Physiopathologie et diagnostic de l’hypertension artérielle systémique féline - Le Point Vétérinaire n° 368 du 01/09/2016
Le Point Vétérinaire n° 368 du 01/09/2016

MÉDECINE INTERNE

Dossier

Auteur(s) : Maud Debreuque*, Brice Reynolds**

Fonctions :
*Université Toulouse, ENVT
23, chemin des Capelles
BP 87614
31076 Toulouse Cedex 3
m.debreuque@envt.fr
**Université Toulouse, ENVT
23, chemin des Capelles
BP 87614
31076 Toulouse Cedex 3
m.debreuque@envt.fr

L’hypertension artérielle systémique féline est la maladie cardio-vasculaire la plus fréquente du chat âgé. Le risque de lésions secondaires, surtout oculaires, en impose le diagnostic.

L’hypertension artérielle systémique (HTAS) est une entité clinique essentielle en médecine féline. La détection des chats hypertendus nécessite une démarche diagnostique raisonnée fondée sur l’identification de la population à risque et la compréhension de la physiopathologie de l’affection.

1 Définition

L’hypertension artérielle systémique est définie comme une élévation persistante de la pression artérielle systémique. Seule la pression artérielle systolique (PAS) est généralement considérée. La mesure de la pression artérielle diastolique, difficile sur les appareils de mesure Doppler, mais possible avec certains appareils de mesure oscillométrique, ne présente pas d’avantage, d’autant plus que les hypertensions artérielles exclusivement diastoliques ne sont pas décrites en médecine vétérinaire.

Valeurs seuil et sévérité

Il est délicat de définir un intervalle de valeurs de PAS considérées comme normales chez le chat sain, en raison du manque d’uniformisation des méthodes de mesure et des populations étudiées [1, 22].

Néanmoins, à partir de 160 mmHg de PAS (méthode Doppler), le risque d’apparition de lésions organiques secondaires augmente [3, 15, 19]. La présence d’une HTAS est donc considérée lorsque la PAS est supérieure à 160 mmHg (méthode Doppler), voire à 140 mmHg (méthode oscillométrique) [23, 24].

Seule la méthode oscillométrique à haute définition a été récemment validée dans l’espèce féline, mais elle reste peu utilisée en pratique quotidienne en raison du coût du matériel [16]. Deux techniques indirectes de mesure de la PAS sont actuellement utilisées chez le chat : la méthode Doppler (ou ultrasonique) et la méthode oscillométrique. Ces deux techniques présentent chacune des avantages et des inconvénients, notamment en termes de fiabilité et de reproductibilité. La méthode Doppler reste la plus documentée et la plus utilisée chez le chat. Aussi, dans la suite de cet article, la valeur de 160 mmHg est retenue comme la valeur seuil au-dessus de laquelle une HTAS est diagnostiquée(1).

La sévérité de l’hypertension est définie en fonction du risque d’apparition de lésions secondaires au niveau des organes les plus sensibles, dits organes cibles, que sont l’œ le cerveau, le rein et le cœur (tableau 1). Les lésions d’organe cible (LOC) le plus souvent rencontrées concernent :

– l’œil : hémorragies (rétine, vitrée, chambre antérieure), tortuosité des vaisseaux rétiniens, décollement rétinien ;

– le rein : glomérulosclérose, fibrose, inflammation interstitielle ;

– le cerveau : microhémorragies et œdème vasogénique de la substance blanche du cortex cérébral et du cerveau postérieur (tronc cérébral et cervelet) ;

– le cœur : hypertrophie concentrique ventriculaire gauche, hypertrophie du bourrelet septal (à distinguer d’une cardiomyopathie hypertrophique primaire, qui n’est jamais associée à une HTAS) (tableau 2).

