Premières assises annuelles pour les Ordres réunis à Montpellier

Les premières assises des professions ordinales de la région Languedoc-Roussillon se sont tenues le 13 décembre 2012 à Montpellier (Hérault). À l’initiative de deux membres du Comité économique, social et environnemental, un projet commun de rencontre est né. « Pour Françoise Radier, présidente de l’Ordre régional des pharmaciens, et Pierre Chatel, ancien bâtonnier de Montpellier, le moteur de l’action était de travailler en nous mettant tous à la même table avec deux idées fortes à combattre : pour les professionnels, un Ordre ne serait qu’un instrument disciplinaire et réglementaire, alors que pour le grand public, les Ordres n’auraient qu’une posture corporatiste, témoigne notre confrère Philippe Lévêque, président du CRO Languedoc-Roussillon. En nous confrontant, nous avons constaté que nos métiers, à travers nos Ordres, vivaient tous cette incompréhension. »

La déontologie, garante de qualité pour le public et les professionnels ?

Pour les organisateurs de cette réunion, la déontologie dépasse largement le métier et les exposés présentés ont cherché à montrer combien cette approche ordinale était susceptible d’apporter des opportunités, tant pour les professionnels que pour le public. Le président du CRO s’est ainsi attaché à décliner tout particulièrement la vocation ordinale, dans les domaines de la reconnaissance de la qualification du professionnel, de sa formation continue, du maintien de ses obligations de continuité de service et de responsabilisation de ses actes, toutes choses au profit de tous.

Philippe Lévêque a insisté sur l’idée que l’Ordre organise et gère un droit à l’exercice, qu’il associe à un véritable label de qualité : « L’Ordre est là pour éviter que les régulations de nos professions passent par la simple loi du marché. Concernant les vétérinaires, expliquer au grand public que notre profession s’astreint, à travers le travail ordinal, à offrir une permanence de soins à toute heure du jour et de la nuit est un gage de qualité. Il est bon aussi de rappeler à la fonction publique que les vétérinaires sanitaires, dont le mandat n’est accordé qu’après la validation de l’inscription au tableau ordinal, permet de disposer d’une armée sanitaire de réserve mobilisable à chaque instant, pour un coût nul. Tout cela a de la valeur. Ce n’est sans doute pas un hasard si certaines professions aspirent à se constituer en un Ordre. Régionalement, nous allons d’ailleurs à leur rencontre pour mieux comprendre leur problématique et les conseiller. »

Innover par le service et l’attention portée aux professionnels

Durant ces premières assises, 100 à 150 personnes ont pu également constater comment certains Ordres savaient innover techniquement, en mettant sur pied des outils d’accompagnement au quotidien. L’Ordre des notaires a ainsi présenté un important dispositif de suivi préventif de la santé du professionnel libéral, par trop enclin à la délaisser. Pour Philippe Lévêque, le retour d’expérience est positif et ce travail doit se poursuivre : « Pour préparer ces assises, nous nous sommes vus entre présidents d’Ordres tous les mois. Il est certain que se connaître est un acquis indéniable. De façon la plus évidente, c’est avec l’Ordre des pharmaciens que nous avons le plus de communauté d’intérêt ou de discorde potentielle. Même si le contact était antérieur à la constitution de groupe, le fait de se connaître et de se parler nous a permis de faire avancer bien des dossiers de façon informelle mais efficace. » Le rendez-vous est pris pour de nouvelles assises l’année prochaine.