Un cas d’hématurie intermittente chez une lapine - Le Point Vétérinaire expert canin n° 330 du 01/11/2012
Le Point Vétérinaire expert canin n° 330 du 01/11/2012

PATHOLOGIE DE LA REPRODUCTION DES NAC

Cas clinique

Auteur(s) : Adeline Linsart*, Marion Tissier**

Fonctions :
*Centre hospitalier vétérinaire Saint-Martin
Unité NAC
Unité NAC
275, route Impériale
74370 Saint-Martin-Bellevue
**Centre hospitalier vétérinaire Saint-Martin
Unité NAC
Unité NAC
275, route Impériale
74370 Saint-Martin-Bellevue

L’hématurie constitue un signe d’appel fréquent d’une atteinte utérine chez la lapine âgée non stérilisée. L’ovariohystérectomie avant l’âge de 2 ans des lapines de compagnie permet de prévenir bon nombre de ces affections.

Une lapine typée bélier non stérilisée de 6 ans et demi est présentée en consultation pour une hématurie intermittente.

CAS CLINIQUE

1. Commémoratifs et anamnèse

La lapine est détenue dans une cage en métal de taille moyenne (100 x 50 x 50 cm) et est sortie deux fois par jour dans l’appartement. Elle est nourrie avec une alimentation de qualité médiocre à base d’un mélange de graines (mélange de graines “Lapins et Rongeurs” disponibles en grande surface), de foin de mauvaise qualité et de légumes et de fruits peu variés (carottes et pommes essentiellement). Elle n’est ni vaccinée, ni vermifugée. La lapine n’a jamais été mise à la reproduction et n’a pas été en contact avec d’autre lapin.

Le propriétaire décrit plusieurs lactations de pseudo-gestation et des épisodes récurrents de diarrhée évoluant depuis plusieurs semaines. Il observe également des traces de sang au sein d’urines jaunes depuis plusieurs mois. Un traitement antérieur à base de marbofloxacine (Marbocyl®) (schéma posologique non connu), instauré par le vétérinaire traitant, n’a pas permis la disparition durable de l’hématurie.

2. Examen clinique

À l’admission, un état de maigreur marqué est noté (1,960 kg pour une note d’état corporel de 2/5, avec un poids idéal estimé à 2,5 kg). Les reliefs osseux, notamment au niveau des lombes, du bassin et des scapulas, sont aisément palpables (fonte musculaire).

Une masse indurée, non douloureuse à la palpation, de forme ovale et de contour régulier est palpée en région utérine à travers l’abdomen. Le jour de l’examen clinique, aucune sécrétion lactée n’est mise en évidence aux mamelles bien que celles-ci soient hypertrophiées et œdématiées. Le reste de l’examen clinique ne présente pas d’anomalie.

L’association d’une hyperplasie mammaire et d’une masse abdominale caudale indurée chez une lapine âgée non stérilisée évoque en premier lieu une tumeur utérine. Toutefois-, une affection de l’appareil urinaire est également possible (cystite, tumeur vésicale). En effet, la masse palpée peut aussi évoquer une vessie indurée associée à une cystite chronique (la masse est dans le cas présent très ronde, lisse et en position très caudale, évoquant une vessie indurée) ou à des urolithiases.

3. Examens complémentaires

Un examen échographique abdominal est réalisé. La vessie est repoussée caudalement par une masse craniale d’environ 1,7 cm de diamètre. Le parenchyme de cette masse est dense, hyperéchogène et calcifié. Cette masse est située en continuité de la corne utérine droite (photo 1). La paroi utérine est irrégulière, le corps bifide de l’utérus présente un contenu liquidien. La cystocentèse ne peut être effectuée en raison du faible volume vésical. L’examen ne met pas en évidence d’autre masse ou remaniement des organes et nœuds lymphatiques abdominaux (notamment nœuds lymphatiques iliaques normaux).

L’absence d’analyse d’urines ne permet pas d’écarter définitivement une origine vésicale aux saignements rapportés par la propriétaire. Cependant, la nature de cette hématurie (trace de sang dans des urines jaunes) et la confirmation échographique d’une anomalie utérine, associée à des lésions du tissu mammaire, sont très en faveur d’une tumeur utérine.

4. Traitement

Un bilan d’extension est proposé dans un premier temps (clichés radiographiques thoraciques, deux incidences) mais il est refusé par le propriétaire pour des raisons économiques.

Un bilan biochimique préopératoire est réalisé (tableau). Une augmentation modérée des valeurs de l’urémie et de la calcémie ionisée est notée (liée au métabolisme calcique particulier du lapin). Une urémie élevée sans majoration de la créatinémie peut être corrélée à un état de déshydratation mais l’existence concomitante d’une hypercalcémie évoque une insuffisance rénale débutante.

Une ovario-hystérectomie est préconisée. La lapine est prémédiquée avec une benzodiazépine (midazolam, Midazolam Panpharma®(1), 0,5 mg/kg) et un dérivé opioïde µ antagoniste (butorphanol, Dolorex®, 0,5 mg/kg) par voie intramusculaire, puis induite à la kétamine (Imalgène– 1 000®, 2 mg/kg) par voie intraveineuse (cathéter intraveineux 24 G posé à la veine saphène externe). Un relais à l’isoflurane par masque est ensuite instauré pour la maintenance anesthésique. La fluidothérapie (chlorure de sodium à 0,9 % tiédi) peropératoire est maintenue à 5 ml/kg/h à l’aide d’un pousse-seringue.

Après laparotomie médiane, une masse plurinodulaire d’environ 2 cm de longueur, englobant la paroi de la corne utérine droite, est mise en évidence. Des nodules fermes de petite taille sont également visibles sur la corne gauche (photo 2). Une analyse histologique de l’utérus et de la masse retirée est demandée.

La plaie de laparotomie est suturée à l’aide d’un surjet des plans musculaire (Monosyn® déc 2) et sous-cutané (Monosyn® déc 2) et d’un surjet intradermique du plan cutané (Monosyn®déc 1,5). De la colle cyanoacrylate est déposée sur la plaie. Aucun pansement n’est mis en place, ces derniers étant souvent source d’inconfort chez le lapin et à l’origine d’ulcérations postopératoires.

5. Suivi postopératoire

La lapine est réveillée en couveuse pédiatrique sous oxygénothérapie (masque placée sur la tête de la lapine jusqu’à son réveil complet, qui survient une vingtaine de minutes après la fin de l’intervention) (photo 3). De la morphine (0,5 mg/kg/4 h, Morphine Lavoisier®(1)) est administrée par voie sous-cutanée, 2 heures après le butorphanol (Dolorex®). La fluidothérapie intraveineuse est maintenue jusqu’au réveil complet de l’animal. Une fois réveillée, la lapine est réalimentée et réhydratée par le biais de gavages (Oxbow Critical Care®) (encadré). Un traitement stimulant la reprise du transit digestif est instauré par voie sous-cutanée (Azantac®(1), ranitidine, 2 à 8 mg/kg, trois fois par jour, et Primpéran®(1), métoclopramide, 0,5 mg/kg, trois fois par jour).

La lapine est rendue à ses propriétaires le lendemain de l’intervention. Un traitement antibiotique et analgésique est prescrit (enrofloxacine, Baytril®, 10 mg/kg deux fois par jour per os et tramadol, Contramal 100 mg/ml®(1), 5 mg/kg deux fois par jour per os) pendant 5 jours.

Un contrôle de la plaie est effectué 10 jours plus tard afin de s’assurer de la bonne cicatrisation cutanée et musculaire et de la disparition de l’hématurie. La lapine est en bon état général, elle se réalimente correctement et n’a pas présenté de troubles du transit secondaires à l’intervention.

L’analyse histologique de la masse révèle un adénocarcinome utérin : présence d’éléments néoplasiques, cubiques à noyau ovalaire, atypies cytonucléaires et plusieurs cellules en division visibles (photo 4). Le tissu est également remanié par de la nécrose.

Un mois après l’intervention, la propriétaire rapporte une nette amélioration de l’état général de la lapine (réapparition du comportement exploratoire et du comportement de jeu). Plusieurs mois après, aucune nouvelle lésion mammaire n’est identifiée et les troubles du transit ne sont pas réapparus.

DISCUSSION

1. Hématurie vraie versus coloration des urines par la porphyrine

Une démarche rigoureuse doit être entreprise lors de l’exploration d’une hématurie. La coloration normale des urines chez le lapin peut s’étendre du jaune clair limpide à l’orange-marron foncé, voire au rouge, en fonction de l’excrétion en pigments porphyriques (photo 5). En effet, la porphyrinurie physiologique est modifiée en cas de consommation de végétaux riches en pigments ou en β-carotène tels que le pissenlit, la betterave ou le persil [5, 10]. Un stress ou une antibiothérapie (gentamicine, tiamuline) peuvent également modifier la couleur des urines. L’anomalie est alors intermittente et ne persiste que pendant la durée de l’exposition [5, 10]. Elle est d’ailleurs plus marquée chez le mâle. Le régime alimentaire du lapin, son mode de vie et les traitements antérieurs doivent ainsi être explorés. En cas de doute, la centrifugation d’urines fraîchement récoltées et la recherche d’hématies dans le culot permettent de confirmer ou non l’hématurie. Le recours à la lampe de Wood constitue une solution alternative à la différenciation de l’hématurie vraie versus porphyrinurie dans la mesure où les pigments porphyriques sont fluorescents à la lumière ultraviolette [5].

En présence d’une hématurie avérée, le moment de survenue du saignement au cours de la miction est un élément diagnostique important. Cela est difficile à objectiver chez le lapin car la miction n’est pas facile à observer, mais l’aspect des urines est un bon indicateur. Une hématurie permictionnelle, qui va se traduire chez le lapin par des urines uniformément rouges, est en faveur d’une atteinte rénale ou systémique alors qu’une hématurie apparaissant en fin de miction est davantage en faveur d’une atteinte vésicale (en pratique, les premières mictions peuvent avoir un aspect normal et les dernières être teintées de sang). Dans certains cas, plutôt qu’une coloration homogène rouge orangé des urines, des petits caillots sanguins au sein d’urines normales sont mis en évidence. Ce signe évoque fortement une atteinte urétrale ou vaginale. Décelé chez une lapine non stérilisée, il doit amener à rechercher une atteinte de l’appareil reproducteur, les tumeurs utérines étant prépondérantes.

Dans le cas présenté, la sémiologie des saignements mis en évidence dans les urines était en faveur d’une atteinte urétrale ou vaginale. Chez cette lapine non stérilisée, l’association de lésions mammaires à des saignements intermittents observés dans les urines a conduit à privilégier l’hypothèse d’une tumeur utérine. L’analyse d’urines aurait idéalement permis d’écarter une atteinte du tractus urinaire (sémiologie peu en faveur), mais n’a pas été rendue possible en raison de la petite taille de la vessie au moment de la cystocentèse.

2. Origine de l’hématurie

Les atteintes utérines constituent ainsi une cause majeure d’hématurie chez la femelle non stérilisée. En effet, l’hématurie est souvent rapportée lors d’hyperplasie endométriale, d’adénocarcinome utérin ou de thrombus endométrial [12]. Les affections urinaires (cystite bactérienne et pyélonéphrite, urolithiases, etc.) sont également fréquentes et ne doivent pas être négligées (figure). Une analyse d’urines complète après prélèvement par cystocentèse est indiquée si l’examen clinique oriente vers une atteinte vésicale ou rénale. Un cliché radiographique permet d’exclure une calciurie excessive, la présence de calculs (le plus souvent, les calculs urinaires du lapin sont constitués de sels de calcium radio-opaques) étant à l’origine de l’hématurie. Plus rarement, une atteinte systémique est à l’origine de l’hématurie (coagulation intravasculaire disséminée [paranéoplasique, sepsis, etc.], intoxication aux anticoagulants notamment) [5, 6]. Une dégradation de l’état général est alors présente.

Dans ce cas, le recours à l’examen échographique abdominal a permis la mise en évidence d’une atteinte utérine et la réalisation d’un bilan d’extension (lors d’adénocarcinome utérin, les métastases de voisinage sont fréquentes). Il aurait également pu permettre une cystocentèse échoguidée si le volume vésical avait été plus important (risque de lésions iatrogènes élevé lors de cystocentèse sur une vessie très peu remplie).

