La récession sous-estimée par le chef de l’État, selon 40 % des vétonautes

Un an après son investiture, François Hollande rappelle qu’il souhaite la mobilisation du pays pour la croissance et l’emploi, ainsi qu’une nouvelle dynamique en Europe. En témoigne le ton de la deuxième conférence de presse organisée depuis son élection, le 16 mai dernier, à l’Élysée : « J’agis » ; « je suis passé à l’offensive » ; « un pays qui a su surmonter les épreuves » ; « ouvrir une nouvelle voie en Europe » ; « le pays a besoin d’apaisement, de réconciliation, de rassemblement ».

Son discours ne séduit pas la profession. Cette intervention du chef de l’État est considérée comme inutile par près de 22 % des vétérinaires sondés. Près de 40 % pensent que la récession qui touche la France est sous-estimée. Enfin, un quart des praticiens décrivent son bilan comme plutôt négatif. Seulement 4,5 % des vétérinaires interrogés jugent son discours rassurant et utile et 4,5 % considèrent le bilan de cette première année de présidence comme plutôt positif.

Les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) au 15 mai 2013 montrent que le pays est entré en récession, avec un nouveau recul du produit intérieur brut (– 0,2 %) au premier trimestre 2013, après un quatrième trimestre 2012 affichant une baisse similaire. Dans ce climat économique morose, Bruxelles a donné un délai supplémentaire de deux ans à la France pour revenir sous la barre des 3 % de déficit public.

Le chef de l’État reconnaît que la « situation économique est grave » et la Commission européenne attend de la France « un programme crédible de réformes », notamment en matière de travail et de retraite. François Hollande a entrepris plusieurs réformes “structurelles” qu’il qualifie d’« essentielles pour le pays ». À commencer par le « Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi » fondé sur le rapport Gallois. Parmi les 35 mesures destinées à améliorer la compétitivité de la France figure le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) pour les entreprises. Par exemple, sur l’exercice 2013, les sociétés bénéficient d’un crédit d’impôt égal à 4 % de leur masse salariale. Un dispositif qui leur permet d’alléger les charges, d’embaucher, d’investir ou de gagner des parts de marché.

La deuxième grande réforme concerne le système social : l’accord sur la sécurisation de l’emploi adopté le mois dernier par l’Assemblée et le Sénat. Ce texte de loi transcrit l’accord national interprofessionnel conclu le 11 janvier dernier par le Medef et seulement trois partenaires sociaux (CFDT, CFTC, CFE-CGC). Il prévoit, notamment, une mutuelle pour tous, des droits rechargeables au chômage, et la flexibilité des emplois. Enfin, la réforme bancaire et financière, très attendue, fait débat. Le chef de l’État a promis, lors de sa candidature à la présidence de la République, de « maîtriser la finance » en séparant les activités bancaires de crédit et celles de marché et/ou de spéculation. Cette proposition de loi est actuellement en cours d’examen au Parlement.