De l’usage approprié ou inapproprié de certains termes

Le terme« “consultant” désigne un mode d’exercice et n’est pas un diplôme ou un titre », rappelle notre confrère Marc Veilly dans le numéro de février de la revue de l’Ordre des vétérinaires. Le Code de déontologie indique effectivement (article 242-58) que le confrère consultant est « un vétérinaire qui intervient ponctuellement à la demande du praticien qui apporte ses soins habituellement à l’animal ». Dans cette logique, un praticien “consultant en dermatologie” (ou autre discipline) exerce ladite spécialité à la demande d’un confrère, pour les clients de ce dernier. Un “praticien consultant”, non spécialiste au sens du Code rural, peut exercer dans un domaine d’activités précis, mais ne peut se prévaloir du titre de “consultant en” son domaine de prédilection, quelles que soient ses compétences par ailleurs.

L’idée consiste à transmettre une information claire pour le public, donc de lui permettre de différencier les spécialistes et les praticiens qui exercent une discipline sans avoir un diplôme ouvrant droit au titre de spécialiste. D’ailleurs, 51 % des participants à notre sondage trouvent cela tout à fait normal.

Selon le Code rural (articles R.242-34, 812-55 et 812-56), les vétérinaires spécialistes français sont titulaires d’un diplôme d’études spécialisées vétérinaires (DESV) ou reconnu équivalent par le Conseil national de la spécialisation vétérinaire (ce qui est le cas des diplomates de 5 collèges européens) ou par dérogation 3 ans après la création de la spécialité pour les “spécialistes de fait”. 14 disciplines sont reconnues par un diplôme français.S’y ajoutent 5 collèges européens considérés comme équivalents aux diplômes français. À cela, il faut retrancher les 5 spécialités qui n’ont, pour l’instant, ni cursus diplômant national ni – et c’est sans doute regrettable – équivalence européenne : gestion de la santé et de la qualité en production laitière, porcine, avicole et cunicole, en santé publique vétérinaire et en hygiène et technologie alimentaire. Cela laisse de nombreux secteurs d’activité vétérinaire sans spécialistes.

38 % des confrères qui ont participé à notre sondage s’interrogent : «  Quid des vétérinaires consultants non spécialistes ? » La réponse est simple : ils restent consultants, dans la mesure où c’est leur mode d’exercice, itinérants ou non selon qu’ils disposent d’un domicile d’exercice. « Quid des consultants non vétérinaires ? », s’est également demandé un confrère. Tant que cela n’entre pas dans le champ de la déontologie vétérinaire, ceux-là peuvent malheureusement s’appeler comme ils veulent et se prévaloir de compétences qu’ils possèdent… ou pas !

Sondage réalisé sur wk-vet.fr auprès de 160 votants

• Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1482 du 10/2/2012 en pages 27 à 32.