3. Prévalence des affections utérines

Une hématurie chez une lapine de compagnie non stérilisée doit évoquer en priorité une atteinte utérine. La présence concomitante de signes d’altération de l’état général est possible quelle que soit l’étiologie de l’hématurie. La chronicité des signes rapportés (fonte musculaire, symptômes évoluant depuis plusieurs mois) associée à un âge avancé chez une lapine entière conduit à suspecter un phénomène tumoral.

L’hyperplasie endométriale constitue l’atteinte utérine la plus fréquemment observée. Elle affecte les lapines d’âge moyen et est bénigne. Comme lors d’adénocarcinome utérin, une hématurie intermittente et une baisse de l’état général (douleur, anémie) peuvent être observées. La seconde affection utérine diagnostiquée chez la lapine est l’adénocarcinome utérin. Il peut être associé à une hyperplasie endométriale [13]. Cette dernière est considérée par certains auteurs, comme une lésion précancéreuse [14].

Environ 60 à 80 % des lapines de plus de 6 ans seraient concernées par l’adénocarcinome utérin [10, 12]. Certaines races (argenté français, havane, néerlandais) seraient plus représentées [10]. Les changements liés à l’âge (augmentation de la teneur en collagène et diminution de la teneur en cellules de l’endomètre) et à l’imprégnation hormonale (œstrogènes et progestérone) favoriseraient l’apparition de la tumeur [2, 10]. Les mécanismes conduisant à l’adénocarcinome utérin sont mal connus et différents schémas pathogéniques doivent coexister car tous les adénocarcinomes ne présentent pas les mêmes caractéristiques histologiques (adénocarcinome tubulaire ou papillaire) ou immuno-histochimiques (présence variable des récepteurs α aux œstrogènes et à la progestérone) [10]. L’adénocarcinome utérin est diagnostiqué chez des lapines d’âge variable, parfois dès 2 ans [14]. Le développement tumoral et les métastases, rares, sont observés seulement dans les cas avancés.

La lapine présentée dans ce cas était âgée de 6 ans et n’avait pas de métastases régionales. Les clichés radiographiques thoraciques ont été refusées par la propriétaire.

L’utérus peut également être le siège d’autres types tumoraux (léiomyosarcome notamment, adénome, léiomyome, métastase de tumeur ovarienne) et de phénomènes pathologiques (hydromètre, pyomètre, anévrisme utérin, etc.) [2, 5, 7, 8, 10, 14].

4. Intérêt du bilan d’extension préopératoire

Un examen échographique abdominal et des clichés radiographiques thoraciques sont recommandés pour préciser le bilan d’extension lors de suspicion de phénomène tumoral. Les métastases d’adénocarcinome utérin doivent être recherchées à distance (foie, poumons, cerveau, moelle osseuse) mais aussi sur le péritoine, par “continuité” à partir de la paroi utérine [9, 14]. L’examen échographique abdominal permet d’identifier des métastases loco-régionales et d’éventuelles anomalies de la cavité abdominale en phase préopératoire.

Dans ce cas, cet examen préalable a permis de s’assurer de l’absence d’extension régionale aux autres organes ou aux nœuds lymphatiques abdominaux.

L’intérêt des clichés radiographiques du thorax ne se limite pas à la recherche d’éventuelles métastases pulmonaires [6, 12]. L’examen radiographique permet aussi de mettre en évidence une calcification des tissus mous (notamment aortique) et une modification de l’opacité osseuse, qui reflètent des atteintes cardiovasculaires et rénales pouvant péjorer le pronostic postopératoire [6]. Proposée par certains auteurs, la réalisation de clichés radiographiques thoraciques de contrôle tous les 6 mois après l’ovario-hystérectomie, dans l’objectif de détecter précocement d’éventuelles métastases, ne se justifie pas en pratique [9, 14]. En effet, cela alourdit le coût financier sans apporter d’amélioration significative dans la prise en charge de l’animal.

