Maîtrise du parasitisme équin par les strongles : paramètres, méthodologie et finalité - La Semaine Vétérinaire n° 1553 du 27/09/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1553 du 27/09/2013

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean*, Philippe Camuset**

Fonctions :
*praticien à Yvetot (Seine-Maritime) et membre de la commission “parasitisme” de la SNGTV

L’analyse du risque parasitaire doit être effectuée pour chaque élevage individuellement. Puis ce risque est évalué pour chaque groupe de chevaux. Si, pour certains parasites, les recommandations sont assez simples à prodiguer, la dynamique de développement et de reproduction des cyathostomes nécessite une approche épidémiologique beaucoup plus fine. De même, la récente mise en évidence de parasites résistants en France (cyathostomes, Parascaris) exige une grande vigilance dans l’objectivation des performances des vermifugations mises en place.

Les cyathostomes constituent désormais les espèces parasitaires majeures chez les équidés qui accèdent au pâturage. Quelle que soit la parcelle ou le moment de mise à l’herbe, la succession des événements relatifs à la dynamique de l’évolution de la population parasitaire est immuable : les premiers cycles parasitaires partent des larves qui ont passé l’hiver ou sont déposées par des animaux porteurs, l’amplification est assurée par les équidés lors des cycles suivants, et le pic de contamination du pâturage précède celui des animaux.

SOURCES DE PARASITES LORS DE L’ACCÈS AU PRÉ

La contamination de l’environnement est élevée en fin d’automne ou en début d’hiver. Lors de leur développement dans les crottins, les stades larvaires 1 et 2 accumulent des réserves pour le stade 3 infestant. La survie sur la pâture, dans des conditions de température et d’humidité optimales, peut atteindre un an. Elles meurent ensuite, lorsque la température s’élève, par accroissement de leur métabolisme et consommation des dernières réserves. L’alternance de gel et d’humidité leur est préjudiciable.

La contamination résiduelle sur les pâtures devient quasi nulle en mai et, à la différence des bovins, la source primaire essentielle de parasites au printemps est constituée par les œufs pondus par ceux qui reprennent leur développement chez l’hôte à la suite de la levée de l’hypobiose larvaire.

RECYCLAGE PARASITAIRE

Le recyclage printanier par les chevaux, quel que soit leur âge, est plus important que la contamination résiduelle. Les excrétions augmentent au printemps pour atteindre un maximum en juillet, août et septembre, puis régressent, sous des conditions climatiques océaniques. Ce profil d’excrétion parasitaire est relié à l’exposition aux larves et à la durée du cycle. Si la période prépatente est plus longue en hiver, avec une reprise du développement larvaire et une excrétion au printemps, elle est au contraire plus courte au printemps et en début d’été. L’excrétion d’œufs dans les crottins augmente régulièrement jusqu’à atteindre un plateau une centaine de jours après le début de l’infestation. Des valeurs de 300 à 800 œufs par gramme de crottins (opg) sont fréquemment observées chez les adultes et de 600 à 2 800 opg pour les poulains et les yearlings.

DÉVELOPPEMENT ET SURVIE DES LARVES

L’éclosion des œufs et le développement des larves, étroitement dépendants de la température et de l’humidité, n’ont lieu qu’entre mars et octobre. Les conditions optimales sont réunies au printemps et en été. La durée du développement varie selon la température de trois jours (à 24 °C, température optimale de développement) à vingt-quatre jours (à 10 °C). Il est observé un maximum de larves 3 disponibles sur la pâture deux à quatre semaines après le pic d’excrétion des œufs dans les crottins.

La survie des larves est de trois mois environ entre 20 et 33 °C, de cinq mois entre 15 et 20 °C. Dès que la température s’élève, l’activité est stimulée et les réserves utilisées, ce qui réduit la durée de survie. Cette dernière est meilleure si les fèces restent sèches. Ainsi, la survie des larves 3 à l’intérieur des crottins atteint 42 % après deux mois et 10 % après trois mois. En revanche, l’exposition directe à la sécheresse (en dehors des crottins) réduit la durée de vie des larves 3.

Les paramètres exposés ci-dessus conditionnent la dangerosité du pré et expliquent qu’il n’existe pas de relation statistique entre le niveau d’excrétion dans les fèces et la quantité de larves 3 présentes et disponibles sur les pâtures. Des conditions météorologiques propices peuvent transformer, en quelques jours, une pâture infestée en pâture dangereuse. Ainsi, dès 25 mm de pluie, la migration des larves à partir des crottins est possible. Vu la faible propension des équidés à pâturer près de leurs crottins, en dehors d’un pâturage intensif, cette condition est impérative à la dispersion suffisante des larves pour qu’elles soient accessibles à leurs hôtes. Les crottins agissent comme des réservoirs parasitaires.

INFESTATION

Concernant les cyathostomes, une fois les larves 3 absorbées, elles pénètrent dans la muqueuse, perdent leur gaine et, au sein d’un kyste, se transforment en early larvae 3 (EL3) qui, soit continuent leur évolution en late larvae 3 (LL3) puis en EL4, soit entrent en hypobiose. Cette survie en hypobiose peut durer jusqu’à trois ans chez les adultes, un an chez les jeunes.

La population parasitaire en cyathostomes, dans ses caractéristiques tant qualitatives que quantitatives, semble être régulée par un équilibre entre les parasites eux-mêmes, ainsi que par la compétence immunitaire des hôtes. La population parasitaire est constituée de stades larvaires différents et de parasites adultes.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr