Quel temps d’attente “dopage” avant une compétition ?

Le taux de contrôles antidopage dans les courses hippiques est élevé. Plus de 80 % des 20 000 épreuves organisées en France font l’objet de cette procédure, même si tous les chevaux ne sont pas contrôlés pour chaque course. Les contrôles sont encadrés par les règlements des sociétés de courses.

Dans les sports équestres, les contrôles antidopage dépendent de l’Agence française de lutte contre le dopage et sont beaucoup plus aléatoires. Un millier de chevaux sont contrôlés annuellement pour plus de 75 000 compétitions officielles, dont près de 2 000 au niveau international. Néanmoins, le nombre de contrôles a triplé en quelques années. D’autant que les résultats démontrent que les chevaux de sport font partie des athlètes les plus dopés, avec 3,3 % de contrôles positifs, bien devant les cyclistes (1 %). Dans cette espèce, la quasi-totalité des cas de dopage concernent des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des anesthésiques.

La notion de temps de détection “positif” ne figure pas dans la réglementation. Aucune évaluation de ce temps d’attente “dopage” n’est exigée des titulaires des autorisations de mise sur le marché de ces médicaments.

Prendre une marge de sécurité supplémentaire

À titre d’information et sans aucune valeur juridique en cas de litige, la Fédération équestre internationale (FEI) publie des temps de détection pour quelques substances dopantes fréquemment employées (^tableau). Cette liste a été actualisée le 4 avril 2011 avec l’ajout d’un délai pour le méloxicam. Néanmoins, un cheval qui serait détecté positif après les délais prévus dans cette liste expose son propriétaire, son entraîneur ou son cavalier à des sanctions disciplinaires et pénales. Aucune sanction n’est prévue pour le vétérinaire. Mais il n’est pas exclu que le propriétaire ou le cavalier sanctionné puissent se retourner contre le vétérinaire dans une procédure civile, s’ils l’estiment fautif, notamment par carence d’information sur ce temps de détection. Le tableau de la FEI est établi à partir d’études pharmacocinétiques préliminaires, le plus souvent sur un petit nombre d’animaux. Une approche statistique devrait inévitablement conduire à allonger ces délais. La méthode analytique utilisée peut être différente de celle employée dans le contrôle antidopage par le laboratoire des courses hippiques de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Le respect au plus juste des temps de détection ne permet pas de garantir l’absence de résultats positifs au contrôle antidopage. Il convient, par précaution, de prendre une marge de sécurité supplémentaire de quelques jours (encadré complémentaire sur www.WK-Vet.fr).