Dans ce cas, la propriétaire a refusé les clichés radiographiques thoraciques préopératoires afin de limiter le coût financier.

Un bilan biochimique, même sommaire, permet le dépistage d’affections diverses, potentiellement concomitantes de l’adénocarcinome utérin, notamment l’insuffisance rénale. La créatinémie ne permet pas le dépistage des stades précoces de l’insuffisance rénale chez le lapin, de même que l’augmentation tardive et non systématique de l’urémie [6, 8]. La recherche d’une hypercalcémie est donc importante car elle est fréquemment observée en cas de dysfonctionnement rénal [3, 5-8]. Son interprétation doit tenir compte des valeurs usuelles particulièrement élevées dans cette espèce et des effets d’une alimentation trop riche en calcium sur les variations de ce paramètre [3]. Lorsque le bilan biochimique révèle l’existence d’une insuffisance rénale ou d’un simple état de déshydratation, il convient de veiller à la fluidothérapie pré-, per– et post-opératoire. Préalablement à l’intervention, la lapine est réhydratée, puis la fluidothérapie peropératoire est maintenue à 5 ml/kg/h.

Le bilan d’extension et l’évaluation du risque anesthésique ne doivent pas être négligés face à une suspicion de phénomène tumoral. Cela permet d’obtenir le consentement éclairé du propriétaire, d’affiner le pronostic avant l’opération et d’améliorer la prise en charge. Lorsque la lapine ne présente pas de métastases avant l’ovario-hystérectomie, le pronostic est bon [4, 12].

5. Choix de l’antibiothérapie postopératoire

L’enrofloxacine est un antibiotique de seconde intention. Son utilisation n’est pas justifiée ici. Lors d’ovario-hystérectomie, l’antibiothérapie postopératoire n’est pas nécessaire, sauf en cas de signes manifestes d’infection ou de contamination durant l’opération. D’autres antibiotiques, tels que l’association sulfamides-triméthoprime, auraient dû être préférés.

6. Chimiothérapie

Les données bibliographiques sur la chimiothérapie chez le lapin sont peu nombreuses, mais il semble que l’administration intraveineuse de carboplatine à raison de 150 à 180 mg/m2 pendant 3 à 4 semaines ou celle de mitoxantrone à raison de 5 à 6 mg/m2 pendant 3 semaines soient efficaces sur les carcinomes en général [2].

La propriétaire n’a pas souhaité envisager de chimiothérapie pour la prise en charge de sa lapine, malgré le diagnostic de cancer utérin.

Conclusion

L’hématurie est un motif de consultation fréquent chez le lapin de compagnie. Les particularités d’espèces nécessitent de s’assurer au préalable du caractère véritable de l’hématurie et de la distinguer de la porphyrinurie physiologique chez le lapin. Le diagnostic différentiel face à un tableau clinique marqué par des troubles urinaires doit intégrer des causes urinaires mais aussi génitales. Ce dernier point est d’autant plus important chez la lapine âgée non stérilisée, chez qui les affections utérines (notamment l’adénocarcinome utérin) sont fréquentes. L’origine utérine doit être évoquée lors d’anomalies de la glande mammaire, de douleur abdominale ou d’hématurie. L’ovario-hystérectomie constitue le traitement de choix de la plupart de ces affections. Il convient d’effectuer, au préalable, un bilan d’extension.

  • (1) Médicament humain.