Étiologie des HTAS

En médecine humaine, la majorité des hypertensions artérielles (jusqu’à 95 %) sont dites essentielles ou primaires. Chez le chat, environ 25 % des HTAS seraient essentielles, alors que la grande majorité des cas serait secondaire à une affection [9, 14, 15]. Cependant, cette affirmation n’est pas avérée. En effet, si une maladie rénale chronique (MRC) ou une hyperthyroïdie sont détectées chez une proportion notable de chats hypertendus, aucun lien de cause à effet n’a été démontré entre ces deux affections et la survenue d’une HTAS. De plus, il est probable que l’élément déterminant majeur de l’HTAS féline soit une augmentation du tonus vasculaire, et ce mécanisme ne peut être imputé ni à l’une ni à l’autre de ces affections [27]. De plus, l’azotémie chronique modérée observée chez de nombreux chats hypertendus pourrait être considérée comme secondaire à l’évolution d’une HTAS primaire. Enfin, l’HTAS, la MRC et l’hyperthyroïdie affectent toutes les trois en majorité des chats âgés, et peuvent évoluer de façon concomitante mais indépendante chez le même animal. En l’état actuel des connaissances, parler d’HTAS isolée ou associée à une comorbidité semble donc plus pertinent [27].

2 Physiopathologie

Systèmes de régulation et genèse de l’HTAS

La pression artérielle est dépendante du débit cardiaque et de la résistance vasculaire systémique. Elle est régulée par plusieurs systèmes qui agissent en continu sur ces deux paramètres. Ces mécanismes constituent une boucle de régulation qui peut agir très rapidement, mais aussi à moyen terme ou de manière différée, en fonction des variations détectées par l’ensemble des récepteurs de l’organisme (figure 1) [7, 23].

Toute maladie perturbant les processus impliqués dans cette boucle de régulation peut théoriquement être à l’origine d’une HTAS. Le phéochromocytome, par exemple, en augmentant la sécrétion de catécholamines, entraîne une vasoconstriction périphérique associée à une tachycardie et une augmentation du débit cardiaque possiblement à l’origine d’une HTAS persistante. Cependant, même si certains mécanismes sont expliqués, la physiopathologie exacte reste encore majoritairement méconnue, notamment concernant le rôle exact du système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA).

Système rénine-angiotensine-aldostérone

Le SRAA est un des systèmes majeurs mis en jeu par l’organisme pour réguler, à moyen terme, sa PAS (figure 2). Il fait également partie des mécanismes d’autorégulation du rein qui lui permettent d’agir sur sa propre pression sanguine. Il participe à la synthèse d’hormones régulatrices vasomotrices ayant une action intermédiaire au sein de la boucle de régulation de la PAS. Comme il dépend notamment du fonctionnement rénal et de l’homéostasie hydrosodée, il peut être altéré lors de certaines affections fréquentes chez le chat âgé (par exemple, MRC ou hyperthyroïdie). Son implication dans l’établissement d’une HTAS est donc suspectée, mais reste non avérée à ce jour.

LE SRAA DANS LA MRC

Même si chez l’homme, il semble que le degré d’activation du SRAA et l’amplitude de l’HTAS soient corrélés au stade de la MRC, la situation apparaît plus complexe en médecine féline [28]. Les données de la littérature semblent, en effet, montrer que la concentration plasmatique d’aldostérone (CPA) est significativement plus élevée chez les chats atteints de MRC hypertendus par rapport à ceux qui ne le sont pas. Ainsi, un hyperaldostéronisme relatif, dont l’origine est encore à définir, pourrait contribuer à la genèse d’une HTAS [11]. Toutefois, la mesure de l’activité plasmatique de la rénine reste extrêmement variable, et ne permet pas de conclure sur l’origine primaire ou secondaire de cet hyperaldostéronisme.

La possibilité que ces chats soient atteints d’hyper­aldostéronisme primaire a été envisagée, mais il semblerait que, dans le cadre de cette dysendocrinie, l’élévation de la CPA soit beaucoup plus marquée.

LE SRAA DANS L’HYPERTHYROÏDIE

Chez l’homme, la thyrotoxicose entraîne une diminution pouvant aller jusqu’à 50 % de la résistance vasculaire périphérique (RVP), due à la vasodilatation des artérioles périphériques. Cette baisse de la RVP provoque une activation du SRAA participant à l’augmentation du débit cardiaque. Ces deux phénomènes s’opposent dans la régulation de la pression artérielle, ce qui résulte généralement en une faible augmentation de la pression artérielle systémique. Les mêmes phénomènes sont suspectés chez le chat, expliquant la faible prévalence de l’HTAS dans la population des animaux hyperthyroïdiens [28]. De plus, dans l’espèce féline, même lorsqu’une activation du SRAA est confirmée, celle-ci n’est pas corrélée à la présence d’une HTAS [28].

L’origine d’une HTAS apparaissant après la mise en place du traitement antihyperthyroïdien et le rétablissement d’un état euthyroïdien reste inconnue. La maladie ne peut être entièrement expliquée par la survenue d’une MRC masquée par l’hyperthyroïdie ou un dysfonctionnement du SRAA.

En résumé, il est difficile d’établir un lien direct entre la présence d’une MRC ou d’une hyperthyroïdie et celle d’une HTAS. Ainsi, la notion d’HTAS secondaire va probablement être réexaminée à l’avenir pour ces deux affections, à la lumière de nouvelles connaissances concernant les mécanismes physiopathologiques mis en jeu.

Physiopathologie des LOC

Lorsque les mécanismes de régulation généraux sont dépassés et qu’une HTAS apparaît, des phénomènes d’autorégulation faisant intervenir la microvascularisation se mettent en place. Les LOC surviennent lorsque ces mécanismes adaptatifs se révèlent déficients, c’est-à-dire lorsque la vasoconstriction consécutive est insuffisante ou excessive (figure 3) [23]. Les organes lésés sont ceux qui présentent un riche réseau artériolaire tels que l’œ le rein et le cerveau.

Les lésions hypertensives cardiaques résultent plus des mécanismes compensateurs répondant à l’augmentation de la PAS que des mécanismes pathologiques décrits ci-dessus. Ainsi, l’hypertrophie myocardique concentrique est une adaptation à la surcharge barométrique chronique exercée sur le cœur. L’hypertrophie myocardique favorise le développement de lésions ischémiques et un dysfonctionnement systolique [6, 21].

3 Diagnostiquer une HTAS

Afin d’identifier les chats atteints d’HTAS, il convient de connaître la population à risque, d’utiliser une méthode de mesure fiable et, enfin, d’interpréter correctement les valeurs obtenues. La méthode de mesure utilisée par les auteurs est détaillée dans le “Pas à pas”(1).

Populations à risque

L’HTAS est principalement rencontrée chez les chats âgés de plus de 12 ans [6, 7, 9, 14, 15]. Une mesure de pression artérielle est donc particulièrement recommandée pour cette population et même conseillée pour tous les animaux âgés de plus de 9 ans [3, 23]. Aucune prédisposition sexuelle n’est avérée [3].

Cette mesure est également indiquée avant la mise en œuvre d’un traitement pouvant induire une HTAS (par exemple, les glucocorticoïdes, la darbépoïétine(2)) [3]. Les chats de plus de 9 ans dont la PAS est comprise entre 140 et 160 mmHg sont particulièrement à risque de développer une HTAS et devraient faire l’objet d’un suivi régulier (par exemple, trois ou quatre fois par an) de leur PAS [2].

De plus, une mesure de la PAS est indiquée lors d’affections connues pour être associées à une HTAS : principalement une MRC, une hyperthyroïdie et un hyper­aldostéronisme primaire, mais aussi un phéochromo­cytome, etc. [4].

Selon les études, 20 à 65 % des chats atteints de MRC sont hypertendus au moment du diagnostic et environ 17 % développent une HTAS au cours du suivi [2, 3, 24, 25]. Une HTAS peut être détectée quel que soit le stade IRIS(International Renal Interest Society) de la maladie rénale et la sévérité de l’HTAS n’est pas corrélée à la mesure de l’azotémie [25, 26]. Parmi les chats atteints d’hyper­thyroïdie, 14 à 23 % présentent une HTAS lors du diagnostic [26, 27]. De plus, dans 25 % des cas, une HTAS peut apparaître dans les 6 mois suivant la mise en place du traitement et la restauration de l’euthyroïdisme [10, 14, 28]. L’hyperaldostéronisme primaire est une dysendocrinie rare, mais probablement sous-diagnostiquée en médecine féline. En l’absence de données chiffrées, il est admis que 50 à 100 % des chats atteints présentent une HTAS [3]. Le phéochromocytome est une tumeur neuroendocrine des cellules chromaffines de la médulla surrénalienne. Très peu de cas sont décrits dans les publications. Toutefois, la sécrétion excessive de catécholamines qui en résulte est à l’origine d’une HTAS [3].

En revanche, chez le chat, il ne semble pas y avoir d’association entre le diabète sucré, le surpoids et la teneur en sel du régime alimentaire et la présence d’une HTAS [6, 20, 18, 22, 25].

Enfin, la PAS doit être mesurée lorsque des lésions d’organe cible ou des signes associés sont mis en évidence, de même lorsqu’une maladie concomitante est suspectée (tableau 3).

Examens clinique et complémentaires

SIGNES CLINIQUES ASSOCIÉS

L’œil est l’organe cible le plus vulnérable face à une HTAS. L’apparition d’une cécité bilatérale aiguë est le signe d’appel le plus fréquent chez le chat, et concerne 40 à 80 % des cas d’HTAS rapportés [7, 14, 15]. Cependant, des lésions de rétino-choroïdopathie hypertensives peuvent passer inaperçues tant que la vision n’est pas clairement diminuée, et ce parfois dans un contexte où la PAS mesurée est inférieure à 160 mmHg lors de la consultation [19]. Réaliser systématiquement un examen du fond d’œil est donc conseillé chez tous les chats à risque (âgés de plus de 9 ans), même lorsque la PAS est inférieure à 160 mmHg (photo 1).

Les symptômes nerveux pouvant refléter une HTAS sont présents chez 14 à 30 % des chats hypertendus [7, 14, 15, 25]. Ils sont généralement associés à des lésions oculaires, ce qui peut perturber les conclusions des tests visuels. Le cortex cérébral et le cerveau postérieur (cervelet et tronc cérébral) sont les parties du cerveau les plus sensibles à une hypertension artérielle, ce qui rend compte du tableau symptomatologique d’une encéphalopathie hypertensive.

Les symptômes qui résultent des lésions d’organe cible oculaires ou neurologiques sont les plus impressionnants pour le propriétaire en raison de leur apparition souvent brutale et de leurs conséquences visibles. Ce sont aussi de véritables urgences vétérinaires, car leurs séquelles peuvent être irréversibles. Pourtant, l’intensité de ces signes n’est pas corrélée à la sévérité de l’HTAS. En effet, ces organes sont sensibles aux augmentations de PAS, particulièrement lorsque celles-ci sont brutales. Ainsi, une hausse rapide vers des valeurs de PAS modérées est potentiellement plus délétère qu’une augmentation progressive vers des valeurs de PAS hautes.

Un souffle cardiaque ou un bruit de galop sont des éléments fréquemment rapportés dans les cas d’HTAS féline (40 à 60 % et 12 à 16 % respectivement) [6, 7, 14]. L’évolution vers une insuffisance cardiaque congestive est rare lors d’HTAS et la plupart du temps d’origine iatrogène (à la suite d’une perfusion excessive notamment).

Enfin, certains symptômes peu spécifiques sont également observés lors d’HTAS tels qu’une polyuro-polydipsie (30 à 50 %), un abattement (16 à 45 %) ou une perte de poids (12 à 40 %) [5, 7, 14]. Il est cependant difficile de savoir s’ils sont dus à une maladie concomitante ou à l’HTAS. Quoi qu’il en soit, la présence de ces signes, ou d’autres plus spécifiques (palpation d’un nodule thyroïdien ou palpation rénale anormale, par exemple) pouvant orienter vers une maladie concomitante, motive une mesure de la PAS.

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

Divers examens complémentaires sont à pratiquer en fonction de la situation clinique (encadré 1).

Interprétation des valeurs de PAS

Quel que soit le matériel utilisé ou l’expérience du manipulateur, la mesure de la PAS peut être influencée par le stress ou l’excitation du chat induits par l’environnement inhabituel que constitue une clinique vétérinaire et les manipulations inhérentes à la procédure. Cet effet pouvant augmenter artéfactuellement la PAS, et fausser l’interprétation des mesures, est nommé “l’effet blouse blanche”, par analogie à la médecine humaine (encadré 2) [1].

La mise en place de bonnes pratiques de mesure de la PAS permettrait de réduire considérablement cet artefact(1), d’où l’importance de standardiser la procédure et de sensibiliser les praticiens à la prudence requise lors de l’interprétation des valeurs obtenues. Afin d’éviter de conclure à tort à une HTAS vraie face à une élévation ponctuelle et conjoncturelle de la PAS due à l’effet blouse blanche, les mesures doivent être répétées et interprétées en fonction du contexte épidémiologique (comme l’âge de l’animal) et clinique (présence ou suspicion de LOC).

En l’absence de biomarqueurs d’HTAS et d’éléments cliniques (fréquence cardiaque, par exemple) discriminants, seule l’existence de LOC permet actuellement de conclure avec certitude à une HTAS vraie [1, 13].

Toute PAS supérieure à 160 mmHg associée à des LOC doit être prise en charge(3).

La mise en évidence d’une PAS supérieure à 160 mmHg en l’absence de LOC doit être contrôlée dans les 7 à 15 jours suivants. Lors du contrôle, la confirmation d’une PAS supérieure à 180 mmHg, même en l’absence de LOC, permet de conclure à une HTAS vraie. La mise en évidence d’une PAS comprise entre 160 et 180 mmHg, en l’absence de LOC, est à interpréter à la lumière du contexte clinique et épidémiologique : le chat fait-il partie de la population à risque ? La mesure paraît-elle fiable ? Le cas échéant, un troisième contrôle est à effectuer 1 mois plus tard [3, 10].

Conclusion

L’HTAS est définie comme une élévation de la PAS au-delà de 160 mmHg lors d’une mesure par méthode Doppler. Au-dessus de cette valeur, il existe un risque d’apparition de lésions secondaires oculaires, nerveuses, rénales et cardiaques. La mesure de la PAS et un examen du fond d’œil sont à inclure systématiquement dans le bilan de santé des chats âgés de plus de 9 ans, à risque d’HTAS. Celle-ci est qualifiée d’isolée si aucune maladie concomitante n’est identifiée à la suite d’une exploration ciblant en priorité la présence d’une MRC ou d’une hyperthyroïdie. Une fois le diagnostic d’HTAS avéré, une prise en charge et un suivi adaptés sont à instaurer.

  • (1) Voir l’article “Physiopathologie et diagnostic de l’hypertension artérielle systémique féline” des mêmes auteurs, dans ce numéro.

  • (1) Voir l’article “Mesurer la pression artérielle systémique chez le chat par la méthode Doppler (ou ultrasonique)” des mêmes auteurs, dans ce numéro.

  • (2) Médicament humain.

  • (3) Voir l’article “Prise en charge d’une hypertension artérielle systémique féline” des mêmes auteurs, dans ce numéro.

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Conflit d’intérêts

Aucun.

Points forts

→ L’hypertension artérielle systémique se définit comme une élévation persistante de la pression artérielle systolique au-dessus de 160 mmHg (méthode Doppler) ou de 140 mmHg (méthode oscillométrique).

→ Elle est plus fréquente chez le chat âgé de plus de 12 ans, mais devrait être systématiquement recherchée chez les chats de plus de 9 ans.

→ L’apparition d’une cécité bilatérale aiguë est le signe d’appel le plus fréquent chez le chat.

→ Elle peut être isolée ou concomitante d’une maladie rénale chronique ou d’une hyperthyroïdie, deux affections également fréquentes chez les chats âgés.

ENCADRÉ 1
Examens complémentaires lors de suspicion d’HTAS

Examen ophtalmologique

La recherche de lésions hypertensives inclut en priorité un examen du fond d’œ et ce même en l’absence d’une anomalie visuelle. En effet, 40 à 100 % des chats hypertendus présentent des lésions d’organe cible (LOC) oculaires, dont certaines peuvent être subcliniques [3-5, 10].

Exploration neurologique

Un examen neurologique complet est conseillé. Dans un contexte d’hypertension artérielle systémique (HTAS), un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) de l’encéphale peut révéler des lésions relativement spécifiques d’une encéphalopathie hypertensive (photo 2). Les études rétrospectives confirment l’atteinte privilégiée du prosencéphale et, dans une moindre mesure, de la fosse postérieure du cerveau [13]. Les lésions ischémiques associées à un œdème vasogénique sont hyperintenses en T2W, et localisées en priorité dans la substance blanche des lobes occipitaux et pariétaux ainsi que dans le tronc cérébral [13].

Exploration rénale

L’exploration rénale est incontournable. En effet, d’une part, le rein est un organe cible de l’HTAS et, d’autre part, la maladie rénale chronique (MRC) pourrait favoriser l’apparition d’une HTAS.

Des examens d’imagerie (radiographies et échographie abdominales) peuvent faire suspecter une néphropathie chronique en mettant en évidence des anomalies telles que des calculs ou des anomalies du contour ou de l’architecture rénale. Une mesure de la PAS et un bilan rénal complet sont alors à effectuer.

Deux tiers des chats hypertendus seraient azotémiques (créatininémie > 177 µmol/l), même si l’augmentation de la créatininémie reste généralement modérée [5, 9, 10, 11]. La mesure de la créatininémie est donc indispensable et doit être couplée à une analyse d’urine complète (bandelette urinaire, mesure de densité urinaire, mesure du rapport protéines sur créatinine urinaires) afin d’évaluer le bilan rénal lésionnel et fonctionnel.

La créatininémie étant un marqueur tardif de l’insuffisance rénale et un paramètre hybride (puisqu’elle dépend aussi de la production endogène, des apports exogènes et du volume de distribution), un dosage de SDMA (symmetric dimethylarginine) pourrait s’avérer plus performant pour mettre en évidence un déficit fonctionnel rénal, notamment chez les animaux ayant une faible masse musculaire [8].

En dernier ressort, une évaluation du débit de filtration glomérulaire permet, lorsqu’elle est possible, de conclure sur un éventuel déficit fonctionnel rénal.

Exploration cardiaque

Une échocardiographie est intéressante pour explorer la présence ou non de lésions cardio-vasculaires hypertensives. Elle peut être couplée à des radiographies thoraciques en cas de troubles respiratoires (tachypnée, polypnée, dyspnée) et à un électrocardiogramme lors de troubles du rythme associés. Les risques de survenue d’une insuffisance cardiaque congestive sont relativement faibles et l’exploration cardiaque n’est en général pas une urgence. Elle est cependant particulièrement conseillée lorsque des lésions oculaires sont présentes. En effet, des lésions de rétino-choroïdopathie hypertensive seraient associées à des lésions cardiaques plus sévères [4].

Environ 75 à 87 % des chats hypertendus présentent des anomalies échocardiographiques typiques telles qu’une hypertrophie ventriculaire concentrique gauche (du septum ou de la paroi libre) [2].

Autres examens complémentaires

La recherche des affections fréquemment associées à une HTAS requiert une prise en charge spécifique. En plus du bilan rénal déjà évoqué, un bilan ionique (natrémie, kaliémie en priorité) et un dosage de la thyroxinémie totale (T4 totale) en font partie. Une échographie des glandes surrénaliennes ou un dosage de l’aldostéronémie sont à envisager dans un second temps en fonction des résultats précédents.

ENCADRÉ 2
Conséquences de l’effet blouse blanche sur la pression artérielle

L’effet blouse blanche est parfaitement défini chez l’homme, mais son origine physiologique reste floue. Il serait dû à une réaction de défense de l’organisme mettant en jeu les systèmes nerveux autonome et central face à un événement stressant. Lors d’une consultation, cet effet pourrait entraîner des augmentations moyennes de 17,6 mmHg de la PAS, pouvant aller dans certains cas jusqu’à 55 mmHg [1, 10]. Aucun phénomène d’habituation à l’environnement ou à la procédure lors de visites répétées ne permettrait de s’affranchir de cet effet. Toutefois, il semble que l’effet blouse blanche ne puisse pas générer des PAS supérieures à 180 mmHg [1, 10].

En médecine humaine, l’hypertension due à l’effet blouse blanche semble refléter une certaine labilité de la PAS pouvant être associée à un risque accru d’apparition de LOC. Cependant, un tel constat n’est pas prouvé en médecine vétérinaire et aucune prise en charge particulière n’est conseillée à l’heure actuelle [3].

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L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

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