BVD : tester les veaux de mères introduites gestantes ? - Le Point Vétérinaire n° 302 du 01/01/2010
Le Point Vétérinaire n° 302 du 01/01/2010

Maladies infectieuses des bovins

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QUESTION DE LECTEUR

Auteur(s) : Marie-Anne Arcangioli*, Claire Becker**, Dominique Le Grand***, Théodore Alogninouwa****

Fonctions :
*Pathologie des ruminants
VETAGRO SUP, campus vétérinaire de Lyon
1, avenue Bourgelat, 69280 Marcy-L’Étoile
**Pathologie des ruminants
VETAGRO SUP, campus vétérinaire de Lyon
1, avenue Bourgelat, 69280 Marcy-L’Étoile
***Pathologie des ruminants
VETAGRO SUP, campus vétérinaire de Lyon
1, avenue Bourgelat, 69280 Marcy-L’Étoile
****Pathologie des ruminants
VETAGRO SUP, campus vétérinaire de Lyon
1, avenue Bourgelat, 69280 Marcy-L’Étoile

Tester les veaux à la naissance est parfois nécessaire, malgré un contrôle virologique négatif à l’introduction.

Le virus de la maladie des muqueuses (BVD pour bovine viral diarrhea) peut s’introduire dans un élevage, tel un cheval de Troie, par la naissance d’un animal infecté permanent immunotolérant (IPI) issu d’une femelle gestante contaminée avant l’achat [1]. Hors reproduction et dans un élevage de qualité sanitaire correcte, la circulation virale induite par le veau IPI a des conséquences quasi nulles, sauf en cas de virus hypervirulents. La catégorie à risque est celle des animaux en reproduction. L’impact peut être dramatique : retours en chaleur, mortalité embryonnaire, avortements et naissance de nouveaux IPI [2]. Un veau IPI conservé dans le troupeau (renouvellement ou engraissement) va rapidement contaminer les individus du même âge et les immuniser durablement. Cela peut s’arrêter là (exemple récent dans notre clientèle). Le plus souvent, les autres classes d’âge sont contaminées. Une période de troubles sanitaires s’installe alors, aggravant les conséquences des mauvaises conditions d’élevage.

Ainsi, il est parfois utile de tester la descendance malgré un contrôle virologique négatif à l’introduction. Cela dépend des objectifs et du niveau de biosécurité de l’élevage. Les situations qui induisent l’immunisation du troupeau ne nécessitent pas d’analyse (vaccination, introductions multiples ou conduite stricte en bandes en élevage allaitant) car les mères ont été immunisées avant de retourner à la reproduction. Il en est de même pour un animal transporté sans rupture de charge depuis une exploitation reconnue saine. Les risques sont aussi limités lors de l’élimination précoce des veaux (mâles en élevage laitier), quand ils sont conduits à l’écart. Ainsi, l’élimination systématique de la descendance d’animaux nouvellement introduits peut éviter les tests.

Les autres situations doivent, à notre sens, entraîner une réflexion. Un élevage sain doit prendre des précautions, surtout s’il est isolé, et d’autant plus si la séparation des âges n’est pas rigoureuse et que les veaux et les génisses de renouvellement sont en contact direct. De même, un éleveur qui vend de la génétique doit limiter au maximum ce type de risque. Enfin, d’un strict point de vue épidémiologique, de certification de l’élevage ou d’assainissement, il convient de connaître le statut des animaux introduits.

La PCR (polymerase chain reaction) est l’outil qui permet de tester le veau dès la naissance. La réponse à un test antigénique Elisa (enzyme-linked immunosorbent assay) est faussement négative dans au moins un quart des cas chez les veaux de moins de 6 mois, en raison, semble-t-il, d’un masquage des antigènes viraux de l’animal IPI par les anticorps colostraux [3]. Lorsque plusieurs introductions sont réalisées, les coûts peuvent être réduits par l’analyse d’un mélange de sérums. Une réflexion du groupement de défense sanitaire (GDS) peut être motivée pour obtenir que ces PCR soient considérées comme des contrôles à l’introduction.

Il s’agit donc de raisonner notre action préventive contre le virus BVD. Les modèles prêts à l’emploi ne peuvent tout prendre en compte. L’action conjointe du vétérinaire et de l’éleveur dépend des objectifs de ce dernier, de ses contraintes sanitaires liées au produit d’exploitation (vente de génétique, de lait, et départ des veaux en boucherie, en pension, etc.) et, enfin, du niveau de biosécurité applicable.

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