Le Respe s’investit dans les rassemblements d’équidés

Les vétérinaires sentinelles du Respe constituent le premier maillon de la déclaration », témoigne Jean-Yves Gauchot, pré­sident de l’Avef² et du Respe. Par ailleurs, il se félicite de la mise en place de la cellule de crise du Respe qui regroupe toutes les instances, et permet de prendre les meilleures décisions possibles et d’assurer une bonne communication lors d’épizootie.

Le Respe en développement

« Aujourd’hui, 450 vétérinaires sentinelles assurent le maillage sur le terrain, détaille Christel Pitel-Marcillaud, directrice du Respe. De nouveaux outils ont été développés par le réseau : Vigirespe est ainsi une procédure de déclaration ouverte à tous les acteurs de la filière. Nous avons l’objectif de mettre cet outil à disposition de l’ensemble des sous-réseaux du Respe courant 2013. »

Le Respe a pris une dimension internationale, comme en témoigne la création d’un Respe irlandais à l’initiative de Tim Richardson (syndicat des éleveurs de chevaux de sang). « Nous souhaitons participer à l’organisation d’événements et de rassemblements équestres, ainsi qu’aux Jeux équestres mondiaux qui se tiendront en terres normandes en 2014 », poursuit Christel Pitel-Marcillaud. La pierre d’achoppement reste les moyens financiers. Une taxe sanitaire est en réflexion pour tenter d’obtenir un financement plus pérenne du Respe.

Retour des jeux Olympiques

Josh Slater, professeur au Royal Veterinary College, à Londres, témoigne de l’expérience londonienne des récents J. O. « Dans toute compétition équestre, il faut qu’il y ait un plan de biosécurité », martèle-t-il. La gestion et l’identification des risques sont essentielles. Ensuite un plan de réponse doit être établi qui soit adaptable et évolutif. » La biosécurité est un ensemble de principes et d’actions qui a plusieurs objectifs : éviter que les infections n’entrent dans le périmètre, prévenir leur propagation, faire que les épreuves se déroulent sans dommage ni interruption. « Une des clefs de la réussite de ces jeux a été une approche intégrée avec des équipes qui ont travaillé ensemble sur la prévention d’infections endémiques et exotiques, et une approche intégrée avec la logistique, l’organisateur des J. O., le ministère », conclut Josh Slater.

Marie-Noëlle Lemouland, vétérinaire à Landivisiau (Finistère), et Pierre-Hugues Pitel, vétérinaire au laboratoire Frank-Duncombe, détaillent la gestion, en Bretagne, d’un foyer de myéloencéphalopathie à EHV1, reconnaissant que les facteurs de succès ont été la précocité de la détection, l’interruption de la chaîne de transmission et les mesures de prophylaxie médicale. « La gestion locale très réactive a permis une bonne conduite du Concours de saut international officiel. Il faut aussi noter l’importance de la communication interne et externe », précise Richard Corde, praticien à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne), qui analyse le récent épisode médiatique de la grippe au dernier Concours de La Baule. Anne Couroucé-Mal­blanc, présidente du conseil scientifique du Respe, détaille le transport des équidés et les risques infectieux.

Quel carnet de santé pour demain ?

Bénédicte Ferry, de l’IFCE³, envisage une évolution des carnets des équidés. En effet, l’amélioration du circuit d’information sanitaire passera par une nécessaire volonté politique, et une informatisation des demandes, des analyses, des entrées des données, etc. Le croisement et la cohérence des informations entre identification, registre d’élevage, déclaration du vétérinaire sanitaire seront également d’une grande importance. Bénédicte Ferry poursuit que, dès 2013, « on voudrait dématérialiser le statut alimentaire du cheval, de manière à valider dans la base Sire⁴ le statut du cheval. » Enfin, une avancée est notée sur le délicat dossier du « feuillet médicamenteux ». Le vétérinaire qui soigne un cheval pourrait consulter son statut sur Internet. Si un traitement exclut le cheval de la filière bouchère, le vétérinaire le signalerait alors directement sur le site. Dernier écueil : c’est un système français, et il faudrait assurer une cohérence entre le livret papier et la base Sire à l’occasion de l’exportation.

Autre projet pour la filière : une certification de la vaccination en ligne sur le Sire par les vétérinaires, « pour que, lors d’organisation d’événements, la liste des chevaux correctement vaccinés soit disponible ». Alors quel carnet de santé pour demain Beaucoup de possibilités s’offrent. Il reste à les mettre en application et à obtenir des différents acteurs une volonté commune d’évoluer.

• 1 Le colloque du Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) s’est tenu le 21 novembre dernier à Cabourg.

• 2 Association vétérinaire équine française.

• 3 Institut français du cheval et de l’équitation.

• 4 Base centrale à vocation sanitaire, zootechnique et économique.