Approche thérapeutique des causes les plus courantes de l’abdomen aigu chez le veau - Le Point Vétérinaire expert rural n° 327 du 01/07/2012
Le Point Vétérinaire expert rural n° 327 du 01/07/2012

URGENCES ABDOMINALES DU VEAU

Article de synthèse

Auteur(s) : Mireille Meylan

Fonctions : Clinique des ruminants,
Faculté Vetsuisse de l’université de Berne,
Bremgartenstrasse 109a, 3012 Berne (Suisse)

Cet article passe en revue les mécanismes pathogéniques importants de l’approche diagnostique et thérapeutique des veaux qui présentent un abdomen aigu à l’origine d’une urgence abdominale.

Les résultats objectifs de l’examen approfondi de l’animal et des examens diagnostiques complémentaires permettent de prendre les bonnes décisions pour un traitement optimal (médical ou chirurgical) (encadré 1). La nécessité d’une intervention chirurgicale est discutée pour chaque affection, organe par organe.

AFFECTIONS DU RUMEN

Le tympanisme du rumen se rencontre généralement chez les jeunes veaux “buveurs ruminaux” (tympanisme modéré récurrent), lors d’indigestion liée au sevrage (tympanisme intermittent associé avec un retard de croissance) ou avec une obstruction du cardia, par un trichobezoar (boule de poils) par exemple (tympanisme aigu récurrent) [12].Tandis que les “buveurs ruminaux” et les veaux qui présentent une indigestion bénéficient d’une thérapie fondée sur des mesures diététiques, les corps étrangers à l’origine de l’obstruction du cardia, tels que les boules de poils ou les phytobezoars, doivent être retirés chirurgicalement. Alors que le pronostic est généralement bon pour le tympanisme lié au sevrage ou après une ruminotomie pour retirer un ou plusieurs corps étrangers, il est, en revanche, plus réservé pour les “buveurs ruminaux”, et dépend de la cause primaire et de la durée de la maladie. La ruminotomie par le flanc gauche avec le veau en décubitus latéral droit met en œuvre la même technique que chez l’animal adulte. Toutefois, une telle intervention n’est, en principe, indiquée que lorsque le développement du rumen a commencé (après l’âge de 2 mois). La ruminotomie représente la seule indication d’une laparotomie par le flanc gauche chez le veau (à l’exception de la résection du rein gauche) [12, 14].

AFFECTIONS DE LA CAILLETTE

Les affections de la caillette qui se présentent sous forme d’urgences abdominales sont courantes chez les veaux.

1. Tympanisme abomasal aigu

Le tympanisme abomasal aigu est un syndrome des jeunes veaux caractérisé par une anorexie, un ballonnement de l’abdomen et, souvent, une mort rapide en 6 à 48 heures. L’autopsie des animaux atteints révèle en général une caillette tympanique, un œdème des préestomacs et de l’abomasum, des hémorragies, une nécrose et, parfois, un emphysème de la paroi de la caillette. Chez les agneaux, ce syndrome est associé à l’usage de poudre de lait et à sa fermentation par des lactobacilles, ce qui n’est pas démontré chez les bovins, car des veaux sous la mère sont également atteints [13]. Cependant, la présence d’une grande quantité de matières nutritives (par exemple après l’ingestion d’un volume de lait excessif) semble prédisposer à l’apparition de la maladie ou la précipiter. La recommandation de laisser les veaux à jeun durant 12 à 24 heures après un épisode de tympanisme abomasal tend aussi à confirmer cette hypothèse [10, 13].Clostridium perfringens, particulièrement le type A, pourrait jouer un rôle, mais la maladie n’a pas pu être reproduite expérimentalement dans toute son ampleur, ce qui suggère une pathogénie multifactorielle [16, 18, 20]. L’abomasocentèse sous contrôle visuel, lors d’une laparotomie par le flanc droit, est la meilleure option thérapeutique pour soulager le tympanisme de la caillette. Une ponction transabdominale à l’aveugle est, en effet, associée à un risque élevé de péritonite (photo 2). La laparotomie permet aussi de vider la caillette d’un contenu anormal (lait putréfié, bezoars) [13]. La ponction ventrale de l’abomasum tympanique entre le xyphoïde et le nombril (veau en décubitus dorsal) semble associée à un risque réduit de contamination abdominale par le contenu de la caillette, mais elle n’est indiquée que pour des animaux de faible valeur [9]. Cette méthode ne convient toutefois pas pour les cas où le tympanisme est secondaire à une torsion de la caillette (TC). L’examen clinique ne permet pas de différencier un tympanisme de la caillette d’une torsion, et une laparotomie est requise. Un traitement antibiotique à la pénicilline est aussi recommandé en raison du rôle possible de clostridies dans la pathogenèse de la maladie [10].

2. Ulcères de la caillette

Quatre facteurs principaux sont associés au développement d’ulcères de la caillette : une carence en minéraux, le développement de bactéries (particulièrement Cl. perfringens), le stress et la présence d’agents abrasifs (par exemple, des boules de poils). Les veaux qui boivent de grandes quantités de lait présentent souvent des ulcères de la caillette, ce qui conduit à l’hypothèse que du lait déborde dans le réticulo-rumen, où il fermente et entraîne une colonisation bactérienne de la caillette. Le rôle étiologique de Cl. perfringens, particulièrement du type A, est discuté, sans être confirmé. L’étiopathogénie des ulcères de l’abomasum chez les veaux demeure ainsi peu claire. Une prévalence de 0,2 à 5,7 % est rapportée chez les veaux sous la mère et de 32 à 76 % chez des veaux de lait sains. Les animaux les plus exposés seraient les veaux préruminants (âgés de moins de 3 semaines) et ceux qui se trouvent dans la phase de transition (entre 3 et 8 semaines). Les ulcères de la caillette sont classifiés en quatre types (encadré 2).

Les ulcères non perforants (types I et II) entraînent des symptômes chroniques mal définis et sont, de ce fait, difficiles à identifier. Les tests de recherche de sang occulte dans les matières fécales peuvent être positifs et l’hématocrite est parfois bas, particulièrement lors d’ulcère de type II. Une bonne visualisation des ulcères de la caillette n’est, en général, pas possible, même par laparotomie [10, 23].Une technique est toutefois décrite pour inspecter la muqueuse abomasale après son extériorisation par une incision sur la grande courbure, pour l’identification et la résection d’ulcères [8]. Le pronostic est réservé à mauvais lors d’ulcère de type IV (taux de survie de 0 à 40 %) (photo 3) [8, 22]. Les antagonistes des récepteurs histaminiques de type 2 (cimétidine, ranitidine) semblent faire augmenter légèrement le pH moyen dans la caillette de veaux nouveau-nés sains. Cependant, leur efficacité thérapeutique n’a pas été évaluée chez des animaux malades [2].

3. Déplacement et torsion de la caillette

Le déplacement de la caillette à gauche (DCG) et à droite (avec ou sans torsion) est décrit chez les veaux dès les années 1960. Les principes chirurgicaux pour la correction et la fixation de la caillette par omentopexie ou abomasopexie sont semblables chez les veaux et les bovins adultes. La manipulation doit toutefois être douce, car la paroi abomasale est plus fine chez les veaux, et moins de graisse est présente pour stabiliser le mésentère et le filet [12, 15]. Des taux de survie de 69 % après une opération pour corriger un DCG et de 33 % à la suite d’une TC sont rapportés pour les veaux [7].

AFFECTIONS DE L’INTESTIN

Les coliques d’origine intestinale sont en général associées à une occlusion sous ses différentes formes. Cependant, dans de rares cas, une entérite peut aussi provoquer des symptômes de douleur abdominale, même avant que des diarrhées n’apparaissent [23]. Les coliques dues à un iléus intestinal sont toutefois nettement plus courantes.

