Démarche structurée pour l’analyse de troubles de la reproduction dans un troupeau bovin laitier - Le Point Vétérinaire expert rural n° 311 du 01/12/2010
Le Point Vétérinaire expert rural n° 311 du 01/12/2010

MÉDECINE DE TROUPEAU

Conduite à tenir

Auteur(s) : Pauline Otz*, Gilles Le Sobre**, Jos Noordhuizen***, Laurent Alves de Oliveira****, Marie-Anne Arcangioli*****, Luc Mounier******

Fonctions :
*Unité clinique rurale de l’Arbresle
VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon
434, rue Jean-Moulin
69210 L’Arbresle
**Unité clinique rurale de l’Arbresle
VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon
434, rue Jean-Moulin
69210 L’Arbresle
***Vacqa-International
(France, Portugal)
www.vacqa-international.com
****Groupe de médecine des populations et de suivi de troupeaux
VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon
1, avenue Bourgelat
69280 Marcy-l’Étoile
*****Groupe de médecine des populations et de suivi de troupeaux
VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon
1, avenue Bourgelat
69280 Marcy-l’Étoile
******Groupe de médecine des populations et de suivi de troupeaux
VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon
1, avenue Bourgelat
69280 Marcy-l’Étoile

De bonnes performances de reproduction au sein d’un élevage bovin laitier sont primordiales pour des raisons économiques (production laitière, production de veaux) et aussi pour l’amélioration génétique du troupeau [3]. Cependant, beaucoup de cheptels ne parviennent pas à atteindre le niveau requis dans ce domaine.

Les causes de cette situation sont le plus souvent multifactorielles, impliquant aussi bien les animaux et leur santé que le logement, l’ambiance des bâtiments, le confort des bovins, l’alimentation, la conduite et la gestion du troupeau par l’éleveur [6]. La complexité qui en résulte explique les difficultés de résolution de ces troubles de la reproduction. De plus, il manque souvent une approche structurée et organisée pour analyser de tels troubles et les régler. Fréquemment, l’approche en élevage est plutôt aléatoire, et des facteurs de risque sont négligés ou oubliés par l’éleveur ou son vétérinaire [7].

Cet article propose une démarche structurée pour l’analyse des troubles de performances de reproduction. Cette approche vise à aider l’éleveur à mieux s’organiser sur le terrain, et à le motiver afin qu’il comprenne davantage le mode d’analyse et l’objectif de certaines corrections. De plus, elle peut servir de guide pratique au vétérinaire.

L’enjeu de cet article est de présenter le schéma de cette démarche structurée et de l’illustrer à l’aide d’un exemple (encadré 1).

ÉTAPE 1 et 1 BIS CONFIRMATION DE L’EXISTENCE D’UN TROUBLE ET INTERPRÉTATION

À la suite de la demande d’un éleveur qui a identifié l’existence d’un trouble de la reproduction au sein de son troupeau, la première étape consiste à déterminer si l’affection est bien réelle ou s’il s’agit seulement d’une perception erronée de sa part. Les préoccupations les plus fréquentes des éleveurs sont, par exemple, un nombre trop important de vaches qui n’expriment pas ou mal leurs chaleurs, trop de vaches non gestantes ou encore un nombre d’inséminations artificielles (IA) par vache trop élevé.

Lorsque les données d’élevage sont disponibles, leur analyse met facilement en évidence l’existence ou non d’un trouble (étape 1). Dans le cas contraire, l’inventaire des performances de reproduction au sein du troupeau doit être réalisé directement par le vétérinaire (étape 1 bis) (figure 1).

1. Interpretation de l’inventaire general de la reproduction dans le troupeau (étape 1 ou 1 bis)

Plusieurs paramètres sont utiles pour évaluer les performances de reproduction du troupeau [3]. Ils sont maintenant bien validés et bien utilisés (tableau 1). Les performances de reproduction d’un élevage doivent toujours être comparées à des valeurs qui prennent en compte la race, le niveau de production des animaux, la conduite d’élevage, le type de ration et les particularités locorégionales [3].

De plus, l’éleveur reçoit chaque année un bilan technique annuel de son troupeau (contrôle laitier, bilan de fécondité du centre d’insémination) incluant parfois l’année précédente, ce qui permet d’effectuer une comparaison avec celle-ci (encadré 2).

