Valoriser le conseil vétérinaire pour la prévention en élevage - La Semaine Vétérinaire n° 1551 du 13/09/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1551 du 13/09/2013

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/OVINS

Auteur(s) : Philippe Casamitjana*, Lorenza Richard**

Fonctions :
*praticien à Montrejeau (Haute-Garonne), commission “petits ruminants” de la SNGTV. Article tiré de la conférence « Les limites de la prévention en élevage », présentée lors des journées nationales des GTV à Nantes, en mai 2013.

Une mortalité de 16 % chez les agneaux est considérée comme une perte « habituelle, donc normale » par les éleveurs de petits ruminants. Selon Philippe Casamitjana, « ils vivent avec, en abandonnant l’idée de trouver une solution à ce problème, et notre travail est de leur faire prendre conscience de toutes ces pertes non chiffrées, sous-estimées car non visibles, donc de l’existence d’une marge de progrès non négligeable ». Pour cela, tous les risques présents doivent être inventoriés afin de conseiller les mesures les plus porteuses.

Une origine multifactorielle à prendre en compte

Le conseil vétérinaire passe par le bilan sanitaire de l’élevage. Il permet une évaluation économique des pertes direc­tes (à court puis à long terme) et indirectes, classées par ordre croissant.

En effet, les problèmes sanitaires sont le plus souvent des troubles technico-infectieux. L’alimentation représenterait 52 % des facteurs liés à l’apparition d’une maladie, suivie par le logement (20 %) puis les techniques d’élevage (15 %). Le risque alimentaire peut être apprécié par l’examen de la panse et de son contenu lors d’une autopsie. Les conditions d’ambiance doivent également être considérées afin de réduire le risque lié au bâtiment. De plus, le suivi scrupuleux des programmes de vaccination ou de métaphylaxie du troupeau permet de prévenir l’introduction d’agents pathogènes ou leur sortie de l’élevage, limitant ainsi le risque infectieux, tant pour les animaux que pour les hommes, ou la pollution environnementale. « Les éleveurs connaissent mal leur statut sanitaire et achètent des animaux à d’autres éleveurs qui connaissent mal le leur aussi, ce qui est à l’origine de nombreux problèmes d’introduction d’agents infectieux », rappelle notre confrère.

Enfin, le suivi clinique et coprologique, ainsi que la gestion des pâturages et le choix des anthelminthiques permettent de réduire le risque parasitaire.

Une méthodologie pour répondre aux besoins réels

Lorsque les risques sont mis en évidence, des mesures sont proposées : « Elles doivent être au nombre de trois au maximum, et le choix doit être réalisé en concertation avec l’éleveur. Il doit croire que l’idée vient de lui, et qu’il a pris la décision seul, c’est la condition pour qu’il les applique. » Ces solutions doivent être décidées selon la capacité de l’exploitant à agir, et le praticien doit aller dans son sens, dans une logique harmonieuse, en réponse à des besoins réels. Pour cela, il peut s’appuyer sur une motivation économique ou zootechnique de l’éleveur : « Essayer d’aller contre le choix de la méthode de travail de l’éleveur ou de sa conception de l’élevage, c’est courir à l’échec. » En outre, le coût de l’application des mesures doit être évalué, ainsi que le temps passé par l’éleveur à la gestion de son problème. Le retour sur investissement doit par conséquent être mis en valeur.

Un rétrocontrôle indispensable

Le rétrocontrôle du bon suivi des mesures est un point essentiel pour notre confrère, car « l’éleveur oublie la situation initiale et minimise les progrès obtenus ». De plus, les nouveaux résultats redeviennent rapidement “normaux”. La marge de progrès doit ainsi être réévaluée régulièrement. Cela passe par un réel conseil de la part du praticien, et notre confrère regrette que le vétérinaire ne soit pas davantage appelé lors de l’introduction d’animaux. Le praticien connaît en effet le statut infectieux de l’élevage et peut le rappeler à l’éleveur, mais il peut également connaître celui de l’éleva­ge d’origine, donc les maladies qui pourraient être potentiellement introduites. Les limites à ces conseils sont d’ordre aléatoire, avec l’apparition d’une maladie émergente impossible à prévoir, des conditions climatiques défavorables ou encore des évolutions sociologiques. Le rétrocontrôle peut aider à mettre en évidence ces imprévus vis-à-vis de l’obtention ou non des résultats espérés.

Malgré tout, le praticien doit faire valoir son savoir-faire et se positionner en tant que conseiller de l’élevage, notamment en proposant des autopsies. Selon Philippe Casa­mitjana, cet acte constitue un geste fondamental : « Nous devons susciter les autopsies, en réaliser régulièrement, car l’éleveur n’en demande pas suffisamment. C’est également par ce biais que nous pouvons asseoir notre compétence scientifique. »

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