Diarrhée chez le veau en Suède : Cryptosporidium parvum mis en cause - La Semaine Vétérinaire n° 1490 du 06/04/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1490 du 06/04/2012

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/BOVINS

Auteur(s) : KARIM ADJOU

Les Cryptosporidium spp. sont des parasites intracellulaires responsables, chez l’homme, d’une des plus importantes infections à transmission hydrique des 25 dernières années. Un grand nombre d’épidémies de cryptosporidiose sont rapportées dans différents pays. La plus importante a touché 403 000 personnes contaminées par l’eau de boisson au Milwaukee (Wisconsin, États-Unis) en 1993. En France, le risque annuel moyen d’infection par Cryptospridium spp. d’origine hydrique est estimé à 6,2 % dans la population immunocompétente et à 80,7 % chez les immunodéprimés.

Les réservoirs de ce parasite sont l’homme et l’animal infecté (notamment les ruminants), qui peuvent émettre jusqu’à 1 010 oocystes (forme infectante du parasite) par jour dans l’environnement, alors que la dose infectante moyenne est très faible (9 000 à 1 024 oocystes). Ainsi, la contribution de l’élevage et des pratiques agricoles dans la transmission du parasite est considérable, mais difficile à évaluer.

26,7 % de veaux positifs

Une équipe suédoise1 de l’Institut vétérinaire d’Uppsala a étudié la prévalence de Cryptosporidium parvum et les facteurs associés à la diarrhée chez des jeunes veaux en Suède. Les données ont été obtenues par la compilation des échantillons d’animaux diarrhéiques envoyés par plus de 500 éleveurs à l’institut durant la période 2005 à 2010. De nombreuses questions ont été posées aux éleveurs (âge, région géographique, taille de l’élevage, etc.). Les données ont été analysées par le test statistique de Fisher et le X2 pour les études comparatives.

Sur 1 264 échantillons examinés, 337 étaient positifs pour Cryptosporidium (26,7 %).

La plus haute prévalence est observée dans les élevages laitiers (46,6 % versus 18,8 % dans les élevages allaitants, p < 0,05).

Une bonne part des prélèvements positifs provenaient des élevages de plus de 100 vaches (p < 0,001).

Le pic de cas de cryptosporidiose est apparu à l’âge de 1 à 2 semaines.

Une tendance à l’augmentation des cas chez le veau est observée ces 3 dernières années (voir graphique 1).

En conclusion, il existe aujourd’hui en Suède une forte pression infectieuse dans les grands élevages laitiers, avec une dominante de cas cliniques vers l’âge de 7 à 14 jours (voir graphique 2).

  • 1 Carolina Owenson et coll. : « Presence of Cryptosporidium in calves with diarrhoea in Sweden », communication présentée à Wellington en Nouvelle-Zélande lors du IVe congrès international sur Giardia et Cryptosporidium (31 janvier au 3 février 2012).

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