Un des inconvénients des bilans annuels de reproduction provient de leur réalisation a posteriori. Ils sont donc toujours décalés par rapport à la réalité du terrain. Même si des troubles sont détectables, ils datent parfois de plusieurs mois. La solution proposée demeure donc tardive. Il est préférable d’effectuer une analyse mensuelle ou trimestrielle de ces données afin de mettre en place des mesures correctives plus adaptées.

2. Realisation de l’inventaire de la reproduction chez les vaches (étape 1 bis)

Quand les données à analyser ne sont pas disponibles, l’établissement du statut physiopathologique du troupeau repose sur l’examen des vaches elles-mêmes en procédant à des palpations transrectales (figure 2). Pour chacune des étapes, il convient de noter le nombre de vaches concernées.

À la fin de cet inventaire, les valeurs des différents intervalles et le nombre d’IA par vache peuvent être calculés. Le cahier d’insémination de l’éleveur aide à compléter les données.

L’intérêt de cette pratique est de fournir une appréciation des performances de reproduction plus récente que celle des bilans. Elle apporte également des informations que nous chercherons à obtenir lors des étapes suivantes (2 et 3) de la démarche structurée.

Ainsi, le vétérinaire a la possibilité, dès à présent, de classer les vaches dans différentes catégories en fonction des anomalies détectées et de préciser la préoccupation de l’éleveur sur la reproduction dans son cheptel.

Le report immédiat des données et des résultats de l’examen sur un planning, où toutes les vaches sont listées par ordre chronologique de vêlage depuis environ un an, est alors judicieux. Ce système d’enregistrement correspond aux écoplannings de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) et reste par la suite à la disposition de l’éleveur (photo 4).

ÉTAPE 2 APPRÉCIATION DU TROUBLE ET HYPOTHÈSES DE DEPART

Lors de cette étape, il convient de savoir précisément quelles vaches sont concernées par les troubles de la reproduction (primipares ou multipares, vaches ayant vêlé l’été, fortes productrices, etc.) et depuis quand.

Presque tous les intervalles donnés dans le tableau 1 représentent une moyenne. Ils ne sont donc pas les plus adaptés à l’analyse de la population étudiée car la distribution de ces données n’est pas normale, au sens statistique du terme [8]. Parfois, il est intéressant de travailler sur des groupes d’animaux (s’intéresser aux nullipares, aux primipares, etc.) et de dessiner des graphiques avec des distributions de fréquences pour mieux cibler les groupes d’animaux, ou même les vaches ou les périodes à risque. Cette approche aide à analyser la situation plus précisément. De plus, les graphiques se révèlent dans certains cas de bons outils de communication avec l’éleveur. Il est indispensable d’avoir recours aux données individuelles pour réaliser l’analyse des performances de reproduction du troupeau.

L’analyse de la médiane et de la distribution des données pour les intervalles vêlage-vêlage (IVV) montre que la médiane (396) diffère de la moyenne (402) ; elle est, le plus souvent, inférieure (figure 3). De plus, la boîte est asymétrique sur la droite, certains animaux ayant un IVV vraiment très important.

La situation nécessite de trouver une solution pour ces vaches, afin d’améliorer la valeur moyenne du troupeau. Un tel graphique, même s’il est plus long à réaliser qu’une simple analyse de moyenne, permet de récupérer beaucoup plus d’informations et de déterminer l’origine du trouble dans l’élevage. Il est en outre possible, en se reportant aux données brutes, d’extraire la liste des animaux concernés. Dans l’exemple de la figure 3, il s’agit de toutes les vaches ayant un IVV supérieur à 472 jours. Enfin, ces visuels réalisés sur plusieurs visites offrent un suivi de l’évolution du troupeau.

Dans cet exemple, les performances de reproduction du troupeau ont toujours plafonné en dessous des objectifs, mais elles se sont récemment détériorées. La prévalence élevée des chaleurs non détectées et celle des vaches non gestantes à la bonne période représentent apparemment les troubles de reproduction les plus importants de cet élevage. Les animaux avec un IVV augmenté regroupent des vaches aussi bien en deuxième qu’en troisième lactation et plus. De plus, le taux de réussite en IA1 est faible chez les nullipares comme chez les multipares. Toutes les catégories d’animaux sont donc concernées par le trouble. La précision de l’hypothèse diagnostique s’impose, en procédant directement à l’examen des vaches.

