Un Réseau des établissements du sud de la Méditerranée - La Semaine Vétérinaire n° 1489 du 30/03/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1489 du 30/03/2012

Enseignement vétérinaire

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À LA UNE

Auteur(s) : ANDRÉ-LAURENT PARODI

Ce réseau vise, entre autres, une harmonisation de l’enseignement vétérinaire dans les pays de cette sous-région.

Le principe de la création d’un Réseau des établissements d’enseignement vétérinaire du sud de la Méditerranée (REEVSM) a été adopté à la suite d’une réunion (voir encadré) organisée à Cordoue, les 15 et 16 mars derniers au sein de la faculté vétérinaire. Cet événement rassemblait les membres du comité de suivi de l’Union méditerranéenne de l’enseignement vétérinaire née à l’école d’Alfort en octobre 2010, ainsi que des représentants de l’OIE1, de l’AEEEV2 et de la FVE3. Cette décision est le prolongement du séminaire organisé les 7 et 8 octobre 2010 à Maisons-Alfort sous l’égide du bureau Taiex4 de la Commission européenne5. Il réunissait les représentants universitaires et administratifs de 16 pays du pourtour méditerranéen et de 4 États de l’Union européenne (France, Grèce, Espagne, Italie). Il a jeté les bases d’une union méditerranéenne de l’enseignement vétérinaire et a nommé un comité de suivi.

Les objectifs du réseau

La réunion de Cordoue a permis l’élaboration d’un projet de statuts du REEVSM et de ses objectifs :

→ mettre en place un processus d’harmonisation et de normalisation de la formation des vétérinaires dans la région sud de la Méditerranée, en relation avec les normes internationales et conforme aux lignes directrices de l’OIE sur les compétences fondamentales des vétérinaires. Le but est d’aboutir, à terme, à une reconnaissance mutuelle des diplômes ;

→ engager les établissements de formation à se soumettre à une procédure d’évaluation calquée sur les procédures internationales (européennes, notamment) ;

→ promouvoir les échanges d’informations, d’expériences pédagogiques et de travaux de recherche entre les établissements du sud de la Méditerranée et ceux d’autres parties du monde (européennes, notamment) ;

→ faciliter les échanges d’enseignants et d’étudiants entre ces écoles et celles d’autres régions du monde (à ce propos, le réseau pourra participer au système de jumelage – “twinning” – mis en place par l’OIE).

Renforcer la compétence des services vétérinaires à l’échelon mondial

L’OIE s’est engagée à soutenir le REEVSM, en particulier à travers sa représentation régionale pour l’Afrique du Nord établie à Tunis (Tunisie), et à financer le déplacement des membres du comité de suivi de l’Union méditerranéenne de l’enseignement vétérinaire, ainsi que les frais de traduction simultanée lors des réunions institutionnelles prévues dans les statuts.

Ana Bravo del Moral, vice-présidente de l’AEEEV et doyenne de la faculté vétérinaire de Lugo (Espagne), a proposé d’apporter la contribution de son association aux premières consultations d’évaluation, auxquelles se soumettront les établissements du REEVSM. L’assemblée générale de Rabat aura pour objectif de faire adopter le principe d’une évaluation qui figure dans les statuts du réseau. Ces derniers seront soumis à l’approbation des délégués, ainsi que le système d’évaluation. En accord avec Ana Bravo del Moral, le système allégé dit Consultation on-site Visitation, conduit par seulement 2 experts pendant 2 jours sur l’établissement, devrait être choisi (moins onéreux pour les écoles et plus rapide). Le rapport d’autoévaluation préparé par l’établissement est conservé.

Le Dr Jan Vaarten, au titre de la FVE, a assuré le REEVSM du soutien de sa fédération.

Un mouvement de coordination de la formation des vétérinaires

Ainsi se réalise, après un temps d’incubation allongé par les événements du printemps dernier, la mise en place d’une association des établissements d’enseignement vétérinaire du sud de la Méditerranée. Celle-ci s’intègre dans un mouvement de coordination de la formation des vétérinaires au service d’un meilleur contrôle de la santé animale, des échanges commerciaux et de la promotion de la santé publique vétérinaire. Cette association participe également à la démarche de l’OIE qui consiste à inclure la formation dans son plan de renforcement de la compétence des services vétérinaires à l’échelon mondial. L’idée consiste à reproduire, sans doute après un certain temps, une harmonisation des enseignements afin de garantir la standardisation de ce que l’OIE a appelé les First day skills (ou Minimum competencies expected of Day 1 veterinary graduates to assure delivery of high-quality national Veterinary Services), c’est-à-dire un niveau de compétences minimal défini à la fin du cursus. La durée des études devra être établie a minima (elle est actuellement de 5 ans, en général).

Comment intégrer cette harmonisation avec les divergences humaines, budgétaires et les variations de diplôme entre les États ? La réponse réside dans la volonté qu’auront les établissements de formation de se mobiliser au sein de ce mouvement. Ils auront également à convaincre leurs organismes de tutelle de cette nécessité. Il est possible de les y aider en faisant valoir les convergences qui existent dans les systèmes de production et les marchés, ainsi que la communauté des risques sanitaires au sein de cette sous-région. L’engagement de l’OIE doit leur apparaître à la fois comme révélateur de l’importance des enjeux et dispensateur d’une aide substantielle. Néanmoins, in fine, ce sont eux qui resteront maîtres du jeu.

  • 1 Organisation mondiale de la santé animale.

  • 2 Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire.

  • 3 Fédération des vétérinaires d’Europe.

  • 4 Technical Assistance and Information Exchange Instrument.

  • 5 Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1421 du 15/10/2010, p. 34-35.

Une assemblée générale en septembre à Rabat

La réunion de Cordoue s’est déroulée en présence d’André-Laurent Parodi, organisateur et directeur honoraire de l’école vétérinaire d’Alfort, et de Bernard Vallat, directeur général de l’OIE.

Au terme de cette réunion de travail, la tenue d’une assemblée générale du réseau a été décidée. Elle se réunira à Rabat (Maroc) en septembre prochain, à l’initiative de Noursaïd Tligui, président du comité de suivi du REEVSM et d’André-Laurent Parodi, coordinateur.

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