La viande de cheval au cœurd’un nouveau scandale

Dans cette nouvelle affaire qui touche l’est de la France, le trafic porte sur des chevaux de selle écoulés frauduleusement dans l’alimentation humaine. « Un “réseau mafieux belge” serait parvenu “à contourner frauduleusement notre réglementation sanitaire” en rachetant à des centres équestres ou à des particuliers des chevaux de selle pour les faire abattre, après avoir soigneusement falsifié leurs carnets de santé, rapportent de concert la Coordination rurale (syndicat agricole minoritaire) et la Fédération nationale des éleveurs professionnels d’équidés (Fnepe) », précise la dépêche de l’Agence France Presse. Des maquignons complices promettaient une « retraite paisible » à ces équidés, qui ont fini à l’abattoir. Ils passaient par la Belgique, où les carnets de santé étaient falsifiés, avant de revenir en France pour y être abattus.

Le scandale médiatique glisse de nouveau sur le terrain du médicament, du remplissage effectif du feuillet dédié aux traitements médicamenteux dans le livret des chevaux, des contrôles aux portes des abattoirs, de la traçabilité, etc.

L’enquête est en cours

Une plainte a été déposée par un centre équestre des Ardennes. « Le ministère souhaite par ailleurs rappeler qu’au moment du [premier] scandale de la viande de cheval, la Commission européenne s’était engagée à mettre en place un fichier d’identification unique et centralisé des équidés dans l’Union européenne », rappelle l’AFP. Pour l’heure, il n’a pas encore vu le jour…

Une information judiciaire est ouverte depuis la fin juin par le pôle santé de Marseille. « Ce trafic passe par la Belgique, précise le procureur Brice Robin. Les chevaux proviennent apparemment des Pays-Bas, de Belgique, de France et d’Espagne. »

« Viande de cheval : la filière a peur  », titre Europe1.fr le 1^er septembre : « Cette nouvelle affaire inquiète au plus haut point la profession, qui tente de réagir. » Pour Le Monde du 3 septembre, il s’agit d’un « nouveau rebondissement dans le scandale de la viande de cheval ». La nature des deux trafics est néanmoins différente. « Des vétérinaires, et peut-être des abattoirs, se seraient rendus complices de fraude : il s’agissait, pour des réseaux criminels, d’empêcher la traçabilité de chevaux dans la filière de la consommation », poursuit le quotidien.