L’OIE réunit ses 178 membres à Paris - La Semaine Vétérinaire n° 1542 du 31/05/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1542 du 31/05/2013

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Auteur(s) : Marine Neveux

La 81e session générale de l’assemblée mondiale des délégués de l’OIE s’est tenue à Paris, du 26 au 31 mai dernier.

L’assemblée annuelle des délégués de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) est l’occasion de faire le point sur les activités passées et à venir, et notamment de débattre de l’adoption de normes internationales dans les domaines de la sécurité sanitaire, du commerce mondial des animaux et de leurs produits, ou de la lutte contre les maladies animales et les zoonoses.

Cette année, une session technique a permis d’approfondir le sujet des nouvelles technologies appliquées au contrôle et à l’éradication des maladies des animaux. Le 28 mai, la problématique du développement mondial du sport équestre a fait l’objet d’une réflexion, sous l’angle des nouvelles normes qui concernent les chevaux de compétition et les pays ou les zones indemnes de maladies équines. La question est d’autant plus d’actualité qu’il convient déjà de construire la programmation des jeux Olympiques de 2016 au Brésil.

Équidés : des mesures parfois peu homogènes

Notre confrère Gardner Murray, conseiller spécial auprès de l’OIE, a pointé les particularités des chevaux qualifiés de high health, high performance horses (HHP, voir encadré). « Ces chevaux sont particulièrement suivis par la Fédération équestre internationale (FEI) et les fédérations hippiques qui gèrent les courses. Ils présentent donc peu de risques sanitaires. »

Gardner Murray relève plusieurs problématiques au niveau vétérinaire : les mesures de quarantaine sont peu homogènes entre les pays (trop souples ou trop sévères), la santé des chevaux n’est pas toujours la priorité, parfois il n’existe aucune réglementation nationale pour les chevaux en transit.

Témoignant de son expérience australienne de la grippe équine en 2007, qui avait engendré des pertes économiques considérables, notre confrère estime qu’« il faut faciliter le transport des chevaux, tout en assurant un contrôle vétérinaire strict ». Dans ce contexte, pourquoi des normes OIE seraient essentielles Parce que l’organisation possède « des codes et des normes pour les maladies des équidés et celles propres à d’autres espèces. Le zonage, la compartimentation sont également des priorités claires, de même que la traçabilité et l’identification, qui reposent sur les services vétérinaires » : autant d’atouts majeurs pour la filière mondiale des équidés. L’importance d’un partenariat public-privé est en outre soulignée. « Tant qu’il n’existe pas une telle coopération entre tous les acteurs, la biosécurité ne peut pas fonctionner. »

Plus largement, Gardner Murray a présenté le poids économique et social que représentent les équidés dans le monde. « En Europe et aux États-Unis, ce marché est à maturité, mais l’Asie est une zone de croissance potentielle extrêmement importante. »

Une sollicitation de la filière équine

« Il existe une demande de normes OIE pour les chevaux, poursuit Gardner Murray. Un groupe ad hoc a donc été formé et travaille pour le moment sur les définitions et les normes. Un programme sur trois ans est établi. « Les services vétérinaires sont essentiels pour la mise en place des normes et d’une certification crédible. » Quant au « développement de normes OIE pour les chevaux HHP, il s’agit d’une évolution logique sur la base existante, celle de la science et d’un processus transparent », a souligné notre confrère.

Le délégué du Bahrein prône de son côté une harmonisation des règles entre la FEI et l’OIE : « Il faudrait prévoir des différences entre l’importation temporaire de chevaux et l’importation permanente. » Il souhaite que les pays puissent recourir à des exigences nationales supplémentaires. La liste actuelle de l’OIE est importante, « mais il en faut une adaptée à la situation locale », ajoute pour sa part Gardner Murray.

La France « est particulièrement concernée par ce thème en raison des Jeux équestres mondiaux qui se tiendront en Normandie en 2014, rappelle notre confrère Jean-Luc Angot (DGAL). Nous avons déjà mis en place la partie gestion. Un contrôle renforcé des mesures de biosécurité et des exigences sanitaires pour l’entrée des équidés en France est essentiel ». Il existe des mesures adaptées pour les chevaux HHP qui entrent dans le pays de façon temporaire. En outre, « les travaux prennent en compte la réalité de certaines populations animales en protégeant les animaux et le statut sanitaire des différents pays ».

Nouvelles technologies : des messages clés…

Notre consœur Élisabeth Lautner, directrice des laboratoires de l’United States department of Agriculture (Usda), a dévoilé les résultats de l’enquête menée auprès des États membres de l’OIE (près des deux tiers y ont répondu) sur les nouvelles technologies dédiées au contrôle et à l’éradication des maladies animales. « Ces techniques contribuent à la santé publique, insiste-t-elle. Dans le 5e plan stratégique, l’OIE a reconnu leur croissance exponentielle. » Les changements rapides au niveau des agents pathogènes impliquent une forte réactivité dans leur dépistage. « Il n’existe pas une technologie unique dans tous les pays, il s’agit plutôt d’une boîte à outils. »

L’appréciation des risques est le point qui ressort en priorité pour de nombreux pays de l’OIE. Les nouvelles technologies sont le plus souvent utilisées dans le cadre de la fièvre aphteuse et des grippes animales. Il existe bien entendu des différences selon les continents.

Plusieurs messages clés se dégagent : les nouvelles technologies ont un impact sur la gestion des affections animales, et leur application aux maladies zoonotiques est importante, même si des freins existent néanmoins. En outre, ces techniques devraient être intégrées aux codes et aux manuels de l’OIE.

… et des défis soulevés

Dans l’enquête, le manque de ressources arrive en tête, mais d’autres contraintes sont identifiées, comme parfois le peu de support scientifique, le recours à certaines techniques non validées dans les pays, ou non reconnues par l’OIE.

Des besoins de précisions sur les lignes directrices du commerce international sont également pointés. « Tout au long de l’enquête, il apparaît que l’OIE a toujours fait en sorte que les meilleures méthodes soient prises en compte dans les normes directrices et que les pays les intègrent », poursuit Élisabeth Lautner.

Un représentant de Nouvelle-Zélande a souligné l’importance de la communication liée à ces nouvelles technologies, auprès des dirigeants politiques pour les convaincre de leur intérêt et de leur pertinence, et auprès du grand public pour le rassurer et l’éclairer sur leur innocuité ou leurs limites. « Cela implique des débats, et des scientifiques formés pour expliquer tout cela. Il faut aussi être transparent, précise notre consœur. La communication sur le risque est une chose sur laquelle nous devrions nous concentrer. Un dialogue est essentiel avec le public. »

Un représentant du Togo a expliqué que, pour les pays d’Afrique, il reste encore du chemin à parcourir pour être au niveau des autres États : « Pour la fièvre aphteuse, la peste des petits ruminants, nous sommes d’accord avec les technologies adoptées, mais nous soutenons aussi le maintien des moyens traditionnels de détection pour éviter une discrimination au niveau du commerce, car les pays africains ne sont pas encore prêts. »

Comme en témoignent les différentes interventions lors de ces journées, l’approche internationale est ainsi d’autant plus pertinente.

Particularités des chevaux HHP

Les quatre piliers de cette sous-population sont :

→ la vaccination, le statut sanitaire, le certificat de santé, les tests, la quarantaine ;

→ la performance ;

→ l’identification et la traçabilité ;

→ la biosécurité, avec actuellement des recommandations très complètes de l’OIE.

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