Lutte antivectorielle chez les carnivores domestiques - Le Point Vétérinaire n° 325 du 01/05/2012
Le Point Vétérinaire n° 325 du 01/05/2012

MALADIES VECTORIELLES

Dossier

Auteur(s) : Jacques Guillot

Fonctions : Service de parasitologie-mycologie,
UMR BIPAR, ENV d’Alfort,
7, av. du Général-de-Gaulle
94704 Maisons-Alfort Cedex

La lutte antivectorielle est indispensable dans la prévention des maladies vectorielles des carnivores domestiques. Elle inclut des mesures de lutte dans l’environnement et l’application régulière d’insecticides ou d’acaricides sur les animaux.

Les arthropodes regroupent un ensemble très diversifié d’animaux invertébrés, dont certaines espèces ont une grande importance médicale et/ou vétérinaire. La distinction entre arthropodes parasites et arthropodes vecteurs est souvent ambiguë. Certaines espèces peuvent relever successivement de l’un ou de l’autre statut, ou des deux simultanément. Leur rôle pathogène peut être direct (par exemple, pour les parasites) ou indirect (par exemple, pour les vecteurs) en sachant que les deux sont fréquemment associés (encadré 1). En zone tempérée, trois groupes d’arthropodes constituent le danger le plus important pour les carnivores domestiques : les tiques dures ou ixodidés (vectrices de piroplasmes, de bactéries et de virus), les moustiques ou culicidés (vecteurs de filaires) et les phlébotomes (vecteurs de leishmanies) [2].

Dans cet article, les moyens de lutte vis-à-vis de ces trois groupes de vecteurs sont détaillés. La lutte contre les puces, qui sont également des vecteurs d’agents pathogènes (Dipylidium caninum, Bartonella henselae, Haemoplasma spp., Rickettsia felis) ne sera en revanche pas décrite ici. En effet, c’est essentiellement leur pouvoir pathogène direct qui justifie leur contrôle.

1 Lutte dans l’environnement

Pour la plupart des vecteurs, la durée de vie dans l’environnement (quel que soit le stade évolutif) est beaucoup plus longue que le temps passé au contact des hôtes vertébrés. Pour les moustiques et les phlébotomes, le repas sanguin des femelles ne dure que quelques minutes. Pour les tiques dures, chaque stade évolutif (larve, nymphe, adulte) se nourrit pendant plusieurs jours. Il semble donc logique de chercher à contrôler les populations de vecteurs dans l’environnement (figure).

Des méthodes sophistiquées

Dans les faits, la lutte dans l’environnement se révèle complexe et coûteuse car les vecteurs ne sont pas facilement accessibles. Leur distribution dépend des conditions climatiques (température, humidité), de la nature du couvert végétal (parfois assez spécifique) et de la présence d’hôtes vertébrés adéquats (souvent de petits rongeurs ou d’oiseaux). La lutte dans l’environnement a été expérimentée à grande échelle dans certaines régions du monde selon différentes méthodes, avant tout contre les maladies vectorielles humaines (paludisme, maladie du sommeil, onchocercose) (encadré 2). Pour l’instant, le recours à des outils aussi sophistiqués n’est pas envisageable pour lutter contre les arthropodes qui transmettent des agents pathogènes aux carnivores domestiques en Europe.

Outils de surveillance en Europe

Il convient de signaler l’intérêt d’outils qui permettent de préciser périodiquement le niveau de risque associé à l’activité de certains vecteurs. Depuis début 2009, Merial et Climpact fournissent chaque semaine les cartes d’activité des trois principales espèces de tiques en Europe (Rhipicephalus sanguineus, Ixodes ricinus et Dermacentor reticulatus) sur le site Internet FleaTickRisk.com. Le site fournit deux cartes indiquant l’activité hebdomadaire de chaque vecteur (index d’activité de 0 à 100) et une carte indiquant l’activité cumulée sur les 12 dernières semaines (index de densité de 0 à 1 000). Plus l’activité du vecteur a été intense, plus le risque qu’un chien ou un chat ait été infesté, donc que des agents vectorisés aient été transmis, est fort [1]. Ces cartes ne traduisent pas la présence des arthropodes mais leur présence et leur activité potentielles selon des conditions climatiques plus ou moins favorables.

