Tribulations cavalières

Ce beau recueil de Jean-Louis Gouraud (photo) a reçu en mai dernier le prix Nicolas-Bouvier, qui distingue chaque année un écrit marchant dans les pas de l’œuvre du célèbre écrivain voyageur suisse. Une récompense méritée pour cet homme de cheval dans le sens le plus large et noble du terme, également éditeur, journaliste, écrivain prolifique – prix Renaudot du Livre de poche en 2013 pour Le Pérégrin émerveillé – sachant si bien transformer l’aventure passionnée d’un voyage en littérature passionnante. Sa “petite géographie amoureuse” réunit une cinquantaine d’articles et de grands reportages, des années 1980 (certains textes ont déjà été publiés chez le même éditeur) jusqu’à aujourd’hui, des témoignages vivants qui nous transportent, à l’écart des chemins balisés et des clichés, dans des pans de réalité et d’histoire mal connus de régions du monde comme les pays d’Asie centrale, la Corée du Nord ou le Wyoming, aux États-Unis. Aimanté par une insatiable curiosité pour tout ce qui touche à l’univers du cheval (de l’art qui lui est dédié à la destinée des races autochtones), étayé par un formidable travail documentaire – sur le cheval akhal-teke, mongol ou kirghize, l’explorateur russe Prjevalski, le jésuite italien Castiglione, qui fut peintre animalier de l’Empire chinois au xvi^e siècle… –, ce carnet de voyage de l’auteur nous dévoile la richesse insoupçonnée du patrimoine équestre mondial. Une expérience de lecture captivante et un réel dépaysement pour tous ceux qui savourent de voyager immobiles.
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Petite géographie amoureuse du cheval de Jean-Louis Gouraud, Belin, 22 x 15 cm, 624 pages, 23 €.