L’émergence des réservoirs sauvages - Le Point Vétérinaire expert rural n° 340 du 01/11/2013
Le Point Vétérinaire expert rural n° 340 du 01/11/2013

MALADIES INFECTIEUSES DES ANIMAUX DE RENTE

Article de synthèse

Auteur(s) : Bernard Toma

Fonctions : ENV d’Alfort
7, avenue du Général-de-Gaulle
94704 Maisons-Alfort Cedex

En France, la fonction de réservoir de maladies infectieuses s’est accrue chez des espèces sauvages au cours de ces dernières années. Elle augmente la difficulté de maîtrise de ces maladies chez les animaux domestiques.

En France, l’identification de foyers sauvages de plusieurs maladies infectieuses des animaux de rente a attiré l’attention sur le risque d’émergence d’un réservoir sauvage. La maladie d’Aujeszky chez le porc, et la tuberculose et la brucellose chez les ruminants illustrent l’importance du rôle de ces foyers sauvages dans le risque de maintien de la contamination des élevages.

MALADIE D’AUJESZKY

1. Il y a 40 ans

En novembre 1973, dans le premier numéro du Point Vétérinaire, paraissait un article intitulé : « Incidence de la maladie d’Aujeszky en France » [9]. Il faisait le point sur l’émergence en cours de cette maladie, en prenant en considération l’évolution du nombre de foyers identifiés, et se terminait par l’annonce, amplement vérifiée depuis, de son développement à venir : « En conclusion, l’évolution récente du nombre de foyers d’Aujeszky et les résultats d’une étude épidémiologique révélant une large distribution de l’infection du porc en France laissent redouter une aggravation de la situation au cours des années prochaines si la lutte n’est pas organisée. Les éleveurs et les directeurs de coopératives doivent en prendre conscience car il y va de leur intérêt. Les vétérinaires doivent envisager cette étiologie au cours du diagnostic de maladies porcines mal caractérisées. Enfin, les pouvoirs publics auront sans doute à étudier des mesures destinées à limiter la diffusion du virus. »

Dès cette époque, le rôle de l’espèce porcine comme source et réservoir du virus de la maladie d’Aujeszky était bien connu (encadré 1) [9].

2. Il y a 20 ans

Vingt ans plus tard, dans le numéro spécial anniversaire, sous le même titre, à l’aide de nombreux tableaux et figures (en couleurs, cette fois), étaient présentées la phase ascensionnelle de cette maladie (1972-1983), puis la phase de décroissance progressive (1983-1992) (figure 1) [10]. La maladie d’Aujeszky s’était hissée au premier rang de la pathologie virale porcine. Elle était présente chez cette espèce dans beaucoup de départements, et identifiée occasionnellement chez le chien et le chat dans un plus grand nombre encore de départements.

Des outils de dépistage (Elisa) avaient été mis au point, des vaccins avaient été commercialisés et un réseau d’une soixantaine de laboratoires avait été rendu fonctionnel. L’État avait réglementé les mesures de lutte et les groupements de producteurs s’étaient résolus à comprendre que la maîtrise de cette maladie demanderait plusieurs années d’efforts intenses de vaccination du porc et de dépistage des foyers porcins.

Dans cet article de 1993, à aucun moment n’apparaissait le mot “sanglier” car les efforts de lutte étaient, à juste titre, concentrés sur les porcs d’élevage.

3. Actuellement

Un saut dans le temps de deux nouvelles décennies, pour ce numéro anniversaire, nous permet de constater que les prévisions annoncées dans l’article de 1993 se sont réalisées (encadré 2) [10].

En France continentale, le dernier foyer porcin ayant permis l’isolement du virus a été identifié dans les Côtesd’Armor en 2002. Depuis, le réservoir porcin domestique de la maladie d’Aujeszky est maîtrisé. Toutefois, à l’instar de constatations faites dans certains pays, notamment aux États-Unis, l’attention s’est progressivement orientée vers le rôle potentiel des suidés sauvages (porcs sauvages et sangliers). En France, des enquêtes épidémiologiques sur des sangliers de diverses régions ont commencé en 1979 et, alors que les résultats initiaux étaient négatifs, elles ont révélé l’existence d’une circulation silencieuse du virus dans la faune sauvage (tableau).

Au fil des ans, ces enquêtes ont révélé à la fois la présence du virus chez le sanglier dans plusieurs régions de France et l’existence de trois zones à très forte séroprévalence, alors même que la maladie était maîtrisée chez le porc domestique : la Corse, le Centre et le Nord-Est.

Parallèlement, des cas ont été identifiés chez des chiens de chasse au sanglier à partir de 1997, en particulier dans des départements à forte séroprévalence chez le sanglier (figure 2).

Enfin, au cours des 10 dernières années, des foyers ont été confirmés dans des élevages de porcs de plein air, avec des caractéristiques cliniques et épidémiologiques fortement en faveur d’une origine sauvage : en 2004, dans un élevage du Loir-et-Cher possédant un atelier de naissage en plein air et, en 2010, dans une vingtaine d’élevages d’Aquitaine en relation avec un naisseur plein air, pour lequel l’enquête effectuée a conduit à penser que l’infection remontait à l’été 2008, à partir de sangliers [7].

4. Évolution des représentations schématiques

Au cours de ces 20 dernières années, la représentation schématique de la circulation du virus de la maladie d’Aujeszky (en France et dans divers autres pays) a beaucoup évolué. En 1993, le réservoir connu était le porc domestique et tous les foyers constatés chez les autres espèces animales étaient d’origine porcine (figure 3). Au cours des années suivantes, la circulation était devenue plus complexe, avec deux circuits pratiquement indépendants (figure 4). Depuis quelques années, et pour l’avenir, la circulation virale a cessé chez le porc domestique, mais se poursuit de façon silencieuse chez les sangliers, sporadiquement révélée par des cas mortels chez des chiens de chasse qui jouent le rôle de sentinelles (figure 5). Pour cette maladie, en France continentale, le réservoir porcin domestique a été remplacé par le réservoir porcin sauvage. Il en est de même dans de nombreux pays qui ont lutté avec efficacité contre la maladie d’Aujeszky chez le porc, mais se trouvent impuissants vis-à-vis de la circulation du virus dans la faune sauvage. Cependant, pour cette maladie, les occasions de contamination d’élevages porcins par des souches circulant chez les sangliers semblent très rares. Il en va autrement pour d’autres agents pathogènes. En France, depuis 1993, des foyers de brucellose à B. suis biovar 2 sont apparus dans près de 70 élevages de porcs plein air d’une trentaine de départements, dus à la circulation de la bactérie dans des populations de sangliers [5].

5. Dans l’avenir

Pour se projeter dans l’avenir (comme cela a été réalisé dans les deux articles de 1973 et de 1993 du Point vétérinaire cités précédemment), il paraît probable que la situation actuelle n’aura guère évolué dans 20 ans : poursuite de la circulation virale dans les populations de sangliers des départements à forte séroprévalence (des auteurs américains ont montré que la circulation virale se poursuivait sur de très longues périodes) [4] ; contamination de nouveaux territoires ou augmentation de la séroprévalence dans des départements à faible séroprévalence actuellement ; contamination accidentelle d’élevages porcins plein air et mort, chaque année, de quelques chiens de chasse (non vaccinés) au sanglier. Cette situation, “tolérable” car il est improbable, à brève ou à moyenne échéance, d’envisager un objectif d’éradication du réservoir sauvage, implique l’application de mesures de biosécurité (double clôture) et une surveillance sérologique périodique dans les élevages porcins plein air, afin de détecter une éventuelle contamination passée cliniquement inaperçue.

En résumé, la maladie d’Aujeszky chez le porc domestique a été maîtrisée, mais un puissant réservoir sauvage est installé et pour longtemps.

TUBERCULOSE ET BRUCELLOSE “SAUVAGES”

1. Tuberculose

Avant 2000, en France, la tuberculose de la faune sauvage n’était pas l’objet d’investigations et n’avait pas été signalée. Un premier foyer a été identifié en 2001 chez le cerf en forêt de Brotonne (Seine-Maritime). L’année suivante, une enquête épidémiologique a révélé des prévalences élevées

: 14 % chez le cerf et 28 % chez le sanglier. Celles-ci ont continué à augmenter pendant les années suivantes : 20 % chez le cerf et 40 % chez le sanglier en 2005. Cette situation a conduit à une décision d’abattage total de la population de cerfs dans la région et de réduction de celle de sangliers. Une diminution de la prévalence s’en est suivie, mais, en 2013, soit 12 ans après l’identification du foyer, il n’est pas possible de conclure à son éradication. Des situations préoccupantes, faisant intervenir la faune sauvage, ont été rencontrées dans d’autres départements pendant cette période. En Côte-d’Or, des populations de cerfs, de sangliers et de blaireaux sont infectées : de l’ordre de 16 % pour les sangliers et de 6 à 7 % pour les blaireaux. Il en est de même en Dordogne.

