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États-Unis
Actu
MONDE
Auteur(s) : Nathalie Devos
Les agents infectieux isolés responsables de toxi-infections alimentaires collectives présentent, pour la plupart, des multirésistances.
Issus de plusieurs villes américaines, 198 échantillons de côtelettes et de viande hachée de porc de différentes marques ont été analysés. Les taux de contamination sont de 69 % pour Yersinia enterocolitica, 4 % pour Salmonella spp., 7 % pour Staphylococcus aureus, 3 % pour Listeria monocytogenes et 11 % pour des bactéries du genre Enterococcus. C’est ce que vient de révéler l’organisation Consumer Reports1, qui publie tous les mois outre-Atlantique des résultats d’analyses de produits.
La résistance des bactéries isolées a également été testée vis-à-vis de treize antibiotiques. Il en ressort que 121 des 132 échantillons contaminés par Yersinia enterocolitica sont résistants à au moins un antibiotique (52 d’entre eux le sont à deux ou trois antimicrobiens). Treize des quatorze échantillons testés contenant Staphylococcus aureus sont résistants à au moins un antibiotique et neuf d’entre eux à deux ou quatre antimicrobiens. Concernant les échantillons contaminés par Salmonella spp., six sur les huit testés sont résistants à au moins un antibiotique, dont trois résistants à cinq. Enfin, pour Enterococcus, douze des dix-neuf échantillons testés sont résistants à au moins un antibiotique.
Consumer Reports révèle également la présence de ractopamine, un composé ß-agoniste, dans près de 20 % des échantillons testés, à des taux de l’ordre de 5 ppb (parties par milliard). Cette détection est toutefois en dessous du seuil de 50 ppb imposé par la Food and Drug Administration (FDA) dans les tissus musculaires, et de la limite internationale de 10 ppb adoptée en juillet 2012 par la Commission du Codex Alimentarius. Cette substance utilisée outre-Atlantique dans l’alimentation des porcs comme promoteur de croissance est interdite en Europe. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) estime qu’il est impossible actuellement d’établir un niveau « acceptable » de ractopamine dans la viande en termes de risque pour l’homme, faute d’études suffisantes en la matière.
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