L’évolution vers la gestion raisonnée du parasitisme est nécessaire - La Semaine Vétérinaire n° 1729 du 02/09/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1729 du 02/09/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : LORENZA RICHARD  

Un équilibre doit être trouvé entre la santé des équidés et la survie des parasites, qu’il n’y a pas lieu d’éliminer intégralement, a rappelé notre confrère Philippe Camuset, à l’occasion d’une webconférence sur la parasitologie équine.

Le vétérinaire doit reprendre la main en matière de conseil pour une gestion raisonnée du parasitisme chez le cheval, appuyée par des coproscopies », a déclaré Philippe Camuset, lors de la webconférence sur la parasitologie équine organisée par Boehringer Ingelheim1, le 17 juillet dernier.

Traiter seulement lorsque nécessaire

« Les protocoles de vermifugation appliqués sont la plupart du temps non prescrits, aléatoires et sans réelle connaissance des molécules », explique notre confrère. De plus, ils ne sont plus d’actualité, car Parascaris equorum et les cyathostomes sont actuellement prépondérants sur Strongylus vulgaris par leur fréquence et leur pouvoir pathogène. De plus, les traitements trop fréquents, réalisés en dessous de la période de réapparition des œufs d’helminthes (ERP pour egg reappearance period), sélectionnent les parasites résistants, qui sont les seuls à pondre. Pour cette raison, il existe actuellement de nombreuses résistances au fenbendazole et au pyrantel chez les cyathostomes. Quelques résistances aux macrolides (ivermectine et moxidectine) sont présentes chez Parascaris, notamment en Europe.

La gestion raisonnée du parasitisme telle qu’elle est pratiquée chez les bovins pourrait ainsi s’appliquer aux équidés, en abordant le problème d’un point de vue épidémiologique. Le vétérinaire doit montrer qu’il connaît son sujet et qu’il est nécessaire de faire appel à lui pour utiliser les traitements à bon escient, car « il convient de traiter aussi souvent que nécessaire, mais aussi peu que possible », appuie notre confrère. Proposer la coproscopie permet de valider son conseil, en rendant possible la sélection des animaux à traiter : « Le propriétaire doit comprendre que la gestion du parasitisme passe par un équilibre entre la santé des équidés et la survie des parasites, et que vouloir éliminer tous les parasites n’a pas de sens. » La sélection des résistances et l’impact environnemental des traitements peuvent être des arguments pour le convaincre.

S’appuyer sur la coproscopie

Ainsi, dans le cas de la cyathostomose, la coproscopie quantitative des chevaux adultes permet de déterminer ceux qui sont forts excréteurs (plus de 200 œufs par gramme ou opg), afin d’instaurer un traitement ciblé et d’éviter la contamination des pâtures.

Pour Parascaris, la phase de migration dure 1 mois et les traitements ne sont efficaces que sur les parasites intraluminaux. Ainsi, l’animal peut, par exemple, être traité à 3 et 6 mois avec le fenbendazole. La moxidectine est à proscrire en dessous de 4 mois en raison de ses effets neurotoxiques. Une coproscopie réalisée à 6 mois permet de vérifier l’efficacité du traitement sur Parascaris et de détecter une infestation par les cyathostomes.

Une visite spéciale en parasitologie peut être proposée pour déterminer la stratégie de vermifugation à mettre en place selon la conduite d’élevage dans les grands effectifs, puis rédiger un compte-rendu comprenant les fréquences des coproscopies et les protocoles de traitement en fonction des catégories d’animaux. Il n’est, par exemple, plus conseillé de traiter systématiquement à la mise à l’herbe ni à la mise bas sans coproscopie, afin de ne pas sélectionner de résistances. Les parasites moins fréquents et moins pathogènes ne doivent pas être négligés dans ce protocole. Par exemple, Strongyloides étant moins fréquent, le diagnostic doit être établi chez les poulains (par coproscopie qualitative, avec un kit de flottation à faible densité) avant de traiter. Des mesures d’hygiène peuvent enfin être proposées afin d’éviter la réinfestation.

« Nous devons évoluer car c’est pour notre profession une voie intéressante et légitime, et la coproscopie, qui crédibilise notre conseil, permet de fidéliser les clients », conclut notre confrère.

1 Une formation en coproscopie est proposée par Boehringer Ingelheim : les praticiens intéressés sont invités à se renseigner auprès de leur délégué.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr