Comment installer un système de vidéosurveillance dans sa clinique - La Semaine Vétérinaire n° 1550 du 06/09/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1550 du 06/09/2013

Entreprise

Auteur(s) : Sébastien Le Gaillard

Des connaissances en réseau informatique et la maîtrise des règles de droit sont nécessaires pour mettre en place un système de vidéosurveillance. Explications.

L’installation technique d’un système de vidéosurveillance, avec dispositif d’enregistrement, est à la portée de tout vétérinaire qui dispose des quelques connaissances basiques nécessaires à l’administration d’un réseau informatique local (LAN). Le côté administratif et réglementaire est certainement l’obstacle le plus contraignant.

La vidéosurveillance est une technologie de protection des biens, des locaux et des personnes simple à installer, pour un prix raisonnable. Toutefois, un dispositif d’enregistrement des images est nécessaire, afin de pouvoir fournir les vidéos aux autorités en cas de requête. L’installation peut être réalisée par un professionnel de la sécurité ou par soi-même, à condition de connaître quelques bases du paramétrage réseau informatique, sans négliger les aspects réglementaires.

INSTALLATION MATÉRIELLE

Caméras IP

Les caméras de vidéosurveillance sont directement connectables au réseau informatique (Internet Protocol) de la clinique en liaison filaire (RJ45) ou en Wifi. Elles disposent de leur propre système d’exploitation (Linux) qui inclue un serveur web destiné à leur paramétrage. Il existe sur le marché de nombreux modèles de caméras IP qui se distinguent par leur type, leur résolution d’image, la présence d’une fonction jour/nuit, la possibilité de les installer en extérieur, etc. Ainsi, une caméra Pan Tilt Zoom (PTZ) permet à l’opérateur ou au logiciel de vidéosurveillance de contrôler la motorisation de la caméra (la vision panoramique et l’inclinaison) et les zooms. L’alimentation peut s’effectuer via le réseau électrique, ou informatique. Appelé power over ethernet (PoE), ce dernier nécessite l’acquisition d’un switch réseau compatible.

Système d’enregistrement

> Un PC dédié à la vidéosurveillance et équipé du logiciel adapté est la première solution. Il devra fonctionner 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et disposer d’un disque dur d’une capacité suffisante pour stocker les données.

> Deuxième option, la plus performante, le Network Video Recorder (NVR) est un boîtier connecté au réseau informatique. Il contient un disque dur réseau, équipé d’un firmware spécifique optimisé pour gérer l’administration des vidéos. Le paramétrage est relativement simple. Le seul point à vérifier est la compatibilité du boîtier avec le modèle de caméra IP choisi, à contrôler auprès du vendeur avant d’acheter les caméras ! Le disque dur à installer dans le boîtier NVR doit avoir une grande capacité, 1 à 2 tera­octets (To) au minimum. Les fabricants proposent des modèles matériellement adaptés à la vidéosurveillance.

Visualisation des flux de caméras IP

La visualisation des flux de direct issus des caméras IP s’effectue sur tout type d’ordinateur (PC ou Mac) via un simple navigateur web, ou avec un logiciel de vidéosurveillance (PC), un smartphone ou une tablette tactile.

INSTALLATION LOGICIELLE

Elle s’effectue au niveau des caméras IP, de l’enregistreur (PC ou NVR), des ordinateurs de visualisation et des éventuelles tablettes et/ou smartphones, via les cédéroms d’installation fournis avec le matériel.

Paramétrage des caméras IP

Après la connexion de la caméra au réseau et l’obtention d’une adresse locale, la configuration de chaque caméra depuis le navigateur web permet de paramétrer ses droits d’accès et les options (résolution, fréquence d’image, capture audio, serveur de temps, etc.).

Enregistrement sur PC dédié

Si l’on choisit d’enregistrer les images sur un PC dédié, le logiciel de vidéosurveillance fourni avec les caméras IP permet le paramétrage des droits d’accès à chaque caméra (pour que le logiciel puisse accéder aux caméras IP) et des enregistrements (continu, par plage horaire, sur événement, etc.).