2 Lutte chimique sur les animaux

L’application de molécules insecticides ou acaricides sur les animaux de compagnie est l’un des moyens les plus efficaces de lutte antivectorielle (photo). En fonction des molécules, plusieurs effets sont décrits : un effet répulsif (qui est essentiel pour les arthropodes comme les moustiques ou les puces), un effet anti-attachement (dans le cas des tiques), un effet antigorgement et un effet létal. Certaines molécules peuvent en combiner.

L’effet répulsif

DÉFINITION

En entomologie médicale, la définition communément admise d’un répulsif est la suivante : «  Substance qui induit chez l’arthropode un mouvement de retrait » (par rapport à son hôte potentiel) [7]. Le N,N-diéthyl-m-toluamide (DEET) demeure depuis de très nombreuses années le répulsif de référence vis-à-vis des insectes. Les huiles essentielles sont également de plus en plus étudiées pour leur propriété répulsive. Le principal inconvénient des répulsifs comme le DEET est une activité très courte (de l’ordre de plusieurs heures, au maximum). La nécessité d’une application répétée rend donc ce type de produit difficilement utilisable pour les animaux de compagnie.

APPLICATIONS CHEZ LE CHIEN

Actuellement, trois spécialités vétérinaires revendiquent un effet répulsif vis-à-vis des moustiques ou des phlébotomes chez le chien. La deltaméthrine contenue dans le collier Scalibor® permet de prévenir la piqûre par le moustique Culex pipiens pendant 6 mois et celle des phlébotomes durant 5 mois. La perméthrine contenue dans le spot-on Advantix® assure une activité répulsive vis-à-vis des phlébotomes pendant 2 (Phlebotomus papatasi) à 3 semaines (Phlebotomus perniciosus) et vis-à-vis des moustiques durant 2 (Aedes aegypti) à 4 semaines (Culex pipiens). Enfin, la perméthrine contenue dans Pulvex® Spot-on ou Duowin® prévient la piqûre de phlébotomes (Phlebotomus perniciosus) pendant 8 jours (tableau 1 complémentaire sur www.WK-Vet.fr). Les shampooings contenant un insecticide ne sont pas intéressants car peu rémanents.

L’effet anti-attachement et l’effet létal

AVANTAGES DE L’EFFET ANTI-ATTACHEMENT

La définition d’un produit répulsif s’applique facilement pour les vecteurs ailés (moustiques ou phlébotomes) qui sont capables de changer de direction (pour éviter un hôte porteur d’une substance répulsive). Elle est un peu plus difficile à utiliser pour des tiques qui s’accrochent à leur hôte lorsque ce dernier passe à proximité. D’où la proposition du concept d’effet anti-attachement (expellency, en anglais) pour désigner l’effet de retrait consécutif au contact avec l’hôte [5]. Il est la plupart du temps associé à un effet létal sur les tiques (sur l’hôte ou dans l’environnement, une fois la tique tombée sur le sol).

APPLICATIONS CHEZ LE CHIEN

Pour le chien, la prévention de l’infestation par les tiques est revendiquée par de nombreuses spécialités contenant l’une des molécules suivantes : l’amitraz, des pyréthrinoïdes (perméthrine, fluméthrine, deltaméthrine) ou des phénylpyrazolés (fipronil, pyriprole). Certaines spécialités combinent deux principes actifs avec, dans le cas du Certifect®, un effet synergique avéré (amitraz + fipronil) et une grande rapidité d’action (la plupart des tiques présentes sur le chien se détachent durant les 12 heures qui suivent l’application du spot-on). Les formulations spot-on doivent être appliquées tous les mois (voire toutes les 3 semaines pour l’espèce Dermacentor reticulatus,pour la combinaison perméthrine-imidaclopride). Les colliers présentent l’avantage d’une grande rémanence avec une protection durant 4 (Préventic®), et 8 mois (Seresto®) (tableau 2 complémentaire sur www.WK-Vet.fr).

APPLICATIONS CHEZ LE CHAT

La liste des molécules utilisables pour protéger les chats vis-à-vis de l’infestation par les tiques est courte. Seuls le fipronil (Frontline® et génériques) et la fluméthrine (associée à l’imidaclopride dans la spécialité Seresto®) disposent d’une autorisation de mise sur le marché pour cette indication et cette espèce.

La lutte chimique a-t-elle des limites ?

Il existe plusieurs modes d’application des molécules chimiques protégeant contre les vecteurs. Il est possible de couvrir l’ensemble de la période d’activité des vecteurs en utilisant des formulations spot-on tous les mois, ou des colliers à effet prolongé. Le principal risque de la lutte chimique vis-à-vis d’arthropodes est le développement de résistances aux insecticides ou aux acaricides [10]. Cependant, pour l’instant, il ne semble pas exister de chimiorésistance chez les tiques et les moustiques ni chez les phlébotomes qui parasitent les carnivores domestiques en France. Il en va de même pour les puces (encadré 3).

