Acidose ruminale subaiguë dans un troupeau de vaches laitières - Le Point Vétérinaire expert rural n° 321 du 01/12/2011
Le Point Vétérinaire expert rural n° 321 du 01/12/2011

MALADIES MÉTABOLIQUES DES BOVINS

Cas clinique

Auteur(s) : Yves Debeauvais*, Loïc Commun**

Fonctions :
*Clinique vétérinaire du Mont-des-Princes
5, route du Mont-des-Princes
74910 Seyssel
**Zootechnie et médecine des populations
VetAgro Sup
69280 Marcy-L’Étoile

Une visite de contrôle de nutrition de vaches sous signe de qualité pour une chute brutale de la production laitière à la suite d’un changement d’aliment met en évidence une acidose subclinique.

Un éleveur de la clientèle, en accord avec son fournisseur d’alimentation, appelle pour une chute de la production laitière depuis une semaine. Ce trouble est apparu à la suite de la livraison d’un nouveau mash et de deux concentrés. Une erreur de composition du mash ou de livraison des concentrés est suspectée. Une visite de contrôle de nutrition est demandée.

PRÉSENTATION DE L’EXPLOITATION

1. Exploitation

L’élevage est géré par un groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) de cinq associés, en Haute-Savoie.

La surface agricole utile, d’environ 300 ha, comprend 80 ha de cultures (35 ha de maïs, 25 ha de blé et 20 ha d’orge), 140 ha de prairies artificielles de fauche (dont 40 ha de luzerne) et 80 ha de prairies naturelles (pâtures, dont la moitié dans les alpages du Jura).

L’exploitation compte une centaine de vaches laitières (70 % de prim’holstein, 30 % de montbéliardes), avec un quota de 900 000 l.

La traite est confiée à deux robots. Le système de circulation des animaux est du type “dirigé feed first” : une porte intelligente dirige les vaches qui viennent de l’auge soit vers l’aire d’attente, soit vers les couchages, d’où elles retournent à l’auge par des portillons antiretour (photos 1a et 1b). Une seconde porte intelligente gère les sorties du bâtiment principal et les retours.

2. Alimentation

Le lait sert à la fabrication d’emmental et de tomme de Savoie sous identification géographique protégée (IGP). Le cahier des charges de l’IGP donne une liste positive d’aliments locaux, délivre des agréments annuels pour les concentrés, interdit l’utilisation de cultures à organismes génétiquement modifiés (OGM), de levures vivantes, et la présence sur l’exploitation de fourrages conservés par voie humide (ensilage d’herbe ou de maïs plante entière, drèches, etc.).

Une tolérance est toutefois admise pour l’ensilage de maïs en épis entre le 15 octobre et le 15 mai. La ration hivernale typique se compose de 10 à 12 kg de foins divers, de 8 à 12 kg d’ensilage épis (45 à 60 % de la matière sèche [MS]) et d’aliments complémentaires indispensables pour assurer les équilibres énergétiques, azotés et minéraux (environ 4,5 kg de mash spécialement formulé).

De mai à octobre, l’herbe doit être privilégiée, mais, dans cet élevage, l’ensilage de maïs en épis est remplacé par des céréales broyées, avec une proportion importante de maïs. Lors de la visite, en juin, le GAEC prodigue la ration semi-complète à l’aide d’une remorque mélangeuse-peseuse distributrice et deux aliments concentrés servis aux robots, ainsi que du foin, toute l’année. La ration semi-complète fournit 0,93 UFL (unité fourragère lait), 110 g PDI (protéines digestibles dans l’intestin), 16,5 % MAT (matière azotée totale), pour un niveau d’équilibre théorique de 28 l. Les vaches pâturent sur 6 ha autour du bâtiment, mais le système d’alimentation ne prend pas en compte l’ingéré “pâture”.

VISITE DE L’EXPLOITATION

1. Inquiétudes de l’éleveur

Le motif d’appel est une chute de production de 3 kg (de 31 à 28 kg) en 8 jours. Le nouveau mash, le tourteau (VL45), le concentré spécial robot (VL19) et le maïs broyé ont été livrés à ce moment-là et les couleurs des aliments semblent avoir changé.

Le taux butyreux (TB) a chuté de trois points (38,5 à 35,5 g/l, alors que le minimum pour le paiement à la qualité est de 37,5 g/l), mais le taux protéique (TP) est stable (32,8 à 33 g/l). Les fortes productrices sont plus atteintes que les autres, et l’une d’entre elles ne se lève plus, même pour bouser et uriner. Les animaux se déplacent moins. Ce constat est objectivé par la diminution du nombre de passages à la porte intelligente (moins de 1 000 passages par jour).

2. Observation du troupeau

La visite est réalisée le 15 juin, de 9 heures à 11 heures du matin. La ration semi-complète a été distribuée à 8 heures.

Examen du bâtiment

Les couloirs sont étroits, glissants et mal éclairés. Les abreuvoirs sont en nombre limité, et les couchages (80 logettes) et les places au cornadis (80 places) sont insuffisants pour la centaine de vaches (photos 2 et 3).

Examen des animaux

Les notes d’état corporel (NEC) sont comprises entre 2,5 et 3,5. Ces NEC sont à observer en regard du stade de lactation des animaux. L’objectif est d’obtenir des NEC de 3 à 3,25 au vêlage, avec une chute de moins d’un point de la NEC au premier tiers de la lactation [6]. Dans l’idéal, aucune vache ne doit présenter une NEC en dessous de 2,25, et c’est le cas dans cet élevage.

Les animaux sont agités. Les scores de remplissage des rumens sont irréguliers, avec une moyenne de 3, inférieure aux objectifs (3,5). Plusieurs vaches présentent une distension du flanc droit ou un ventre relevé, ainsi qu’une proéminence de la troisième paupière. Moins de 15 % d’entre elles ruminent. La peau est terne et les poils irréguliers en raison du léchage des flancs. Ces signes peuvent être évocateurs d’un inconfort digestif.

Des lésions de dermatite digitée, particulièrement inflammatoires, ainsi que des symptômes de fourbure subaiguë (gonflement et rougeur des bourrelets coronaires) sont observés (photo 4). L’apparition de ces affections serait antérieure à 8 jours.

Les glycémies réalisées sur 10 animaux sont supérieures à 0,65 g/l (normes biochimiques chez la vache : 0,45 à 1,3 g/l) [4].

Les valeurs de Β-OH (0,4 mmol/l, moyenne sur 4 vaches) sont normales (le dosage des Β-OH est l’indicateur de référence pour mettre en évidence une cétose subclinique, lorsque la concentration est supérieure à 144 mg/l, soit 1,4 mmol/l) [5].

Les pH urinaires sont homogènes, de 8,1 en moyenne, ce qui correspond à la moyenne de 8 rencontrée chez les vaches laitières [3].

Examen des bouses

Les bouses sont hétérogènes. Le tamisage de six bouses montre quelques grains d’orge entiers et des fibres longues (de plus de 5 mm) en faible quantité (l’objectif du tamisage de 100 ml de bouses est de n’obtenir aucune fibre longue de plus de 1 cm et pas plus de 5 grains non digérés) (photo 5) [7]. Les petits grains d’amidon non digérés sont, en revanche, excessivement nombreux, comme les fibres fines entourées de mucus. Cela signe une inflammation intestinale.

Examen de l’auge et de la ration

La ration semi-complète est distribuée devant une auge relevable-abaissable par un système de treuils électriques, vers 8 heures du matin (photo 6). Une partie des tourteaux (1,5 kg), comptée dans cette ration est en fait distribuée par les robots de traite pour attirer les animaux, en particulier en fin de lactation.

Les robots de traite, munis de distributeurs automatiques de concentrés (DAC), fournissent, au-delà de 50 jours en lait, en plus des 1,5 kg de tourteaux, 1 kg de VL19 par tranche de production de 2,5 à 3 l au-dessus de 28 l, avec un maximum de 5 kg. En début de lactation, la quantité de VL19 augmente de façon progressive et automatique, selon la parité des animaux. Les DAC sont réglés de façon que la distribution de concentrés coïncide le plus possible avec la durée de la traite. La quantité moyenne de VL19 distribuée le jour de la visite est de 2,3 kg par vache présente.

Pour l’éleveur, les vaches mangent bien les concentrés (la consommation se maintient à 93 %) mais font de plus en plus de restes de la ration semi-complète, alors qu’elles se précipitent toujours le matin quand elles entendent la mélangeuse.

À la fin de la visite du troupeau, vers 11 heures, de nombreux trous sont observés dans la ration servie le matin, qui signalent une intense activité de tri de la part des animaux (photo 7).

L’importance du phénomène de tri est mise en évidence par la méthode du gant de fouille (encadré 1). Les particules fines représentent, en effet, plus des trois quarts de la ration initiale et seulement 40 % après le passage des vaches.

Le tamisage du maïs broyé montre également une proportion importante de particules très fines (moins de 1,5 mm), qui représentent plus des trois quarts du poids de l’aliment (photo 10).

ARGUMENTS ET PRÉCONISATIONS

1. Bâtiment

Les limites du système du GAEC visité sont en grande majorité de l’ordre du confort. Les déplacements (couloirs étroits et glissants, système dirigé contraignant, distances à parcourir, entretien de la santé des pieds, etc.) aggravent les problèmes de confort d’abreuvement, de couchage et d’ingestion, le tout dans une ambiance perfectible.

2. Système d’alimentation

La conception du système d’alimentation de l’exploitation visitée n’est pas remise en cause à l’intérieur du cahier des charges imposé : les grands équilibres “modélisés” sont respectés, en particulier, l’apport en MAT est adéquat. Ce type de construction de ration, adapté aux systèmes de traite robotisée, semble faire consensus, même en dehors des zones IGP.

3. Fibrosité

Le mélange préparé est convenable en ce qui concerne la fibrosité : fourrages en brins de 4 à 5 cm, tranchés nettement aux deux extrémités (couteaux de la mélangeuse en bon état d’affûtage, temps de mélange adéquat, inférieur à 12 minutes). Il serait envisageable de remplacer 1 kg de foin précoce par 1 kg de foin de regain de luzerne, plus fibreux, mais l’organisation et les stocks ne facilitent pas la réalisation de cette préconisation, non prioritaire. La mise à disposition d’un râtelier de fourrage grossier n’est pas retenue, ni la distribution de ce fourrage sur une partie des cornadis, notamment pour des raisons de difficulté de gestion de la part de l’éleveur.

4. Aliments énergétiques

Quelques grains d’orge entiers sont retrouvés dans les bouses : l’orge, apportée à raison de 1 kg par jour et par vache, est en quantité adéquate, mais elle est moulue sur place. Il est conseillé de resserrer ou de changer la grille de l’appareil afin que tous les grains soient broyés.

Le maïs, distribué à hauteur de 4 kg par jour et par vache, et qui se retrouvait, semble-t-il, intact dans les bouses après la première livraison, a été, en partie, rendu au moulin fournisseur pour être broyé plus fin. La livraison de la semaine précédente se présente ainsi comme une farine fine, avec quelques particules plus grossières, de 2 mm environ (peut-être la cuticule des grains, car elles sont retrouvées en l’état ou presque dans les bouses). La finesse de broyage, qui augmente considérablement la surface de contact des particules d’amidon, donc des fermentations ruminales, explique sans doute la dégradation de la situation.

5. Distribution et ingestion

En raison de la méthode de distribution de la ration semi-complète et du comportement d’ingestion, limiter le tri est la priorité.

→ La distribution de la ration deux fois par jour est à proscrire dans les systèmes robotisés si les éleveurs souhaitent minimiser les restes (les réduire aux refus). Les animaux sont ainsi synchronisés, alors qu’ils sont correctement alimentés, à volonté, quand ils ne se déplacent pas en nombre vers l’auge, à chaque distribution. Ce GAEC avait fait l’acquisition d’une auge relevable-abaissable pour ne pas même avoir à repousser la ration dans la journée.

→ L’ajout d’un aliment liquide (AL), destiné à coller les particules les plus fines sur les brins de fourrage, est conseillé ici, malgré le prix élevé de ces produits. La quantité optimale est de l’ordre de 1,2 à 1,5 kg, mais, à ces doses, la mélangeuse peut s’encrasser. Il convient d’incorporer un AL de qualité contenant essentiellement de la mélasse de canne, à raison de 800 g par jour et par vache, après la modélisation de la nouvelle ration et les aménagements nécessaires (minimes) sur les quantités de céréales et de tourteaux, en tenant compte du stock de mash qui vient d’être livré. En revanche, l’ordre d’incorporation des aliments dans la mélangeuse est précisé avec insistance (encadré 2). L’ajout d’eau dans les rations n’est pas autorisé, et cette humidification n’est ni réaliste, ni efficace pour ces rations trop sèches, presque dépourvues d’eau “liée” aux aliments.

→ L’accès au pâturage(un simple parcours extérieur) n’influence pas le phénomène de tri, mais il est déconseillé afin de simplifier les contraintes de déplacement des animaux.

DISCUSSION

1. Acidose subclinique

Avec des rations riches en glucides rapidement fermentescibles et pauvres en fibres, distribuées ou ingérées de façon irrégulière au long du nycthémère, la production (plus ou moins intense et plus ou moins régulière) d’acides gras volatils (AGV) peut saturer et déborder la capacité d’absorption des papilles ruminales, d’autant plus si celles-ci sont mal préparées (transitions alimentaires). Le pH ruminal chute, mal tamponné par la salive, elle-même produite en moindre quantité en raison du manque de fibrosité de la ration. C’est l’acidose subclinique, ou acidose subaiguë du rumen (sub-acute ruminal acidosis ou SARA)(1).

Les conséquences sont d’abord zootechniques : l’ingestion irrégulière et diminuée entraîne une chute du TB et de la production de lait. Elles sont ensuite sanitaires : des désordres digestifs, tels qu’une ruminite, une météorisation, des diarrhées et une maldigestion, apparaissent et diminuent davantage l’ingestion. Une fourbure, un déficit immunitaire, puis des troubles infectieux, comme des embolies septiques (abcès au foie, aux reins ou aux poumons, au pododerme, etc.), peuvent aussi être observés.

Ces anomalies caractéristiques se retrouvent dans le cas clinique présenté.

2. Examen des animaux et diagnostic

Le diagnostic de l’affection peut être établi selon un trépied d’observations(2). Dans ce cas clinique, si les animaux et les conditions d’élevage ont été bien analysés, les documents de l’exploitation ont été peu consultés. Toutefois, le diagnostic a été posé et la Sara corrigée.

En ce qui concerne les examens complémentaires applicables dans un troupeau, un prélèvement du liquide ruminal est également envisageable. Il peut être réalisé soit par trocardage (avec un risque septique non négligeable), soit par voie œsophagienne (avec une possible contamination par la salive). Pour établir un diagnostic de troupeau, une équipe du Wisconsin propose de trocarder 12 vaches dans l’élevage et de compter combien d’animaux présentent un pH ruminal inférieur à 5,5 [1, 2]. Si au moins 4 vaches sont dans cette situation, le diagnostic de troupeau est confirmé. Les animaux prélevés doivent se situer entre 5 et 50 jours de lactation dans les systèmes où le concentré est distribué à part, et plutôt en milieu de lactation (de 50 à 150 jours) dans le cas de rations complètes mélangées. De même, le prélèvement a lieu 2 à 4 heures après l’ingestion de concentrés ou, dans le cas d’une ration complète, environ 6 heures après la distribution mélangée. Lorsque du liquide ruminal est prélevé (par trocardage ou sondage œsophagien), il convient d’observer les protozoaires au microscope, afin de les dénombrer et de vérifier qu’ils sont bien vivants.

3. Prévention de l’affection

L’acidose subclinique peut être prévenue en apportant des fibres, qui favorisent la salivation. Les distributions de ration et de concentrés doivent être régulières afin de minimiser l’instabilité du rumen et de maximiser la rumination. Les transitions doivent favoriser un bon développement des papilles ruminales pour une bonne absorption des AGV.

4. En pratique

La SARA est une maladie qui semble sous-diagnostiquée dans les élevages de vaches laitières. Il est toutefois nécessaire de la rechercher, et de comprendre et de faire comprendre aux éleveurs l’intérêt des préconisations. L’analyse par facteurs de risque est une aide utile pour ce type de désordres multifactoriels.