1. Invagination

L’invagination intestinale est, dans la plupart des espèces, principalement une maladie des jeunes animaux, et cela est aussi le cas chez les bovins. Le jéjunum distal et l’iléum proximal représentent la localisation de prédilection des invaginations car leur mésentère est particulièrement long et mobile (bride mésentérique). Des invaginations iléocæcales ou iléocoliques ne se rencontrent pas chez les animaux adultes en raison de la stabilité apportée par le ligament iléocæcal, mais elles se produisent chez les veaux car leur mésentère fin contient un moindre dépôt de graisse et ne fournit pas un support suffisant. Chez les adultes, des masses intramurales ou des tumeurs de la paroi intestinale sont souvent à l’origine de l’invagination. Chez les veaux, les facteurs qui semblent liés au développement d’une invagination sont des changements de régime et les entérites bactériennes ou virales, qui provoquent un péristaltisme mal synchronisé ou une hypermotilité. Le développement d’une invagination se caractérise par l’apparition soudaine de sévères douleurs abdominales dues à la tension sur le mésentère du segment interne de l’invagination. Cette phase dure de 6 à 12 heures et est suivie d’une période de colique d’intensité décroissante, tandis que la dévitalisation ischémique de l’intestin et du mésentère progresse. Il en résulte une dépression progressive due à la péritonite et à la toxémie qui se développent [3, 19]. Une hyponatriémie légère, une hypochlorémie, une azotémie, une hyperglycémie et une hémoconcentration sont généralement observées chez les veaux qui présentent une invagination, mais aucune différence dans les paramètres hématologiques ou de chimie sanguine n’est constatée selon que les animaux survivent ou non [6]. L’invagination elle-même ne peut en général pas être repérée à l’échographie de l’abdomen, même si des boucles d’intestin dilatées sont visibles. Le diagnostic définitif est la plupart du temps établi lors de l’intervention chirurgicale [3, 19]. La meilleure approche chirurgicale est la laparotomie par le flanc droit. L’abord ventral n’est pas recommandé en raison de la difficulté à extérioriser l’intestin grêle pour une résection et une anastomose [6]. La technique de résection pour les invaginations intestinales a été décrite en détail [3, 19]. Il est déconseillé de tenter de réduire l’invagination par traction en raison du fort risque de rupture et de contamination de la cavité abdominale. De plus, la résection de 30 cm d’intestin grêle en amont de l’invagination est recommandée, en raison de la difficulté à distinguer la portion dévitalisée dans les environs immédiats de la lésion [3]. Un taux de survie de 35 % a été rapporté dans une étude portant sur 336 bovins de tous âges présentant une invagination et de 43 % pour ceux de ces animaux qui ont subi une intervention chirurgicale [6].

2. Volvulus intestinal

Le volvulus d’un segment de l’intestin se produit généralement dans le jéjuno-iléum, partie la plus distale de la bride mésentérique, avec des torsions de 180 à 360°. Les bovins de tous âges peuvent être atteints. L’apparition soudaine de sévères coliques est suivie d’une diminution de la douleur, parallèlement à la nécrose ischémique du segment intestinal affecté. Une acidose métabolique se superpose rapidement à l’alcalose initiale. En cas de torsion de l’intestin autour de la racine mésentérique, le jéjunum, l’iléum, le cæcum et la plus grande partie du côlon ascendant sont inclus dans le volvulus (seuls le duodénum et les segments du côlon localisés dans les parties dorsales du mésentère sont épargnés). Cela représente la forme la plus sévère et la plus rapidement fatale d’iléus car une grande partie de l’intestin est soumise à un dommage vasculaire aigu. Le volvulus de la racine mésentérique est caractérisé cliniquement par l’apparition suraiguë de douleurs sévères et persistantes, et est associé à un mauvais pronostic. Même si la torsion est corrigée rapidement par laparotomie, le risque de mort, dû à la toxémie et à la péritonite qui se développent à la suite de la dévitalisation des tissus, demeure élevé [3, 4, 19].

3. Incarcération de l’intestin grêle

La bride mésentérique du jéjuno-iléum est la localisation la plus fréquente d’une incarcération intestinale, qui peut toutefois être également observée sur toute la longueur du jéjunum et de l’iléum. L’incarcération se produit la plupart du temps dans une déchirure du mésentère, spontanée ou à la suite d’une résection intestinale [3, 19].

Des vestiges de structures embryonnaires peuvent persister dans l’abdomen sous forme de cordons ligamenteux fins mais robustes fixés à leurs deux extrémités (ligament hépatique rond entre l’ombilic et le foie, cordon vitello-ombilical entre l’ombilic et l’iléum, vestige de l’ouraque entre l’ombilic et la vessie). Si une boucle d’intestin vient à s’accrocher sur ou autour de ces structures, il en résulte un compromis vasculaire et une interruption du transit intestinal. Dans de tels cas, la position de l’intestin doit être corrigée chirurgicalement tout en prenant soin d’enlever les vestiges embryonnaires incriminés ou de suturer une déchirure du mésentère. La résection du segment d’intestin pris dans ces structures peut aussi être nécessaire [3, 19].

4. Obstruction de la lumière de l’intestin

Les obstructions de la lumière de l’intestin chez le veau sont généralement associées à la présence de trichobezoars ou de phytobezoars (matières végétales fibreuses). Le risque de formation de trichobezoars est particulièrement élevé chez les animaux jeunes car ils sont plus souvent infestés par des ectoparasites (poux, mallophages) qui provoquent des démangeaisons. Les animaux se lèchent, en effet, plus souvent et ingèrent de grandes quantités de poils [1]. L’obstruction intraluminale est caractérisée cliniquement par une apparition lente de coliques d’intensité croissante et par un ballonnement progressif de l’abdomen tandis que du contenu s’accumule dans les intestins en amont de l’obstruction. Une entérotomie est requise pour retirer le corps étranger. Un taux de survie postopératoire de 78 % est décrit [1, 3].

5. Atrésies intestinales

L’atrésie du côlon est la forme la plus commune de malformation de l’intestin chez le veau, suivie de celle du jéjunum, du rectum et de l’anus. Alors que l’atrésie de l’anus peut être aisément constatée et corrigée chirurgicalement chez les veaux nouveau-nés (si une atrésie du rectum ne la complique pas), le diagnostic d’atrésie des parties plus proximales de l’intestin requiert en général une laparotomie exploratrice. Les différentes présentations des atrésies intestinales ont été passées en revue récemment [3, 11]. L’élevage d’animaux atteints d’une atrésie intestinale n’est pas recommandé, d’une part, car celle-ci est souvent associée à d’autres malformations, par exemple des plexus nerveux dans la paroi de l’intestin ou du cœur, et, d’autre part, car une composante génétique n’est pas exclue [11]. Dans notre clinique, un diagnostic de suspicion d’atrésie intestinale est fondé sur l’historique d’un veau né en bon état général qui montre des signes de coliques d’intensité croissante, une absence de défécation et un ballonnement abdominal progressif à partir du deuxième jour de vie. Cette suspicion est confirmée par la présence de boucles d’intestin dilatées à l’échographie du flanc droit. Si le diagnostic est confirmé lors de l’exploration de l’abdomen, le veau est immédiatement euthanasié (photo 4). Les procédures palliatives telles que la colostomie ou la cæcostomie ne sont pas prises en considération car elles ne procurent pas une qualité de vie acceptable aux veaux atteints et ne sont donc pas en accord avec la législation suisse sur la protection des animaux.

AFFECTIONS DU NOMBRIL

La présentation la plus fréquente d’une affection du nombril en situation d’urgence correspond à une incarcération d’organes abdominaux dans une hernie ombilicale. Une hernie ouverte avec prolapsus du jéjunum à travers l’anneau ombilical chez un veau nouveau-né requiert aussi une intervention chirurgicale immédiate. Une incidence de 0,65 à 1,04 % est rapportée pour les hernies ombilicales chez les veaux. Les structures abdominales déplacées dans le sac herniaire incluent, par ordre de fréquence décroissante, l’omentum, la caillette, le rumen et l’intestin grêle [12]. Si des boucles d’intestin ou la région pylorique de la caillette se prennent dans l’anneau de la hernie, une interruption aiguë du passage des aliments et des signes de colique sévère sont observés. La région de l’ombilic est enflée et douloureuse à la palpation. L’échographie permet d’identifier les organes incarcérés dans la plupart des cas [21]. La résection immédiate de l’anneau ombilical est requise, par une approche ventrale (avec le veau en décubitus dorsal), avec ou sans résection des structures prises dans la hernie. Un protocole de sédation avec une anesthésie épidurale (association de lidocaïne et de xylazine) est décrit, mais la narcose complète sous anesthésie gazeuse est la méthode de choix pour des interventions ombilicales compliquées, surtout si une anastomose intestinale ou une abomasotomie doit être effectuée (photos 5a et 5b) [5].

