Comment établir un bon business plan - La Semaine Vétérinaire n° 1541 du 24/05/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1541 du 24/05/2013

Entreprise

Auteur(s) : Françoise Sigot

Fortement utile pour planifier son activité vétérinaire, indispensable pour démarcher des partenaires financiers, le business plan, s’il est complet, devient un outil de gestion des plus efficaces.

Créer puis développer une activité, s’associer ou au contraire se séparer, implique de savoir où l’on va et, bien souvent, de trouver un financement. Pour avoir une vision précise du potentiel de son activité, comme pour démarcher d’éventuels investisseurs, le document indispensable est le business plan. Il ne s’agit pas d’une simple compilation de chiffres, mais d’une véritable réflexion qui atteste de votre maîtrise de la situation et de votre capacité à relever le défi.

Pour réaliser correctement ce document, il convient, dans un premier temps, d’avoir en main une étude de marché, afin de définir le potentiel de l’activité pressentie. Ainsi, il sera relativement aisé de traduire ce potentiel en données chiffrées, qui sont l’objectif d’un business plan. Au final, ce document, qui comporte entre une vingtaine et une cinquantaine de pages, sera le guide de l’activité. Il permettra de faire le lien (et les éventuelles corrections) entre les objectifs et la réalité. Il reste toutefois à bien appréhender les enjeux pour le concevoir dans les règles.

UN OUTIL NÉCESSAIRE

Certes, réaliser un business plan est souvent fastidieux, mais c’est pourtant un outil indispensable. Et cela même si vous ne cherchez pas de fonds pour créer ou pour développer votre activité. « Le business plan donne la viabilité économique d’un projet et il définit à quelle échéance elle sera fixée. Par ailleurs, il permet de guider l’entrepreneur dans le choix de la forme juridique sous laquelle il va exercer. Enfin, bien entendu, c’est le document que demandent systématiquement les banquiers avant d’accorder, ou pas, un financement », résume Grégory Chauve, expert-comptable chez ACGC Partners. Par ailleurs, il permet de s’assurer qu’aucun élément n’a été oublié dans la construction du projet. En donnant un “visage” à ce que devrait être votre activité d’ici à trois ou cinq ans, ce document permet en outre de suivre au quotidien votre activité et, si nécessaire, de prendre rapidement des mesures pour rectifier telle ou telle tendance. Enfin, c’est en réalisant plusieurs business plans que certains scénarios apparaissent comme irréalisables et méritent d’être abandonnés. « Parfois, ce travail permet aussi de mettre en évidence des données qu’il conviendra de corriger, comme prévoir des plages horaires d’ouverture du cabinet plus importantes pour augmenter le chiffre d’affaires, ou employer un salarié à temps partiel plutôt qu’à temps plein pour limiter les charges », précise l’expert-comptable.

PLUSIEURS DESTINATAIRES

Le business plan est avant tout utile à celui qui s’apprête à créer ou à développer son activité. « On peut en réaliser un pour soi-même, c’est même conseillé avant de prendre une décision importante, puisqu’avec ce document, toutes les conséquences financières de cette décision sont anticipées », souligne Thierry Habran, fondateur de Vetentreprise, spécialiste du conseil en management et en développement des entreprises vétérinaires. Selon lui, « un business plan ne se résume pas à un prévisionnel de chiffre d’affaires. Il regroupe également des données sur la stratégie marketing et le timing des actions à réaliser. Autant dire qu’il s’agit d’un véritable guide pour créer et ensuite gérer sa structure ». La préparation du business plan est en effet l’occasion de réfléchir à tous les aspects de son activité future, d’envisager les conséquences de différents axes de marketing, d’évaluer plusieurs stratégies financières et opérationnelles, de se fixer des objectifs et de déterminer les ressources humaines, physiques et financières nécessaires pour les atteindre. Une étape clé pour tout chef d’entreprise créateur ou tout repreneur d’activité. Bien entendu, le business plan est également le document de référence pour le banquier. « C’est le moyen pour le financeur de se faire une idée précise du potentiel du projet pour lequel il est sollicité », résume Grégory Chauve.

