Signes échographiques indirects d’hypertension pulmonaire - Le Point Vétérinaire n° 304 du 01/04/2010
Le Point Vétérinaire n° 304 du 01/04/2010

Cardiologie du chien

Fiche clinique

Auteur(s) : François Serres

Fonctions : Oncovet, Avenue Paul-Langevin, 59650 Villeneuve-d’Ascq

L’hypertension pulmonaire est une complication classique de nombreuses affections cardio-pulmonaires fréquemment rencontrées chez le chien.

L’hypertension pulmonaire (HP) se définit par une augmentation de la pression artérielle pulmonaire diastolique et/ou systolique (norme : 5 à 10 mmHg en diastole et 20 à 30 mmHg en systole) [1]. La recherche de cette HP fait partie en théorie du bilan d’extension de ces affections, car elle peut influencer le pronostic et compliquer la prise en charge thérapeutique.

Cependant, en pratique, sa reconnaissance peut être délicate et nécessite souvent de réaliser un examen échocardiographique. Celui-ci permet de quantifier directement la pression artérielle pulmonaire par l’analyse des reflux pulmonaire et tricuspidien. Cependant, ces reflux ne sont présents que dans 70 à 90 % des cas, et, s’ils existent, ils ne sont pas toujours utilisables, leur volume étant parfois insuffisant pour être mesuré par un examen Doppler continu. En l’absence de quantification de la pression artérielle pulmonaire, le praticien doit se contenter de signes indirects d’HP.

Il convient d’évaluer tout d’abord la morphologie du ventricule droit. Celui-ci est la première cavité concernée lors d’HP importante, et peut présenter une dilatation associée ou non à une hypertrophie de la paroi libre ou du septum interventriculaire. En mode temps-mouvement, en plus d’un ventricule dilaté (lorsque le diamètre du ventricule droit dépasse d’un quart celui du ventricule gauche), un mouvement paradoxal du septum interventriculaire est parfois observé. Ce mouvement se traduit par un “écrasement” du ventricule gauche au cours de la diastole et, éventuellement, de la systole (photo 1). Il traduit une nette augmentation de pression au sein du ventricule droit, dont la pression est devenue supérieure à celle qui règne dans le ventricule gauche (normes : 10 à 20 mmHg en diastole et 120 à 150 mmHg en systole). En l’absence d’obstacle, une augmentation de la pression intraventriculaire droite signe la présence d’une HP.

Des modifications de l’aspect du flux pulmonaire peuvent également être rencontrées lors d’HP. Physiologiquement, le flux pulmonaire est symétrique, avec une phase d’accélération (PA) qui représente la moitié de la durée de la phase d’éjection (PE). Ce profil correspond à une ouverture progressive des valves pulmonaires au cours de la diastole, la différence de pression entre l’artère pulmonaire et le ventricule droit étant faible en début de diastole. Lors d’HP, le profil pulmonaire se présente “en lame de couteau” , traduisant une augmentation de la différence de pression entre l’artère pulmonaire et le ventricule droit. L’aspect du flux pulmonaire est alors proche du flux aortique, avec une diminution de la durée de la PA et du rapport PA/PE (photo 2). Plusieurs études se sont intéressées à la validité prédictive de la valeur de la PA et du rapport PA/PE : une PA inférieure à 80 ms et à 58 ms “détecte” une HP avec une sensibilité/spécificité de 80/80 % et 88/80 % respectivement [2, 3]. Dans certains cas, une “encoche” est retrouvée à mi-systole dans le tracé Doppler pulmonaire, traduisant un début de fermeture de la valve pulmonaire sous l’effet de l’HP.

De nombreux autres paramètres peuvent être analysés, notamment la présence d’une dilatation du tronc pulmonaire, d’une “ballonisation” des sigmoïdes pulmonaires ou des modifications du mouvement myocardique au mode Doppler tissulaire [2, 3].

Ces marqueurs sont intéressants, mais leur fiabilité n’est pas absolue. Il convient d’en mesurer un maximum afin de documenter une suspicion clinique.

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