La compétitivité de l’industrie et de l’élevage en débat - La Semaine Vétérinaire n° 1547 du 05/07/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1547 du 05/07/2013

Conférence annuelle du SIMV

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Auteur(s) : MARINE NEVEUX

La conférence-débat 2013 du Syndicat de l’industrie du médicament et réactif vétérinaires (SIMV) a été marquée par une forte présence des professionnels, le 1er juillet à Paris, autour du thème phare de la compétitivité.

En phase avec l’actualité, le choix du thème de l’édition 2013 a été commenté en préambule par Jean-Louis Hunault, président du SIMV : « Le rapport Gallois sur la compétitivité de novembre 2012 est important pour nous. Il a donné lieu au Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi, et nous y travaillons avec le Conseil stratégique des industries de santé. D’ici à quelques jours, le ministre du Redressement productif signera un contrat de filière. » Des avancées qui ont également motivé le choix de ce thème pour les deux tables rondes de la conférence. Elles ont permis de réaffirmer que le secteur pharmaceutique est un fleuron de l’industrie française, reconnu comme tel par le gouvernement et son administration centrale.

Bénédicte Garbil, chef du bureau “industries de santé, biotechnologie et agro-alimentaire” au ministère du Redressement productif, a d’ailleurs voulu conquérir son auditoire d’entrée de jeu : « Vous êtes un maillon essentiel de la chaîne, a-t-elle martelé à plusieurs reprises. Vous êtes stratégiques, votre production est importante, avec une forte composante territoriale, vous êtes aussi une industrie d’innovation, d’avenir. Votre troisième atout est l’exportation, dont d’autres secteurs peuvent s’inspirer. Tout cela sans cassure, et c’est sans doute pourquoi on vous connaît moins, car on entend davantage ceux qui sont en difficulté. »

Philippe Tcheng, vice-président “affaires publiques et gouvernementales” France de Sanofi et vice-président du Leem, s’est félicité de la poursuite des réflexions dans le cadre du Conseil stratégique des industries de santé. Mais le tempo des réformes attendues n’est pas forcément assez soutenu. Pour envisager un tel aggiornamento, la réforme réglementaire européenne du médicament vétérinaire ne devra-t-elle pas passer à la vitesse supérieure ?

Vers une simplification des procédures ?

D’abord centrées sur la pharmacopée humaine, « les évolutions gagnent le médicament vétérinaire et ses spécificités », a souligné Jean-Pierre Orand, directeur de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV). Cela s’effectue dans le cadre de la directive européenne, or qui dit 28 états membres dit 28 transpositions et spécificités nationales qui viennent se greffer.

Les charges, notamment celles liées au volet administratif, sont conséquentes. « L’étiquetage et les notices pèsent lourd », mais surtout les contraintes techniques : « Il est facile de comprendre que, pour disposer d’un médicament dans toutes les langues, avec plusieurs espèces, etc., les problématiques sont multipliées. Le coût de développement d’un médicament s’est envolé de façon impressionnante », a précisé Jean-Pierre Orand. Une embellie est-elle en vue ? Le chemin est encore long et escarpé. « La réforme de 2004 avait déjà l’objectif d’harmoniser les procédures dans un marché unique. Avec l’arrivée des génériques, il s’est produit l’effet inverse, et parallèlement le nombre d’innovations a décru », constate-t-il. Ainsi, les nouveaux produits sur le marché sont en chute libre.

Pour tous les acteurs de la table ronde, l’industrie pharmaceutique représente un secteur clé en termes d’emploi, et ils ont affiché la volonté de créer un environnement qui encourage l’innovation et la compétitivité. Néanmoins, des écueils persistent, au niveau de la simplification des procédures, des charges qui pèsent sur la pharmacovigilance, du problème d’harmonisation des résumés des caractéristiques des produits (RCP), des contraintes de l’étiquetage, etc. « L’objectif clair de cette réforme est d’accroître la confiance du public, de favoriser l’innovation, de réduire la charge administrative, d’augmenter la disponibilité. » La réforme du médicament sera-t-elle renvoyée sine die, à cause de l’Europe ?

