Comment déclarer les anomalies constatées chez les bovins ? - La Semaine Vétérinaire n° 1524 du 25/01/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1524 du 25/01/2013

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/BOVINS

Auteur(s) : Amandine Duchesne*, Lorenza Richard**

Fonctions :
*Inra, unité Gabi, à Jouy-en-Josas (Yvelines).

DÉCLARER UNE ANOMALIE : À QUI, QUAND ET COMMENT ?

En application du Code rural, toute anomalie observée chez un veau à la naissance doit être déclarée. Aujourd’hui, l’Observatoire national des anomalies bovines (Onab) centralise les déclarations.

L’Onab regroupe tous les acteurs concernés de la filière bovine pour coordonner l’observation et la gestion de l’émergence d’anomalies génétiques au niveau national, tant celles visibles à la naissance que les plus tardives.

Ainsi, il est recommandé aux praticiens de déclarer toutes les anomalies qu’ils rencontrent, dès le premier cas constaté dans une exploitation, sans attendre la survenue d’autres cas identiques.

Cette déclaration systématique permet de réaliser une épi­démiosurveillance active avec des statistiques les plus précises possibles. De plus, en cas d’émergence avérée, le matériel de base est disponible pour travailler sur l’anomalie le plus rapidement possible, sans attendre de nouveaux cas pour prélever les échantillons nécessaires.

Concrètement, la déclaration consiste à décrire l’anomalie très précisément, soit par télédéclaration directe sur le site web de l’Onab1, soit à l’aide de la fiche de déclaration, téléchargeable sur le même site.

Ce document peut également être rempli par les éleveurs et les techniciens d’insémination artificielle.

Il est recommandé de joindre à la déclaration un prélèvement sanguin de l’animal concerné (sur tube EDTA) ou, s’il est déjà mort, un morceau d’oreille (voir les modalités pratiques sur le site).

Enfin, toutes les informations complémentaires sont utiles. Les photographies numériques ou les vidéos réalisées par le vétérinaire peuvent êtres jointes à la déclaration ou envoyées par courriel aux personnes référentes.

QUE DEVIENNENT LES DÉCLARATIONS ?

Les informations contenues dans les déclarations sont strictement confidentielles. Elles sont compilées dans une base de données interne à l’Onab, et analysées afin de regrouper celles qui correspondent à une même anomalie, sur la base du phénotype.

Pour les anomalies sporadiques (moins de cinq cas), aucune alerte n’est lancée. Au-delà, la vigilance est accrue et, si le nombre de cas dépasse la dizaine, une émergence est constatée. Des analyses généalogiques sont alors réalisées, afin de déterminer s’il existe des ancêtres communs aux différents cas d’une même anomalie.

Lorsque l’origine génétique d’une anomalie est confirmée, les sélectionneurs de la race concernée sont rapidement impliqués dans sa gestion. Ils fournissent généralement des échantillons issus d’animaux atteints et sains, afin d’aider les laboratoires de recherche dans l’identification de la mutation causale et la mise au point de tests de dépistage.

QUELS SONT LES OBJECTIFS ET LES RÉSULTATS ?

L’intérêt principal de ces déclarations est de pouvoir gérer au mieux les anomalies génétiques bovines à l’échelle nationale.

D’un point de vue pratique, pour une anomalie génétique avérée, l’objectif final est de mettre à la disposition des professionnels des tests de dé­pistage fiables, fondés sur la mutation causale ou sur des marqueurs de la région.

Ces dernières années, plusieurs émergences ont été traitées de la sorte.

→ Le syndrome d’hypoplasie généralisée capréoliforme (SHGC), apparu dans la race montbéliarde sur la période 1990-2000, a été éradiqué il y a environ cinq ans, avant même l’identification de la mutation causale.

→ Le syndrome des veaux tourneurs, apparu en race rouge-des-prés dans les années 2000, a été pris en charge en 2010. Un premier test de dépistage était disponible en 2011, et la mutation causale a été identifiée en septembre 2012.

→ Pour l’ataxie progressive, qui ségrège en race charolaise depuis plus de 40 ans, une première localisation a été trouvée. Cependant, pour cette anomalie, des prélèvements sont encore requis pour identifier la mutation causale.

LES DÉCLARATIONS SONT-ELLES FINANCÉES ?

Les déclarations en elles-mêmes, qui peuvent être réalisées par les vétérinaires, les éleveurs et les techniciens d’insémination artificielle, ne sont pas rémunérées.

En revanche, dans le cadre de programmes de recherche par­ticuliers, le vétérinaire peut être sollicité pour des analyses complémentaires et rémunéré si celles-ci lui demandent un temps de travail plus conséquent. Cela a notamment été le cas pour la vingtaine de praticiens qui ont participé aux recherches relatives à l’atrésie du côlon qui affecte la race holstein.

  • 1 www.onab.fr

Pour en savoir plus

→ Boichard D., Floriot S., Capel C. et coll. Abord des anomalies génétiques bovines. Point vét. 2010;311:66-69.

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