L’évolution des paysages a un impact sur la ressource mellifère

Entre 1993 et 2012 s’est déroulée une étude des structures paysagères dans la vallée de la Ballongue (un secteur de moyenne montagne dans l’Ariège), couplée à une analyse de l’impact de leurs évolutions sur les ressources en miel.

3 facteurs majoritairement impliqués

Dans cette vallée s’installe un phénomène de déprise de la pression anthropique qui se traduit par une fermeture progressive des milieux. Des grilles de lecture des paysages (localisation, pédologie, topographie, composition floristique, présence ou non de strates herbacées, arbustives et arborées, et utilisation par l’homme) réalisées par le laboratoire Geode du CNRS de Toulouse ont permis de dif­férencier 3 types de milieux : ouverts, en voie d’abandon et forestiers. Par ailleurs, le potentiel mellifère (I) de ces derniers a été évalué grâce à la formule de Gérard Briane (voir encadré). La station est considérée comme excellente au regard de ce potentiel si I est supérieur à 13 et de peu d’intérêt si I est inférieur à 10. L’analyse paysagère a fait ressortir un maintien des espaces de moyenne montagne, une diminution marquée des espaces entretenus et une augmentation de la superficie des milieux forestiers au détriment des friches et des landes (qui ont pourtant le plus fort potentiel mellifère de la vallée). Cela va de pair avec une homogénéisation et une fragmentation des paysages, donc avec une baisse de la disponibilité et de la variété des miels, même si la diversité des espaces (et notamment des bois mixtes et feuillus qui assurent un apport annuel régulier en pollen et en nectar) encore présents dans cette vallée prévient tout ris­que de pénurie. La luminosité, l’altitude et l’humidité sont les 3 facteurs majoritairement impliqués dans ces évolutions de la végétation et des ressour­ces en miel.