Antibiotiques, à consommer avec modération

2012 a été l’année de la mise en place du plan ÉcoAntibio 2017, qui vise à réduire et à raisonner la consommation d’antibiotiques en cinq ans. Parmi ses 40 mesures, une est finalisée (la mesure n° 4). Appliquée depuis le 1^er août 2012, cette nouvelle mouture de la visite sanitaire bovine comporte un paragraphe sur l’utilisation des antibiotiques dans l’élevage. 2013 devrait voir la mise en œuvre d’une dizaine de mesures prévues dans le plan, avec notamment la restriction de l’usage d’antibiotiques critiques.

La question du maintien de la délivrance des antibiotiques par les praticiens est soulevée par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, et au niveau européen. Une résolution adoptée en décembre dernier préconise de « séparer le droit de prescrire du droit de vendre des antimicrobiens vétérinaires ».

Tonnage en baisse, exposition en hausse

Les résultats de l’année 2011 publiés à la fin novembre 2012 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sont encourageants. Le tonnage d’antibiotiques vendus est passé sous la barre des 1 000 tonnes, mais cela va de pair avec l’emploi des spécialités de dernière génération dont les posologies sont inférieures à celles de molécules plus anciennes. Ainsi, l’exposition des animaux, certes en baisse, n’est pas la même selon les molécules ou les espèces. Le moratoire sur l’utilisation des céphalosporines de 3^e et 4^e générations, décidé par la filière porcine, commence à montrer son efficacité. La consommation de cette classe d’antibiotiques par cette espèce a diminué de moitié. En revanche, l’exposition des bovins, surtout des veaux, et des carnivores domestiques augmente. De plus, les données du Réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Resapath) montrent que la résistance des entérobactéries aux céphalosporines de 3^e et 4^e générations a tendance au mieux à stagner, au pire à augmenter.