Comportement et alimentation : gérer au mieux - La Semaine Vétérinaire n° 1487 du 16/03/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1487 du 16/03/2012

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : MARTINE HAUSBERGER*, MARINE NEVEUX**

Fonctions :
*chercheur au CNRS de Rennes. Article rédigé d’après la conférence « Gestion du comportement au cours de la période d’élevage et à l’écurie : un aspect capital, la gestion de l’alimentation », présentée lors du colloque Aftaa-Afz à AgroParisTech, le 2 mars dernier.

Les caractéristiques environnementales du cheval à l’écurie diffèrent beaucoup de celles du milieu naturel, ce qui implique des répercussions importantes sur le mode alimentaire de l’animal. Or l’alimentation et le comportement sont liés, ainsi que s’est attachée à le démontrer Martine Hausberger.

EN MILIEU NATUREL

En milieu naturel, le cheval dispose d’un “domaine vital” propre, dont la taille varie selon les ressources (0,8 à 200 km2). Il y trouve de la nourriture, de l’eau, des abris, des pistes, des zones de roulage et de repos. Il est attaché à un site.

L’alimentation est une activité clé. Le cheval passe environ 15 à 16 heures à se nourrir, 5 à 6 heures au repos, 2 à 3 heures en veille et 2 heures à se déplacer lentement. Le reste est consacré aux interactions sociales.

En outre, le cheval a accès à une grande diversité d’aliments (graminées, pousses d’arbustes, feuilles, baies, etc.). Enfin, c’est un animal social, dont la vie est fondée sur une majorité de groupes de 3 à 5 individus.

Le développement comportemental, de la naissance au sevrage, comprend un passage de la mère aux congénères, un autre progressif vers une alimentation solide et un sevrage vers 9 à 10 mois. De plus, le jeune est “modelé” par ces différentes influences sociales.

EN MILIEU DOMESTIQUE

Les interférences humaines sont plus importantes dès la naissance, avec les premiers soins et l’assistance à la tétée initiale. Le sevrage, précoce, est alimentaire et social. L’animal subit un isolement. « Il convient de limiter les interventions autour de la naissance, souligne Martine Hausberger. Nombre d’entre elles sont réalisées en routine. Or elles sont inutiles », voire délétères. Ces interventions sont associées à une manipulation stressante pour le nouveau-né et comportent des conséquences à court terme : tétées aberrantes (absorption de colostrum perturbée), émergence de stéréotypies, etc.

Le sevrage est également une période délicate. Réalisé vers 6 mois, il engendre des réactions de stress et, à long terme, le développement potentiel de stéréotypies. Les pratiques sont variables selon les éleveurs : séparations répétées, sevrage brutal isolé ou en groupe, retrait progressif des juments.

« La mère est le premier modèle social pour le poulain et facilite le contact à l’environnement, dont la sélectivité alimentaire. » Les autres adultes sont également susceptibles d’avoir une influence. « Il n’y a pas d’apprentissage par l’observation, mais une accentuation locale (les adultes facilitent la localisation des ressources appropriées). »

COMPORTEMENT ET ALIMENTATION

Le comportement et l’alimentation sont donc fortement liés. Des modifications du comportement (stéréotypies, augmentation de l’émotivité, etc.) sont susceptibles d’être liées à un manque de fourrage, à un nombre de repas limité, à une forte concentration énergétique et protéique, qui aboutit potentiellement à un inconfort et à des ulcères gastriques.

Fractionner la prise alimentaire

Il est donc utile de fractionner au maximum la prise alimentaire : plus le cheval est occupé à manger, moins il présente de stéréotypies. Il convient en outre de privilégier plusieurs types de fourrages, car l’animal retrouve alors un comportement exploratoire et de choix (préférence active, va-et-vient entre les points de nourriture). L’ajout de saveurs différentes (menthe, ail, herbe) est également recommandé.

Des études mettent en évidence que les stéréotypies augmentent avant la distribution de concentrés ; il est ainsi possible de préconiser celle du fourrage le matin et l’après-midi, et de tenter de nourrir les chevaux en même temps pour éviter les frustrations.

Enrichir l’environnement

Une litière en paille est préférable (tri des brins). Il convient de favoriser l’accès au fourrage (augmenter la quantité, varier les types, créer plusieurs tas). En ce qui concerne les concentrés, il est préférable de fragmenter les repas, voire de dissimuler les granulés sous le foin ou un couvercle afin d’accroître le temps de recherche de la nourriture. Il est également possible d’aromatiser les granulés. Attention, certains essais d’enrichissement se révèlent parfois contre-productifs : la Foodball d’Edinburgh augmente le temps de la prise alimentaire, mais peut générer une frustration chez le cheval.

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