ÉTAPE 3 EXAMEN INDIVIDUEL DES VACHES INDIQUÉES

Après la réalisation des étapes 1 et 2 qui ont confirmé ou non l’existence d’un trouble, il est nécessaire de corroborer l’hypothèse diagnostique et de disposer, pour le praticien, d’une vision réelle de la situation actuelle du troupeau. Ce diagnostic s’établit en procédant à l’examen individuel des vaches. Dans l’exemple, toutes les vaches non inséminées (car non vues en chaleurs) et les non gestantes ont été examinées. Il est important de répertorier, pour chaque vache : la date du vêlage, les différents événements ou interventions, et le résultat de l’examen. Le recueil et la synthèse de ces données pour l’ensemble des vaches examinées précisent le diagnostic et contribue à évaluer la prévalence de chaque trouble dans le troupeau.

Si les données d’élevage ne sont pas disponibles lors de l’étape 1 et que l’inventaire de la reproduction a été établi à partir des résultats des palpations transrectales des vaches du troupeau, il suffit alors pour cette étape de reprendre les données récoltées lors de l’étape 1 bis.

Les troubles rencontrés le plus fréquemment en élevage laitier sont les rétentions placentaires, les endométrites, la non-observation des chaleurs et les kystes ovariens.

Une fois le ou les troubles principaux diagnostiqués dans l’élevage, il convient de recenser les facteurs de risque présents et potentiellement à l’origine de la maladie.

ÉTAPE 4 ÉVALUATION DES FACTEURS DE RISQUE

Pour les deux troubles mis en évidence dans l’élevage (difficulté de détection des chaleurs et faible taux de gestation par insémination), plusieurs facteurs de risque potentiels existent (tableaux 2 et 3).

Supposons que les facteurs marqués (1) dans les tableaux 2 et 3 soient présents dans l’élevage pris en exemple.

L’origine du trouble est souvent multifactorielle. Le cas regroupe des facteurs de risque liés à l’alimentation, au logement, à la gestion du troupeau et à sa santé (boiteries). Toutefois, certains facteurs, comme l’arrivée tardive de l’inséminateur le week-end, sont difficiles à faire évoluer.

Pour une meilleure vision globale, les différents éléments liés à la difficulté de non-détection des chaleurs ont été intégrés dans un schéma unique (figure 4).

ÉTAPE 5 PLAN D’ACTION CORRECTIF

À l’issue des précédentes étapes, un plan d’action correctif, hiérarchisé par ordre de priorité, doit être proposé à l’éleveur. Il s’agit de proposer des actions à court, à moyen et à long termes (tableau 4).

Un compte rendu de visite reprenant les observations, les conclusions et les corrections à établir est remis à l’éleveur, le tout sur une page pour une meilleure lisibilité. Il convient de discuter des données du plan d’actions avec l’éleveur afin qu’il comprenne l’étiologie complexe, les interactions entre les différents domaines, et les conseils et interventions proposés. Pour l’aider à mieux surveiller les chaleurs, le praticien lui propose éventuellement de marquer avec un crayon la base de la queue des vaches à surveiller particulièrement pendant quelques jours. Cela facilite l’observation de ces animaux dans le troupeau.

Il est conseillé d’adapter avec l’éleveur le résumé du plan d’actions à ses capacités et à sa façon de gérer son élevage. Sinon, il ne l’appliquera pas. Une fois adopté, le plan d’action définitif peut être présenté en utilisant une classification axée soit sur les domaines d’action ou sur les échéances de mise en place des conseils. Cette liste d’actions peut aussi servir de point de départ à l’application d’un programme de suivi de reproduction ou même de suivi global d’élevage.

ÉTAPE 6 ÉVALUATION DU PLAN D’ACTION

Quelques paramètres d’évaluation peuvent être suivis pour savoir si l’éleveur a mis en place les changements proposés. La plupart de ces critères proviennent d’un programme d’évaluation diagnostique globale de l’élevage (EDGE) [3].

Ces évaluations doivent être réalisées au cours des visites suivantes, à raison d’au moins une visite par mois. Cela fait partie de notre rôle de conseiller de l’élevage. Il est nécessaire d’adapter le discours et d’expliquer chaque fois nos actions afin que l’éleveur adopte mieux les propositions. Dans certains cas, l’estimation des pertes économiques associées aux troubles détectés représente une aide. Dans d’autres cas, les éleveurs sont plus sensibles au stress occasionné par ces difficultés. Nous devons discuter également de l’objectif des visites régulières pour que notre interlocuteur sache à quoi s’attendre. Tout cela est à prendre en compte dans le prix qui est proposé pour toutes ces interventions (25 à 40 € HT par vache et par an).