Ce genre de visite légitime l’intervention du clinicien, afin qu’il observe et analyse les lésions, les symptômes, les performances, les comportements de l’individu ou du troupeau dans son ensemble. Le praticien est d’autant plus efficace qu’il peut collaborer avec les autres conseillers ou fournisseurs de l’élevage. Dans le cas présenté, le nutritionniste a parfaitement fait son travail. Comme bien souvent, ce n’est pas la connaissance fine de la nutrition qui pose problème, mais l’application quotidienne des fondamentaux.

Conclusion

Grâce aux recommandations, la production de lait s’est presque rétablie (+ 1,5 kg par vache en une semaine). Ce cas illustre la complexité du conseil pour les systèmes qui visent une performance économique élevée, toute l’année, alors que la conduite des animaux doit être modifiée selon les saisons. Dans cet élevage, la contrainte saisonnière (interdiction de l’ensilage de maïs en épis du 15 mai au 15 octobre) induit la difficulté.

  • (1) Voir l’article “Physiopathologie de l’acidose subclinique” de L. Commun, dans ce numéro.

  • (2) Voir l’article “Structurer sa visite d’élevage : le trépied d’observations” de L. Commun, dans ce numéro.

Références

  • 1. Commun L, Alves de Oliveira L. L’acidose subclinique chez les ruminants : conséquences comportementales et indicateurs physiologiques périphériques. Proceedings des Journées Nationales GTV. Nantes. 2009:1091-1100.
  • 2. Garrett EF, Pereir MN, Nordlund KV et coll. Diagnostic methods for the detection of subacute ruminal acidosis in dairy cows. J. Dairy Sci. 1999:1170-1178.
  • 3. Meschy F, Bravo D, Sauvant D. Analyse quantitative des réponses des vaches laitières à l’apport de substances tampon. Inra, Productions animales. 2004;17(1):11-18.
  • 4. Mollereau H, Porcher C, Nicolas E et coll. Vade-mecum du vétérinaire.15e éd. Éd. Vigot, Paris. 1987:838-1642.
  • 5. Oetzel R. Monitoring and testing dairy herds for metabolic disease. Vet. Clin. Food Anim. 2004;20:651-674.
  • 6. Roche JR, Friggens NC, Kay JK et coll. Invited review: Body condition score and its association with dairy cow productivity, health, and welfare. J. Dairy Sci. 2009;92(12):5769-5801.
  • 7. Vagneur M. Les bouses des vaches, reflet de leur alimentation. Point Vét. 2003;241:46-50.

ENCADRE 1 Méthode du gant de fouille pour évaluer le tri de la ration

→ Une poignée de la ration initiale distribuée avant le passage des vaches est prélevée dans un gant de fouille, puis comparée à une autre poignée de la ration après leur passage. Secouer le gant fait tomber les particules fines au niveau des doigts, alors que les fibres restent en regard du bras. Cette technique permet ainsi de comparer leurs proportions et de juger si la ration se trie facilement, et si elle est triée par les vaches. Elle est moins quantitative que le tamisage, mais plus rapide et surtout plus pédagogique pour l’éleveur. Sa limite est qu’elle est inefficace lorsque la ration est humide, notamment à base d’ensilage (les particules fines collent aux fibres). En revanche, elle est bien adaptée à nos rations particulièrement sèches.

→ Une première observation révèle une évidente plus grande proportion de particules fines avant le passage des animaux, comparativement à après, ce qui laisse à penser que les vaches ont procédé à un tri (photos 8a, 8b et 9).

D’après Y. Debeauvais.

ENCADRÉ 2 Ordre d’incorporation des aliments dans la mélangeuse

1. Fourrages grossiers (foins, regains).

2. Aliment liquide (AL) assez rapidement après, avec un hachage et un mélange durant quelques minutes (les gouttelettes d’AL adhèrent aux fibres).

3. Concentrés et mash en dernier (les particules fines se collent aux fibres).

Points forts

→ L’apport de fibres, une distribution régulière de la ration et des concentrés, ainsi qu’une bonne transition minimisent le risque d’acidose subclinique.

→ Le tri des particules fines de la ration semi-mélangée doit être recherché.

→ L’analyse par facteurs de risque est une aide utile pour ce type de désordres multifactoriels.

→ Le rôle du vétérinaire est d’autant plus légitime qu’il peut travailler en accord avec les autres conseillers de l’élevage.

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