Références

  • 1. Carpenter GW. Exotic Animal Formulary. Saunders, Philadelphie. 3rd ed. 2005:592p.
  • 2. Damaison MP. La pathologie tumorale des lagomorphes : étude bibliographique. Thèse de Doctorat vétérinaire, ENVA. 2011;n° 1:250 p.
  • 3. Eckermann C. Hormonal regulation and calcium metabolism in the rabbit. Vet. Clin. Exot. Anim. 2008;11(11):139-152.
  • 4. Girling S. Veterinary nursing of exotic pets. Blackwell Publishing, Oxford. UK. 2003:320p.
  • 5. Harcourt-Brown F. Textbook of rabbit medicine. Elsevier, Kent, UK. 2002:410p.
  • 6. Harcourt-Brown F. Radiographic signs of renal disease in rabbits. Vet. Rec. 2007;160(23):787-794.
  • 7. Harkness JE, Turner PV, VanderWoude S et coll. Harkness and Wagner’s biology and medecine of rabbits and rodents. 5th ed. Wiley-Blackwell, Iowa. USA. 2010:185p.
  • 8. Meredith A, Flecknell P. BSAVA Manual of rabbit medicine and surgery. 2nd Ed. Br. Small Anim. Vet. Assoc. 2006:213:8.
  • 9. Oglesbee BL. The 5-minute veterinary consult: ferret and rabbit. Blackwell Publishing, Victoria. Australia. 2006:440p.
  • 10. Quesenberry KE, Carpenter JW. Ferrets, rabbits, and rodents clinical medicine and surgery. 3th ed. Saunders. Saint Louis, Missouri. 2011:608p.
  • 11. Quinton JF, Moraillon R. Atlas des nouveaux animaux de compagnie. Elsevier Masson, Issy-les-Moulineaux. 2009:283p.
  • 12. Richardson V. Rabbits, health, husbandry & diseases. Blackwell Science Ltd. Oxford. UK. 2000:184p.
  • 13. Saito K, Nakanishi M, Hasegawa A. Uterine disorders diagnosed by ventrotomy in 47 rabbits. J. Vet. Med. Sci. 2002. 64(6):495-497.
  • 14. Walter B, Poth T, Böhmer E et coll. Uterine disorders in 59 rabbits. Vet. Rec. 2010;160(8):230-233.

ENCADRÉ
Protocole de réalimentation et relance du transit en phase postopératoire chez le lapin

Après une anesthésie ou une intervention chirurgicale, les lapins peuvent présenter un ralentissement de transit. Ce risque est majoré lors de laparotomie car, les viscères ayant été “contraints” et éventuellement manipulés (à éviter autant que possible), des complications peuvent survenir (arrêt du transit, dilatation aérique, prolifération et translocation bactériennes).

→ Soins postopératoires :

– réveil en couveuse (maintien de la température corporelle et de l’oxygène) ;

– injection sous-cutanée de ranitidine Azantac®(1) et de métoclopramide Emeprid®. La ranitidine est un anti-acide doué d’une action prokinétique, bénéfique en phase postopératoire (diminution du risque d’ulcérations digestives et relance du transit surtout après utilisation de morphine, nécessaire en phase postopératoire, qui occasionne des ralentissements du transit). Le métoclopramide est un gastrocinétique. En stimulant la vidange gastrique, il agit en synergie avec la ranitidine et favorise la reprise du transit. Les administrations (d’abord sous-cutanée puis per os dès que le lapin s’alimente) sont renouvelées toutes les 8 heures pendant au moins 48 heures ;

– fluidothérapie maintenue jusqu’au réveil complet et à la prise spontanée de nourriture/boisson par l’animal ;

– renouvellement des morphiniques.

→ Réveil complet de l’animal :

– réalimentation immédiate à l’aide d’un aliment de convalescence pour herbivores (Oxbow Critical Care®, Lafeber Emeraid Herbivore® ou Supreme Recovery®). Le mélange est d’abord administré très dilué, afin de faciliter la réhydratation de l’animal et l’administration du produit. Les quantités au cours de ce premier repas sont de l’ordre de 10 à 20 ml/kg per os ;

– mise à disposition de foin frais de bonne qualité (vert, odorant, non poussiéreux) ;

– les gavages sont poursuivis toutes les 3 heures jusqu’à reprise d’une alimentation spontanée normale. Le lapin est systématiquement rendu à ses propriétaires avec des aliments de convalescence, qui seront utilisés en cas de dysorexie ou d’anorexie.

D’après [1, 4, 5, 8, 10, 11].

Points forts

→ L’hématurie constitue un signe d’appel d’affections utérines chez la lapine non stérilisée.

→ L’hématurie doit être distinguée de la porphyrinurie physiologique chez le lapin.

→ 60 à 80 % des lapines âgées de plus de 6 ans présentent un adénocarcinome utérin.

→ La stérilisation des lapines avant l’âge de 2 ans permet de prévenir le développement de nombreuses affections utérines.

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