard M, Guatteo R, Veissier? I et coll. Does milk yield reflect the level of welfare in dairy herds? Vet. J. 2014;199:184-187.
  • 8. Coignard M, Guatteo R, Veissier I et coll. Peut-on estimer l’ancienneté d’une boiterie en une seule observation ? Bulletin GTV. 2014;in press.
  • 9. De Boyer des Roches A, Veissier I, Coignard M et coll. The major welfare problems of dairy cows in French commercial farms – An epidemiological approach. Animal Welfare. 2014;In press.
  • 10. Dohoo IR, Leslie KE. Evaluation of changes in somatic cell counts as indicators of new intramammary infections. Prev. Vet. Med. 1991;10:225-237.
  • 11. Farm Animal Welfare Council. Fawc updates the five freedoms. Vet. Rec. 1992;17-357.
  • 12. Green LE, Hedges VH, Schukken YH et coll. The impact of clinical lameness on the milk yield of dairy cows. J. Dairy Sci. 2002;85:2250-2256.
  • 13. Kemp MH, Nolan AM, Cripps?PJ, Fitzpatrick JL. Animal-based measurements of the severity of mastitis in dairy cows. Vet. Rec. 2008;163:175-179.
  • 14. Knierim U, Winckler C. On-farm welfare assessment in cattle: validity, reliability and feasibility issues and future perspectives with special regard to the Welfare Quality approach. Anim. Welfare. 2009;18:451-458.
  • 15. Le Neindre P, Guatteo R, Guemene D et coll. Douleurs animales : les identifier, les comprendre, les limiter chez les animaux d’élevage. Expertise scientifique collective, synthèse du rapport. Inra (France). 2009;98p.
  • 16. Miele M, Veissier I, Evans A, Botreau R. Animal welfare: establishing a dialogue between science and society. Anim. Welfare. 2011;20:103-117.
  • 17. Mounaix B, Brule A, Dockes AC et coll. Méthodes d’évaluation du bien-être animal en élevage, pendant le transport et à l’abattoir. Document établi dans le cadre du projet RMT “Bien-être et systèmes d’élevage”. 2012;125p.
  • 18. Mounier L, De Boyer des Roches A, Veissier I. Évaluation du bien-être selon la méthode Welfare Quality®. Point Vét. 2010;307.
  • 19. Porcher J. Bien-être animal et travail en élevage. Inra éd. 2004:265p.
  • 20. Veissier I, Botreau R, Perny P. Évaluation multicritère appliquée au bien-être des animaux en ferme ou à l’abattoir: difficultés et solutions du projet Welfare Quality®. Inra, Production animale. 2010;23:269-284.
  • 21. Webster J. The assessment and implementation of animal welfare: theory into practice. Rev. Sci. Tech. OIE. 2005;24:723-734.
  • 22. Welfare Quality®. Welfare Quality® assessment protocol for cattle. Lelystad; the Netherlands. 2009. Accessible à l’adresse suivante: http://www.welfarequality.net/network/45848/7/0/4
  • 23. Wemelsfelder L, Lawrence AB. Qualitative assessment of animal behaviour as an on-farm welfare-monitoring tool. Acta Agr. Scand. Section A – Anim. Sci. 2001;30:21-25.
  • 24. Winckler C, Capdeville J, Gebresenbet G et coll. Selection of parameters for on-farm welfare-assessment protocols in cattle and buffalo. Anim. Welfare. 2003;12:619-624.

Conflit d’intérêts

Aucun.

Points forts

→ La construction de Welfare Quality® repose non seulement sur l’opinion des scientifiques, mais également sur celle de consommateurs et d’éleveurs européens.

→ Les mesures à collecter ont été choisies dans les données publiées, et en tenant compte de leur répétabilité, de leur reproductibilité et de leur pertinence.

→ Les méthodes de notation ont parfois été extrémisées pour simplifier l’utilisation.

→ L’approche globale de la notation, par exemple pour la santé, est une approche originale, utilisable en soi dans les approches de médecine du troupeau.

→ La durée de l’évaluation est compensée par le caractère unique de la visite.

ENCADRÉ 1
Évaluer, certifier, conseiller, diagnostiquer

→ Le protocole d’évaluation du bien-être Welfare Quality® est le seul à prendre en considération l’ensemble des composantes du bien-être des animaux d’élevage et à permettre une évaluation globale de ce dernier [18]. Ce protocole, applicable chez de nombreuses espèces animales (vaches laitières, porcs, veaux de boucherie, poules pondeuses et de chair, buffles), a été publié en 2009 [22]. Il est issu du projet européen Welfare Quality® (2004-2009) qui avait pour objectif l’élaboration d’un outil standardisé permettant une évaluation multicritère du bien-être des animaux d’élevage, notamment des vaches laitières. Plus précisément, il s’agit d’un outil d’évaluation des fermes ou des abattoirs au regard du bien-être des animaux qu’ils hébergent afin de pointer les points forts et ceux à améliorer, et de communiquer sur ce sujet d’une manière harmonisée entre les différents pays [2, 17]. Cet outil peut servir de base à la fois à des programmes de certification et au conseil en élevage [20]. En effet, le modèle produit une évaluation exhaustive du niveau de bien-être, condition requise dans le cadre d’un programme de certification.

→ Il produit également des observations spécifiques aux aspects sanitaires, zootechniques et comportementaux des animaux, qui permettent d’identifier d’éventuels secteurs déficients pour proposer des mesures correctives dans le cadre d’un programme de diagnostic-conseil [2].

ENCADRÉ 2
Quelques mauvais scores liés à des pratiques locales

→ Une méthode d’évaluation dont les résultats peuvent être utilisés à des fins d’intervention et de conseil en élevage doit permettre d’encourager les producteurs à améliorer la situation de leurs troupeaux. Pour être appliqués par les éleveurs, il convient, en effet, que les recommandations et les conseils soient écoutés et compris, et fondés sur des objectifs d’amélioration réalistes et atteignables. L’évaluation du critère “Absence de douleur induite par les pratiques d’élevage” repose sur le fait que les animaux sont écornés ou ont la queue coupée et s’ils le sont, sur l’utilisation d’anesthésiques et/ou d’analgésiques lors de ces pratiques. Alors qu’en Suisse les éleveurs sont autorisés à pratiquer, après une formation par leur vétérinaire, l’écornage sous anesthésiques, la réglementation française actuelle leur interdit la détention d’anesthésiques locaux [15]. De ce fait, les éleveurs français qui écornent leurs animaux ne peuvent obtenir qu’un maximum de 49 (sur 100), même en utilisant des analgésiques de type anti-inflammatoire non stéroïdiens qui eux, en revanche, sont autorisés.

→ De même la coupe de queue des bovins est destinée à réduire les risques de blessures et de gangrènes consécutives à des piétinements. Elle est autorisée en France, même si elle est très peu répandue. En revanche, elle est interdite dans de nombreux pays, comme la Suisse, l’Allemagne et le Danemark [5].

→ L’approche européenne visée par le protocole Welfare Quality® a permis de soulever les différences réglementaires entre pays. Ainsi, il semble pour ces mesures, que le conseil soit plutôt dirigé vers les décideurs institutionnels, et non vers les éleveurs. En France, un assouplissement de la réglementation sur l’emploi des anesthésiques est attendu.

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