Enregistrement sur NVR

Après l’initialisation et le formatage des disques durs, les droits d’accès sont enregistrés (utilisateur/mot de passe), pour le NVR et les caméras. Le NVR autorise le paramétrage des flux secondaires (pour la visualisation des flux vidéo à partir du Web, d’un service de cloud, etc.), ainsi que des sauvegardes à distance des vidéos (via un serveur FTP inclus dans le NVR).

Visualisation des flux en direct

Installé sur les ordinateurs de la clinique, le logiciel dédié permet la visualisation de 4, 9 ou 16 caméras avec un seul écran partagé en mosaïque. Sans installer le logiciel, il est possible de taper directement l’adresse IP de la caméra dans un navigateur web pour la visualiser, ou celle du NVR pour une visualisation multiécran des caméras IP. Certains modèles de NVR disposent d’une sortie vidéo (VGA ou HDMI) pour une connexion à un écran de visualisation indépendant, qui affiche un retour vidéo des caméras sur l’écran partagé en mosaïque. Il est également possible de visualiser les caméras IP depuis l’extérieur de la clinique, via Internet, en utilisant soit le service de cloud (solution tributaire du fabricant de la caméra IP), soit des paramétrages réseau, plus complexes (translocation d’adresse), qui fonctionneront en revanche pour toutes les caméras, quelle que soit leur marque. Le cloud n’assure pas d’enregistrement des vidéos, il sert juste de lien à travers une interface web pour accéder à un flux de direct (ou à un flux différé avec un NVR). Des applications pour tablettes et smartphones (sous Android ou iOS) développées à cet effet permettent d’accéder au cloud de vidéosurveillance, et ainsi de visualiser les caméras IP de la clinique, sur son téléphone portable, via une connexion 3G.

RÉGLEMENTATION SUR LA VIDÉOSURVEILLANCE

La vidéosurveillance est soumise à un ensemble de textes législatifs1.

Demande d’installation d’un système de vidéosurveillance

En pratique, le dossier de demande d’installation d’un système de vidéosurveillance est à réaliser auprès de la préfecture de son département via le formulaire Cerfa n° 13806*03. La notice d’information Cerfa 51336#2 explique la constitution du dossier2. Comme la clinique est une structure ouverte au public, c’est bien à la préfecture qu’il faut s’adresser et non à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (cas des lieux fermés au public, de type entrepôt par exemple).

Le dossier doit comporter : le formulaire Cerfa 13806*03 rempli, un rapport de présentation, un plan de masse, un plan de détail, la description du dispositif technique (matériel utilisé, transmission des données, enregistrement et traitement des images), la désignation des personnes susceptibles d’accéder aux images, le modèle du panonceau d’information du public, l’attestation de conformité de l’installateur (arrêté du 3/8/2007) ou le questionnaire technique complété (annexe 1 du Cerfa n° 51336#2). Après l’acceptation par la préfecture, un arrêté d’autorisation d’installation du dispositif de vidéosurveillance est envoyé.

Gestion des images

La réglementation prévoit également l’information du public et du personnel situés dans un espace sous vidéosurveillance. Un panonceau à destination du public doit être affiché à l’entrée, avec les coordonnées du responsable, pour informer les personnes filmées de leur droit d’accès à l’image. La loi limite la conservation des enregistrements de vidéosurveillance à 30 jours maximum.

  • 1 Lois L.223-1 à L.223-9, L.261-1 à L.266-1 et L.613-13 du Code de la sécurité intérieure. Décret d’application n° 96-926 du 17/10/1996. Circulaires INTD9600124C du 22/10/1996, INTD0600096C du 26/10/2006 et INTK0930018J du 2/2/2009.

  • 2 Ces documents sont disponibles en ligne sur www.admifrance.gouv.fr Retrouvez un tableau de quelques modèles de NVR sur le site WK-Vet.fr, http://www.wk-vet.fr/mybdd/?visu=164&article=164_4250

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