Des sangliers tuberculeux ont été identifiés en Corse depuis 2003, dans les Pyrénées-Atlantiques depuis 2005, en Ariège en 2010. Des blaireaux tuberculeux l’ont été en Charente depuis 2010, dans les Pyrénées-Atlantiques en 2012 et dans les Ardennes en 2013 [5].

Les souches de M. bovis isolées de ces animaux sont identiques à celles provenant des bovins des mêmes zones géographiques.

Ces constatations font redouter qu’à l’instar de ce qui s’est passé au Royaume-Uni, aux prises avec un développement spectaculaire de la tuberculose d’origine sauvage chez les bovins, la France soit à l’orée d’une même évolution. Cela conduirait à la perte du statut de pays officiellement indemne de tuberculose bovine et à une augmentation considérable des difficultés pour redescendre au-dessous du seuil fatidique de 0,2 % d’élevages infectés, à défaut d’un objectif d’éradication, utopique dès lors qu’un réservoir sauvage s’est installé.

2. Brucellose

Coup de tonnerre dans un ciel serein, pour un pays officiellement indemne de brucellose chez les bovins depuis 2005 : un cas de brucellose aiguë a été identifié chez un enfant en Haute-Savoie en janvier 2012. Quelques mois plus tard, un autre cas a été décelé dans la même famille. L’enquête épidémiologique effectuée a révélé l’origine de l’infection : un cheptel bovin infecté par B. melitensis biovar 3 servant d’approvisionnement en tome fraîche et en reblochon pour cette famille. La poursuite de l’enquête a permis de s’orienter vers une origine sauvage, après élimination d’une origine animale domestique : sur les 70 bouquetins capturés dans le massif du Bargy entre octobre 2012 et juin 2013, 37 % étaient séropositifs et c’était le cas pour 73 % des femelles âgées de plus de 5 ans (photo).

Le dernier foyer domestique précédant cette période avait été identifié en 1999, avec ce même sérovar. La population de bouquetins est suspectée d’avoir entretenu silencieusement cette souche pendant plusieurs années et d’avoir joué un rôle de réservoir sauvage. Ces constatations ont conduit à la mise en place d’un plan de réduction de la population de bouquetins de ce massif, en particulier des animaux de plus de 5 ans, et d’un suivi sanitaire ultérieur du reliquat de bouquetins. Attendre plusieurs années sera nécessaire avant de savoir si ce foyer aura pu être maîtrisé.

DIFFICULTÉS DE MAÎTRISE DES FOYERS ET RESERVOIRS SAUVAGES

Ces différents exemples illustrent la réalité du développement du rôle des foyers et réservoirs sauvages de différentes maladies animales ou zoonotiques au fur et à mesure de la maîtrise des maladies correspondantes chez les animaux domestiques. Dans l’avenir, il sera ainsi nécessaire de compter de plus en plus avec cette caractéristique épidémiologique qui augmente beaucoup les difficultés pour parvenir à la maîtrise de ces maladies. Comme pour les animaux domestiques, des mesures sanitaires et médicales, ou une association des deux peuvent être appliquées.

1. Mesures sanitaires

Les mesures sanitaires, notamment d’abattage, se heurtent à différents associations ou mouvements de défenseurs de la nature, et ne peuvent être engagées, non sans difficultés, que sur une échelle réduite, c’est-à-dire une zone limitée. Il en est ainsi pour la forêt de Brotonne (cerfs et sangliers) et pour le massif du Bargy (bouquetins). La nécessaire réduction des populations de sangliers, dans des régions où leur densité a été décuplée au cours des 20 dernières années, se heurte à l’intérêt des chasseurs qui souhaitent conserver des populations agrainées, pourvoyeuses de confortables tableaux de chasse. Il sera également difficile de faire appliquer les mesures de biosécurité en élevages, notamment pour les ruminants, exposés plusieurs mois par an, à l’extérieur, à une contamination indirecte à partir d’animaux sauvages infectés. De plus, une application stricte ne supprime pas tout risque.

2. Mesures médicales

Les mesures médicales, notamment la vaccination, sont à l’origine de succès remarquables, mais en très petit nombre : pour la rage vulpine, la disponibilité d’un vaccin inoffensif et actif par voie orale a permis de faire reculer le front de cette maladie de quelques milliers de kilomètres vers l’est, de façon durable. Pour la peste porcine classique, la vaccination des sangliers par distribution d’appâts a également assaini certaines zones.

