Chiens tués par des cyanobactéries, le feuilleton de l’été - La Semaine Vétérinaire n° 1729 du 02/09/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1729 du 02/09/2017

INTOXINATION

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : AURÉLIEN LÉOBON  

Elles ont fait la une des chaînes d’information en continu cet été. L’émergence des « algues tueuses » serait en effet à l’origine de la mort d’une dizaine de chiens en contact avec l’eau de la Loire. Le point sur ce “fléau” médiatique.

Tout commence par le signalement de la mort de chiens à proximité de la Loire. La Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Maine-et-Loire, où 13 intoxinations dont huit mortelles ont été signalées depuis le 8 août, a diligenté une enquête le 16 août. Les animaux ont succombé à des troubles neurologiques, digestifs et/ou respiratoires consécutivement à une baignade ou à un abreuvement. Un cas présentant des similitudes a été signalé le 22 août dans le département limitrophe d’Indre-et-Loire.

Un été propice au développement des cyanobactéries

Aujourd’hui considérées comme des bactéries, les « algues tueuses » seraient à l’origine de la mort de ces chiens en bordure de la Loire. Les seules informations délivrées par les autorités sanitaires font état de la présence de cyanobactéries des genres Oscillatoria et Phormidium à proximité des zones de baignade incriminées. Des températures élevées, combinées à un milieu riche en nutriments tels que l’azote et le phosphore, sont propices au développement des cyanobactéries. Leur mode de vie est soit planctonique avec un déplacement au gré des courants, soit benthique avec un affleurement consécutif à des étiages sévères. Les toxines synthétisées par ces organismes sont de trois types, selon le genre impliqué : dermatotoxines, hépatotoxines, neurotoxines, ces dernières étant sécrétées par les deux genres mis en cause.

Des signes neurologiques et respiratoires

L’exposition s’effectue soit par ingestion directe d’eau contaminée, soit de manière plus anecdotique par un comportement de toilette, consécutivement à une baignade en milieu infesté. La toxicité est dose-dépendante, les données épidémiologiques manquent, en lien probablement avec la méconnaissance de l’existence de ces intoxinations. Les signes cliniques se déclarent au bout de 15 minutes et souvent en moins d’1 heure suivant l’ingestion. La symptomatologie est en lien avec le type de toxines incriminées. Dans le cas présent, des anatoxines a (appartenant au groupe des neurotoxines) sont suspectées. Les chiens atteints présentent des signes non spécifiques de l’intoxination avec du ptyalisme, de la léthargie, des vomissements avec éventuellement une démarche ataxique, une détresse respiratoire et des convulsions. La présence d’éléments vert-bleuté particulaires dans les vomissures, dans un contexte anamnestico-clinique favorable, constitue un élément de suspicion très fort.

Une prise en charge classique des intoxinations

La prise en charge thérapeutique consiste en un traitement émétisant ainsi qu’en l’utilisation de charbon végétal activé, si l’état de conscience de l’animal le permet. En parallèle, un nettoyage du pelage et la mise en place d’une collerette permettront de limiter les expositions futures. Par ailleurs, un traitement de soutien des grandes fonctions vitales sera instauré : monitoring cardiorespiratoire, fluidothérapie adaptée. Les convulsions seront prises en charge de manière symptomatique avec un traitement au diazépam en première intention. Au cours de l’hospitalisation, un suivi des fonctions hématologique et hépatorénale est indispensable.

Une fois la suspicion clinique établie, dans un contexte zoonotique majeur, le praticien veillera à informer les autorités sanitaires. Il est aujourd’hui difficile d’obtenir un diagnostic définitif par identification des toxines impliquées, mais certains laboratoires sont capables d’identifier les cyanobactéries dans les vomissures. Dans le cas présent, cela a abouti à la mise en place d’arrêtés préfectoraux interdisant la pêche ainsi que la baignade et limitant les activités nautiques dans les zones incriminées.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr