40 ans d’évolution et de formation professionnelle des vétérinaires - Le Point Vétérinaire n° 340 du 01/11/2013
Le Point Vétérinaire n° 340 du 01/11/2013

FORMATION CONTINUE

Dossier

Auteur(s) : Hélène Rose

Fonctions : Rédactrice aux Éditions du Point Vétérinaire
Clinique Boivent, 86, rue de la Villette, 75019 Paris

Depuis 40 ans, Le Point Vétérinaire poursuit une même mission : former nos confrères. Pour fêter cet anniversaire, nous avons interrogé cinq de nos collaborateurs réguliers sur le regard qu’ils portent sur la formation vétérinaire, dans les écoles ou au cours de la vie professionnelle. Ils nous font partager leurs motivations, leur parcours, et ce qu’ils entrevoient pour l’avenir de la profession.

« Je suis attachée à transmettre des informations de qualité. »

Isabelle Testault

CEAV en médecine interne des animaux de compagnie – Présidente du Geca

Cas référés en cardiologie, en échographie et en médecine interne, CHV Atlantia, 22, rue René-Viviani, 44200 Nantes

En tant que formatrice, quelles sont vos motivations ?

J’aime beaucoup l’idée de transmettre des connaissances. À ma sortie de l’école, j’ai été chargée de consultation pendant 3 ans, et le côté pédagogique m’a beaucoup plu. J’avais peur de le perdre en partant travailler en clientèle. Mais participer à la formation postuniversitaire de mes confrères m’a permis de le conserver ! Chercher à transmettre le meilleur est une bonne stimulation pour continuer à creuser la bibliographie et à se tenir au courant des dernières avancées. Je n’ai finalement jamais interrompu mes activités de formatrice, que ce soit au travers de cours de cardiologie ou de consultations spécialisées dans les écoles nationales vétérinaires, de l’encadrement de nombreux stagiaires dans le cadre du certificat d’études approfondies vétérinaires, ou de conférences et travaux pratiques à destination de confrères.

L’enseignement dans les écoles a-t-il évolué ?

De nos jours, les objectifs pédagogiques sont clairement définis. Les cours sont mieux nivelés et chaque intervenant sait exactement ce qu’il doit transmettre. Ces derniers sont devenus des exercices d’enseignement pointus, pour lesquels il est nécessaire de soigner la forme, avec des présentations PowerPoint, enrichies de photos et de vidéos, et d’actualiser en permanence le fond, pour délivrer aux étudiants des références conformes aux dernières données acquises de la science.

Les progrès de l’informatique jouent-ils un rôle ?

Aujourd’hui, il y a un tel accès à la connaissance via Internet ! J’ai acheté mon premier ordinateur pour rédiger ma thèse en 1992. À l’époque, il fallait commander des articles en avance à la bibliothèque pour constituer sa bibliographie. Et on se référait à quelques “bibles”, pour présenter des cas cliniques, par exemple. Comme toute ma génération, je m’y suis adaptée progressivement. Pour les étudiants actuels, c’est un réflexe d’aller y chercher des informations.

En parallèle de l’informatisation, notre matériel d’imagerie a beaucoup évolué, ce qui permet de faire progresser les connaissances. À titre d’exemple, l’échocardiographie en mode Doppler était confidentielle il y a 20 ans, elle est devenue plus courante à présent.

Est-ce facile d’adapter son discours pour les praticiens ?

L’auditoire n’est jamais totalement homogène, il faut savoir répondre au pied levé ! Les formations proposent souvent des niveaux, mais les praticiens ont parfois du mal à s’autoévaluer… Je compare les formations continues en échographie à la pratique d’un instrument de musique. Il faut faire ses gammes : après un week-end de cours, il est nécessaire de s’entraîner régulièrement en clinique… Les images sont plus difficiles à réaliser qu’à interpréter. Je cherche toujours à obtenir une image parfaite, en termes de beauté et de qualité de ce qui s’y voit. Pour moi, obtenir de belles images est une vraie satisfaction et j’essaie de transmettre cette vision qualitative.

Que pensez-vous de l’évolution de l’offre de formation disponible ?