Enfin, il convient de vérifier que les paramètres de reproduction s’améliorent. En ce qui concerne les troubles de reproduction décrits ci-dessus, ils ne seront pas résolus rapidement et une estimation des progrès réalisés après une période d’un an est judicieuse. Cette longue période risque de faire perdre sa motivation à l’éleveur. C’est pourquoi un programme de suivi de reproduction mensuel doit être entrepris. Il permet de contrôler l’amélioration et d’entretenir la motivation de notre interlocuteur. Si les troubles récidivent ou que d’autres apparaissent, nous serons alors à même de les repérer rapidement et de conseiller l’éleveur au plus près.

Conclusion

En médecine de population, la même démarche structurée qu’en médecine individuelle est à utiliser. À l’échelle du cheptel, plusieurs troubles peuvent entrer en jeu en même temps et à des stades physiopathologiques différents. Ils ont généralement une origine multifactorielle, avec des interactions entre différentes disciplines comme l’alimentation, la reproduction, la santé, le confort. Leur complexité augmente ainsi au niveau d’un élevage.

La démarche structurée fournit un guide aussi bien pour le vétérinaire que pour l’éleveur. Elle fait partie de notre communication professionnelle. Le fait que nous proposions plusieurs visites d’élevage ou un programme de suivi est ainsi argumenté par une meilleure communication en se positionnant comme coach. L’éleveur doit percevoir que nous désirons vraiment l’aider à résoudre ses difficultés et améliorer les performances de son troupeau [9].

Il existe des logiciels, par exemple Véto-Expert (SNGTV 2010), pour faire l’analyse des données, ce qui peut économiser du travail en comparaison d’une analyse manuelle. Cependant, cette dernière est souvent préférable, selon le protocole proposé ici. En effet, pour les vétérinaires qui débutent dans ce domaine, cela permet d’obtenir une bonne vision de ce qui se passe dans l’élevage.

Les schémas présentés dans cet article ne sont pas valables seulement dans l’exemple donné, mais aussi pour bien d’autres troubles comme les boiteries ou les mammites [7]. À l’aide de ce protocole, les praticiens sont en mesure de composer leurs propres démarches structurées pour les troubles les plus fréquemment rencontrés dans leur pratique quotidienne.

Le praticien, en associant toutes ces activités, peut mettre en place un véritable programme intégré de suivi d’élevage. Cela requiert un important investissement en temps : pour discuter avec l’éleveur, acquérir de (nouveaux) savoirs et du savoir-faire, exécuter un tel programme et, enfin, analyser en profondeur les troubles observés. Le vétérinaire apporte alors une nette valeur ajoutée à l’éleveur, en réduisant les coûts de production, et en retire une grande satisfaction.

Références

  • 1. Alexander BM, Johnson MS, Guardia RO et coll. Embryonic loss from 30 to 60 days post breeding and the effect of palpation per rectum on pregnancy. Theriogenology. 1995 ; 43 : 551-556.
  • 2. Alves de Oliveira L, Arcangioli MA, Mounier L et coll. Apporter de la valeur ajoutée au suivi de reproduction. Point Vét. 2008 ; 289 : 47-52.
  • 3. Brand A, Noordhuizen JPTM, Schukken YH. Herd health and production management in dairy practice. 2nd ed. Wageningen Academic Publishers, Wageningen, Pays-Bas. 2001 : 347p.
  • 4. Britt JH. Follicular development and fertility : potential impacts of negative energy balance. Ed. Jordan ER. Proc. Natl. Reproduction Symposium, Pittsburg, États-Unis. September 22-23, 1994 : 103-112.
  • 5. Dozier-Vailes L, Britt JH. Influence of footing surface on mounting and other sexual behaviors of estrous Holstein cows. J. Anim. Sci. 1990 ; 68 : 2333-2339.
  • 6. Lievaart JJ, Noordhuizen JPTM, van Beek J et coll. The hazard analysis critical control points concept as applied to some chemical, physical and micro-biological contaminants of milk on dairy farms. Vet. Q. 2005 ; 27(1) : 21-29.
  • 7. Mounier L, Arcangioli MA, Alves de Oliveira L et coll. Analyse des boiteries en élevage bovin laitier. Point Vét. 2009 ; n° spéc. (Les outils pour la visite d’élevage) : 39-44.
  • 8. Noordhuizen JPTM, Frankena K, Thrusfield M et coll. Applications of quantitative methods in veterinary epidemiology. Ed. Wageningen Academic Publishers, Wageningen, Pays-Bas. 2001 : 429p.
  • 9. Noordhuizen JPTM, Cannas da Silva J, Boersema JSC et coll. Applying HACCP-based quality risk management on dairy farms. Ed. Wageningen Academic Publishers, Wageningen, Pays-Bas. 2008 : 311p.

Étapes essentielles

ÉTAPE 1 Confirmation de l’existence d’un trouble

ÉTAPE 1 BIS Interprétation de l’inventaire général de la reproduction dans le troupeau

ÉTAPE 2 Appréciation du trouble et hypothèses de départ

ÉTAPE 3 Examen individuel des vaches indiquées

ÉTAPE 4 Évaluation des facteurs de risque

ÉTAPE 5 Plan d’action correctif

ÉTAPE 6 Évaluation du plan d’actions

ENCADRÉ 1
Présentation de l’exemple

Il s’agit d’un élevage de 70 vaches laitières prim’holstein, avec seulement une soixantaine de veaux par an. La production laitière moyenne est de 9 300 l de lait par vache et par an, avec un taux butyreux (TB) moyen de 39 g/l et un taux protéique (TP) moyen de 33 g/l. Le taux cellulaire (TC) du tank est de 224 000 cellules/ml en moyenne. La surface agricole utile (SAU) est constituée de 40 ha d’herbe et de maïs. Le bâtiment d’élevage est une stabulation libre à logettes (photos 1, 2 et 3). L’été, les animaux sont au paturage. La ration est adaptée au niveau de production de chaque vache à l’aide d’un distributeur automatique de concentrés (DAC). L’éleveur travaille avec un employé à temps partiel qui aide à la traite et à la récolte des fourrages et des ensilages.

Un jour, l’éleveur fait appel à son vétérinaire car il trouve qu’il a trop de vaches non gestantes dans son troupeau.

ENCADRÉ 2
Comment interpréter la liste de paramètres de performance de reproduction ?

Tout d’abord, il convient de repérer tous les paramètres déviant des valeurs de référence (en couleur dans le tableau 1), puis d’essayer de regrouper les constatations.

Dans l’élevage pris en exemple :

→ L’intervalle entre les vêlages est de 402 Jours en moyenne, avec un intervalle velage-insémination artificielle (IA) fécondante allongé ;

→ Les chaleurs ne sont pas facilement observées, dans la mesure ou les premieres chaleurs des vaches ne sont détectées qu’assez tard (49 Jours en moyenne) et ou les pourcentages de vaches inséminées en fonction des jours en lactation (entre 50 et 70 Jours, après 70 Jours) sont très mauvais. Soit l’éleveur ne détecte pas correctement les chaleurs, soit les vaches se trouvent en bilan énergétique négatif (BEN) sévère ou de longue durée. Un BEN augmente le nombre de chaleurs silencieuses, voire entraîne un manque complet d’ovulations. Enfin, les vaches peuvent ne pas exprimer correctement leurs chaleurs en raison d’un sol glissant ou d’aplombs défectueux ;

→ 19 % Des animaux (13/70) nécessitent 3 ia ou plus alors qu’il ne faudrait pas dépasser les 15 %. Il y a trop d’inséminations par vache et par gestation et un taux de réussite en IA1 insuffisant. L’intervalle entre la première IA et la IA fécondante est un paramètre supplémentaire pour évaluer la qualité de détection des chaleurs et la fécondité en général. Dans notre exemple, il est allongé, ce qui peut signifier que des chaleurs ont été manquées par l’éleveur, ou qu’une mortalité embryonnaire précoce est présente en raison d’un stress ou d’une maladie. Les valeurs des intervalles entre les IA nous manquent pour réaliser une bonne évaluation ;

→ les génisses (parite 0) ont été inséminées trop tard, ce qui entraîne un âge au premier vêlage assez tardif. Les hypothèses incluent alors une maladie, une gestion de l’alimentation inappropriée au jeune âge, une mauvaise détection des chaleurs, une fécondite du taureau insuffisante en cas de saillie naturelle, un parasitisme ou également le choix de l’éleveur ;

→ peu de troubles sont recensés en ce qui concerne les vêlages assistés, les rétentions placentaires, les avortements, les métrites et les kystes. Les vaches sont donc globalement en bonne santé en début de lactation, si l’éleveur observe correctement les signes de maladie chez ses vaches et les enregistre bien.

L’éleveur doit d’abord travailler de façon plus ciblée et plus régulière pour la détection des chaleurs, notamment à partir du vêlage, ainsi qu’après les inséminations, à 3, 6 et 9 semaines. Et, ensuite, il convient d’évaluer les autres domaines énoncés ci-dessus (BEN, etc.).

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