Varroa gagne du terrain sur l’île de La Réunion - La Semaine Vétérinaire n° 1726 du 01/07/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1726 du 01/07/2017

ÉPIDÉMIOSURVEILLANCE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON 

Autrefois indemne, La Réunion se voit confrontée, depuis mai, au parasite Varroa destructor . Toute tentative d’éradication étant vaine, un état des lieux sanitaire des ruchers de l’île est en cours, afin d’adapter le plan de lutte à la réalité du terrain… qui se pensera désormais sur du long terme.

Revenir à un territoire indemne de Varroa n’est plus d’actualité. À la date du 22 juin, sur 208 ruchers visités, 79 ont été déclarés positifs au parasite, répartis sur 18 communes du pourtour de l’île. « Sa présence, sur une zone élargie, et non pas localisée comme on pouvait l’espérer, nous a fait abandonner toute tentative d’éradication », explique Patrick Garcia, chef de pôle production primaire, responsable d’unité santé et protection animales de la Daaf1 de La Réunion. Le premier arrêté préfectoral, pris en urgence, avec pour objectif l’élimination de l’acarien du territoire, interdisait toute transhumance, et définissait une zone de protection (jusqu’à 5 km autour du foyer) et une zone de surveillance (de 5 à 10 km). Mais l’extension de l’aire de prospection révélant la présence de ruchers atteints, un deuxième arrêté (12 mai 2017) est décidé. À l’interdiction de tout déplacement de ruchers sont ajoutées les obligations de leur recensement, de l’examen clinique par le détenteur et de la déclaration à la Daaf lors de suspicion ou de doute quant à la présence de Varroa. Seuls deux ruchers ont été détruits, dans le cadre du premier arrêté.

Un travail de recensement

« Au départ, cinq ou six agents du GDS 2 étaient mobilisés, ainsi qu’une dizaine d’agents de la Daaf », précise Patrick Garcia. Mais « trouver des personnes disponibles et qualifiées pour tester les ruches a été un facteur limitant. La technique du sucre glace, utilisée pour rechercher le parasite, doit être maîtrisée, et c’est pourquoi on fonctionnait en binôme ». Actuellement, seuls les agents du GDS sont en charge de recenser les installations touchées, l’objectif initial étant révolu et les moyens humains manquant. Outre le recensement des colonies atteintes, la télédéclaration des ruchers, ainsi que la remontée des cas directement par les apiculteurs a permis d’évaluer à 464 le nombre de professionnels et d’amateurs. Ce recensement permettra de “photographier” le secteur apicole réunionnais, afin de faire évoluer les mesures de gestion du parasite. D’autant plus que la mi-juillet s’avère une période de deuxième miellée, qui va de pair avec la transhumance pour de nombreux apiculteurs.

Une aide financière

Le conseil départemental de La Réunion a débloqué 300 000 € pour la première année du plan de gestion du parasite. Il inclut notamment l’indemnisation des ruchers détruits, le coût du travail de recensement et de cartographie, l’amélioration du système de détection et la mise en place d’une pharmacie à destination des apiculteurs. « Ce budget sera probablement révisé. Notre première estimation comptabilisait 23 000 colonies, aujourd’hui, nous atteignons plutôt les 35 000 ! », précise Patrick Garcia. Concernant la thérapeutique, « tous les apiculteurs ne sont pas favorables à un traitement chimique de leurs ruches, en particulier ceux du secteur biologique. Néanmoins, dans ce cas précis, l’acide oxalique et le thymol sont compatibles. Mais je reste persuadé que les récalcitrants n’auront malheureusement pas d’autre choix que de traiter, au risque d’être confrontés à des mortalités ». Si les visites en cours du GDS ou de la Daaf ne sont pas payantes pour les apiculteurs, la gestion sur le long terme impliquera forcément des coûts supplémentaires, avec une répercussion potentielle sur la vente de miel.

1 Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt.

2 Groupement de défense sanitaire.

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