Les États-Unis ne laissent pas de place aux projets des doux rêveurs - La Semaine Vétérinaire n° 1485 du 02/03/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1485 du 02/03/2012

Entre nous

VOUS AVEZ LA PAROLE

Auteur(s) : ROGER MELLINGER

Fonctions : PRATICIEN À THIONVILLE

Notre confrère s’est rendu au plus grand congrès vétérinaire américain1, la North American Veterinary Conference, qui s’est déroulé à Orlando (Floride), du 14 au 18 janvier dernier, et a réuni près de 16 000 participants (dont 6 812 vétérinaires praticiens). Impressions.

Les actes médicaux et chirurgicaux, tels qu’ils sont abordés dans le programme scientifique, ne se distinguent pas fondamentalement de ce que l’on peut entendre dans nos congrès français. La plus grande différence est à rechercher dans les approches entrepreneuriales de l’art vétérinaire, reflétées dans l’exposition commerciale (plus de 450 exposants et près de 4 000 commerciaux), avec la présence d’organismes financiers qui proposent leurs services pour créer, agrandir, acheter ou vendre les cliniques vétérinaires. De nombreuses sociétés offrent par ailleurs leurs services pour gérer ces entreprises. La gestion immobilière, de la conception architecturale à la maîtrise des aspects techniques, est prise en charge par des cabinets d’architecture spécialisés dans le domaine vétérinaire. Compétences de gestionnaire et compétences techniques ne sont pas assurées par les mêmes personnes. Souvent, l’interface entre la gestion et la technique est assurée par des vétérinaires qui bénéficient déjà d’une grande expérience professionnelle en tant que praticiens, ce qui leur permet de bien analyser le marché. Ils sont généralement impliqués financièrement dans l’entreprise, ce qui constitue un puissant stimulant d’obligation de réussite. Cette approche très commerciale de la gestion de l’entreprise vétérinaire laisse peu de place aux projets des “doux rêveurs”.

S’il est possible de s’inspirer de ce modèle, de nombreuses données sont fondamentalement différentes en France :

– nous n’avons pas une culture économique qui place l’entreprise et le profit au premier plan ;

– nous ne sommes pas entrés dans la civilisation automobile qui permet de faire fonctionner des structures géographiquement éloignées des consommateurs. Chez nous, le service de proximité est toujours apprécié ;

– le prix de l’immobilier ne permet pas de réaliser de grands projets ;

– les freins à la constitution de grandes équipes sont multiples : nous sommes individualistes, le potentiel de main-d’œuvre non vétérinaire qualifiée est réduit, notre Code du travail est complexe et contraignant, le coût horaire du travail est élevé, le nombre de vétérinaires spécialisés est faible ;

– les vétérinaires et les clients s’autolimitent dans les possibilités de soins ;

– l’assurance animale est peu développée ;

– les règles d’exercice professionnel ne nous permettent pas d’appliquer une stratégie marketing expansionniste.

Concernant la médecine vétérinaire, l’hospitalisation des animaux est plus développée aux États-Unis qu’en Europe, notamment pour des soins qui seraient confiés, chez nous, aux propriétaires. Le diagnostic passe par de nombreuses analyses et examens complémentaires, et les soins intensifs sont fréquents.

Le matériel nécessaire à la pratique des techniques de chirurgie ne diffère pas de celui que nous connaissons. Cependant, l’offre d’instruments et d’implants utilisés pour le traitement chirurgical de la rupture des ligaments croisés est beaucoup plus importante que chez nous. Celle des équipements et du matériel pour les soins dentaires est également conséquente, ce qui reflète l’importance médicale et économique qui est accordée à la santé buccale aux États-Unis.

Dans le domaine de la thérapeutique, il existe une offre développée d’équipements de physiothérapie, car la rééducation fonctionnelle est une composante importante des soins postopératoires. Plusieurs sociétés proposent des traitements à base de cellules souches et fournissent les appareils nécessaires à la mise en œuvre des thérapeutiques.

Grâce à la bonne représentation de la France à ce congrès, avec 5 laboratoires2 présents, notre pays, petit à l’échelle mondiale, occupe cependant une place majeure dans l’économie vétérinaire.

  • 1 400 conférenciers, 1 300 heures de conférences.

  • 2 Merial, Virbac, Vétoquinol, Sogeval, Ceva.

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