Que pensez-vous de la nouvelle réforme du cursus ? - La Semaine Vétérinaire n° 1487 du 16/03/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1487 du 16/03/2012

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : CYRIL PARACHINI-WINTER

Oui, pour avancer l’entrée en clinique

Hervé Pouliquen, directeur des formations vétérinaires à Oniris, Nantes (Loire-Atlantique).

2 propositions me semblent prioritaires. Tout d’abord, concentrer en 1re année de classe préparatoire le programme utile à la formation vétérinaire pour permettre de passer le concours à son terme : 2 ans de BCPST n’apportent rien de fondamental à notre cursus. De plus, il me paraît essentiel d’avancer l’entrée en clinique en 3e année, quitte à réaménager la 4e année (par exemple, les étudiants de 3e année en clinique le matin et ceux de 4e année l’après-midi). Cela me semble plus judicieux qu’une 4e année entièrement clinique. En outre, les effectifs seraient ainsi réduits en clinique où, quand les cas viennent à manquer, certains étudiants se disent désœuvrés. L’amélioration de la formation en animaux de production ne s’applique pas à Nantes, car les efforts pédagogiques ont déjà été faits, avec des objectifs clairement identifiés et des stages externalisés. Augmenter la durée des stages, oui, mais à condition qu’il y ait une vraie visée formative, avec des buts prédéterminés. Cet allongement des stages, notamment pendant l’année scolaire, irait de pair avec des vacances raccourcies. Le blocage viendrait alors davantage des étudiants. Enfin, je tiens à ce que le diplôme délivré par nos écoles reste généraliste et je suis, à ce titre, résolument contre l’attribution d’une compétence spécifique à chaque établissement.

Tirer les enseignements des réformes précédentes

Xavier Berthelot, enseignant-chercheur en pathologie de la reproduction à l’ENV de Toulouse (Haute-Garonne).

Il est inutile de discuter du contenu d’une nouvelle réforme alors que la question même de sa nécessité reste posée. La frénésie de réforme de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche est un dogme qu’aucun argument recevable ne justifie. La seule raison (inavouée) de ce projet est de faire des économies ; tout le reste n’est qu’arguties. Il s’agirait d’intégrer notre cursus dans le modèle européen. Le projet de 4,5 ans d’études en ENV va, au contraire, nous mettre un peu plus en marge de l’Europe, qui n’arrive déjà pas à comprendre notre système. De plus, l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire (AEEEV) a formellement refusé de considérer les classes préparatoires comme faisant partie du cursus (« In any case, the preparation classes cannot and should not be counted as part of the veterinary curriculum. »1). La vraie économie, si on doit en faire, consisterait à supprimer les prépas : un jeune y coûte à peine moins cher qu’un élève en ENV, et les étudiants et les enseignants y sont, globalement, plus nombreux. Soyons ambitieux : oublions les prépas au lieu de seulement les raccourcir. La lisibilité européenne y gagnera. Soyons réalistes : écoutons, pour une fois, les experts de l’AEEEV avant de nous lancer dans une énième réforme qui risque de nous envoyer dans le mur…

Réforme du cursus : encore !

Bénédicte Grimard, enseignant en zootechnie à l’ENV d’Alfort.

Le ministère de l’Agriculture, qui nous a imposé, avec l’arrêté du 20 avril 2007, le schéma 2 + 5, se rend compte aujourd’hui que les études vétérinaires sont trop longues. Pour qui ? Essentiellement pour les étudiants qui se destinent à la recherche (tout au plus 10 par an). Les 2 propositions phares de la dernière réforme (faire reconnaître une partie de la formation de prépa comme un enseignement vétérinaire et revenir à une prépa en 12 mois en faisant passer le concours après 1 année de BCPST) figuraient déjà respectivement dans les missions du comité de coordination du cursus vétérinaire postbaccalauréat en 2007 et le rapport Vallat de 2009 ! Depuis quelques années, nous subissons des réformes incessantes. On nous impose de retarder la formation clinique en 2005 et on nous demande de la remettre plus tôt dans le cursus en 2011. Cela se fait sans consulter les enseignants, les étudiants et les professionnels, sans tenir compte des difficultés d’organisation de l’enseignement dans les ENV. Le cursus actuel laisse suffisamment de liberté en dernière année pour favoriser les stages. Qu’on arrête de modifier sans cesse les programmes et la durée des études. Nous avons besoin de stabilité pour faire évoluer notre enseignement. L’État n’a pas de projet pour les vétérinaires, qu’il nous laisse travailler !

  • 1 Rapport d’évaluation de l’ENV de Toulouse par l’AEEEV, décembre 2010.

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