« L’une des pistes pour réformer consiste à passer par un règlement plutôt que par des directives, ce qui éviterait d’avoir à les transposer dans 28 états membres. Ce règlement devra être actualisé avec les réformes en cours », a précisé Jean-Pierre Orand. Les mots clés sont alors une simplification des procédures (« nous soutenons une décision européenne unique ») et le renforcement des principes de l’Union sur le marché unique.

Le vétérinaire, pilier de la compétitivité de l’élevage

Pour Jacques Lemaitre, président du réseau des instituts des filières animales et végétales (Acta), « le sanitaire est au cœur des préoccupations des éleveurs, car un élevage sain est performant ». Il estime que les soins vétérinaires dans les exploitations représentent en moyenne 3 % du coût de production.

Christophe Brard, président de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), a mis en exergue le rôle du praticien dans la compétitivité de l’élevage, de la cellule de l’exploitation à la filière et jus­qu’au public. « Nous intervenons sur l’impact technico-économique. Le vétérinaire n’est plus seulement un soignant, il fait en sorte que son intervention soit rentable pour l’éleveur, tant pour les soins curatifs qu’au niveau des interventions préventives. 3 %, c’est le poste vétérinaire dans une exploitation, médicaments inclus. Ce n’est pas excessif, c’est l’équivalent du poste électricité, d’après une étude menée dans les Pays-de-la-Loire. »

« Le système français marche bien, a poursuivi Marc Prikazsky, président de Ceva Santé animale. Le coût vétérinaire est mineur et il faut le voir comme un investissement. »

Au niveau des filières, le praticien est d’ailleurs impliqué avec une double casquette : vétérinaire traitant d’un côté et vétérinaire sanitaire de l’autre. En outre, son in­tégration dans des actions de partenariat, notamment les plans de maîtrise des maladies dont l’objectif est de gagner sur un plan économique, peut aller jusqu’à des certifications qui confèrent une plus-value aux exploitations lors des échanges d’animaux.

Le praticien en suivi post-AMM

« Le médicament, ce n’est pas un produit ordinaire, a rappelé notre confrère Christophe Brard. Toute la profession s’est mobilisée pour développer les bonnes pratiques de prescription et de délivrance (formation initiale et continue, guide de bonnes pratiques). Le vétérinaire contribue à la sécurité de l’utilisation du médicament, nous sommes vraiment dans le post-AMM. Nous avons la compétence d’usage, gérons la traçabilité, jouons un rôle dans l’éducation thérapeutique du citoyen, au niveau de l’observance du traitement. Tout cela dans le respect des règles de la concurrence, avec plusieurs ayants droit. »

Le SIMV soutient le système français de couplage de la prescription et de la délivrance du médicament. C’est, selon lui, une des clés de la pérennité de la présence vétérinaire, une position également soutenue par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) : il ne peut y avoir de développement et de maintien des vétérinaires dans le monde sans une activité économique associée, et c’est la délivrance du médicament qui y contribue.

Nouvelle identité visuelle du SIMV

Le nouveau logo du SIMV a été dévoilé. Il s’inscrit dans la lignée du concept One Health, de la globalisation de la santé, de l’internationalisation, sans oublier l’environnement. Le logo comporte ainsi une double hélice ADN qui marque l’interaction avec les adhérents, au sein d’une sphère bleue « qui rappelle la planète, entourée par les animaux. L’homme est stylisé et matérialisé par les hélices de l’ADN, lequel représente le dénominateur commun qu’est le SIMV pour les entreprises : un syndicat au cœur des interactions et des besoins, avec une expertise de référence dans son domaine. L’homme et les animaux évoquent le concept One Health. L’être humain, situé au cœur de l’interface animal-homme-écosystème, reflète ce concept d’une seule santé, auquel le SIMV contribue en créant un écosystème favorable. L’animal, mais aussi l’homme, sont ainsi au centre des préoccupations de notre syndicat et de ses actions », a expliqué Jean-Louis Hunault.

Prix “Merci les écoles vétérinaires” du SIMV

Frédéric Sabater (ENV de Toulouse) a reçu le prix “Merci les écoles vétérinaires” délivré par le SIMV pour sa thèse sur la « détermination d’une dose efficace et d’une dose toxique de tanins condensés dans le contrôle des strongyloses digestives chez les caprins ». L’originalité de ce travail de recherche, qui aborde aussi les méthodes alternatives, a fait consensus.

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