Perspectives de l’élevage de porcs de précision - La Semaine Vétérinaire n° 1728 du 15/07/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1728 du 15/07/2017

INNOVATION

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : LORENZA RICHARD 

L’élevage de précision, qui repose sur l’utilisation d’équipements connectés permettant l’enregistrement continu de données venant du bâtiment et des animaux, se développe en filière porcine. L’Ifip Institut du porc propose de visiter, grâce à une vidéo1, le prototype d’un élevage naisseur-engraisseur de 800 truies qui intègre ces technologies, afin d’en faire découvrir les avantages et les perspectives pour l’avenir.

Suivi de l’ambiance et de chaque animal

Le taux de ventilation est ajusté à l’aide de boitiers de régulation centralisés sur un ordinateur en fonction de la température et du niveau de CO2, relevés par des capteurs situés dans chaque salle. L’éleveur peut consulter les données d’ambiance sur smartphone ou tablette, et il est alerté en temps réel et de manière ciblée d’un problème.

Tous les animaux sont identifiés individuellement par une puce RFID2 et disposent d’un accéléromètre qui enregistre leur niveau d’activité. Cela permet une traçabilité totale lors du passage au distributeur automatique de concentrés (DAC), à l’abreuvoir, etc. Dans les salles de truies gestantes, les DAC peuvent mélanger trois aliments et distribuer les quantités adaptées à chaque animal en fonction de son âge, de son poids, de son niveau d’activité, etc. Les comportements d’abreuvement (quantité bue, heure de passage) sont également enregistrés. Toutes les informations collectées sont stockées et analysées en temps réel afin d’établir des alertes sur l’état de santé des truies, pour que l’éleveur traite rapidement, de façon ciblée, et limite la contagion. Un système de bascule en station de tri, qui pèse les animaux à leur passage, dirige les truies soit en zone de vie, soit en isolement (si une alerte est émise ou si la puce RFID est perdue), afin d’en assurer la prise en charge par l’éleveur. Enfin, en zone de vie, un système de détection de présence est installé près de la case du verrat pour détecter une truie qui revient en chaleurs.

Des alertes pour intervenir au plus vite

Les maternités sont équipées de façon à limiter la mortalité des porcelets. Des cages balance s’abaissent quand la truie se couche, pour permettre aux porcelets de venir téter. Des niches sont à leur disposition et régulent le chauffage en fonction de leur température de peau. Des caméras assurent une surveillance vidéo continue autour des mises bas, et une alerte est envoyée à l’éleveur si un problème survient. Enfin, chaque cage dispose d’un nourrisseur qui distribue la quantité d’aliment nécessaire à chaque truie et d’un compteur d’eau connecté. Les informations collectées permettent à l’éleveur de mieux définir celles qui doivent être réformées, selon leurs performances. Les salles de post-sevrage sont équipées de nourrisseurs et d’abreuvoirs connectés qui distribuent les aliments et l’eau à volonté et enregistrent les heures et les quantités consommées par chaque animal. Les porcelets sont pesés à chaque passage à l’abreuvoir, afin de suivre l’indice de consommation individuel et le gain moyen quotidien. Des niches disposent d’un chauffage régulé en fonction de la température de peau des animaux.

Tous ces équipements connectés sont également présents en engraissement, ainsi qu’un logiciel de gestion indiquant le nombre de jours restants avant le départ pour l’abattoir de chaque porc en fonction de son poids et, éventuellement, un appel automatique pour programmer l’enlèvement des animaux.

Enfin, l’éleveur dispose d’une pharmacie intelligente : il scanne la référence du médicament utilisé pour traiter un animal, une case ou une salle, ainsi que la puce RFID de l’animal ou de la case. Cela permet de déterminer si les délais d’attente sont respectés avant l’envoi à l’abattoir, d’émettre des rappels selon les posologies et de disposer, pour chaque porc, d’une fiche de traçabilité des traitements reçus (date et type de molécule). L’éleveur peut aussi suivre sa consommation de médicaments et se comparer à des références. Il est même possible de valoriser en filière spécifique les animaux qui n’ont reçu aucun traitement.

1 bit.ly/2uILCAM.

2 Radio frequency identification.

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