« Notre principal souci est le maintien de la proximité avec les vétérinaires » - La Semaine Vétérinaire n° 1729 du 02/09/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1729 du 02/09/2017

ENTRETIEN AVEC JEAN-FRANÇOIS RUBIN

ACTU

Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR MARINE NEVEUX  

Après la Champagne-Ardenne, notre confrère Jean-François Rubin a récemment été élu à la présidence du conseil de l’Ordre d’une des plus grandes régions françaises, le Grand-Est. Il développe les particularités de cette nouvelle région.

Quelles ont été les premières conséquences de la réorganisation des régions ?

J’étais auparavant président du conseil régional de l’Ordre des vétérinaires (CROV) de Champagne-Ardenne, une des plus petites régions de France ; nous avons donc évolué vers l’une des plus importantes avec la fusion de la Lorraine et de l’Alsace. Notre région comptait six conseillers régionaux, nous n’avions ni siège physique ni secrétariat administratif. La région Grand-Est présente de réelles particularités, c’est un challenge de difficultés, mais aussi une immense chance de définir notre mode de fonctionnement !

Nous passons ainsi à une organisation à l’opposé de la précédente. Concernant la superficie, le Grand-Est est la 4e région de France. D’un point de vue démographique, elle est dans la moyenne. La région compte environ 1 300 confrères. Nous avions ainsi demandé au ministère de l’Agriculture une pondération géographique des effectifs pour disposer d’un nombre de conseillers ordinaux suffisant pour assurer le maillage d’un tel territoire, mais cette particularité n’a pas été prise en compte.

Nous passons donc de six conseillers pour chacune des trois anciennes régions (soit un total de 18), à 14 à terme pour cette nouvelle région (quatre en ex-Champagne-Ardenne, autant en ex-Alsace et six en ex-Lorraine).

Cela pose des difficultés, notamment pour la Meuse et la Marne qui représentent à elles seules une surface plus grande que celle de l’Alsace, mais qui ne disposent actuellement que de deux représentants.

Nous avons également intégré la notion de parité, qui a remis en question plusieurs postes d’élus d’expérience, mais peu de consœurs ont souhaité se présenter aux élections.

Quels défis êtes-vous amenés à relever ?

Notre principal souci est le maintien de la proximité avec les vétérinaires. Nous avons dû préserver un maillage lors des élections et envisager des moyens de communication adaptés. Cela va nous obliger à prévoir davantage de réunions délocalisées. Nous travaillons actuellement sur la conception d’une newsletter.

La difficulté était aussi de trouver un point central et d’obtenir le recrutement d’un siège administratif. Ce dernier se situe à Metz. Nous dresserons un bilan dans quelque temps, pour voir si cela répond aux contraintes d’une bonne administration de la région Grand-Est. Nous avons recruté une secrétaire administrative, qui est une interlocutrice pour les vétérinaires et les DDCSPP1. Elle consacre la majeure partie de son temps à l’inscription des vétérinaires. La mise en place du fonctionnement interne du CROV est un gros chantier. Les vice-présidents traitent les sujets relevant des doléances pour tenter de favoriser la résolution amiable des conflits et gagner en efficacité locale pour aplanir les tensions et éviter les litiges.

Quelles sont les spécificités de cette région ?

Le maillage territorial est distendu. Auparavant, la médecine vétérinaire était de tradition rurale, aujourd’hui, nous sommes inquiets de voir apparaître des déserts médicaux.

Autre singularité de cette région : nous sommes frontaliers avec l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse. Cela crée une situation particulière pour les libres prestations de services. Il convient aussi de gérer les vétérinaires qui s’installent ou qui exercent en traversant la frontière sans le signaler.

Enfin, cette grande région est sous le régime du concordat en Alsace-Moselle et, outre les différences de philosophie, des spécificités peuvent exister en matière de droit du travail, par exemple.

Avez-vous des contacts avec vos homologues frontaliers ?

Nous assistons aux remises de diplômes des promotions de Liège. À cette occasion, nous rencontrons l’Ordre belge pour parler de libre prestation de services et de la coordination des Ordres, mais surtout pour informer les étudiants vétérinaires qui sont en fin de cursus et souhaitent venir exercer en France de leurs obligations en matière d’inscription et de modalités d’exercice.

Le prochain congrès national de l’Ordre se tiendra à Nancy en novembre prochain. L’ancien président du CROV de Lorraine, Thomas Villard, préside le comité d’organisation du congrès. Nous allons y convier aussi les Ordres des pays frontaliers.

1 Directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations.

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