Je trouve que la qualité des formations proposées par l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie a nettement augmenté ces dernières années. Les groupes sont plus ouverts, les intervenants se sont renouvelés et leurs présentations reposent de plus en plus sur les données de l’evidence based medicine. Auparavant, chacun présentait ce qu’il connaissait. Internet a révolutionné l’accès aux connaissances et permet de détailler les présentations. La mission de ceux qui communiquent est de faire le point sur leur sujet de prédilection pour leurs confrères, et je trouve qu’à ce titre Le Point Vétérinaire apporte de bonnes synthèses actualisées.

Quel regard sur la profession vous donne votre travail en centre hospitalier vétérinaire ?

Je crois que les centres hospitaliers et les structures spécialisées(1) répondent à une demande des vétérinaires référents et de leurs clients, qui souhaitent que leurs animaux reçoivent des soins spécialisés. La médecine généraliste préventive et le travail de dépistage restent fondamentaux, et il me semble qu’il y a de la place pour tous dans la chaîne de soins. L’intérêt de nos patients est que nous travaillions tous en bonne intelligence.

« Nos étudiants s’internationalisent ! »

Hervé Pouliquen

Diplomate ECVPT – Directeur des formations vétérinaires – Professeur de l’Unité de pharmacologie et toxicologie

École nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l’alimentation de Nantes Atlantique Oniris, BP706 44307 Nantes Cedex 3

Quelles initiatives prenez-vous pour aider les étudiants dans leurs choix professionnels ?

Depuis 2 ans, la direction des formations vétérinaires organise, pour les étudiants de quatrième année, un après-midi “speed dating” avec des praticiens d’horizons variés. Cette formule interactive et dynamique répond à une demande des deux côtés, et aide les étudiants à choisir leur secteur d’approfondissement pour leur cinquième année. Nous avons instauré aussi des conseils de perfectionnement. Des représentants des étudiants et des enseignants, et des professionnels se regroupent à parts égales pour discuter des évolutions de la profession et essayer d’y adapter la formation.

D’après vous, les étudiants ont-ils changé ces dernières années ?

Si les classes préparatoires ont fusionné, en revanche, les concours A, ATB, B, C et D offrent toujours de la mixité. Je défends le fait que les écoles vétérinaires formentdes généralistes, possédant tous le même diplôme, et je ne voudrais pas que cela change pour des raisons économiques.

Dans l’ensemble, nos étudiants sont intéressés, intéressants, polis et respectueux. La féminisation croissante de la profession n’a pas modifié l’enseignement. Seules quelques initiatives ponctuelles se sont ajoutées, à la demande des étudiantes, comme une conférence avec l’UFR de médecine sur les risques pour une femme enceinte qui continue à travailler.

Leur formation ouvre-t-elle les étudiants au monde extérieur ?

L’internationalisation des étudiants est, à mon sens, une évolution récente. Tous nos étudiants effectuent maintenant un stage obligatoire de 6 semaines à l’étranger, comme cela se pratique dans de nombreuses autres écoles. Pour les y aider, nous avons développé des partenariats avec d’autres écoles vétérinaires, des cliniques, et nous les guidons pour obtenir des bourses. S’ils ont un peu grincé des dents au départ, aujourd’hui, les étudiants sont ravis et en redemandent.

Les enseignants sont maintenant davantage habitués à travailler en anglais, notamment pour préparer les diplômes des collèges européens ou américains. L’école envisage de mettre en place un semestre clinique en anglais pour des étudiants étrangers. À notre grande surprise, des étudiants français se sont montrés très motivés et pourraient rejoindre les étudiants étrangers. Ces derniers sont nombreux à Nantes et, cette année scolaire, nous avons même dû leur refuser l’accès à certains secteurs cliniques par manque de places.

Comment évoluent les matières enseignées ?

Sur les 3 premières années, nous avons réaménagé les enseignements théoriques. Plutôt que d’organiser les unités de valeur (UV) par disciplines, comme la zootechnie ou la reproduction, elles ont été regroupées pour un enseignement par espèces. Nous essayons d’apporter les connaissances théoriques en fonction de l’évolution de la pratique des étudiants. Nous avons la chance que des enseignants de disciplines très différentes s’entendent bien et comprennent l’intérêt transversal de cette organisation. Nous avons mis en place une UV de gestion, communication et ressources humaines en partenariat avec Hill’s. Une salle de consultation équipée d’une caméra a été installée. Les étudiants seront filmés et pourront ensuite jauger leur savoir-être.

Quelle est aujourd’hui la place de l’informatique à Oniris ?

De plus en plus d’enseignants mettent leur cours en ligne sur la plateforme pédagogique, ainsi que des questionnaires d’autoévaluation ou autres outils. Nous souhaitons que chaque étudiant soit dans une logique professionnelle, au coeur de sa propre formation.

À la rentrée dernière, nous avons créé un passeport de compétences pour le stage infirmier de troisième année : une centaine de gestes techniques à acquérir y sont listés. Ce sont des actes sélectionnés par les enseignants des différentes matières cliniques. Les étudiants pourront remplir ce document de n’importe quel ordinateur. En fin d’année, un premier bilan nous montrera si nous devons ajuster les objectifs. Cela représente un changement de mentalité pour les enseignants, qui ne notent plus directement les élèves. En quatrième et en cinquième année, les encadrants cliniques évaluent les connaissances médicales, mais aussi le comportement, la motivation, l’habileté manuelle de chaque étudiant, avec un système de notes lettrées. Des épreuves s’effectuent par informatique, et les étudiants évaluent eux aussi l’ensemble des enseignements et des examens, selon les mêmes critères.

Une adresse e-mail est attribuée à chaque étudiant le temps de sa scolarité. Avec l’appui du Conseil supérieur de l’Ordre des vétérinaires, une adresse e-mail unique, qui fonctionnera jusqu’à la retraite, voire au-delà, a aussi été instaurée. Elle devrait permettre de suivre plus facilement le devenir des étudiants après leur sortie de l’école.

« La pathologie comparée est une source de richesses au quotidien. »

Renaud Maillard

Diplomate ECBHM

Maître de conférences en pathologie des ruminants à l’ENV de Toulouse, 23, chemin des Capelles, 31076 Toulouse Cedex 03

La formation initiale a-t-elle beaucoup changé, selon vous ?

Quand j’ai intégré, en 1979, les étudiants ne sortaient des écoles que pour aller faire de la pique, dès la première année, avec la bienveillance des enseignants… Notre formation pratique dépendait du compagnonnage d’un praticien et du petit nombre de bovins présents dans les écoles. Chacun est le produit de son époque. Je trouve très bien que la formation des jeunes repose de plus en plus sur des projets tutorés et sur des stages. Ce serait intéressant d’aller plus loin, sur le modèle des écoles de commerce. Les travaux dirigés ou cliniques pourraient être plus denses pendant les quelques mois passés à l’école, avec une implication forte des enseignants, puis les étudiants suivraient de longs stages d’apprentissage pour acquérir un savoir-faire humain et technique, et reviendraient pour quelques réajustements. Ce système permettrait aux enseignants-chercheurs de dégager du temps sur l’année scolaire pour leurs recherches, ce qui est compliqué actuellement.

À mon avis, la classe préparatoire est un point essentiel à réformer. Elle pénalise ceux qui choisissent d’étudier en France. Il serait temps de mieux l’intégrer au cursus et d’adapter les enseignements en conséquence.

Vous semblez accorder beaucoup d’importance à la transmission orale ?

Un cours magistral fait souvent plus plaisir à celui qui le donne qu’à celui qui le reçoit. Mettre l’ensemble des cours sur l’intranet, en libre-service pour les étudiants, avec des contrôles réguliers, est un bon moyen de les responsabiliser dans leur formation théorique. En parallèle, cela dégage plus de temps pour que l’enseignant et ses élèves travaillent ensemble en clinique, et s’intéressent directement aux animaux ou aux travaux dirigés pour les disciplines non cliniques.

Le côté humain est important. Notre métier repose sur l’expression orale, sur la capacité à expliquer correctement ce qu’on voit. Je regrette, d’ailleurs, que toutes les épreuves orales aient été supprimées. En dehors des abus de certains professeurs, elles formaient à une réalité du terrain. Même l’examen de propédeutique se déroule à l’écrit, alors que, pour moi, il nécessite juste une vache, un étudiant et un enseignant !

La féminisation de la profession a-t-elle eu un impact en rurale ?

C’est le Rompun® qui a le plus changé les pratiques en rurale. Plus que la force physique, la volonté et la résistance sont essentielles, et les femmes s’en sortent aussi bien que les hommes. Je crois que c’est surtout au niveau des mentalités que la féminisation a changé pas mal de choses. Au début des années 1970, les femmes représentaient 10 % des promotions, alors qu’aujourd’hui elles avoisinent les 80 %. Il y a 30 ans, la présence de femmes entraînait parfois des plaisanteries plus ou moins fines en milieu rural, ou un certain scepticisme, et la canine en milieu rural a été une porte d’entrée pour elles. Avec le temps, tout le monde s’y est fait, même s’il subsiste, très rarement, un certain sexisme.

La modification du recrutement, avec l’engouement pour le salariat, est plutôt une question de génération, avec l’apparition de la gestion sociale de l’emploi dans notre profession.

Votre expérience en entreprise a-t-elle modifié votre regard sur l’enseignement ?

Pendant 12 ans, j’ai été responsable technique pour des laboratoires pharmaceutiques. Quatre jours sur 5, j’ai parcouru la France en allant à la rencontre des éleveurs de porcs et de bovins et de leurs vétérinaires. Cette période a été très enrichissante sur les plans professionnel et personnel. J’ai appris à m’adapter à un public varié, et cela m’a donné des idées en pathologie comparée et en pathologie collective. La formation doit reposer sur des têtes bien remplies, capables d’adapter ensuite leurs connaissances sur le terrain.

Participez-vous aussi à la formation continue des praticiens ?

Je suis membre des comités de rédaction du Point Vétérinaire et du Bulletin des GTV, et je participe aux journées de formation nationales et départementales. Les groupements techniques vétérinaires couvrent un vaste champ d’activités, avec de nombreux tandems entre praticiens et enseignants. L’obligation morale de formation continue me semble une bonne chose… D’ailleurs, je suis retourné à l’enseignement pour continuer à apprendre ! Être formé en pathologie comparée est une chance formidable pour les vétérinaires, car c’est une source d’inspiration pour développer de nouvelles techniques et enrichir le quotidien.

Lors des congrès et des réunions professionnelles sont présents régulièrement les représentants d’une majorité de cabinets de rurale, qui sont intéressés pour aller de l’avant. Le découplage risque cependant de poser de gros problèmes, d’autant qu’on a donné de l’autonomie aux éleveurs sur un certain nombre d’actes et qu’il sera difficile de revenir en arrière..

« Le propriétaire et son animal doivent rester au coeur de notre métier. »

Christophe Bille

CEAV en médecine interne des animaux de compagnie

Cas référés en anesthésie, en médecine interne et en réanimation, CHV des Cordeliers, 29, avenue du Maréchal Joffre, 77100 Meaux

Comment percevez-vous l’attitude de la profession vis-à-vis de la formation ?

J’ai travaillé dans beaucoup de structures canines, toutes différentes les unes des autres, avant d’arriver en centre hospitalier vétérinaire, et j’ai le sentiment que, partout où je suis passé, la formation comptait. J’ai toujours vu des livres et des journaux, des confrères motivés pour assister à des conférences, et je ne pense pas avoir sélectionné un type de structure particulier. J’ai l’impression que continuer à se former est inscrit dans nos gènes !

Qu’est-ce qui vous motive pour collaborer à des revues de formation ?

Que ce soit comme auteur ou comme relecteur, participer à des articles scientifiques est un moyen efficace de maintenir mes propres connaissances à jour. Les différences de points de vue sont intéressantes, elles obligent à argumenter, voire à changer d’avis, d’autant que, pour les publications internationales, il y a souvent plusieurs allers-retours entre l’auteur et les relecteurs : ces échanges sont enrichissants.

Je trouve d’ailleurs le travail de relecteur plus difficile qu’il en a l’air, y compris pour les articles de synthèse : il faut se mettre à la place du lecteur, estimer ce qu’il attend de l’article et ne pas censurer le rédacteur juste parce qu’on n’aurait pas abordé les choses de la même manière. C’est une sorte de pouvoir, dont il ne faut pas abuser, chacun a le droit d’exposer son point de vue.

Qu’est-ce qui, selon vous, a changé ces dernières années ?

Avec la révolution Internet, l’accès à l’information est aujourd’hui quasi illimité. Il suffit de s’abonner pour recevoir les dernières publications internationales régulièrement. Mais je pense qu’une autre révolution mérite d’être soulignée, celle des compagnies low cost ! À présent, chacun peut se rendre à n’importe quel congrès européen pour moins de 150 €. Le trajet revient moins cher que les frais d’inscription. C’est assez facile à organiser, même si la maîtrise de la langue anglaise reste un frein. Il me semble que les participants français relaient de manière satisfaisante les informations délivrées, que ce soit à l’échelon national ou régional.

Vous êtes diplômé depuis 10 ans. Quel regard portez-vous sur votre formation initiale ?

Ce sont mes professeurs qui m’ont appris à travailler comme je le fais aujourd’hui. Ils ne m’ont pas caché qu’ils ne m’enseignaient pas tout, qu’il faudrait que je complète ma formation par moi-même. Il y a beaucoup trop de choses à apprendre pour que cela tienne en 5 ans. Je me suis inscrit au certificat d’études approfondies vétérinaires de médecine interne 3 ans après ma sortie d’école et j’ai apprécié le recul que cela m’a donné. Face aux connaissances qui évoluent de mois en mois, le rôle d’une école est de donner aux étudiants une démarche pour apprendre à se former.

Vos impressions pour l’avenir ?

Revenir dans les écoles vétérinaires pour poursuivre son cursus universitaire est assez difficile à ce jour, mais je suppose que l’accès à la spécialisation va se démocratiser en France. Les collèges européens se développent dans les écoles, notre génération est en train d’ouvrir la voie. Mais, au-delà des diplômes, je trouve important que le propriétaire et son animal restent au coeur de notre métier, et que ceux qui habitent à l’écart des grandes villes ne soient pas oubliés. Je tiens d’ailleurs à saluer le travail de nos confrères qui exercent en rurale..

« L’une de nos missions : présenter tous les métiers possibles aux étudiants. »

Gilles Bourdoiseau

Diplomate EVPC

Directeur général adjoint de VetAgro Sup, professeur de parasitologie-maladies parasitaires, Campus vétérinaire de Lyon, 1, avenue Bourgelat, 69280 Marcy-l’Étoile

Jeanne-Marie Bonnet-Garin

Responsable de communication de VetAgro Sup, professeure de physiologie-pharmacodynamie-thérapeutique

Campus vétérinaire de Lyon, 1, avenue Bourgelat, 69280 Marcy-l’Étoile

Selon vous, le profil des étudiants a-t-il changé depuis la modification des classes préparatoires et la fusion de l’ENV de Lyon avec une école d’ingénieurs agronomes ?

Même si quelques enseignements ont été centralisés depuis la fusion, la formation des vétérinaires et celle des ingénieurs agronomes restent bien distinctes, et les diplômes très spécifiques. La motivation des étudiants vétérinaires est extrêmement importante, autour d’un métier passion, et leur profil n’a pas changé. Les jeunes sélectionnés sont toujours aussi brillants.

Comment évolue la transmission des connaissances ?

Nous sommes en discussion étroite avec des représentants de la profession, pour adapter notre enseignement à leurs attentes, comme les autres écoles vétérinaires. Il y a 40 ans, les cours étaient très théoriques, en amphithéâtre. Aujourd’hui, l’enseignement s’attache plus à la pratique et à la clinique. En physiologie, par exemple, pour intéresser les étudiants, les cours mêlent l’aspect fondamental et la pathologie.

Sur VetoTice, notre plateforme informatique d’enseignement, nous mettons à disposition des étudiants l’ensemble de leurs cours théoriques et dirigés, au fur et à mesure de leur parcours (possibilité d’avoir accès aux enseignements des années antérieures), ainsi que des quiz, des exercices de diagnose, des examens ou des questionnaires à choix multiples blancs. Les enseignants peuvent ainsi prendre connaissance de ce qui a déjà été transmis dans d’autres matières, pour éviter les doublons, et mieux s’accorder sur le contenu des enseignements modulaires et des examens communs. Ils indiquent les sites Internet adaptés à chaque discipline et mettent de la bibliographie à disposition afin que les étudiants puissent y puiser des informations complémentaires. Ces derniers évaluent les enseignements au moyen de questionnaires électroniques dont les résultats sont transmis aux enseignants concernés et discutés avec les étudiants. L’évaluation des 3 premières années est quasi finie, celle des formations cliniques des 4A et 5A en cours.

Les étudiants montrent-ils des choix d’orientation précis ?

La palette de métiers envisageables à la sortie est large, et notre mission est de présenter ces possibilités aux étudiants, qui souvent ne les connaissent pas ou mal en arrivant à l’école. Même pour ceux qui pensent avoir une voie toute tracée en clientèle !

Nous avons une politique volontariste, avec des conférences, des journées métiers, des stages obligatoires dans différentes filières pour faire découvrir aux étudiants les différentes facettes du métier de vétérinaire. En cinquième année, outre les filières canine, rurale et équine “pures”, nous avons mis en place des filières mixtes : les étudiants peuvent combiner des enseignements cliniques de canine et d’équine, pour s’adapter à l’exercice en zones périurbaines, par exemple, ou mêler la canine et la rurale. C’est parfois un peu difficile en termes de gestion des emplois du temps, mais les retours semblent montrer que cela fonctionne : les étudiants ayant choisi la filière canine pure sont passés de 56 % (2011) à 37 % (2012) grâce à cette offre de formation plus large.

Avez-vous l’impression que les étudiants cherchent à prolonger leur formation initiale ?

Beaucoup d’étudiants semblent montrer un engouement pour la médecine d’excellence. Dans les années 1970-1980, ils étaient sans doute un peu plus insouciants en sortant de l’école. Aujourd’hui, ils souhaitent être mieux armés face aux exigences des propriétaires et à la concurrence pour entrer dans certaines grosses structures. Après leur cinquième année, ils cherchent à faire un internat, voire un résidanat. Beaucoup travailleront pourtant dans des clientèles où les vétérinaires restent polyvalents. La réalité de terrain est formatrice et permet à chacun de mieux cibler les manques dans sa formation, mais il est parfois difficile de revenir dans le moule universitaire après l’avoir quitté.

Encouragez-vous les contacts avec d’autres écoles ?

Les étudiants peuvent accéder à une plus grande diversité de connaissances qu’il y a 30 ans et le programme est très dense, même si une année de plus a été ajoutée au cursus. Afin de leur donner les atouts pour s’ouvrir à différents métiers, outre la mise en place de cours de communication et de gestion de clientèle, nous avons développé des partenariats avec d’autres écoles de l’agglomération lyonnaise. Dans le cadre du Collège des hautes études Lyon science, ils vont pouvoir s’inscrire à des modules de l’École normale supérieure, de l’École centrale, de l’Institutde sciences politiques, et du Conservatoire national supérieur de musique et de danse. Nous allons également accueillir des étudiants de ces établissements sur différents modules de notre cursus. Pour stimuler la créativité de nos étudiants et leur donner l’“esprit d’entreprendre”, nous les encourageons à participer à un concours d’entrepreneuriat “Campus création”, qui sélectionne des projets concrets et innovants proposés par les jeunes, tout en leur fournissant un parcours global d’initiation et de soutien à l’entrepreneuriat. Ces initiatives participent d’un esprit d’ouverture vers d’autres milieux, d’autres cultures.

  • (1) NDLR : Les instances de l’Ordre travaillent à élaborer de nouveaux codes définissant l’activité des différentes structures.

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