LE BON MOMENT POUR L’ÉTABLIR

Destiné à définir ce que sera l’activité à l’horizon de trois à cinq ans, le business plan est fort utile, pour ne pas dire indispensable, en phase de création. « Grâce à lui, les besoins en financement seront définis et donneront une vision relativement précise, même si ce n’est pas à l’euro près, de l’activité à venir. Il s’agit donc d’un préalable à tout début d’activité », estime l’expert-comptable.

En marge des débuts, un business plan permet d’appréhender la réalité financière de tout nouveau projet. Un investissement important, une association, un déménagement, la création d’un deuxième cabinet vétérinaire sont autant d’événements dont il est préférable de chiffrer les conséquences à travers cet outil. Prospectif, le business plan permet également de prendre une décision en amont d’un projet important. « Si l’on change un appareil de radiographie, il est inutile de refaire un business plan, un bon plan de financement suffira pour solliciter le banquier », observe toutefois Thierry Habran.

UNE PROCÉDURE À SUIVRE

Il existe quantité d’outils de bureautique permettant de faire soi-même son business plan. Mais en marge de la compilation de chiffres – relativement facile à réaliser à partir des logiciels du marché –, la véritable valeur ajoutée de ce document réside dans la mise en perspective des données. Et là, l’action solitaire est plus délicate. « Le business plan doit au moins intégrer une analyse de la rentabilité de la structure et un prévisionnel de trésorerie, mais il doit aussi, s’il est bien construit, faire état des ratios du secteur d’activité, donc présenter ces prévisionnels au regard des ratios. Cela permet de crédibiliser une activité et, surtout, de corriger ses plans avant de se lancer, si les prévisionnels sont éloignés des ratios couramment observés », explique Grégory Chauve.

À côté de ces éléments de base, il est préférable d’intégrer quelques données relatives au marketing et à la planification des investissements, surtout si le business plan est destiné à servir dans le cadre d’une négociation avec des partenaires financiers. « Avant l’installation, j’avais travaillé seule sur les premiers éléments. J’étais partie d’une étude de marché et d’un budget que je souhaitais respecter. J’avais donc calculé les investissements au regard de ce budget. Après plusieurs scénarios, et avec l’aide de l’expert-comptable, nous sommes parvenus à faire un business plan tenant compte de cette contrainte », témoigne Ségolène Donas. Cette vétérinaire installée à Ecully (Rhône) juge le concours du professionnel du chiffre indispensable. « Sans les justifications, notamment des ratios, apportées par l’expert-comptable, nous n’aurions pas obtenu de prêt », assure-t-elle.

Véritable manuel de pilotage, le business plan est le document de référence pour suivre l’évolution d’un projet. Il convient donc d’y trouver les objectifs dudit projet et les moyens pour les atteindre. Précis et construit autour de données fiables, ce document offre une vision de ce que sera la clinique ou le cabinet dans les cinq ans à venir. Un bon business plan ne se résume donc pas à un ou deux tableaux, mais se développe sur une vingtaine, le plus souvent une trentaine, voire une cinquantaine de pages. Il intègre le chiffrage, mais aussi et surtout le descriptif du projet, ses atouts et les moyens mis en œuvre pour le concrétiser. Cependant, il n’existe pas de règles précises quant à la forme du document. En général, le business plan s’ouvre sur un résumé du projet, tandis que la simulation financière arrive toujours à la fin. Les données sur la cible du projet, le marché et les moyens se partagent donc le cœur du dossier.

LES QUATRE POINTS CLÉS D’UN BUSINESS PLAN

> Établir plusieurs scénarios.

> Partir sur une durée de trois ans au minimum et jusqu’à cinq ans au maximum.

> Faire appel à un expert-comptable pour mettre ses prévisionnels en perspective avec les ratios du secteur.

> Présenter au banquier un document complet incluant des données chiffrées, mais aussi des éléments sur la stratégie marketing et commerciale du cabinet ou de la clinique.

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