Marche à suivre lors d’une suspicion d’intoxication en élevage apicole - La Semaine Vétérinaire n° 1518 du 30/11/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1518 du 30/11/2012

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/ABEILLES

Auteur(s) : CYRIL PARACHINI-WINTER

Les états généraux du sanitaire et la révision de la nomenclature des maladies réputées contagieuses1 (MRC) sont des points forts de l’actualité vétérinaire. La démarche à suivre en cas de suspicion de maladie réglementée est devenue une clé de voûte de l’apprentissage, non seulement dans les écoles vétérinaires, mais aussi en élevage. Moins connu, le déroulement de la procédure en cas de suspicion d’intoxication en élevage apicole, qui est un problème croissant, est pourtant extrêmement codifié.

La déclaration par les apiculteurs, lors de suspicion de tout trouble chez leurs abeilles, n’est pas obligatoire. Déclarer relève davantage du civisme, car ce trouble peut être dû à une MRC et non à une intoxication (risque ne pouvant pas, a priori, être exclu, les signes pathognomoniques d’intoxication étant bien rares). Dans tous les cas, si l’éleveur souhaite bénéficier du soutien des autorités, il doit déclarer sa suspicion soit directement à la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP), soit auprès d’un intermédiaire (vétérinaire sanitaire, Groupement de défense sanitaire apicole) qui informera à sa place l’autorité administrative.

PRÉLÈVEMENTS, ANALYSES ET AGENTS IMPLIQUÉS

Après avoir enregistré l’appel, un agent de la DD(CS)PP questionne l’éleveur afin de mieux cerner le problème (un fort taux de mortalité dans un intervalle de temps faible est beaucoup plus en faveur d’une intoxication que d’une maladie des abeilles). « Dans tous les cas, un agent sanitaire est envoyé dans l’élevage, effectue les prélèvements et examine la ruche », a expliqué Michel Pottiez, inspecteur de la santé publique vétérinaire (ISPV) à la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) de Lorraine, lors de la Journée vétérinaire apicole qui s’est tenue en juin dernier à Oniris (Nantes). Les prélèvements concernent une centaine d’abeilles fraîchement mortes ou symptomatiques et, en cas de suspicion de loque, un carré de couvain de 10 cm sur 10 pour la recherche de pathogènes, dont les agents de MRC. Ces derniers sont, à l’heure actuelle, au nombre de quatre chez les abeilles : la loque américaine à Paenibacillus larvae, la nosémose à Nosema apis, le petit coléoptère et l’infection par Tropilaelaps clarae. Ils sont systématiquement recherchés en premier, au laboratoire d’anatomie pathologique de Sophia-Antipolis, chez les abeilles et au laboratoire des fraudes du Groupement interrégional de recherche sur les produits agropharmaceutiques (Girpa) pour les autres matrices.

Si ces recherches se révèlent infructueuses, des analyses toxicologiques, plus coûteuses, sont effectuées sur 500 abeilles ou 50 g d’abeilles qui auront été prélevées au même moment que les précédentes pour la recherche des agents pathogènes ou sur 150 g de miel, 25 g de cire, 25 g de propolis et 50 g de pollen (pain d’abeille).

ENQUÊTE SUR LES CULTURES

En cas de suspicion forte d’intoxication, la Draaf en est informée. Elle diligente alors une enquête sur les parcelles culturales proches du rucher. Ces contrôles permettent de vérifier les pratiques des agriculteurs en matière d’utilisation de produits phytopharmaceutiques dans un rayon de 3 km autour du rucher. Si cette enquête, réalisée par les agents du Service régional de l’alimentation (Sral), pointe une culture en particulier, des prélèvements de végétaux (500 g de matière végétale) sont effectués en trois exemplaires. Ils sont ensuite scellés, congelés et envoyés avec un délai de transport le plus court possible au laboratoire référent, sous couvert du froid. Une comparaison de cette dernière avec les analyses toxicologiques de la ruche est finalement effectuée avant d’impliquer définitivement un toxique, un pesticide par exemple. Le coût de ces analyses, pour autant qu’elles soient fondées – c’est-à-dire que la suspicion soit justifiée sans pour autant que les analyses reviennent positives –, est assumé par l’État. En cas de confirmation de l’intoxication, il est possible pour l’apiculteur d’engager une action civile en portant plainte auprès de la gendarmerie.

  • 1 Nomenclature vouée à être remplacée par les dangers de catégorie 1 et de catégorie 2 soumis à réglementation.

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