Les infections des vestiges de structures ombilicales sont courantes chez les veaux, l’ourachite étant plus fréquente que l’omphalo-artérite ou l’omphalophlébite [5, 12]. Toutefois, ces affections sont rarement des urgences chirurgicales, à l’exception des hématomes péri-artériels infectés chez les veaux nouveau-nés, qui peuvent rapidement évoluer vers une péritonite, une septicémie et la mort. Ces hématomes infectés doivent être retirés le plus tôt possible, dès les premiers jours de vie du veau. Les symptômes et les caractéristiques cliniques de cette forme de maladie du nombril ont été décrits en détail [17].

Conclusion

L’examen du praticien et son approche diagnostique sont indispensables à la bonne prise de décision, mais, comme chez l’adulte, la chirurgie se révèle souvent nécessaire pour établir un diagnostic de certitude. L’euthanasie peut également être recommandée en cas de mauvais pronostic, parfois immédiatement, afin d’éviter des douleurs inutiles à l’animal et des coûts inutiles à son propriétaire [12, 13, 23].

  • (1) Voir l’article “Démarche diagnostique et thérapeutique en cas d’abdomen aigu chez le veau” du même auteur, dans ce numéro.

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ENCADRÉ 1
Relevé d’observations réalisées à la Clinique des ruminants de la faculté Vetsuisse de Berne entre 2003 et 2010

Les affections abdominales de 200 veaux présentés à notre consultation avec une anamnèse d’abdomen aigu ont été relevées (figure 1). Leur répartition diffère de celle des bovins adultes, avec une prépondérance des cas d’iléus intestinal et d’ulcères de la caillette chez les veaux (figure 2).

Les indications principales pour une intervention chirurgicale immédiate comprennent une forte suspicion de lésion par strangulation (torsion de caillette, invagination, torsion mésentérique), un ballonnement progressif de l’abdomen, de fortes douleurs abdominales persistantes, l’absence de défécation (particulièrement après que l’équilibre hydrique a été rétabli par des perfusions), un tympanisme de l’abomasum et un déplacement de la caillete à gauche (DCG). Une prise en charge chirurgicale rapide est recommandée chez les veaux atteints de DCG en raison du risque de formation d’ulcères de la caillette (complication fréquente) [23].

Dans tous les cas, un traitement médical agressif avant, pendant et après l’intervention chirurgicale est primordial pour la guérison des jeunes veaux qui présentent un abdomen aigu. Il inclut des perfusions pour soutenir le système cardiovasculaire, et corriger d’éventuels déséquilibres dans les électrolytes ou le statut acido-basique, des anti-inflammatoires, des antibiotiques en prévention de complications postopératoires, ainsi que tout traitement spécifique fondé sur le diagnostic final et la présence de maladies concomitantes [12].

Les opérations abdominales sont généralement réalisées sur l’animal debout chez le bovin adulte, mais la petite taille des veaux et leur tendance à se coucher en réponse à la douleur excluent cette possibilité. En conséquence, elles se pratiquent chez les veaux positionnés en décubitus dorsal (pour la chirurgie du nombril) ou latéral (par exemple sur le côté gauche pour une laparotomie par le flanc droit si une occlusion intestinale est suspectée) (photo 1). Ce positionnement réduit les échanges gazeux dans les poumons et l’oxygénation des tissus chez des animaux qui sont souvent déjà dans un état critique avant l’intervention chirurgicale. Hormis cet aspect, aucun effet négatif sur le pronostic n’a été relevé chez des veaux subissant une laparotomie exploratrice, même si une lésion non chirurgicale, qui aurait pu être traitée de façon conservatrice, a finalement été identifiée [12, 13].

ENCADRÉ 2
Types d’ulcères de la caillette

I : non perforant, hémorragie limitée.

II : non perforant, hémorragie sévère après l’érosion d’un vaisseau sanguin dans la paroi de la caillette.

III : perforant, à l’origine d’une péritonite locale.

IV : perforant, avec une péritonite généralisée.

Points forts

→ La ruménotomie est la seule indication pour une laparotomie par le flanc gauche chez le veau.

→ La laparotomie par le flanc droit est indiquée en cas de tympanisme de l’abomasum, de déplacement ou de torsion de la caillette, et d’affections de l’intestin.

→ L’invagination intestinale est plus courante chez le veau que chez l’adulte, et la plupart des urgences intestinales sont rapidement mortelles sans intervention chirurgicale.

→ Les affections du nombril peuvent se manifester par des signes de coliques. Dans ce cas de figure, elles nécessitent le plus souvent une intervention chirurgicale.

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