3 Recommandations actuelles

Le groupe d’experts d’ European Scientific Counsel Companion Animal Parasites (ESCCAP)(1) a récemment rédigé un guide de recommandations concernant la lutte vis-à-vis des agents vectorisés [4]. Dans ce guide, il est rappelé que la lutte antivectorielle demeure une étape indispensable pour une prévention efficace.

Prévention contre les tiques

Pour prévenir l’infestation par les tiques, les programmes de lutte doivent couvrir la totalité de la période d’activité des vecteurs. En fonction du niveau de risque, un examen régulier de l’animal et/ou l’application d’un traitement acaricide sont requis. Pour conseiller les propriétaires et obtenir une bonne observance du traitement, la durée d’efficacité de chaque produit doit être clairement indiquée. Il est recommandé de contrôler les animaux régulièrement, particulièrement vers la fin de la période de protection, pour retirer les tiques visibles et appliquer une nouvelle fois le produit acaricide, plus tôt qu’initialement prévu, si cela paraît nécessaire. Le guide ESCCAP rappelle également qu’il convient d’éviter ou de limiter l’accès aux zones présentant une forte infestation par les tiques, ou à certaines périodes de l’année lorsqu’elles sont les plus actives.

Prévention contre les phlébotomes

L’application régulière de ces composés durant toute la saison d’activité des phlébotomes a démontré une réduction significative du risque de transmission de Leishmania infantum [8]. D’une manière générale, la période d’activité des phlébotomes commence en avril et se poursuit jusqu’en novembre (dans le sud de la France). Cependant, elle peut varier d’une année à l’autre et dépend également de la région. Le risque est lié à la présence de gîtes convenables pour le développement des larves. Par ailleurs, les phlébotomes sont exophiles (ils ne pénètrent pas dans les habitations) et le fait de rentrer les chiens au crépuscule et la nuit est une mesure prophylactique simple mais efficace.

Prévention contre les moustiques

Il est très difficile (peut-être même illusoire) de protéger les carnivores domestiques des piqûres de moustiques. Pour le chien, les principaux agents pathogènes transmis par les moustiques sont les filaires Dirofilaria immitis et Dirofilaria repens. La lutte antivectorielle ne doit pas être négligée mais, actuellement, la prévention de la dirofilariose repose avant tout sur la chimioprévention (à l’aide d’une lactone macrocyclique) pour empêcher le développement des larves du parasite déposées par le moustique au moment du repas sanguin.

Conclusion

La lutte antivectorielle est un élément de l’arsenal pour limiter l’impact des maladies vectorielles, complémentaire de la protection médicamenteuse. Il s’agit d’une lutte intégrée qui associe plusieurs stratégies et plusieurs acteurs. Pour les vecteurs qui ont une grande importance pour les carnivores domestiques en région tempérée (tiques, moustiques et phlébotomes), les mesures de lutte dans l’environnement demeurent limitées. La vaccination vis-à-vis des vecteurs des carnivores domestiques serait un moyen complémentaire de lutte. Un vaccin permettant de protéger des bovins vis-à-vis de la morsure de la tique du bétail Rhipicephalus (Boophilus) microplus a été développé et commercialisé en Australie, à Cuba et dans certains pays d’Amérique du Sud [9]. Des recherches sont en cours pour définir les antigènes les plus appropriés pour l’immunisation des animaux contre les tiques. En attendant d’hypothétiques vaccins, la lutte antivectorielle repose principalement sur l’application régulière de molécules insecticides ou acaricides.

Références

  • 1. Beugnet F, Chalvet-Monfray, Loukos H. Fleatickrisk : a meteo rological model developped to monitor and predict the activity and density of three tick species and the cat flea in Europe. Geospatial Health. 2009;4(1):97-113.
  • 2. Beugnet F, Marie JL. Emerging arthropod borne diseases of companion animals in Europe. Vet. Parasitol. 2009;163:298-305.
  • 3. European Scientific Counsel Companion Animal Parasites. Guide de recommandations n° 3. Arthropodes ectoparasites du chien et du chat. 2011 (téléchargeable sur le site www.esccap.fr)
  • 4. European Scientific Counsel Companion Animal Parasites. Guide de recommandations n° 4. La lutte vis-à-vis des agents vectorisés chez le chien et le chat. 2011 (téléchargeable sur le site www.esccap.fr)
  • 5. Halos L, Baneth G, Beugnet F et coll. Defining the concept of tick repellency in veterinary medicine. Parasitol. 2012;5:1-5.
  • 6. Kidd L, Breitschwerdt EB. Transmission times and prevention of tick-borne diseases in dogs. Compend. Contin. Educ. Pract. Vet. 2003;25:742-750.
  • 7. Société de médecine des voyages, Société française de parasitologie. Recommandations de bonnes pratiques : protection personnelle antivectorielle. 2010.
  • 8. Soleno-Gallego G, Koutinas A, Miro G et coll. Directions for the diagnosis, clinical stating, treatment and prevention of canine leishmaniosis. Vet. Parasitol. 2009;165:1-18.
  • 9. Willadsen P. Anti-tick vaccines. Parasitol. 2004;129 Suppl:S367-87.
  • 10. World association for the advancement of veterinary parasitology (WAAVP) guidelines for evaluating the efficacy of parasiticides for the treatment, prevention and control of flea and tick infestation on dogs and cats. Vet. Parasitol. 2007;145:332-344.

ENCADRÉ 1
Rôles pathogènes direct ou indirect des anthropodes

Le rôle pathogène “direct” des arthropodes est lié à la spoliation sanguine, à l’inflammation due à la piqûre ou à la morsure, et les réactions allergiques consécutives à l’inoculation des allergènes ou haptènes des arthropodes [3]. Le rôle pathogène “indirect” (ou celui de vecteur) est observé chez les arthropodes hématophages qui assurent la transmission biologique ou mécanique d’un agent pathogène d’un vertébré à un autre.

Pour un animal donné, les moyens utilisés pour le protéger des parasites au rôle pathogène majoritairement “direct” et de ceux qui sont des “vecteurs” sont parfois semblables [3]. Cependant, dans l’analyse des risques, le choix des outils pour la protection contre des vecteurs doit tenir compte des agents infectieux potentiellement transmis. Les principaux éléments à exploiter sont la proportion de vecteurs qui hébergent les agents pathogènes et le temps nécessaire à leur transmission [6]. La situation la plus défavorable est celle d’une forte proportion de vecteurs porteurs de l’agent pathogène associée à une transmission très rapide.

ENCADRÉ 2
Exemples de moyens de lutte contre les vecteurs dans le monde

Pour le contrôle des populations de glossines (vectrices de trypanosomes) en Afrique, de réduves (vectrices de l’agent de la maladie de Chagas) en Amérique du Sud, ou de moustiques un peu partout dans le monde, de nombreuses techniques de lutte ont été développées : assèchement de zones marécageuses propices au développement des larves de moustiques, lutte biologique (qui consiste à introduire des ennemis naturels des vecteurs), pulvérisation séquentielle d’insecticides ou de régulateurs de croissance des insectes, et lâcher de mâles stériles de glossines pour supplanter les mâles sauvages. La pose d’écrans et de pièges imprégnés d’insecticides est également couramment utilisée en Afrique pour lutter contre les glossines et les moustiques. Le recours à ces différentes méthodes est maintenant optimisé grâce à la modélisation, qui permet de délimiter la distribution potentielle des populations de vecteurs et de tester des méthodes de lutte innovantes. L’utilisation combinée de la télédétection, de la génétique des populations de vecteurs et d’analyses statistiques permet de cibler les zones de lutte. Avec l’émergence de la résistance des protozoaires Plasmodium aux antipaludéens, la lutte contre les moustiques demeure le seul moyen de limiter l’impact du paludisme dans de nombreuses régions.

ENCADRÉ 3
Pourquoi certains insecticides semblent-ils inefficaces sur les puces ?

En dépit d’une perception de moindre efficacité parfois rapportée pour certains insecticides (comme le fipronil), il n’existe pas actuellement de chimiorésistance vis-à-vis des puces. De multiples explications permettent de rendre compte de cette insatisfaction : la mauvaise observance du traitement (non-respect de la durée d’action de l’insecticide, bains trop fréquents ou trop rapprochés de l’application de l’insecticide), la persistance de stades évolutifs dans l’environnement (assurant une réinfestation permanente de l’animal) et l’absence de traitement des congénères. En théorie, la résistance aux insecticides pourrait aussi faire partie de cette liste de causes d’échecs thérapeutiques, mais ce phénomène n’a jamais été démontré en France.

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