Comment vous ou vos clients réagissez aux scandales alimentaires récents ? - La Semaine Vétérinaire n° 1544 du 14/06/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1544 du 14/06/2013

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : Serge Trouillet

Nos clients posent des questions sur le pet food

Damien Bolon, praticien mixte à Belley (Ain).

Concernés, nous le sommes autant en qualité de vétérinaires qu’en tant que citoyens. Dans le cadre de nos activités au quotidien, nous constatons une prise de conscience plus affirmée, ces derniers temps, de la part de nos clients. Ils nous questionnent sur les aliments qu’ils achètent, sur leur contenu, leur origine. Nous les rassurons, bien entendu. Nous leur faisons part de notre confiance dans le sérieux des marques que nous distribuons et qui n’ont jamais fait, à notre connaissance, la une des journaux pour un quelconque scandale. Naturellement, comme tout le monde, nous sommes bien obligés de croire ce que les fabricants indiquent sur leurs produits. Nous ne sommes pas aptes à le vérifier, car nous n’en faisons pas nous-mêmes l’analyse : ce n’est pas notre métier.

Le plus important, quand même, dans cette affaire de viande de cheval substituée à de la viande de bœuf, c’est que la tromperie n’a eu aucune incidence sanitaire. C’est un moindre mal. Ce type de scandale, en réalité, n’est ni surprenant ni nouveau. La recherche du profit maximal a toujours existé.

Pour l’heure, toutefois, aucun de nos clients ne nous a déclaré ne plus vouloir acheter des aliments pour animaux de compagnie et se tourner vers une alimentation ménagère.

Cela me scandalise, mais moins que les viandes halal

Christophe Moussié, praticien mixte à Annecy (Haute-Savoie).

Cette affaire n’a rien de surprenant, elle n’est que la dernière en date. Notre formation de vétérinaire nous a donné un certain recul par rapport à l’alimentation. Je me souviens des visites d’élevages que nous faisions à l’école. J’ai vu un poulailler vidé de ses milliers de poulets livrés à l’abattoir, où leurs bas morceaux et leurs restes étaient transformés en farine et revenaient en granulés pour nourrir ceux qui les avaient remplacés. Cette utilisation des farines animales non croisées a été interdite en France à la suite de la crise de la “vache folle”, mais soyons lucides : les produits de base sont fabriqués ainsi.

Avec l’affaire Spanghero, nous sommes dans le cas d’une tromperie de haut vol, certes, mais heureusement sans conséquences sanitaires. Je suis beaucoup plus scandalisé par les viandes halal qui sont tolérées sur notre territoire. Si l’on juge l’évolution d’une civilisation à la façon dont elle traite ses animaux, nous sommes tombés bien bas. Nous ne pouvons accepter, pour notre consommation de viande, d’être les otages de minorités procédant à des rituels barbares qui finissent par s’imposer économiquement. Je ne veux pas être obligé de manger de la viande d’une bête égorgée vivante ! C’est un problème animalier, et de civilisation. La France, pays des Lumières, ne peut tolérer ces pratiques sur des animaux.

Ne jetons pas la pierre à tout le monde

Maxime Coquet, praticien canin à Feuquières-en-Vimeu (Somme).

Manifestement, dans cette histoire de viande de cheval, il s’agit d’une tromperie sur la marchandise, pas de l’utilisation de viandes avariées. Il y a au moins cela de positif dans ce scandale.

Dans le cadre de mes activités de vétérinaire, je ne référence préférentiellement que des gammes d’aliments pour lesquelles j’estime disposer d’informations de traçabilité suffisantes, par exemple la constance de la formule. En tant que membre du Groupe d’étude en nutrition, alimentation et diététique (Genad) de l’Afvac, ce type de problématique m’interpelle forcément. J’ai eu l’occasion de visiter différentes structures de production, chez de grands industriels de la nutrition des chiens et des chats. Je peux assurer, en toute indépendance, que les procédures de contrôle, à toutes les étapes, sont extrêmement sévères. Ne jetons pas la pierre à tout le monde. Il m’apparaît en effet peu vraisemblable que de telles sociétés s’aventurent dans ce type de “magouille”. Cela ne peut être, selon moi, que le fait d’initiatives isolées. On n’empêchera jamais les hommes d’être ce qu’ils sont. Surtout ces personnes qui, devant leurs ordinateurs et leurs tableaux de chiffres, vivent déconnectées de la réalité, sans véritable conscience des conséquences de ce qu’elles font. Ont-elles déjà seulement décongelé et consommé une barquette premier prix de hachis parmentier ?

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