« L’émancipation intellectuelle est bien plus développée en Allemagne »

Il y a quatre ans, Alexis Fournier est parti poursuivre ses études vétérinaires à Berlin, lors de sa quatrième année via le programme Erasmus. « J’ai découvert un système d’enseignement supérieur assez différent de nos grandes écoles en France. Les universités allemandes demandent beaucoup d’autonomie aux étudiants et les poussent à s’ouvrir aussi à d’autres disciplines. Les jeunes docteurs vétérinaires n’envisagent pas forcément de devenir praticiens en libéral, ils s’intéressent aussi à d’autres carrières professionnelles », explique le jeune vétérinaire français. C’est avec son camarade de promotion, Gaétan Geib, qu’il passe l’année scolaire 2007-2008 à la Freie Universität Berlin, l’un des établissements partenaires de l’école vétérinaire de Liège (et de celle de Maisons-Alfort). La culture et l’histoire allemandes le fascinent. « J’ai apprécié l’état d’esprit des étudiants et des professeurs, que j’ai trouvés très ouverts, ainsi que les interactions entre les divers milieux socioprofessionnels. Cette année universitaire passée en Allemagne fut très riche en enseignements, mais pas uniquement dans la sphère des sciences vétérinaires », tient-il à préciser.

Une approche différente

Toutefois, le cursus Erasmus n’est pas forcément bien perçu par l’ensemble du corps professoral, que ce soit en France ou en Belgique. Alexis Fournier a dû aller voir chacun de ses professeurs pour monter son dossier. Alors que l’accueil qui lui a été réservé par les enseignants vétérinaires allemands était excellent. « Leur approche est différente de la nôtre. Il n’est pas rare que les étudiants vétérinaires allemands passent un an à l’étranger, pour poursuivre leurs études ou pour prendre une année sabbatique, ou encore pour y travailler. Je les trouve bien moins stressés que nous, plus mobiles, prêts à voyager, plus doués en langues étrangères. L’émancipation intellectuelle est bien plus développée chez eux », analyse Alexis Fournier. Après cette expérience allemande fructueuse, il n’a pas hésité à aller faire son stage professionnel au Québec dans le secteur des animaux de rente où la production laitière est très développée. Aujourd’hui revenu en France, il est salarié du groupe vétérinaire de Gouzon, dans la Creuse, une clinique mixte à dominante rurale. Il s’intéresse aussi à la pratique canine et aux nouveaux animaux de compagnie. Et si c’était à refaire, dans le cadre d’Erasmus ? Sa réponse est immédiate : « Oui, je réitérerai cette expérience, en Allemagne ! »