Zolvix®, le grand retour du monépantel

C’est officiel, Zolvix^® revient ! Lancé en 2010 par Novartis, qui avait ensuite arrêté sa commercialisation, cet antiparasitaire à base de monépantel, destiné aux ovins, est de nouveau disponible, cette fois sous l’égide d’Elanco, celui-ci ayant depuis acheté les activités santé animale de Novartis.

Un mode d’action unique

De la famille des dérivés d’aminoacétonitrile, découverte depuis moins de 20 ans, le monépantel a pour action de bloquer en position ouverte un récepteur nicotinique postsynaptique à l’acétylcholine chez les nématodes (baptisé monépantel 1, MPTL1), ce qui entraîne la mort du parasite par paralysie. Ce récepteur n’est présent que chez les strongles gastro-intestinaux, et n’est pas impliqué dans le mode d’action des autres nématocides. De ce fait, le monépantel sera actif sur des parasites résistants aux molécules concurrentes : benzimidazoles, lactones macrocycliques, etc. Sa spécificité vis-à-vis des strongles gastro-intestinaux est un gage de respect de la faune et de la flore : le monépantel ne présente pas de risques pour l’environnement, surtout lorsqu’il est utilisé en respectant indication et posologie.

Protecteur des autres familles anthelminthiques

Car la grande innovation apportée par le monépantel, c’est son intérêt dans la prévention des résistances aux autres molécules anthelminthiques. Utiliser Zolvix^® une ou deux fois par an au maximum, en rotation avec les autres anthelminthiques, permettrait de retarder de plusieurs années l’apparition des résistances à ces molécules. Il pourrait même doubler la durée potentielle d’utilisation de l’ensemble des familles anthelminthiques avant que l’apparition de résistance ne constitue un problème. Il ne s’agit donc pas de remplacer l’existant, mais d’en préserver l’efficacité, et donc d’employer le monépantel en première intention en alternance avec les autres familles d’anthelminthiques. En seconde intention, lorsque les résistances sont déjà bien installées, il est trop tard pour préserver l’activité des autres molécules, et une utilisation systématique du monépantel ouvrirait la voie au développement de résistances contre lui aussi. Des résistances aux benzimidazoles sont constatées dans une grande majorité des troupeaux ovins (94 % au Royaume-Uni, 81 % en Irlande du Nord, et 75 à 100 % des élevages en France, selon les études). En France, celles aux lactones macrocycliques ont été décrites au cours des cinq dernières années.

Ovins en priorité

Zolvix^® n’est commercialisé que pour les ovins, hormis les femelles laitières dont le lait est destiné à la consommation humaine pour lesquelles il demeure interdit malgré l’existence d’une limite maximale de résidu. Ce produit est actif à plus de 99 % sur le quatrième stade larvaire et les formes adultes d’Haemonchus contortus ; Teladorsagia circumcincta, T. trifurcata et T. davtiani ; Trichostrongylus axei, T. colubriformis et T. vitrinus ; Cooperia curticei et C. oncophora ; Nematodirus battus, N. filicollis et N. spathiger ; Chabertia ovina et Œsophagostomum venulosum (y compris les formes larvaires inhibées dans le cas des cinq premiers parasites cités). Il s’administre par voie orale à la dose de 1 ml pour 10 kg (25 mg/kg). Il n’est pas rémanent (demi-vie de cinq jours) et son délai d’attente est de sept jours pour la viande. Il est proposé en bidons de 2,5 l, 1 l et 500 ml et peut être conservé un an après ouverture.
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