Mais, pour d’autres maladies, les vaccins ne sont pas disponibles ou ne sont pas utilisables par distribution d’appâts, ce qui complique les modalités d’administration. Pour la tuberculose, plusieurs années sont encore nécessaires avant de disposer d’un vaccin administrable au blaireau. Pour la brucellose du bouquetin, aucune information n’est disponible concernant l’innocuité et l’activité du vaccin Rev1 dans cette espèce. Acquérir ces informations paraît presque insurmontable, en raison de la nécessité d’entretenir en locaux P3 des animaux d’une espèce sauvage.

Lorsqu’un foyer d’une maladie infectieuse chez une ou des espèces sauvages est limité géographiquement, sa maîtrise peut être espérée, à condition d’appliquer un ensemble de mesures pendant plusieurs années, délai beaucoup plus long que pour la maîtrise d’un foyer semblable chez une espèce domestique. En revanche, dès lors que des foyers chez une ou des espèces sauvages sont disséminés (comme pour la tuberculose au Royaume-uni, par exemple), leur maîtrise est beaucoup plus difficile, longue et aléatoire. Le Royaume-Uni vient de mettre au point de nouvelles modalités d’un plan qui devrait lui permettre d’obtenir le statut de pays officiellement indemne de tuberculose bovine en 25 ans.

Conclusion

Ces quelques exemples, dans un pays à niveau élevé de surveillance et de lutte contre les maladies animales transmissibles, illustrent bien l’augmentation du rôle épidémiologique de réservoirs joué par différentes espèces d’animaux sauvages. De très nombreux autres exemples, qui ont été relevés en Europe ou qui la menacent, pourraient être cités : les oiseaux sauvages pour les innombrables souches d’influenza, dont certaines se sont illustrées au cours des dernières années (H5N1 et H7N9), le virus West Nile, le virus de la maladie de Newcastle, les virus d’encéphalites équines, etc. ; les chiroptères, avec différents virus de la rage, des coronavirus (le syndrome respiratoire aigu sévère [SRAS] et, plus récemment, le MERS-CoV), le virus Nipah, le virus Hendra, etc.

De nombreux réservoirs sauvages de maladies transmissibles en évolution existent dans le monde. Certaines émergeront au cours des années à venir et pourront provoquer des débuts de pandémie qu’il sera parfois possible de limiter, soit à l’aide de mesures sanitaires (par exemple le SRAS), soit grâce aux remarquables capacités actuelles de production vaccinale. En France (et plus généralement en Europe), une menace sauvage de recontamination d’animaux domestiques à partir de réservoirs sauvages imposera une épidémiosurveillance prolongée et l’application de mesures de biosécurité. Ces dernières seront destinées à éviter les contacts entre les animaux domestiques et la faune sauvage, à défaut de pouvoir assainir les réservoirs sauvages.

Références

  • 1. Albina E, Mesplède A, Chenut G et coll. A serological survey on classical swine fever (CSF), Aujeszky’s Disease (AD), and porcine reproductive and respiratory syndrome (PRRS) virus infections in French wild boars from 1991 to 1998. Vet. Microbiol. 2000;77:43-57.
  • 2. Baradel JM, Barrat J, Blancou J. Bilan d’une enquête sérologique effectuée sur différents mammifères sauvages de France. Rev. Sci. Tech. Off. Int. Epiz. 1988;7(4):861-872.
  • 3. Barrat J, Blancou J, Chastel C et coll. Enquêtes sérologiques des laboratoires des services vétérinaires sur les maladies infectieuses de quelques mammifères sauvages en France. Bull. Lab. Vét. 1985:19-20, 7-14.
  • 4. Corn JL, Stallknecht DE, Mechlin NM et coll. Persistence of pseudorabies virus in feral swine populations. J. Wildl. Dis. 2004;40(2):307-310.
  • 5. Hars J, Garin-Bastuji B, Richomme C et coll. De l’éradication à la réapparition des maladies infectieuses animales. Les dangers de la faune sauvage : contexte et outils de gestion. Épidémiol. Santé Anim. 2013;64:sous presse.
  • 6. Payne A, Rossi S, Lacour SA et coll. Bilan sanitaire vis-à-vis de la trichinellose, de la maladie d’Aujeszky, de la brucellose, de l’hépatite E et des virus influenza porcins en France. Bull. Épidémiol. Santé Anim. Alim. 2011;44:2-8.
  • 7. Rose N, Bronner A, Pol F et coll. Point sur la situation épidémiologique de la maladie d’Aujeszky en Aquitaine en 2010 : premières investigations à la suite de la découverte d’un foyer. Bull. Épidémiol. Santé Anim. Alim. 2010;41:16-17.
  • 8. Rossi S, Hars J, Garin-Bastuji B et coll. Résultats de l’enquête nationale sérologique menée chez le sanglier sauvage (2000-2004). Bull. Épidémiol. 2008;29:5-7.
  • 9. Toma B. Incidence de la maladie d’Aujeszky en France. Point Vét. 1973;1(1):23-29.
  • 10. Toma B. Incidence de la maladie d’Aujeszky en France. Point Vét. 1993;25(155):375-385.
  • 11. Toma B. Le réservoir de la maladie d’Aujeszky. Épidémiol. Santé Anim. 2013;63:sous presse.

Conflit d’intérêts

Aucun.

ENCADRÉ 1
Extrait de l’article paru dans le premier numéro du Point Vétérinaire en novembre 1973

« . La lecture de ce tableau conduit aux remarques suivantes :

→ La maladie d’Aujeszky était une maladie rarissime en France, à tel point que presque chaque foyer observé était l’objet d’une publication : de 1912 à 1971, 32 foyers seulement ont été observés.

→ Dans la plupart des cas, il s’agissait d’un seul animal atteint par foyer (ou de quelques animaux) et l’origine de la contamination demeurait inconnue ; dans plusieurs départements, l’infection n’a été reconnue que sur un seul animal entre 1912 et 1971 : Isère, Haute-Loire, Ille-et-Vilaine, Gers, Seine-Maritime, Corrèze.

→ L’infection du porc n’a été identifiée qu’en 1966, soit 54 ans après la première observation de la maladie dans notre pays, alors que les connaissances épidémiologiques actuelles permettent d’affirmer que le porc a dû être à l’origine de la quasi-totalité des foyers décrits.

→ En 1972, on assiste à une multiplication de foyers de maladie d’Aujeszky, notamment en Bretagne où l’on compte 21 foyers. En 1973, l’évolution se poursuit : en sept mois, on enregistre autant de foyers qu’entre 1912 et 1972, c’est-à-dire 32, répartis dans six départements. »

Commentaires du tableau fournissant les nombres annuels de foyers.

ENCADRÉ 2
Extrait de l’article paru dans le numéro 155 du Point Vétérinaire, spécial 20 ans 1993

→ « Dans les régions peu infectées, il est probable que l’application des mêmes mesures sanitaires que dans le Sud-Ouest conduira à une éradication de l’infection. Il est difficile d’en préciser les échéances, mais ces régions bénéficient d’un facteur favorable qui est la faible densité d’élevages porcins. Cependant, la menace de réintroduction du virus, notamment par le transport de porcelets ou de reproducteurs infectés, en provenance de régions françaises encore fortement atteintes (Bretagne) ou de pays à fort taux d’infection (Pays-Bas, Allemagne, etc.) demeurera permanente.

→ Il semble probable que le nord de la France suive cette évolution avec un décalage de 2 à 5 ans.

→ Il est plus difficile de se prononcer sur l’évolution en Bretagne. On peut raisonnablement penser que l’infection par le virus de la maladie d’Aujeszky diminuera dans l’avenir. L’éradication exigera des efforts considérables, prolongés. Il est peu probable qu’elle soit atteinte avant une dizaine d’années. Il est plus vraisemblable que l’élimination du dernier foyer d’infection latente en Bretagne gardera encore un goût d’actualité.pour l’anniversaire de la 4e décennie du Point Vétérinaire. »

Points forts

→ En forêt de Brotonne (Normandie), la maîtrise du foyer sauvage de tuberculose à M. bovis a nécessité d’éliminer la population de cerfs et de diminuer fortement celle de sangliers.

→ Le statut ’officiellement indemne de tuberculose bovine“ de la France est fortement menacé par l’apparition de foyers de tuberculose à M. bovis chez le blaireau dans plusieurs départements français, source potentielle de contamination d’élevages bovins.

→ Un réservoir sauvage de brucellose récemment identifié chez le bouquetin en Haute-Savoie est considéré comme une source d’infection d’un élevage bovin et, à partir de ce dernier, de deux cas humains.

→ La maîtrise de ce réservoir a rendu nécessaires l’élimination des 200 bouquetins les plus âgés du massif du Bargy (octobre 2013) et un suivi sanitaire de la population résiduelle dans les années à venir.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter

Découvrez en avant-première chaque mois le sommaire du Point Vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné au Point Vétérinaire, retrouvez votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr