Que pensez-vous et qu’attendez-vous de la Société centrale canine (SCC)  - La Semaine Vétérinaire n° 1495 du 11/05/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1495 du 11/05/2012

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : SERGE TROUILLET

Une action bénéfique à l’espèce canine en France

Frédéric Maison, praticien canin à Dury (Somme), éleveur d’irish wolfhound, membre des commissions scientifique, dysplasie et élevage de la SCC.

La SCC est incontournable en France. Elle regroupe toutes les forces vives de la cynophilie. À la différence des sociétés canines étrangères qui, pour la plupart, se préoccupent uniquement d’organiser des concours de beauté ou de travail, elle est impliquée depuis de nombreuses années dans des programmes de sélection, notamment pour améliorer la morphologie, les performances et la santé. Dans ce sens, elle est à la pointe. La SCC a toujours été dirigée par des utilisateurs, en particulier des chasseurs, ce qui explique que l’accent a depuis le début été mis sur l’utilisation et la santé, en parallèle des résultats en beauté. Cet équilibre est bénéfique à l’espèce canine en France.

Le dispositif de sélection, que j’ai élaboré pour dépister les affections cardiaques chez l’irish wolfhound, a été facilité et encouragé par la SCC. Le pedigree enrichi, qu’elle met actuellement en place et sur lequel figurent non plus uniquement la généalogie du chien, mais également les résultats des examens de santé, des concours de beauté et de travail, va dans le bon sens. Il y a une mise à disposition des résultats, des performances des reproducteurs et des ascendants pour tous les utilisateurs éventuels. Dommage qu’elle souffre d’un déficit d’image. Elle effectue un travail de fond, mais ne le fait pas assez savoir.

Parfois le sentiment d’être les dindons de la farce !

Emmanuel Voisin, praticien canin mixte à Varades (Loire-Atlantique).

Mon rapport avec la SCC est limité. C’est une grosse machine où se côtoient beaucoup de passionnés. Elle a fourni d’importants efforts de restructuration et les sites SCC et Ficado ont rendu la communication nettement plus efficace que jadis. Bravo ! Mais la médaille a son revers… Sans que cela ne lui coûte rien, elle nous fait tenir à jour une partie du fichier des propriétaires de chiens (changements d’adresse, de numéros de téléphone, etc.), avec ce double langage : «  Gentils vétos, faites notre travail mais, en échange, nous vous offrons la chance de voir un client franchir une fois de plus votre porte et de créer un lien positif de service avec lui. » De cette façon apparemment anodine, j’ai vu au cours de ma carrière les tâches administratives envahir notre quotidien…

Sur divers sujets plus importants, j’aimerais connaître la politique que compte encourager la SCC : le contrôle des fausses déclarations de filiation au sein des élevages, en matière de dysplasie, la dissociation des rôles de radiologue preneur de clichés et de lecteur officiel, la multiplication des formations en élevage canin pour les jeunes (avec des contraintes réglementaires d’installation et de fonctionnement tandis que, crise oblige, les naissances explosent chez les particuliers soumis à la seule loi du marché !).

Je suis favorable à la création d’une agence indépendante

Jean-Yves Gauchet, praticien canin à Toulouse (Haute-Garonne).

La SCC est une ancienne institution, farouchement indépendante. Je la trouve même un peu éloignée des vétérinaires. Elle est bien dans son rôle de promotion des races, d’information auprès du public et de contrôle de ses adhérents. Pour autant, ses prérogatives concernent les chiens de race. Pourquoi gère-t-elle le fichier de tous les chiens ? Elle sort de ses compétences. De même, je ne suis pas convaincu que c’est au syndicat des vétérinaires de tenir le fichier des chats et des furets ! Nous payons fort cher pour cette gestion. Pour chaque puce électronique implantée sur un chien, nous versons 4,78 € à la SCC et 8,97 € à la Siev, la Société d’identification électronique vétérinaire qui gère les puces et dépend du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral. Nous avons à chaque fois l’impression de financer une exposition canine ou, pour les non-syndiqués, de financer le SNVEL.

La SCC n’est pas en cause. Il s’agit simplement de repenser le système. Je suis favorable à la création d’une agence indépendante, avec une ambition européenne, de façon à croiser les fichiers, pour tous les animaux. Un organisme qui ouvre ses registres à chacun et permette aux vétérinaires de réduire aussi bien les coûts que le temps qu’ils y consacrent.

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