Le closantel comme source d’iode - Le Point Vétérinaire n° 317 du 01/07/2011
Le Point Vétérinaire n° 317 du 01/07/2011

CARENCES EN OLIGO-ÉLÉMENTS CHEZ LES BOVINS

Thérapeutique

Auteur(s) : Béatrice Bouquet

Fonctions : 8, rue des Déportés
80220 Gamaches

La teneur en iode du closantel est non négligeable. Le transfert de cet élément à la vache traitée et son veau a été constaté.

Notre confrère Didier Guérin, du Groupement de défense sanitaire de la Creuse (GDS 23) a présenté récemment une étude pilote montrant l’intérêt du closantel comme source d’iode chez les bovins en stabulation hivernale. Dans un seul et même élevage du département présentant des sérologies “douve” positives, deux groupes de 10 vaches limousines toutes carencées en iode ont été constitués. Les animaux ont été allotés de manière aléatoire en tenant compte des dates de naissance et des états carenciels en oligo-éléments. Dans le lot 1, les vaches ont été traitées avec du triclabendazole, fasciolicide “témoin”, à la dose de 12 mg/kg de poids vif (Fascinex®). Le lot 2 a reçu du closantel, à la dose de 10 mg/kg de poids vif (Seponver®). Des dosages d’iode inorganique plasmatique ou IIP (dosage semi-quantitatif pour les valeurs extrêmes : inférieures à 15 ou supérieures à 600 µg/ml) et de thyroxine (T4), mais aussi de glutathion peroxydase érythrocytaire (GSHpxe, enzyme témoin de carences en sélénium) ont été réalisés le jour du traitement (laboratoire NBVC). Ils ont été suivis 1 semaine, 2 mois, et plus de 3 mois après l’administration des fasciolicides, chez quelques vaches du lot 1 et toutes celles du lot 2. Les veaux nés de certaines vaches ont aussi été soumis à des prélèvements (3 veaux des 4 vaches du lot témoin, 8 veaux pour les 10 vaches du lot traité).

→ Sept jours après traitement, les vaches du lot closantel ont des taux d’IIP supérieurs à 600 µg/ml, alors qu’ils étaient bien en dessous initialement (inférieurs à 15). Les vaches du lot “fasciolicide témoin” restent, en revanche, dans des valeurs inférieures aux valeurs usuelles.

→ L’effet “closantel” est encore manifeste à 2 mois (6 vaches sur 10 dans des valeurs supérieures à 600 µg/ml), et toutes les valeurs redescendent dans les limites usuelles seulement 3 mois après l’injection.

→ Pour la thyroxine, l’effet observé est plus complexe à décrire. Les auteurs de cette étude expliquent que, « d’après cet indicateur, les vaches ne sont initialement que subcarencées, mais la carence en sélénium observée à travers les taux de GSHpxe peut entraîner une surestimation des thyroxinémies ». Dans le lot “fasciolicide témoin”, les T4 continuent de baisser, alors qu’ils restent stables dans le lot “Closantel”.

→ La supplémentation iodée permise par le closantel semble avoir profité aux veaux (prélevés entre les âges de 1 à 3 mois). D’après les taux d’IIP, les témoins sont carencés alors que ceux de mères traitées au closantel sont “proches des valeurs normales” (17 dans le lot 1, 234 en moyenne dans le lot 2 à 2 mois). Le closantel contient beaucoup d’iode (38,45 %). L’apport, pour les posologies recommandées contre la douve, correspond à 1 920 mg pour une génisse de 500 kg, cela correspond à l’administration de deux bolus de Selecure Iode®, par exemple.

→ Dans la Creuse, ce sont les résultats des plans de diarrhées néonatales qui ont incité le GDS local à étudier les sources de variation de l’apport en iode aux bovins. Environ 90 % des élevages qui ont subi des troubles de mortinatalité ou de diarrhée néonatale présentaient des carences en IIP (photo). « Par ailleurs, l’utilisation des fasciolicides “traditionnels”, dont le closantel, a évolué dans le cadre de la montée en puissance des paramphistomes contre lesquels seuls certains fasciolicides sont efficaces », explique Didier Guérin.

→ Cette étude « mérite complément », ajoute-t-il. L’excès d’apport, lors de complémentation irraisonnée, doit également être étudié, sachant qu’un transfert dans la chaîne alimentaire existe, d’où une problématique de santé publique indéniable.

Source : Didier Guérin, poster présenté aux Journées nationales des Groupements techniques vétérinaires.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter

Découvrez en avant-première chaque mois le sommaire du Point Vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné au Point Vétérinaire, retrouvez votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr