« Plus que jamais, médecine vétérinaire et médecine de l’homme sont associées dans une démarche commune » - La Semaine Vétérinaire n° 1728 du 15/07/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1728 du 15/07/2017

COURRIER

DITES-NOUS TOUT

Notre confrère André-Laurent Parodi porte son regard sur la controverse suscitée par la parution d’un article (extrait ci-dessous) dans le journal Le Figaro du 6 juin dernier.

La publication, dans le journal Le Figaro daté du 6 juin, d’un article faisant état d’interrogations et d’indignations outrées de la part de certains membres de la communauté médico-universitaire de l’hôpital Henri-Mondor a suscité surprise, voire agacements, au sein de la profession vétérinaire. Il me paraît utile de clarifier, de mon point de vue, ce qui n’était qu’un projet et de tenter de lui donner la profondeur que certains ignorent ou font semblant d’ignorer.

Il n’a jamais été question, je pense, d’accorder à un docteur vétérinaire anatomopathologiste, aussi compétent soit-il, la faculté de signer un compte rendu d’examen histopathologique réalisé sur un prélèvement provenant d’un patient humain. Aucun d’entre nous ne l’a jamais revendiqué, bien évidemment. L’inverse serait d’ailleurs aussi illicite, le diagnostic anatomie pathologique vétérinaire étant reconnu comme un acte médical vétérinaire. Je crois utile, à ce propos, de rappeler que, jusqu’à 2010, l’exercice de l’analyse biologique humaine était officiellement autorisé à des vétérinaires (et des pharmaciens) titulaires du Diplôme d’études spécialisées de biologie médicale (DESBM). La ministre chargée de la santé de l’époque (par ailleurs pharmacienne) nous a écartés de cette activité. À la question que je lui posais publiquement à cette occasion, elle avait répondu avec la même exquise finesse que le chef d’unité d’Henri-Mondor dont l’article du Figaro rapporte les propos : « À chacun son métier et les vaches seront bien gardées » ! Ce faisant, elle semblait superbement ignorer, comme ce même chef d’unité, non seulement la compétence reconnue de mes confrères dans ce domaine en particulier, mais, au-delà, le rôle essentiel que des générations de vétérinaires ont assumé avec succès dans la lutte et l’éradication de maladies de l’homme. Plus près de nous, je rappelle qu’un de nos confrères vétérinaires a assuré la charge de chef du service de microbiologie dans un grand CHU parisien de l’AP-HP1. Qu’actuellement encore, un autre vétérinaire assure cette même charge en tant que PU-PH2 à la tête du service d’immunologie des hôpitaux de Marseille et dirige avec talent l’un des plus grands instituts de recherche en immunologie d’Europe. À ma connaissance, dans un cas comme dans l’autre, les cours de ces hôpitaux n’étaient et ne sont toujours pas encombrées de bétaillères !

Il faut encore ajouter que, depuis 2012, l’École nationale vétérinaire d’Alfort et l’université Paris-est Créteil (Upec) sont associées, l’école d’Alfort ayant le statut d’école externe de l’Upec ; par application de cette convention, les laboratoires de parasitologie de cette école et du CHU Henri-Mondor ont fusionné, ce laboratoire commun étant dirigé par un professeur de notre école vétérinaire !

À une époque où le concept One Health (“une seule santé”) associe médecine de l’homme, médecine des animaux et équilibre environnemental au service de la santé publique, il m’a semblé utile de rappeler combien, plus que jamais, médecine vétérinaire et médecine de l’homme sont associées dans une démarche commune. Combien il nous paraîtrait vain de pousser les hauts cris dès lors qu’un vétérinaire de talent serait recruté par une instance hospitalo-universitaire pour porter son expérience au service de la santé des hommes et ce, bien évidemment, dans le respect absolu des règles de l’exercice professionnel. Qu’il me soit permis, pour terminer, de citer la composition d’une des plus hautes institutions de notre pays dans le domaine médical, l’Académie nationale de médecine. On ignore parfois qu’elle comporte aussi des vétérinaires et ce, depuis sa création, il y aura bientôt 200 ans. Il arrive même, d’ailleurs, qu’elle porte un vétérinaire à sa présidence !

André-Laurent Parodi (A 59),

président honoraire de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie vétérinaire de France et directeur honoraire de l’École nationale vétérinaire d’Alfort.

1 Assistance publique - hôpitaux de Paris.

2 Professeur des universités - Praticien hospitalier.

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